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EAN : 978B003X2430K
STOCK. Collection Les Comtemporains n°30 (01/01/1923)
3.5/5   6 notes
Résumé :
Pirandello nous propose avec cette nouvelle empreinte de réalisme et d'émotion. - Dans le village de Nisia, en Sicile, chaque femme peut, si son bébé meurt, recueillir un nouveau né à l'hospice. Elle reçoit alors un livret rouge, lequel vaut 6 francs par mois...
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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
Une nouvelle découverte avec cet auteur italien qu'est Luigi Pirandello, prix Nobel en 1934.
C'est tout un monde tragique qu'on découvre avec cet auteur, son écriture profonde et ses nouvelles écrites pour que le lecteur se remette en question sur les choses existentielles de la vie telles qu'il nous les présente sont assez remarquables.
- le livret rouge
- le devoir du medecin
- l'illustre disparu
- La lumière d'en face
- Dessus et dessous
Les thèmes qu'il aborde dans son recueil comme le crime passionnel, l'infanticide, les états d'âme ou encore l'approche de la mort... suscitent beaucoup de questions à la lecture. le crime est il toujours fait en conscience ou bien y a til autre chose qui pousse la personne à le commettre?
C'est une lecture enrichissante lorsqu'on lit cet auteur, ma foi je vais voir ce qu'il a encore écrit car ça mérite d'être exploré.
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Le livret rouge
Une histoire assez sordide dans la Sicile pouilleuse ou tout est prétexte a se faire un peu d'argent pour survivre ou ne pas mourir.
Une tradition de placement qui doit permettre de trouver une mère de substitution
aux nouveaux-nés orphelins de la commune. Cette dernière en échange de l'allaitement d'un nouveau-né et son éducation, plutôt là pourrait-on parler de nourrissage comme pour un animal mais on est très très loin du gavage des oies qui pourraient passées pour des privilégiées, offre un petit capital en compensation
Ce capital est mis a disposition par des spécialistes sortes d'usuriers légaux appelé « les maltais » sous forme de biens.
A charge pour la nourrice Rose de garder, c'est un minimum , l'enfant vivant.
Lorsque Rose veut marier sa fille il lui faut un capital et donc elle prend un nouveau-né a allaiter
Mais elle est âgée, et la lactation insuffisante et là commence le martyre de l'enfant qui meurt de faim et s'égosille à attirer l'attention de sa mère nourricière qui a autre chose soucis notamment faire le chaperon comme l'exige la tradition

Un humour très noir [ car c'est de l'humour, mais nécessaire pour se protéger contre cette vie abominable] qui tord les tripes. Même les animaux de la maison, nourris convenablement, ont peu d'empathie pour le nouveau-né: ses cris les empêchent de dormir
Une description très cruelle du calvaire de ce petit à tirer les larmes à un saint voire au diable. Des passages très poignants et difficiles.

Le devoir du médecin :
Un adultère sanglant Un homme marié tue le mari de sa maîtresse Blessé à mort lui-même il est soigné par un docteur
« Je m'étais tué » dit l' assassin... et le médecin a tout fait, par éthique, pour le ressusciter le condamnant ainsi à passer en justice etensuite à aller au bagne
Aux dires du blessé le médecin aurait travaillé pour Thémis et sa la balance plutôt qu'esculape et son bâton le mettant dans une situation impossible lui et sa famille Un certain sens de l'honneur mais combien difficile a comprendre et surtout accepter
Une curieuse morale sicilienne puisque le docteur prendra une décision étonnante

Nouvelle qui curieusement vient à point avec les interrogations d'aujourd'hui, de certains médecins qui pensent ne pas devoir soigner les « antivaccins » Une inconcevable remise en cause de l'éthique médicale Et pourtant l'un des principes fondateurs du serment d'hyppocrate est d'agir toujours dans l'intérêt des malades 

convention de Genève de….2017 (mise à jour : ce n'est pas vieux )
JE NE PERMETTRAI PAS que des considérations d'âge, de maladie ou d'infirmité, de croyance, d'origine ethnique, de genre, de nationalité, d'affiliation politique, de race, d'orientation sexuelle, de statut social ou tout autre facteur s'interposent entre mon devoir et mon patient ;
- Ces considérations , malheureusement concernent les malades il aurait fallut ajouter surtout les considérations du soignant « considérations économiques (du gouvernement en exercice) et notamment les personnels , matériels et lits insuffisants »...
Les nouveaux «  Mengele » sont là !

L'illustre disparu :
Une mort digne et répétition de la mort en imagination avant le grand saut le presque mort imagine la solennité de ses obsèques
Il s'interroge : l'âme déjà partie et le corps suit car l'âme existe par elle-même et survit au corps ou l'âme n'existe que par le corps et meurt avec lui
D'un réalisme surprenant Pirandello n'a pas oublié la mouche emmerdeuse qui importune le cadavre (le catafero comme dit Camilleri)
Une bien mauvaise récompense pour ce haut fonctionnaire méritocratique Même dans la mort la vie joue les emmerdeuses
Le voyage du cercueil qui a été substitué par erreur à un autre m'a fait penser , toutes proportions gardées , aux péripéties du cercueil « dans le Directeur des ressources humaines »de Avraham B. Yehoshua (A lire absolument)

La lumière d'en face
Un voisin solitaire qui n' a pas eu d'enfance mène une vie sans aucun attrait jusqu'au jour où attiré par la lumière d'en face, tombe amoureux d'une voisine
Encore une histoire qui aurait pu être belle mais que Pirandello ne peut s'empêcher de noircir. Un amour entaché de nostalgie coupable et des personnages plongés dans les regrets et les pleurs



Dessus et dessous
L'homme est petit pour le professeur Sabato et grand pour le professeur Lamella
Sabato boit pour laisser son âme dehors et il chante devant le cadavre de sa femme « Mets-la dans l'trou,
mets-la dans l'trou… »
Encore un cas de désespérance mais bon arrosée on tient le coup

Excellent Pirandello! Comment un écrivain peut-il nous faire (sous)rire (jaune il est vrai) avec des drames aussi terribles
et ce en quelques lignes ?
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Ce court récit m'a quelque peu désorientée et à dire vrai, je ne sais guère qu'en penser. Il conte l'histoire d'une femme qui, par amour maternel finalement, tue un enfant. Cette histoire m'a semblé glauque à souhait, dérangeante, d'emblée. J'ai cru en comprendre que la personnalité de cette femme est comme fissurée, dissociée, et qu'elle n'agit pas selon sa personnalité ou ses sentiments propres, mais que sa conduite lui est dictée par les contingences, est-ce cela que veut nous dire l'auteur, c'est ce qu'il me semble, en tout cas il ne l'a pas fait dans le sucré. .. « Il faut bien que Tuzza se résigne à arriver à ses noces avec cet accompagnement de cris désespérés. Si elle n'avait pas eu à se marier, mère Rose, cette fois, en conscience, n'aurait pas pris un nourrisson de l'Assistance. C'est pour Tuzza qu'elle l'a pris ; c'est pour Tuzza que le petit pleure, pour qu'elle puisse « faire à l'amour ». Et l'amour a tant de puissance qu'il empêche d'entendre les cris d'un affamé ». Percutant.
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"Le livret rouge" est un recueil de cinq nouvelles de Luigi Pirandello, prix Nobel de Littérature 1934.

Intriguée par le fait que Pirandello, que je connaissais surtout pour son théâtre, puisse écrire des Nouvelles, j'ai lu ce recueil avec intérêt et curiosité. Je voulais donner 5 étoiles pour les 3 premières nouvelles, mais je n'ai pas aimé les deux dernières.

Les trois premières sont excellentes, en particulier "Le livret rouge" où nous découvrons une pratique inconnue de nos jours (bien qu'existante sous d'autres formes, car la cupidité n'a pas époque ...) consistant à remplacer un nouveau-né décédé par un bébé de l'Assistance Publique contre monnaie trébuchante ! La maman temporaire s'engage à allaiter ce petit orphelin et reçoit de l'argent en présentant son "livret rouge" tous les mois.

Mais les mamans temporaires ont d'autres enfants ! entre autres des filles à marier ! D'où l'utilité des Maltais qui rachètent les livrets rouges contre un capital permettant à la maman temporaire de marier sa fille dignement pendant que le Maltais vient tous les mois retirer l'argent grâce à ses livrets rouges. Un trafic lucratif... mais qui ne peut durer que si la maman a assez de lait pour allaiter le petit orphelin... or la maman de l'histoire, après une dizaine d'enfants, spécialiste de l'accueil d'orphelin, n'a plus assez de lait mais une fille à marier ... la suite de cette histoire est cynique et tragique tout à la fois, extrêmement bien écrite par Pirandello.

Passage qui fait sourire : le paiement des mois de nourrice aux Maltais est désormais traditionnel à Nisias.
- Marenga (Rose), crie l'employé.
-Présente, répond le Maltais.


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Citations et extraits (7) Voir plus Ajouter une citation
Naître dans de mauvaises conditions, n'est pas une prérogative exclusive des hommes. Les villages non plus, ne naissent pas comme ils veulent, ni où ils veulent, mais là où quelque nécessité naturelle engendre de la vie.
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Au milieu du silence de cette scène, un borborygme soudain, lugubre, liquide, issu du ventre du cadavre, gargouilla parmi l’épouvante stupéfiée des assistants. Qu’arrivait-il ?
« Digestio post mortem », soupira, avec dignité, en latin, l’un d’eux, un
médecin, après qu’il eut maîtrisé son émotion.
Et tous les autres, déconcertés, considérèrent ce cadavre, qui semblait
s’être couvert le visage d’un mouchoir pour se livrer, sans rougir, à cette
incongruité en présence des plus hauts personnages de son pays.
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Que lui disait sa mère ? De quitter la maison ? Comment l’aurait-elle pu, en un moment pareil ? Qu’il lui faudrait tôt ou tard la quitter ? Pourquoi donc ? Son mari ne lui appartenait-il plus ? Le désir de le voir avait disparu. Mais que faisaient dans le vestibule ces deux agents que lui montrait sa mère ?
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Il se prit à réfléchir :
« Une essence ?... Qu’est-ce donc qu’une essence ? Une chose « qui est », sans aucun doute, grâce à laquelle, vivant, je diffère du moi que je serai après ma mort. C’est clair ! Mais cette essence, au plus intime de moi-même a-t-elle une existence intrinsèque, ou n’existe-t-elle qu’en tant que je vis ?
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Les poules sont si bêtes ; elles couvent jusqu’aux œufs que les autres ont pondus et quand de ces œufs-là naissent des poussins, elles ne savent pas les distinguer de ceux qui sont nés de leurs propres œufs, elles les aiment et les élèvent avec le même soin.
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Videos de Luigi Pirandello (25) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Luigi Pirandello
Dans ce film, la romancière et critique littéraire italienne Daria Galateria et l'auteur et traducteur Jean-Luc Nardone, présentent le roman "Les Dix mille mulets" de Salvatore Maira à paraître le 2 juin 2021.
Sicile, 1949. le jeune éleveur de bétail Pepino Maiorana vient d'obtenir un marché mirifique : fournir dix mille mulets à la Grèce pour solder la dette de guerre de l'Italie. Il devra trouver les bêtes dans toute l'île, les conduire à Messine, les soumettre à une commission et les embarquer pour le Pirée, cent cinquante à la fois, en anticipant les dépenses avec de l'argent qu'il ne possède pas. Pepino doit faire face en outre à deux obstacles majeurs : sa famille et la mafia. Mais il continue obstinément, zigzaguant entre les doutes et les menaces, convaincu qu'il tient là l'occasion de sa vie. Il trouvera un allié inattendu dans un singulier commissaire de police, Giulio Saitta, l'autre personnage central du roman qui, marqué par l'assassinat de son épouse, nourrit son désir de vengeance. Son enquête fait apparaître les puissances politiques, religieuses et mafieuses qui, dans l'ombre, intriguent pour mettre la main sur l'Italie. L'aventure individuelle de Pepino se fond ainsi dans l'histoire générale d'une Italie qui s'efforce de renaître et ne s'est pas débarrassée des forces maléfiques de la Seconde Guerre mondiale. "Les dix mille mulets" est une épopée populaire tragi-comique qui mêle faits historiques réels et intrigue romanesque, dans laquelle on croise toute une foule de personnages désespérés, comiques, solitaires, qui essaient avec autant d'énergie que d'imagination, et sans trop de scrupules, de se réinventer une existence sur les décombres de la guerre. C'est aussi un roman choral qui recrée une Sicile disparue, à la fois séduisante et impitoyable, tragique et incroyablement vivante.
Salvatore Maira, né à San Cataldo en Sicile en 1947, a enseigné le cinéma à l'université La Sapienza à Rome. Il est l'auteur d'essais sur le théâtre baroque, sur la relation entre le cinéma et la littérature, sur Pirandello et Verga. Il a écrit et réalisé des longs métrages reconnus dans de nombreux festivals internationaux : "Valzer", par exemple, conçu avec un unique plan séquence a reçu le prix Pasinetti à la 64e Mostra de Venise. Il est également l'auteur d'un deuxième roman "Ero straniero" (2019).
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