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4,2

sur 733 notes
Accrochez-vous ! « L'illusion du mal » n'est pas un polar pour fillettes. Si comme moi, vous êtes stomatophobe, vous risquez fort de passer une flopée de sales quarts d'heure. « Selon l'expert, les dents présentent des rainures, et des microfractures qui laissent à penser qu'on les a extraites de manière pas très orthodoxe, quand la victime était encore vivante. Une par une. » Les trois grandes parties du livre résument assez bien l'intrigue : vérités enfouies, l'illusion du bien et Justice nulle part. le lecteur retrouve le duo qu'enquêtrices déjà formé dans « L'île des âmes », Eva Croce et Mara Rais, mais découvre une nouvelle sorte de justicier surnommé le dentiste. Comme dans certaines séries télé, le dentiste c'est le mauvais garçon que vous soutenez malgré toutes les horreurs qu'il peut commettre, car « Il lubrifie la machine judiciaire avec du sang » et veut faire « exploser le système ». C'est le Robin des bois de la justice injuste qui sanctionne ceux qui parviennent à contourner le système en recevant une peine minime, voire pas de peine de tout. « (…) nous sommes ici en présence d'un sujet qui éprouve une forte empathie envers les victimes et envers tous ceux qui souffrent d'injustice (…) – organise des « procès para-judiciaire », c'est un criminel « de concept ». Pendant qu'il s'attaque aux bourreaux, les victimes elles, reçoivent leurs dents, arrachées sans anesthésie dans une pure tradition de poète. Jouissif !

Je n'ai pas eu l'occasion de lire « L'île des âmes », mais je vais très vite rattraper cette regrettable erreur tellement j'ai trouvé ce deuxième livre de Piergiorgio Pulixi génial. Comme vous le savez, j'ai lu beaucoup de thrillers et de polars en tout genre et il devient de plus en plus difficile de me surprendre ou à défaut de m'embarquer dès les premières pages. D'abord, j'ai beaucoup aimé le duo d'enquêtrices rejointes par Vito Strega, vice-questeur et criminologue. le trio fonctionne diablement bien, autant en efficacité qu'en joutes verbales. le moins que l'on puisse dire c'est qu'ils ont tous du répondant et c'est parfois très drôle, malgré les situations dramatiques. Ensuite, l'auteur n'écrit pas du polar simplement pour l'enquête ou pour glacer ses lecteurs, il a un vrai message à faire passer sur la justice telle qu'elle est perçue par le plus grand nombre en Italie : une inefficacité manifeste des systèmes de répression, une véritable tendance à engendrer « des lois immorales, inutiles et inapplicables », une justice qui se préoccupe moins de la victime que du sort du bourreau. le dentiste rétablit l'équilibre. « le Dentiste c'est la viscéralité inhérente aux citoyens ordinaires. C'est le monstre de la raison juridique. C'est le cri d'alarme d'un pays à la dérive. » le roman va même plus loin. Il interroge le statut de victime, son droit à la justice et donc à la réparation « Au vu de la tournure que prend notre pays, la justice n'est plus du ressort de l'État, mais des victimes. Et quand les victimes ne peuvent se faire justice elles-mêmes, c'est la communauté qui doit assumer la charge de rétablir l'équilibre brisé. » « L'illusion du mal » est certes divertissant, mais il amène énormément de réflexions sur le fonctionnement de nos institutions. Enfin, Piergiorgio Pulixi propose une construction très habile de son roman et beaucoup de surprises que je n'avais pas vues venir. Il n'hésite pas à tuer des personnages ni à pousser les curseurs de l'intrigue tout en restant dans le vraisemblable. On y croit à 200 %.

Pourtant, même si le lecteur est plutôt du côté du « méchant » (en tout cas, moi je l'ai été), le roman n'est pas aussi manichéen qu'il y paraît au premier abord. Même si « La loi, c'est toi », le peuple « vengeur » peut lui aussi être facilement manipulé, au même titre que la justice elle-même. Les vidéos des bourreaux kidnappés envoyées sur les réseaux sociaux, accompagnés d'une demande de vote de chaque citoyen, pour ou contre l'exécution, sont aussi fabriquées pour susciter une réponse logique. « Je pense qu'aujourd'hui, beaucoup de gens ont du mal à faire à la différence entre le réel et le virtuel. Les réseaux sociaux brouillent les frontières entre la réalité et la fiction, et lui en a bien conscience. La voie de communication et la théâtralité du message conditionnent le jugement. le choix qu'il a donné au public était illusoire. Il les a manipulés pour qu'ils prononcent la peine capitale. »

Et oui, nous en revenons toujours au même, Piergiorgio Pulixi a bien raison de remettre sur le tapis l'acharnement et les moyens de pression des réseaux sociaux. Sur ce sujet immuable, il reste beaucoup à dire et à faire comprendre. J'ai trouvé ses observations mordantes et très pertinentes. « Il songea que les réseaux sociaux étaient devenus le nouveau valium spirituel, un anesthésiant pour survivre à l'aliénation urbaine. La connexion numérique comme antidote à la déconnexion identitaire. »

« L'illusion du mal » est sans doute l'un des polars les plus réussis lus cette année. Personnages charismatiques, intrigue parfaitement élaborée, second degré de lecture passionnant grâce aux messages véhiculés, analyse très pertinente de notre société. Un plaisir de lecture immense, et un succès garanti !

Lien : https://aude-bouquine.com/20..
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Cela fait un bon moment que j'ai envie de lire L'île des âmes de Piergiorgio Pulixi, mais d'autres romans l'ont relégué ...

Quand j'ai découvert le second roman de cet auteur dans les livres adressés par la FNAC, je me suis aussitôt plongée dans ce dernier, me disant que, pour une fois, je ne lirais pas une série dans l'ordre ...

Et quelle claque !

J4ai dévoré les 600 pages en deux jours, suivant avec un grand intérêt l'enquête menée par deux inspectrices de la police de Cagliari, épaulées par un criminologue milanais.

Le roman commence avec une vidéo virale qui s'épanouit sur tous les mobiles transalpins. On y découvre un homme ligoté et un individu masqué qui énonce ses crimes en appelant à la justice populaire ; la vie ou la mort décidée par les votants sur une plateforme numérique, le lien étant fourni sous la vidéo !

Les crimes étaient horribles, le jury vote la mort ... , le justicier a arraché toutes les dents de sa victime et les a adressées à la personne lésée initialement.

La police n'a aucune piste, le "Dentiste" n'a laissé aucune trace, pas d'ADN à se mettre sous la dent ...

Et bien évidemment quelques jours plus tard, le Dentiste enlève un autre justiciable ayant échappé à la justice officielle, et recommence ...

Un roman 'jeu de piste' qui m'a tenue en haleine d'un bout à l'autre.

Une écriture qui aurait pu être améliorée, mais j'ai apprécié les différents jurons en sarde, vénitien, milanais qui rappelaient les origines des différents policiers et ancraient bien l'action dans leur vie réelle.

Et maintenant ... je vais me plonger dans L'île des âmes, pour découvrir la première enquête de ces policières sardes.

A suivre, donc !
Lien : http://les-lectures-de-bill-..
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La première raison de lire l'illusion du mal. C'est pour retrouver les héroïnes du précédent, l'île des âmes qui a été un vrai coup de coeur.
On retrouve effectivement tout ce qui a fait le charme du précédent roman, des personnages hauts en couleur et notamment des nouveaux personnages comme Vito Strega. Des citations en sarde qui donnent un côté très pittoresque au roman et une intrigue vraiment complexe avec des enjeux forts pour les protagonistes , mais le sujet abordé au cours de l'enquête est encore plus intéressant puisqu'il s'agit de rendre la justice par soi-même, à travers le thème du lynchage médiatique tant au propre qu'au figuré mais également le thème de la corruption, des juges, Les thèmes évidemment des jugements hors de pro proportion sur les réseaux sociaux, le thème du populisme et le terme de la manipulation des foules.
Comme dans le précédent roman, on se fait manipuler par l'auteur mais pour un plus grand plaisir de lecture.

Il y a aussi quelque chose qui rappelle les meilleurs romans d'Andrea Camilleri et son Montalbano : la gouaille des personnages, la ruse des enquêteurs, avec la Sardaigne au lieu de la Sicile.
Une vraie réussite dans le genre polar noir.
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A travers toute l'Italie, des milliers de personnes reçoivent sur leur téléphone portable une vidéo intitulée la loi c'est toi. Un justicier veut que le public vote pour décider du sort d'un criminel qui a été épargné par un système judiciaire dépassé et inefficace.
C'est le thème de ce polar qui se lit d'une traite malgré une entrée en matière un peu décousue qui ne m'a pas vraiment accrochée. Mais après les 20 premières pages environ, j'ai été happée par cette histoire rondement menée avec des rebondissements.
Mème sans avoir lu le premier opus "l'ile des âmes" qui permet sans doute de mieux connaitre les deux enquêtrices, Eva Croce et Mara Rais, l'auteur nous donne suffisamment d'éléments sur leur personnalité pour pouvoir pleinement profiter de l'intrigue.
Le style est très enlevé, rapide et précis. Les chapitres sont très courts et pourtant Piergiorgio Pulixi parvient à créer une véritable ambiance autour des faits.
je recommande vraiment ce polar original très italien.
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C'est avec plaisir que j'ai enchainé avec un nouveau livre de P. PULIXI où tu vas retrouver les personnages de MARA et EVA.
Fini la Sardaigne.
Buongiornooo Milanooooo.

                           .      
Imagine, Minou, ton tel vibre, tu reçois une vidéo intitulée: LA LOI C'EST TOI.
Sur cette vidéo le « Dentiste » te propose de voter pour sauver (ou pas) la vie d'un pédophile libéré par la Justice pour vice de procédure. Tu as 3 heures.
Alors ? ….
Tu votes pour qu'on le zigouille ou pas ?
La Purge sauce milanaise.


Un justicier masqué qui veut réparer les failles de la Justice, qui est selon lui, inefficace et corrompue : le Dentiste.
Pourquoi ce nom ? le mec arrache toutes les dents à vif des criminels relaxés et les envoie en cadeau aux victimes.
Sympaaaa.
Voici le début de cette histoire, Minou.
ça commence FORT.
Forcément la vidéo devient virale. le dentiste est laaaargement soutenu par les gens.
Le procès de la Justice : les médias s'emballent et les flics sont sur les dents.
Voilà un contexte plutôt tendu et sur un thème d'actualité.
Avec les Réseaux Sociaux on pourrait croire que tout est permis et le Dentiste est mis en avant par La télé-poubelle, racoleuse.
Du pain et des jeux version 2.0

Une construction classique qui fait toujours son effet: des chapitre courts qui donnent un rythme rapide et tu es tenu en haleine non-stop.

Comme je te disais plus haut, tu vas retrouver MARA et EVA, le duo de fliquettes et un petit nouveau : VITO STREGA , enfin petit, le mec a visiblement une carrure impressionnante. c'est un criminologue plutôt beau gosse et brillant bien sûr, mais avec un côté sombre. Je n'ai pas oublié aussi son Chat, Sofia.
Avec de bons personnages et une bonne intrigue, la lecture est rapide et addictive.

PAGE 300 – le dentiste se fait choper tu te demandes ce que va bien pouvoir raconter la suite de l'histoire….
Pas de panique, Minou, le suspense continue.

Par contre je n'ai jamais autant lu d'insultes en Sarde-Vénitien-Italien dans un bouquin.
Mara, sapée comme jamais, en lâche à profusion , mais là, elle a trouvé son maître.
Big up au traducteur, qui a pris soin d'épargner nos oreilles/yeux en édulcorant la traduction.
je te mets quelques exemples, car ça m'a fait marrer (pis ca peut servir en voyage ):

- pulotta = fils de pute.

- cravarinci in su cunnu = insulte invitant le destinataire à retourner dans l'appareil génital de sa mère.

- pacchiu di to soru= insulte sicilienne générique évoquant l'appareil génital de la soeur du destinataire.

- Ma ti ga e moroidi in testa? = Tu as des hémorroïdes dans la tête ou quoi? (venitien)

- cunn'e tzia rua = Insulte faisant référence à l'appareil génital de la tante du destinataire (sarde)

- va in cueo da to mare = insulte consistant à inviter le destinataire à aller dans les fesses de sa mère (vénitien)

pov' bonnes femmes. j'adore.
J'tai entendu tester ton accent italien, Minou. Ahah.

Dans la chronique sur l'Ile des âmes, je t'annonçais que j'allais rencontrer l'auteur.
C'est chose faite. Merci la librairie AU TEMPS LIRE.C'était très intéressant.
J'ai eu une belle dédicace ….en Italien avec une écriture de docteur : impossible à déchiffrer.

Un bon roman qui te tient en haleine, Minou.
Je l'ai dévoré (j'ai encore mes dents, moi).

      .    * CIAOOO ~ BACI LES MINOUS "



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Dans ce Roman noir , P PULIXI revient avec son écriture très addictive et nous propose la première rencontre entre son inspecteur Milanais, amateur de jazz, Vito STREGA et les deux enquêtrices sardes Mara et Eva (Eva etant plus milanaise d'origine).
A eux trois, ils vont être confrontés à un (?) tueur en série qui utilise les réseaux sociaux comme tribunal du peuple.
PULIXI nous interpelle sur la justice, la police, les médias ou plutôt les médias poubelles et la conception d'une justice populaire qui serait plus juste que la justice publique.
L'enquête va rapidement virer au cauchemar quand nos 3 inspecteurs vont découvrir que ce tueur en série n'est pas celui qu'ils ont rapidement identifié.
Encore une fois Pulixi, nous fait aimer Cagliari et la Sardaigne par ses descriptions de la vie Sarde, nous fait vibrer sur cette enquête et nous fait rire en utilisant toutes les citations sardes, siciliennes et vénitiennes qu'utilisent certains des personnages du roman.
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Y'a qu'une dent dans la mâchoire à Jean !*
Marrante cette histoire de dentiste vengeur surtout pour un senior qui n'en a plus beaucoup.
Dans les premières pages, ici 60 environ sur 600, on prend toute la mesure de l'ouvrage
Constat :
Deux fliques (féminin de flics) fortes têtes pas du genre à se déguiser en chou pour se faire brouter le minou par les lapins et couillues, en fait des brutales qui s'envoient fréquemment des «va chier!» ( mais pas de nik'ta'mère on est en Sardaigne heureusement car qu'en diraient les sardes) et éclusent des pintes (si, si) de bière. L'une la mama, un peu beauf mais craquante boudinée dans son Chanel ou équivalent, un tantinet misandre (c'est mode) et qui parle avec grossièreté, paraît que dans la police c'est fréquent et encore plus chez les femmes que les hommes, émulation oblige et quand le chef salue d'un « bonsoir, mes couilles! (note : mes couilles ici ne qualifient quand même pas les meufs mais une interjection triviale bien masculine et patriarcale un tantinet ambianceuse)» Aïe! Aïe! Aïe! on se demande comment il faut le prendre apparemment, me#too ne serrait pas parvenu jusqu'en Sardaigne. Les veinards! (Heu…) J'ai oublié avec ça intelligente! Ah les machos italiens ne sont plus ce qu'ils étaient !
L'autre très meurtrie et qui culpabilise (je viens d'écrire la même chose pour «code 93» c'est dire la variété dans le polar) Rouquine de devinez d'où? L'Irlande ! gagné! Suicidaire on souffre énormément dans la police plus qu'ailleurs! de plus motarde, plus joliment dit et plus parlant Hell(e) angel(le) elle passe le mur du son et si d'après moi les routes de Sardaigne sont aussi belles que celles de Sicile... Waouh c'est très dangereux. Mais bon la police n'est-elle pas au-dessus des lois? C'est d'ailleurs un peu le thème du bouquin.
Un barbot, vice questeur, un géant et musculeux bellâtre, meurtri aussi (je viens d'écrire la même chose ci-dessus {bis repetita un peu de latin avant le sarde}… esthète, aime Coltrane (mais pas le Sampa de Gotainer) et le whisky japonais (eh bé ils sont connaisseurs et originaux en Sardaigne), copain comme cochon avec une psy (ça me rappelle quelque chose): c'est l'Homme, l'Uomo, l'Ovni qui a vu l'Innommable (petit coup de canif au féminisme non mais). Il vit avec une chatte qui a un caractère de femme mais pas celle déguisée en chou c'est à dire rancuneuse.
Note je remarque que dans la police les gabarits hors norme 1 m 80 ou 90 et plus sont très fréquents alors que le jockey est plutôt petit même très petit c'est d'ailleurs pour ça qu'on ne les prend pas dans la police.
Et puis le grand chef celui «aux couilles» qui n'en branle pas une mais qui gueule beaucoup les pieds sur son bureau.
Uno dentista y uno pedòfilu chi tenet su dolore a sos dentes (voyez avec glosbe translate c'est du sarde). Je connaissais de Silice, une île aussi, le commissaire Montalbano de Camilleri Andrea mais de Sardaigne, nudda! Maintenant c'est fait.
Oui parce que Piergiorgio Pulixi utilise le truc de Camilleri Andrea (et la traduction du génial Quadruppani) avec des insertions de sarde mais ici (contrairement à Camilleri) assez croustillantes c'est à dire ordurières, beaucoup de gros mots comme «va chier» du début et d'allusions aux attributs masculins et féminins (ici d'utérus de la mère voire de la tante, originaux ces sardes)
Il fait encore mieux car le grand chef étant sicilien on a droit aussi à des insertions siciliennes et comme je ne sais plus quel personnage (légiste je crois) des insertions vénitiennes! Piergiorgio Pulixi linguiste confirmé?
Et plus encore (c'est possible)
Il y a un personnage simplet qui ressemble comme deux gouttes d'eau à Catarella. Simplet mais pas tant que ça! Et une scène qui sera pratiquement d'anthologie entre simplet et son chef copier coller? Je vous laisse découvrir.
On est en Italie (dans la mesure ou la Sardaigne comme la Sicile d'ailleurs se sent italienne) ça se sent aux sourires « lucifériens » et « regards diaboliques ». Maman le diable court dans la maison! Les cornes mon fils les cornes !
Bon j'abrège car 15 jours après lecture, comme dans « mission impossible » la bande est en train de s'autodétruire. Pour le sujet et bien lisez le bouquin si ça vous tente car les personnages sont ce qu'il y a de mieux c'est peu dire.
Ah la la Piergiorgio Pulixi aime les femmes ça se sent! Hé Hé Petit malin!
*Michel Polnareff
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Si j'avais inscrit "l'île des âmes" -qui a reçu le prix Glauco-Felici et Garfagnana in Giallo- de l'auteur sarde Piergiorgio Pilixi en tête j'ai découvert son talent avec "l'illusion du mal" qui a reçu le prix Fedeli 2021. Cet excellent polar de 600 pages réunit à nouveau les inspectrices Mara Rais et Eva Croce. Je regrette de ne pas avoir les précédents opus.......Beaucoup d'imagination, de suspense, de rebondissements de la Sardaigne à Milan pour arrêter un meurtrier sadique à la pointe des technos et de la manipulation médiatique. L'impunité des vrais criminels italiens ou l'inadéquation de la justice italienne fera écho aux lecteurs étrangers. En prime un aperçu du parler très imagé des membres de la police en différents dialectes.
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le prologue de ce roman est saisissant comme un plongeon en eau glacée.
Une juge italienne les yeux dans les yeux d'une victime lui demande pardon au nom du peuple italien pour le verdict qu'elle doit rendre. le criminel qui l'a violée alors qu'elle n'avait que sept ans est relaxé pour prescription suite à de nombreuses erreurs du système judiciaire.
L'homme qui va, sous le nom du "dentiste", nous faire vivre un vrai cauchemar pendant 600 pages quitte la salle. Il se rend chez le pédophile relaxé, enfile une cagoule, des gants en polyethylène, se cache dans un placard et attend.
le "Dentiste" va se substituer à une justice corrompue et injuste. Il kidnape des coupables épargnés lors de leur procès. Il met alors en scène un simulacre de justice, torture sa victime en lui arrachant les dents devant la caméra. Il poste ensuite la vidéo sur les réseaux sociaux sous le titre "la loi c'est toi". Il demande au public de voter: la sentence est -elle suffisante? Doit-on aller plus loin et tuer le coupable?
"...C'est à vous et à vous seuls, que revient la condamnation définitive de cet animal. Ce sera à vous de décider si vous souhaitez exercer la puissance punitive de cet état qui n'en a pas eu le courage..."
Comment ne pas frémir. Heureusement Mara Rais et Eva Croce sont chargées de l'affaire! Ces deux enquêtrices (rencontrées dans "l'île des âmes", le précédent roman de P. Pulixi) forment un duo de choc. Malgré des relations souvent conflictuelles, elles s'estiment et ont une belle complicité professionnelle. Elles sont rejointes par Vito Strega, criminologue milanais qui vient renforcer l'éfficacité de l'équipe par son expérience et sa sérénité.
Il en faut car les évenements terrifiants s'enchaînent sans temps mort et les pistes se multiplient. L'émission populiste "verdict" s'empare avec démagogie et cynisme de l'affaire, le tribunal populaire des réseaux sociaux est en effervescence et l'on est térrifié devant cette machine infernale qui subsitue la vengeance au droit.

A partir d'un constat factuel de l'inéfficacité de la justice italienne Piergiorgio Pulixi crée un éprouvant polar social qui nous questionne sur les dérives possibles en période troublée , de tout système judiciaire défaillant, laissé à la dérive, submergé et désabusé.
C'est addictif et intelligent.
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Déjà que j'aime pas mon dentiste car j'ai souvent mal aux dents mais celui de Pulixi, je ne suis pas prête de l'oublier! Quelle horreur ce criminel! Un vrai méchant que l'on veut pas voir, je tourne les pages pour l'éviter mais il revient plusieurs fois le bougre et me file la trouille.
Le contexte vengeur-masqué face à une justice défaillante en Italie ( ailleurs aussi peut-être?) est intéressant et bien argumenté, cela interroge vraiment sur le nombre d'améliorations à porter au système judiciaire même en démocratie.
Les enquêteurs ont de vraies personnalités , on s'attache, on apprend à mieux les connaitre.
Un très bon roman policier.
J'ai enlevé une étoile pour les multiples grossièretés qui parsèment le récit, réalisme ou exagération, je ne sais pas,en tout cas pas utile pour moi.
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