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EAN : 9782359495478
208 pages
Don Quichotte éditions (03/03/2016)
3.67/5   9 notes
Résumé :
Dire nous. Pour inventer un nouvel imaginaire qui nous extirpe du marécage où macèrent nos divisions. Pour enchanter le quotidien par la beauté et la bonté, contre la laideur et la méchanceté. Pour inventer tous ensemble le Oui qui nous manque, celui d'un peuple réuni dans sa diversité et sa pluralité autour de l'urgence de l'essentiel : la dignité de l'Homme, le souci du monde, la survie de la Terre.

Edwy Plenel est journaliste, directeur et cofondat... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
Ecrit dans la foulée de l'état d'urgence de novembre 2015, le livre consacre une large place aux nouvelles lois sécuritaires en ce qu'elles restreignent les libertés, l'expression démocratique et font le jeu de qui vous savez...

L'ouvrage débute par une assommante logorrhée de niaiseries : « …certitude que la politique est d'abord une poésie, une poétique où l'espérance retrouve l'énergie… » ;
« ce nous où s'inventera un espoir commun, dans la délibération collective » ;
« échapper aux fatalités du présent (…) en l'enchantant par la beauté et la bonté… »,

et atteint le point Godwin dès la première page : « …idéologies totalitaires dont les crimes sont une provocation à la haine afin de nous entraîner dans une guerre des mondes d'où toute civilisation sera bannie » ;

à la 3e, il annonce déjà en filigrane le grand remplacement : « les minorités actives dont sortiront, demain les majorités inventives, ce divers qui fait l'exceptionnelle pluralité de la France, (…) de ses cultures… » ;

et use d'arguments éculés pour ne pas contrôler les frontières : « cette société ouverte que les terroristes veulent fermer ». L'Europe est en partie malade d'être trop ouverte, mais réduire l'ouverture ferait le jeu des terroristes, continuons donc à nous remplir du monde, nous ne sommes vraiment nous-mêmes que dilués dans l'universel. Idéaliste indifférent à la notion de limite, pour lui seuls les principes comptent, jamais le nombre. C'est en cela qu'il est un irresponsable.

Plenel se permet un parallèle foireux entre la lutte contre le terrorisme depuis 2015 et la guerre contre l'Allemagne cent ans plus tôt, en rappelant que le slogan « vous n'aurez pas ma haine » est inspiré des écrits de Romain Rolland de 1915.
C'est oublier que, contrairement à notre rapport aux Allemands, nous n'avons aucune raison de faire la paix avec les islamistes. Bien sûr, il dénonce un supposé élargissement de l'anti-terrorisme à l'ensemble des musulmans, comme s'il n'existait aucun rapport entre leur nombre et celui des crimes qu'ils commettent, et plus largement aucun entre le volume de l'immigration et la délinquance.
Ce n'est pas ce volume qui est en cause selon lui mais notre intolérance à ce volume. Il peut donc augmenter continuellement et ceux qui s'y opposent être traités continuellement d'identitaires nauséabonds au discours anti-républicains.

Avec ses raisonnements, Plenel aurait sans doute traité de fachos d'extrême droite les Amérindiens qui luttaient contre le nombre excessif de migrants anglais débarqués sur leurs côtes, parce qu'il faut être « inclusif » et pratiquer le « vivre ensemble ». Les Amérindiens sont passés sur leur sol de 100% à 2% de la population en trois siècles, mais ce n'est pas grave, le grand remplacement reste une théorie complotiste, le plus important c'est d'être fidèle aux valeurs d'accueil et de fraternité.

Traumatisé par les projets de déchéance de nationalité, l'auteur accuse Sarkozy et Hollande d'avoir franchi « la barrière symbolique qui sépare la nation républicaine des nations identitaires » et de rendre ainsi « possible la déchéance de la République ».
Derrière ses allures de militant chevronné, solide et droit dans ses bottes, on découvre soudain une fébrilité de jouvenceau affolé et on croit entendre Camille Desmoulins sonnant le tocsin d'une Saint-Barthélemy des patriotes… contre une mesure déjà en vigueur depuis plus de deux siècles et dont la modification discutée ne changerait pratiquement rien.

Là où Plenel se révèle réellement pertinent c'est plutôt dans sa critique de l'évolution de l'UE qui dépossède de sa souveraineté l'Etat qui lui-même dépossède déjà de longue date « le peuple souverain » en prenant trop peu en compte ses revendications, ce qui conduit in fine à un accroissement des écarts de pouvoir et de revenus.
Pertinent aussi dans sa critique de l'Arabie Saoudite et de ses liens avec l'Occident, et même intéressant dans ses propositions d'organiser différemment le travail.

Finalement, hormis le chapitre 5 « Notre Commun », c'est un bréviaire pour neuneus ou pour ados qui découvrent la vie. Ses litanies pourront faire office de somnifère aux autres.
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Un livre clair et où l'auteur ne cesse d'insister sur la nécessité de dire nous, d'arrêter de penser de façon individuelle, de se débarasser du racisme et de l'islamophobie. C'est donc avec un message de paix et d'universalité qu'Edwy Plenel nous interpelle. J'ai aimé le sujet et je partage bon nombre des préoccupations écologiques, économiques et sociales de l'auteur mais j'ai trouvé qu'il y avait beaucoup de répétitions et de redites et cela m'a un peu génée. Je pense que le livre aurait très bien pu faire moitié moi de pages sans les répétitions. Par contre, rien à dire sur le fonds humanistes et réfléchi, rien à dire sur la forme. En effet, l'auteur prends soin de citer ses sources, de parsemer son argumentaire par des citations fort à propos, il fait aussi des rappels historiques qui sont nécessaires à la compréhension de ce que nous vivons actuellement en France.

Ici, il est dit qu'il faut se débarasser de la peur et la haine de l'autre largement instrumentalisée par les médias et les politiques. Diviser pour mieux régner tel est le souhait de nos dirigeants. C'est un plaidoyer pour le vivre ensemble, pour que cesse l'acceptation du prêt à penser et le repli identitaire dangereux pour notre démocratie et notre libre arbitre. Il faut arrêter avec la glorification du capitalisme, la peur irraisonnée de ce que l'on ne connait pas , de ce qui est différent.

Je salue le courage et le combat de l'auteur et je le soutiens dans son projet humaniste et rassembleur, dommage qu'il tourne parfois en rond et se répète autant. C'est un texte nécessaire alors que le peuple français est englué dans la résignation et la haine de l'autre, il remet les pendules à l'heure et démontre avec force d'argument que ce n'est pas le bon chemin, qu'une autre voie est possible. Il faut se battre contre la censure et la surveillance des citoyens et ne pas se tromper de colère ni de responsables de la situation actuelle.

VERDICT

Un livre nécessaire et plutôt court qui fait bien la synthèse de ce que pourrait être la France et le peuple français.
Lien : https://revezlivres.wordpres..
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Ne pas tout accepter, réfléchir, débattre, contester, argumenter : Oui . Quel plaisir de lire des journalistes diffèrents des pantins du 20h.
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Citations et extraits (2) Ajouter une citation
Le repli identitaire, le racisme banalisé et la xénophobie assumée sont installés à demeure, jusqu’à encombrer les urnes, tandis que nos gouvernants leur cèdent du terrain en nourrissant le terreau des peurs et des haines. Leurs renoncements sociaux et leurs régressions démocratiques, leur manque de hauteur et leur absence de vision, leur soumission aux intérêts prévaricateurs du capitalisme financier sèment le désespoir et la colère.
Prisonniers du court terme et obsédés par leur survie, ils ne cherchent même plus à mener la bataille des idées, lui préférant le prêt-à-penser des communicants, marchands d’esbroufe et vendeurs d’éphémère. Pis, par frilosité ou lâcheté, conformisme ou aveuglement, ils ne cessent de reculer face aux idéologies renaissantes de l’inégalité, de l’identité et de l’autorité, destructrices de la promesse concrète d’une République démocratique et sociale. Eux même gagnés par l’effroi devant l’inconnu et l’incertain, ils s’avèrent incapables de proposer un imaginaire rassembleur, réduisant la politique à l’économisme, sa vitalité à une statistique, son ambition à la gestion. Et c’est ainsi qu’ils reculent sur la liberté, détrônée par la surveillance, sur l’égalité, corrompue par la concurrence, sur la fraternité, piétinée par l’exclusion. Et c’est ainsi, surtout, qu’ils font le lit des ennemis de la République, entendue comme promesse d’émancipation et d’éducation.
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Bref passage sur l’état d’urgence…

Face à une question d’ordre public, fût-elle dramatique, aucune démocratie sûre d’elle-même, de sa stabilité institutionnelle et de sa solidité constitutionnelle, n’oserait une telle embardée : modifier, par opportunité, la loi fondamentale. Est-il besoin de rappeler que, si liberticide soit-il, le Patriot Act américain est une loi provisoire, révisable et prolongeable à intervalles réguliers, soumise à évaluations et contrôles, enquêtes bipartisanes sur ses dommages collatéraux, etc ?
Mais le pire, c’est que ce coup de force se double d’une profonde irresponsabilité : le satisfecit donné par une majorité de gauche à l’agenda idéologique de la droite autoritaire, sinon de l’extrême droite.
[…]
Autorisation accordée aux policiers de porter leurs armes hors du temps de service, et par conséquent d’en faire usage quand ils sont des citoyens ordinaires ; inclusion du « comportement » , et non plus seulement des activités, pour autoriser des mesures privatives de liberté par simple suspicion ; généralisation des intrusions, surveillances, assignations à résidence, etc., hors de tout cadre judiciaire, par simple décision de police administrative ; pouvoirs exceptionnels donnés aux préfets et à leurs services dans l’application de dispositions dont l’équilibre ou la pertinence reposera sur leur seul discernement tant le simple soupçon, qui n’exclut pas le préjugé, y aura sa place ; aggravation du contrôle étatique, et donc de la censure d’internet, tandis qu’un contrôle direct des médias eux-mêmes, et donc une régression de leur pluralisme, resurgissait via un amendement parlementaire…socialiste, abandonné in extremis.
[…]
L’argument sécuritaire est utilisé pour fermer la société sur elle-même et vider l’espace public de sa substance.
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