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EAN : 9791090163591
120 pages
Editions Nomades (05/10/2016)
3.2/5   5 notes
Résumé :
Ah, cette bonne vieille ville de Nantes !
Les personnages célèbres de vos villes ont des choses à vous dire ! Jules Verne, Louis XIV, Roland, Lefèvre Utile, Nominoë ou encore Anne de Bretagne...
Des recueils d’entretiens imagés, des dialogues avec ceux qui ont façonné nos villes et nos vies : on lit, on voyage, on apprend, on révise, mais surtout, on rit !

Les petites et grandes histoires ont bien des secrets à nous révéler ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
Histoire de Nantes en accéléré via quelques interviews fictives de personnages plus ou moins célèbres, natifs ou acteurs de cette ville.
On commence la visite avec Donatien et Rogatien, deux martyrs chrétiens nés au IIIe siècle après JC. Le parcours s'achève avec un hommage au navigateur nantais Eric Tabarly, disparu en mer en 1998.

Quoi que laissent attendre le graphisme et la présentation, ce recueil s'adresse plutôt aux adultes qu'à un jeune public. On (ré)apprend mine de rien beaucoup sur l'histoire de la ville et de la région, et sur quelques personnages influents (politiques, urbanistes, industriels, écrivains...).
Et même si les chapitres sont courts et pleins d'humour tout mignon, grâce au texte et aux petits dessins en marge, l'auteur dénonce au passage les guerres, l'esprit de conquête, les magouilles entre politiques et religieux, la soif de pouvoir et de richesse de ceux qui nous ont gouvernés, nous gouvernent, et nous gouverneront.
Nantes s'est en effet enrichie avec le commerce triangulaire, et l'on apprend avec dégoût qu'une rue et une salle de l'Hôtel de Ville ont gardé le nom d'un « personnage fort de l'esclavagisme et de la traite négrière » (Gérard Mellier). On s'écoeure aussi des massacres perpétrés au nom de cette Révolution française qu'on célèbre tous les ans avec quelques pétards (cf. extrait infra). Dans un registre plus léger, je me suis régalée avec le chapitre sur le mythique Petit LU (3 tonnes de biscuits produites CHAQUE JOUR en 1885 !).

Bref, un recueil beaucoup moins anecdotique qu'il n'y paraît, et nul besoin de connaître les lieux pour l'apprécier.
L'auteur a également publié 'Interviews à Lyon'.

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► EXTRAIT :
[ Interview de Jean-Baptiste Carrier (1756-1794) ]
- Parlez-nous de cette guerre.
- Les Vendéens se sont soulevés à partir de mars 1793 contre la République.
- Ah ? C'était ça qu'ils disaient ? Contre la République ?
- Bon, non, pas vraiment.
- Faudrait savoir.
- Ils évoquaient différents prétextes, notamment le refus de la constitution civile du clergé, ou la levée en masse de 300 000 hommes pour renflouer les effectifs de l'Armée révolutionnaire.
- Ça a l'air d'être un peu plus que des prétextes, vous êtes sûr que ce n'était pas leurs vraies raisons ? J'ai lu qu'il y avait aussi un appauvrissement des paysans, une crise économique liée aux assignats, une appropriation du pouvoir par les bourgeois marchands au détriment du peuple... Sans compter effectivement la négation d'une identité culturelle très ancrée. Ça fait pas mal de vexations !
[...]
- Quoi qu'il en soit, les Vendéens n'arrêtaient pas de se soulever depuis mars 1793. [...] Quand je suis arrivé à Nantes, les prisons étaient engorgées dans toute la région : des milliers de brigands hommes, femmes, enfants, royalistes et ennemis de la Révolution. Ça commençait à présenter un risque pour la ville : le typhus a fini par se propager à pleine vitesse dans les prisons, ça flairait, un truc de fou !
[...]
- Et du coup, qu'est-ce que vous avez fait pour désengorger les prisons ?
- J'ai déporté tous le monde.
- C'est radical. Vers Cayenne ?
- Non, dans la Loire.
- Comment ça ?
- Bah verticalement, quoi. Je les ai déportés, mais dans l'eau.
- Vous les avez noyés ?
- Oui, voilà.
- Je crois que je viens de légèrement vomir dans ma bouche.
- Rho, ça va, c'était des brigands : prêtres réfractaires, royalistes en tout genre, femmes et enfants de soldats en soulèvement contre la Révolution ! On n'allait pas laisser la Vendée s'en tirer comme ça ! Et puis je n'étais pas seul décisionnaire, le commissaire Bignon a bien participé : ils ont condamné à peu près tout le monde, à tel point qu'on a arrêté la guillotine, sauf pour les VIP. Les autres, on les fusillait ou on les noyait.
(p. 75-78)
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Pollux, qualifiée d' « historienne du dimanche », interroge ici dix-sept personnalités décédées.
Parmi les interviewés fictifs figurent notamment des auteurs, des hommes d'affaires, des politiques, des architectes, un célèbre navigateur.
Ils (une seule femme dans le lot) ont vécu du IIIème au XXème siècle.
Le titre annonce leur point commun : un lien avec Nantes - ville plus ou moins bretonne selon les époques et les points de vue...
Certains personnages ne m'étaient familiers que parce que des lieux de cette ville portent leur nom (Ceineray, Pommeraye, Saint-Félix). D'autres sont plus connus : Anne de Bretagne, Henry IV et Louis XVI, Jules Verne, Eric Tabarly…

A travers l'histoire de ces célébrités, c'est une partie de l'Histoire de la ville (et du pays) qui nous est présentée, et ce de manière originale et agréable. Les questions de Pollux sont posées sans détour, font mouche, l'auteur n'hésite pas à titiller ses interlocuteurs imaginaires, tout en expliquant le contexte de la période concernée.

Un excellent livre de vulgarisation historique, qui s'adresse à tous et qui m'a beaucoup appris.
Les Nantais devraient particulièrement apprécier.

• Merci à Babelio et aux éditions Nomades !
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Qui est vraiment Pollux ?
Ni le chien en peluche des années 60, ni le frère de Castor, fils de Zeus.
À priori, il s'agit d'une jeune fille (femme ?), habillée en marinière, les cheveux emmêlés autour d'un stylo, auto-proclamée “historienne du dimanche” et dotée d'un sacré bagout. Elle s'est mis en tête de faire découvrir des villes de France : Lyon, Nantes et sans doute d'autres à venir…
De quelle façon ? Pas tout à fait comme les guides “du routard” ou ceux des offices de tourisme, mais à travers de petits fascicules, d'une grosse centaine de pages, dans lesquels elle “interviewe” des personnalités marquantes de la ville.

Je viens de lire celui consacré à Nantes, ma ville natale, à laquelle je suis très attaché.
Bon, le choix des personnages est totalement arbitraire (ça ne veut pas dire mauvais) et s'ils ne sont pas tous Nantais de souche, ils ont marqué à leur façon l'histoire de la ville. Pour les plus connus, on retiendra Anne de Bretagne, Henri IV et Louis XIV, Jules Verne ou Eric Tabarly, et pour les autres je citerais bien Nominoë, Louis Pommeraye, Stanislas Baudry ou Jean-Baptiste Carrier, mais je ne suis pas sûr que cela vous parle.
Quand on connaît déjà des informations sur les principaux personnages, on se rend compte que c'est plutôt bien documenté et on apprend pas mal de choses sur les autres. Jusqu'ici l'exercice est plutôt bien engagé.
Mais, car il y a toujours un “mais” (disait mon prof. d'histoire)…
Si la quinzaine de rencontres racontées se tient globalement sur le fond, la forme est très (trop) particulière.
Je ne sais pas quel âge peut avoir Pollux ; admettons qu'elle ait une vingtaine d'années (bien qu'elle annonce être née en 1987) pourquoi ce détail me demanderez-vous ? À sa façon de s'exprimer… Bien sûr il s'agit d“interviews” dont on peut penser qu'elles sont enregistrées et retranscrites telles quelles, mais cette façon de parler le “djeune's” est certes amusant au début, mais très vite lassant. Quelques plaisanteries ou réparties un peu directes donnent du rythme au texte, mais pratiquement tout le temps, c'est trop.
Quel est le public auquel se destine cet ouvrage ? Des nantais qui connaissent mal leur ville ou des arrivants qui veulent en savoir plus. Bien, mais de quelle tranche d'âge ?
- Des ados, pourquoi pas ? Dans ce cas les dialogues leur conviendront.
Mais les personnages en question sont :
1) tous morts, et
2) pour la plupart de parfaits inconnus pour ce public qui a bien d'autres centres d'intérêt.
- Des lecteurs plus âgés qui cherchent à en apprendre davantage sur Nantes ?
1) Tant mieux, mais alors c'est un peu court jeune fille… On ira chercher ailleurs une information plus posée.
2) le langage fatigue vite, et l'information perd de son intérêt au point qu'on l'oublie aussi vite.

Au bout du compte cela fait beaucoup de questions pour un si petit ouvrage. Et si je ne me résous pas à le condamner au pilon, je n'arrive pas à dire que le produit fini est réussi. Mais plutôt mince avec un goût d'inachevé. En conclusion je vous livrerai ce que j'ai trouvé sur le site de l'éditeur (Éditions Nomade, que je remercie ainsi que Babelio, de m'avoir fait partager cette expérience à travers Masse Critique de janvier) :
Les + de la collection :
> Un ton décalé et des doubles lectures
> de l'information vérifiée
> Des dessins satiriques
> Des interviews vivantes
> Des livres pour toute la famille, de 9 à 99 ans
> Une nouvelle approche pour découvrir une ville.

Des plus qui peuvent aussi être des moins…
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Tout d'abord merci à Babelio pour son opération Masse Critique et aux éditions Nomade pour l'envoi du livre.
Peu d'infos sur Pollux, l'auteur du livre, si ce n'est que c'est une jeune femme de 30 ans, historienne du dimanche…

Étant Nantaise, ce livre m'intéressait afin d'en savoir plus sur l'histoire de ma ville, dont je ne connais que des bribes…
15 chapitres composent ce petit ouvrage. Ils sont sous forme d'interviews des différents personnages importants qui ont fait Nantes, avec quelques illustrations humoristiques disséminées au fil des pages. Pollux imagine les dialogues qu'elle aurait pu avoir avec Anne de Bretagne, Jules Verne, ou encore Éric Tabarly, pour ne citer que les plus emblématiques.
Certes, on apprend certaines choses de la vie des personnages historiques (en bien, ou en mal d'ailleurs !), ou de ce qu'ils ont apporté à la ville, mais je n'ai pas aimé le style employé par l'auteur. C'est très oral, et très… moderne ! du coup, ça résonne comme quelque chose d'anachronique par rapport au sujet… Trop de décalage à mon goût. Exemple de phrases d'Anne de Bretagne : « Nan mais vous ne vous rendez pas compte ce que c'est d'être une gonzesse à cette époque. Bon, du coup, après m'avoir fait promettre de ne jamais céder la Bretagne aux Français, papa finit par passer l'arme à gauche en 1488, et là, tout s'enchaîne : Charles VII entre en guerre contre la Bretagne, je suis proclamée duchesse dans la foulée et là bam, première mesure : je déclare coupable de lèse-majesté tous les sujets qui rejoignent la France. »
De plus, les interviews sont courtes (2 ou 3 pages en moyenne par personnage) l'info est très (trop ?) succincte et on reste un peu sur sa faim. L'humour voulu par l'auteur n'a pas réussi à prendre sur moi. le livre s'adresse – selon l'éditeur – pour les gens de 9 à 99 ans. Je trouve que pour les plus jeunes, c'est difficile car pas énormément contextualisé, et pour les adultes, trop résumé.
Bref, pas vraiment convaincue par ce livre qui s'annonçait pourtant bien, et outre les infos intéressantes (et vérifiées !), la forme n'est pas la plus appropriée je pense. Dommage.
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Citations et extraits (4) Ajouter une citation
■ Interview fictive de Gérard Mellier (1674-1729) *
- [...] Ah, mais ne vous inquiétez pas : j'ai bien étudié le sujet, et j'ai écrit pour justifier la traite des nègres.
- Eh beh. Je serais bien curieuse de savoir ce que vous avez pu débiter.
- Mon argumentaire repose sur deux points principaux. D'une part, l'esclavage est une bonne solution à la démographie croissante de la Négritie.
- De la quoi ?
- Négritie. Le pays des nègres.
- Oh ouah ! Vous êtes gratiné. Vous savez que ça n'existe absolument pas, la Négritie ?
- Bof, c'est un détail, ça. Et puis d'autre part, les nègres ne sont pas faits pour la vie d'homme libre. Ils sont naturellement voleurs, dépravés et paresseux, c'est connu.
- Mais attendez, vous êtes un vrai raciste, vous ! Je n'arrive pas à savoir ce qui est le pire : si vous dites tout ça par cupidité, dans l'unique but de justifier votre commerce nantais, ou si vous y croyez vraiment.
- En tout cas, ça a été très écouté ! Mon étude a même été reprise et utilisée pour faire un édit du roi sur la traite des nègres en 1716, pour venir compléter le Code noir.
- C'est quoi encore, le Code noir ?
- Un édit du roi de 1685, qui définit les Noirs comme des biens meubles. Mon propre texte n'est venu qu'en complément à cet édit. D'autres textes juridiques et édits ont aussi continué à alimenter la façon de définir et traiter les Noirs.
- Jusqu'aux droits le l'homme en 1789, je suppose.
- J'étais mort à l'époque, mais non.
- Comment ça, non ?
- La Convention n'a d'abord pas aboli l'esclavage, sous l'influence, notamment, du Club Massiac. Ensuite, en 1794 la France abolit l'esclavage mais la traite continue à la Réunion et à l'Ile Maurice. Napoléon rétablit l'esclavage dans les colonies. S'ensuivent des séries de lois visant à limiter, abolir, rétablir, abolir, rétablir, abolir... la traite négrière. Il faut attendre 1848 pour que l'esclavage et la traite soient réellement complètement abolis dans toutes les colonies françaises.
- Ah bah bonjour l'intégrité des convictions révolutionnaires.
- N'est-ce pas ? On défend les droits de l'homme, mais seulement jusqu'à ce que ça touche aux sous !
(p. 60-62)
* ancien maire de Nantes, défenseur et acteur du commerce triangulaire et donc de la traite des Noirs ; une rue de Nantes porte encore son nom, ainsi qu'une salle de l'hôtel de ville (eh oui, honneur à ceux qui ont fait de Nantes une 'grande' ville !)...
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- Saint Félix, bonjour et bienvenue.
- Vous pouvez m'appeler Félix.
- Merci. Félix, d'une grande famille, né à Bourges, vous faites le choix d'entrer dans les ordres et devenez évêque à Nantes. Parlez-nous de votre vocation.
- Alors déjà, j'ai la vocation un peu tardivement.
- Avant vous faisiez quoi ?
- Oh bah ceci, cela... J'étudiais. Enfin bref, en 549, je me décide donc à rentrer dans la vie active et à suivre les traces de mon père en devenant évêque de Nantes.
- De votre père ?
- Oui, mon père Eumalius II était évêque de Nantes, j'ai repris l'évêché à sa mort.
- Mais les évêques n'ont pas d'enfant, normalement !
- Oh mais détrompez-vous, ma chère Pollux, cette histoire de célibat sacerdotal est complètement récente. Les prêtres, évêques et autres papes pouvaient se marier et avoir des enfants jusqu'au IXe siècle ! Et ça y allait, croyez-moi !
(p. 10-11)
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- Devant la débâcle, et sûrement couvert de honte, Charles le Chauve signe l'accord d'Angers qui reconnaît Erispoë roi de Bretagne, et Nantes comme ville bretonne [en 851].
- Quelle consécration pour vous !
- Oui. Le royaume de Bretagne aura ensuite pas mal de problèmes, entre les attaques des vikings et la difficulté des rois succédant à Erispoë à s'imposer en vrais leaders. Mais l'identité bretonne aura en tout cas été marquée et reconnue à partir de ce moment.
- Oui, je sens que l'identité bretonne ça vous tient à coeur. Du coup, que pensez-vous des mouvements méta-bretons, comme les stickers 'A l'aise Breizh' ou les albums de Nolwenn Leroy ?
- Je me permets de ne pas répondre, j'aime à penser que je me suis battu pour une cause noble.
(p. 32)
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Pollux : -C'est vrai qu'on se demande ce qui se passait dans la tête de ce Charles le Chauve.
Nominoë : -Bah, c'est sûrement les cheveux qui poussaient à l'intérieur AHAHAHAHAHAH !
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