Les romans populaires ont mauvaise presse : « Les Trois Mousquetaires » ? de l'eau claire. «
Les Misérables » ? de l'eau sale. L'autrice, qui est aussi membre du « Monde diplomatique (excusez du peu !), va au contraire montrer que ces romans sont très importants : ils sont nés d'une Révolution et ont pris au sérieux l' émergence du monde nouveau qui en est apparu. Ils ont permis la rencontre d'une histoire et du Peuple, vu comme une force puissante.
La thèse de l'autrice est pertinente et ses arguments solides, soutenus par de nombreux exemples. le propos est travaillé et c'est vrai qu'il faut avoir lu (du moins connaître ) les deux oeuvres pour comprendre les allusions à des épisodes et à des personnages précis. Mais l'écriture est alerte, on est loin d'un discours obscur et pédant. Et l'autrice est douée pour les phrases qui font mouche (« Il est vrai que transporter un message, c'est le rôle des télégraphistes, pas des artistes »). Les parallèles qu'elle dessine entre
V. Hugo et A. Dumas sont vraiment intéressants, les liant toujours au contexte historique et littéraire de leur époque. Alors oui, le propos a particulièrement passionné la professeure de lettres que je suis, mais le tableau dressé (avec la comparaison finale avec A. Lupin et les « bestsellers » actuels par exemple) plaira à beaucoup, j'en suis sûre !
Merci donc à Masses Critique de m'avoir fait découvrir ce livre (hélas arrivé très abîmé , merci La Poste...)