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EAN : 9782708245198
ATELIER (09/02/2017)
3.6/5   5 notes
Résumé :
[ÉPREUVES NON CORRIGÉES]

Il y a cent ans, la révolution russe d’Octobre 1917 générait une espérance planétaire. Pourquoi, portés par le souffle de cet événement, des centaines de millions de personnes ont-elles cru au communisme ? Se distinguant des interprétations de François Furet (une illusion) et de Stéphane Courtois (un système criminogène), cet ouvrage, basé sur les autobiographies de communistes français, révèle les motivations singulières de m... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
2017 est l'année du centenaire de la révolution russe. Certains parlent de révolutions russes au pluriel, parce qu'il y a d'abord eu le renversement du tsar en février, puis la prise du pouvoir par les bolcheviks en octobre. Si le titre de l'ouvrage parle du « souffle d'octobre 1917 », c'est parce que, comme le sous-titre « L'engagement des communistes français » l'indique, il s'intéresse au régime communiste et à l'engouement qu'il a provoqué en France.

Tout ce qui concerne la Russie me passionne, aussi, dès que je vois un livre traitant de ce pays, je ne résiste pas. Quand j'ai vu cet ouvrage dans la liste des livres proposés par Babelio lors du dernier Masse critiques, j'ai sauté sur l'occasion. le livre de Pudal et Pennetier réunit deux aspects qui m'intéressent : l'histoire de l'URSS et l'étude du Parti communiste français (PCF) (mes études en science politique jouent beaucoup dans cet intérêt !).

La question à laquelle tente de répondre le livre est : pourquoi, en France, tant de personnes d'horizons divers ont adhéré à la discipline du PCF, imposée par Moscou ? Si l'on s'intéresse à ces engagements militants à travers notre regard, l'adhésion au parti peut nous sembler étrange, voire risible. Quoi, des gens ont cru au projet soviétique ? sommes-nous tentés de nous demander avec un accent moqueur dans la voix. Alors qui étaient-ils ? Des utopistes qui ne voyaient pas la répression mise en place par le Parti communiste, ou qui ne voulaient pas la voir ? Certains auteurs ont répondu en parlant d'illusion : les militants étaient aveuglés par la propagande communiste. Cette thèse ne paraît pas satisfaisante aux yeux des auteurs.

Pour répondre à la question de l'engagement des militants français, les deux auteurs se sont penchés sur des documents d'une grande richesse : des notices biographiques rédigées par les militants. Ceux-ci devaient en effet répondre à des questionnaires établis par Moscou. Les catégories de questions sont les suivantes : origine et situation sociale ; situation de parti ; instruction et développement intellectuel ; participation à la vie sociale ; répressions subies et casier judiciaire.

Recueillis par le PCF, les documents étaient ensuite envoyés illégalement à Moscou. le but était de contrôler les militants et de savoir lesquels pouvaient constituer des sources d'ennuis, comme des militants qui se révéleraient être des taupes par exemple. Mais Moscou se sert aussi de ces autobiographies pour valoriser les bons éléments. Ce sont donc des évaluations qui permettent au Parti de contrôler ce qui se passe au-delà des frontières de l'URSS. Pour les auteurs, ces documents sont riches d'enseignement.

« Ce qui caractérise ce questionnaire, c'est donc son extrême précision qui n'a pas seulement un sens policier ou politique mais aussi une dimension sociologique. » (p.53)

Dimension sociologique parce qu'il faut « constater la diversité des trajectoires conduisant au PC, la singularité de chaque destin militant, mais aussi la pluralité des rapports au « Parti », du fidéisme sans faille au doute dévastateur ». (p.19)

C'est ce qu'étudient dans ce livre les auteurs. Les documents reposaient en Russie mais ont été mis à la disposition des chercheurs il y a quelques années. Ces archives ont fait l'objet d'un travail de dépouillement de 1992 à 2014. C'est donc un important travail qui a été effectué pour analyser les documents. Je tenais à le préciser parce que c'est un travail de fourmi qui fait de ce texte un document de référence.

Après des explications générales sur l'importance de ces autobiographies, que les auteurs mettent en lumière avec l'histoire du PC, viennent des parties thématiques constituées d'informations et de la retranscription de notices biographiques. La lecture des réponses des adhérents est passionnante. Nous plongeons dans l'histoire de ces hommes et de ces femmes venant de tous les horizons. Ces derniers sont mis en évidence par les parties thématiques : nous découvrons donc des anarchistes, des ouvriers, des syndicalistes, des paysans, des Juifs, des Algériens, des catholiques, des intellectuels… Leurs réponses aux questionnaires nous renseignent sur leurs motivations et leurs rapports au Parti.

Les aspirations sont diverses. Lutte contre le capitalisme. Défense des droits des ouvriers et des ouvrières. Souhait d'une société plus juste et équitable. Défense des minorités. Pour certains, c'est la volonté de faire partie d'un groupe qui les motive. Il faut savoir que le Parti communiste français n'encadrait pas seulement ses membres pour les questions politiques mais les accompagnait dans tous les aspects de leur vie. C'était pour beaucoup d'entre eux bien plus qu'un parti politique. Les témoignages nous permettent d'en savoir plus sur ce qu'apportait le PCF à ces militants.

Le souffle d'octobre 1917 est donc une petite mine d'or, un concentré d'archives passionnantes savamment éclairées par des explications très intéressantes. L'ouvrage peut plaire aux politistes et historiens mais aussi à un plus large public puisque les auteurs contextualisent les témoignages.

A mettre entre les mains des curieux qui se demandent pourquoi octobre 1917 a provoqué un tel engouement en France !

Je remercie Babelio et les éditions de l'Atelier pour cette belle découverte.
Lien : https://vagueculturelle.word..
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Alors que nous fêterons cette année le centenaire de la montée du communisme, la publication du Souffle d'octobre 1917 a un écho tout particulier. En effet, un large de pan de note société reste marqué par cette période forte en engagement politique, et à quelques semaines du premier tour de la Présidentielle, aborder les fondements d'un des courants majeurs du clivage gauche-droite semble essentiel. Les objectifs de ce livre sont tout à fait honorables : proposer un regard sur la psychologie du communisme, pour comprendre comment les militants ont pu se laisser tromper sur ce régime pourtant bien loin de l'idéal en lequel ils croyaient. En deux mots, lever le voile sur les rouages d'un système.

Car remettons nous dans le contexte, à l'aube des années 20, le communisme prend sa source dans un effondrement économique tangible. Face à la menace de plus en plus sombre du fascisme, l'idéologie communiste incarne une sorte d'idéal social basé sur l'absence de classes, d'Etat, de monnaie et où les biens matériels seraient partagés entre tous. Très vite le mouvement devient l'expression politique de l'organisation ouvrière, et l'espoir d'une société nouvelle voit le jour. Ceci explique sans doute l'engagement extrême des militants, qui vivent l'URSS chevillé au corps. La lecture de la revue l'Internationale et des textes révolutionnaires a remplacé la presse, la vie sociale des partisans passe par l'adhésion aux Amis de l'URSS, et peu à peu, la propagande soviétique neutralise toute analyse globale de la politique internationale. On glisse de l'idéal vers l'embrigadement…

Dès les premières pages, on comprend que toute la première partie vise à poser les bases de l'installation du mouvement. Mais en me référant à la quatrième de couverture, je m'attendais à ce que le courant de dessine pas à pas, à travers une succession de portraits, de destins individuels. Et je me suis retrouvée devant un cours magistral sur l'histoire du communisme, un dédale de parties et de sous-parties résumées par un titre creux, une série de note de bas de pages indigestes, des références inexpliquées. Bref, j'ai eu l'impression de me lancer dans la lecture d'un mémoire de doctorant. Autant dire que je me suis profondément ennuyée…

Quel dommage d'avoir opté pour une présentation par catégories de militants ! Mettre des gens dans des cases n'est en rien accrocheur, et l'intellectualisation poussée du texte ne contribue pas à intéresser le plus grand nombre. Quelques chapitres ont malgré tout piqué mon attention, notamment ceux évoquant les destins féminins. J'ai trouvé intéressant de rappeler ce que le mouvement a fait pour l'émancipation féminine, car la Révolution russe a donné pour la première fois le droit de vote aux femmes et reconnu leur totale égalité avec les hommes. J'ai apprécié cette petite mise au point, malheureusement seuls deux parcours sont mis en lumière de manière très brève.

Globalement, je n'ai rien appris de particulier en feuillant le souffle d'octobre 1917. Je reconnais la possibilité d'y découvrir de véritables analyses, mais ce livre s'adresse concrètement à un public plus chevronné.

Pour résumer…

En apprendre davantage sur le mouvement communiste aurait vraiment pu m'intéresser, malheureusement j'ai des souvenirs plus passionnants de mes cours d'histoire de première. le souffle d'octobre 1917 est une succession d'autobiographies plates, qui manque cruellement de ferveur. J'aurais préféré un texte romancé qui, à mon sens, aurait mieux rendu justice à l'engagement et la passion des militants. le traitement adopté est peu engageant. Dommage…

Ma note…

09/20
Lien : http://www.mallysbooks.com/2..
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Un chef-d'oeuvre d'analyse textuelle et de lucidité sociopolitique.
Ce livre peut sembler "plat" pour celles et ceux qui ne s'intéressent pas outre mesure aux militant-es communistes ou à l'engagement révolutionnaire en général. D'ailleurs à ce propos j'avouerai que le titre et le sous-titre ne renseignent pas assez sur le contenu du livre.
Cependant ce contenu est très riche, nourri d'une réflexion méthodique s'étendant sur des décennies, ainsi que de l'expertise croisée de deux cherchers reconnus.
Tout en évitant les procès d'intention et/ou le mépris foireux dont nous avons l'habitude quand il s'agit de pauvres gens voulant rendre le monde meilleur, Pudal et Pennetier se montrent absolument -critiques- (au sens heuristique) des textes en présence ainsi que des dynamiques sociales / politiques / sociologiques dont ils témoignent. Autrement dit, ce livre situe historiquement des témoignages qui en disent énormément sur le premier 20ème siècle en France ainsi que sur l'engagement humaniste en général.
À lire.
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Ayant obtenu ce livre par une promotion "masse critique" de Babelio, je dois dire que je ne m'attendais pas à tomber sur une étude historique aussi précise et détaillée.
Après de la révolution d'octobre 1917, les partis communistes européens ont adopté une tradition consistant à demander à leurs cadres la rédaction d'une autobiographie, le but étant de pouvoir juger de la sincérité de leur engagement politique et de détecter les cadres les plus prometteurs dont il fallait encourager la "carrière" au sein du parti.
Ce livre donne ainsi accès aux autobiographies de militants communistes aux profils beaucoup plus variés que ce à quoi l'on a coutume de s'attendre quand on ne connaît pas le sujet (notamment un certain nombre ayant débuté leur vie engagée avec des parcours anarchistes et/ou anarcho-syndicalistes)
A chaque fois qu'il s'agit de l'histoire de cette période je suis stupéfait par la dureté de la vie rencontrée par les classes les plus pauvres de la société.
Globalement, ce livre très détaillé et rigoureux fais une analyse historique très argumentée sur le communisme européen et particulièrement français de cette époque. à conseiller sans hésitation aux personnes intéressées par le sujet.
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critiques presse (1)
LaViedesIdees
14 décembre 2017
Qu’est-ce que l’« autobiographie de Parti » ? L’injonction à se raconter, pratique importée de Moscou qui devient obligatoire pour les futurs cadres du PCF. Cette étude des récits de vie de militants s’inscrit dans le champ en plein essor des « Soviet Subjectivities ».
Lire la critique sur le site : LaViedesIdees

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