Le Caire en apothéose !
Intime, intrinsèque, mouvements et retenues, « Warda s'en va Carnets du Caire », spirales et lignes achevées, couleurs et sentiments, la belle oeuvre au réenchantement de sa vie. le Caire est exactitude, fierté voyageuse, les fantasmes à fleur de peau, quasi exacerbés,
Pierrine Poget rassemble l'épars, croisements d'images, mouvances. L'ubiquité s'efface, creuse les sillons, persiste le pas de côté, la quête de l'interdit. Attiser les braises des risques.
Le Caire, mégapole égyptienne, ville sensorielle et imprévisible, voiles et regards affrontés, la fébrile surprise du dépassement de soi. Croire l'autre, étrange (er), puiser les mystères, les doutes, les périlleuses rencontres hasardeuses. Les ruelles et marchés, fourmilière en furie,
Pierrine Poget pénètre le labyrinthe . Qu'importe les peurs et les pertes de repères dans une ville installée dans ses preuves et habitus.
« Je suis jalouse d'une autre mémoire qui tient à l'écart le Caire que j'ai aimé sentir et redouter. »
Kaléidoscope et sable chaud, épices sur la peau, les agressions des méconnaissances des gestuelles, affronter le méconnu. Combler ce corps en recherche, la vulnérabilité est un écran sur ses regards qui naviguent au loin.
Écrire l'instant, le retour et l'après. Carnets mirages, le désert interpelle et acclame cette venue tellement empreinte de ferveur et d'apprentissage.
« Il m'a dit que, pour aujourd'hui, il m'appellerait Warda. -C'est beau, Warda. C'est la rose. »
Mémoires encensées, entrelacs et macrocosme, le séjour est l'expérience obsédante, tenace et imprévisible. « Le temps baigne mon séjour de courants divers, et mes souvenirs du Caire, rejoignent peu à peu le présent partagé de toute ma mémoire. »
Carnets salvateurs dédiés à d'aucuns qui sauront transmuer ce qui s'échappe ou s'apprivoise en connivence. Journal, manuscrit, les pyramides assignent les destinataires comme des missives myriades, fédératrices et siamoises du moindre mot.
« Je vous cherchais dans le Caire immense. »
L'idiosyncrasie d'un pays, proie noire et vive, « espérant rencontrer des vivants parmi les morts, mais qui n'en trouvera pas, parce que les vivants ont été emprisonnés. »
Le Nil est une chevelure, l'encre et les mains de
Pierrine Poget. Pour avoir un jour certain foulé cette terre fabuleuse, chargée d'histoire et d'évènementiel, « Warda s'en va Carnet du Caire » est un miracle-né, précieux, confident, féminin, et bien au-delà l'électrochoc d'une renaissance mutante jusqu'au lecteur ici présent.
« C'est ainsi que je voudrais voir les erreurs cairotes, les maladresses commises et les choses que je n'ai pas osé entreprendre. »
Ce livre clé, journal des intériorités, est un parchemin qui accroche ses bras autour de votre cou. Triptyque fabuleux, croisements, plan qui se retourne dans les contre-sens des errances et des points d'appui, l'épistolaire spéculatif, souverain et apprenant, le Caire, métaphore, stupéfiante et magnifiquement lucide. En lice pour le prix Hors Concours des éditions indépendantes. Publié par les majeures Éditions La Baconnière.