AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,75

sur 81 notes
5
11 avis
4
8 avis
3
7 avis
2
2 avis
1
0 avis
Monsieur Ma, modeste libraire d'un petit quartier de Shanghai, n'a jamais fait de mal à une mouche. Parce qu'il possède un livre non traduit en chinois, qui plus est à propos d'un médecin russe contre-révolutionnaire, le docteur Jivago, il est pourtant arrêté un soir de 1962 et condamné à trente ans d'emprisonnement pour subversion. Libéré au bout de vingt ans, il surprend tout le monde en se lançant dans une nouvelle activité…


En soixante pages, tout est dit sur le quotidien de ce petit quartier et de ses modestes habitants, dont la vie peut à tout instant basculer de la manière la plus inattendue et la plus arbitraire. Une simple parole d'apparence anodine, et la répression foudroie l'un d'eux sans qu'on l'ait vue venir, dans l'impuissance coupable des voisins. Soulagés d'y avoir encore échappé pour cette fois, tous se cramponnent à leurs efforts d'invisibilité, qui leur permettront, peut-être, de ne pas être les prochains sur la liste.


L'ironie n'est pas absente de cette narration qui fait écho aux persécutions subies par l'auteur et son père dans la Chine maoïste des années soixante. A malin, malin et demi. Même si les romans sont interdits pendant la Révolution culturelle, c'est bien un livre qui aura ici le dernier mot, l'ignorance et la bêtise des uns ne pouvant l'emporter définitivement sur l'appétit de connaissances des autres. A cette histoire, une morale : « Il n'est pas facile d'être ignorant » et « Lire des livres est toujours profitable ».

Lien : https://leslecturesdecanneti..
Commenter  J’apprécie          895

Découvert dans la boîte à livre de mon quartier," La bonne fortune de Monsieur Ma", un très court roman de Qiu Xiaolong, 64 pages, lu en peu de temps, une écriture simple, une histoire qui se déroule dans un quartier de Shanghai, la cité de la Poussière Rouge en 1962. Mr Ma vit simplement avec son épouse des revenus de leur librairie, ils sont loin de faire fortune, mais sont heureux. Jusqu'au jour où l'on vient l'arrêter. Tout le voisinage s'interroge sur cette arrestation. Il s'avère qu'il détenait dans sa librairie le livre le Docteur Jivago en anglais, livre qui n'était pas traduit en chinois. Pour cette peccadille, il écope de 30 ans de prison. Il en sort 10 ans avant la fin de sa peine, meurtri, vieilli. Il retrouve sa femme et le quartier s'organise pour qu'il puisse rouvrir sa librairie, demande de licence .... tout dure des mois dans ce pays. Mais Mr Ma ne veut plus d'une librairie. En prison, il a eu le droit de lire un seul livre, un livre sur les herbes et leurs bienfaits, d'où lui vient l'idée de créer une herboristerie. Dans la République Populaire de Chine, on ne rigole pas. Ce tout petit livre nous parle d'une époque de ce pays, 1962-1982, période de la révolution culturelle, on est transporté dans un monde inimaginable pour nous. Un monde où l'on est bien peu de chose.
Une belle découverte de cet auteur que je ne connaissais pas.
Commenter  J’apprécie          695
Faut-il lire les auteurs exilés ou les auteurs habitant encore le pays pour bien comprendre la vie dans les régimes autoritaires ? Lire un auteur chinois exilé nous permet de nous assurer d'avoir un propos exempt d'auto-censure (quoique) mais nous ne pouvons nous empêcher de nous dire que le regard de ces expatriés est aussi faussé par la distance avec le quotidien qui s'installe après leur départ. Liberté ou authenticité, est-ce vraiment un choix ?

Petite introduction thématique pour ce très très court roman (60 pages)... disons donc une nouvelle. Qiu Xialong, dont la famille était ciblée par le régime, a pu profiter d'études aux États-Unis en 1988... pour y rester suite aux évènements de Tian an Men. Il continue à écrire sur son pays depuis les années 2000, via une série de romans avec un angle policier, mais aussi quelques nouvelles, le tout publié en France par Llana Levi, une éditrice que j'apprends à aimer depuis que je l'ai rencontré à la Comédie du Livre de cette année, par l'entremise de mon attirance pour les livres de Kim Thuy.

Ce livre contourne la difficulté précédemment évoquée puisque l'histoire se déroule en deux temps (1962 et 1982), avec pour point de départ l'arrestation d'un libraire sans histoire. En peu de pages, l'auteur parvient à nous faire ressentir toute l'injustice ressentie par un quartier, toute la crainte et les compromissions que suppose un régime tel que la Chine de Mao. La puissance de la littérature et toute la crainte qu'elle amène dans ce genre de système politique est également particulièrement bien retranscrite, avec une économie de moyens rendue possible par ce destin en deux époques dont je ne révèlerais pas ici le secret. L'introduction des deux époques par un bulletin sommaire d'informations du moment permet de plonger très facilement dans le contexte sans avoir besoin d'être un spécialiste en histoire chinoise contemporaine.

Cette lecture est en tout cas une belle introduction à l'oeuvre d'un auteur qui présente l'avantage non négligeable d'une initiale originale (merci la retranscription occidentale de la langue chinoise pour ça !) qui ne pourra que plaire aux adeptes d'un certain challenge ABC !
Commenter  J’apprécie          470
Voila un petit bijou méconnu qui a été un vrai bonheur a lire. J'ai découvert Qiu Xiaolong avec ce livre et une chose est sur, je vais me plonger sous peu dans ses autres romans. Ici le livre débute par l'arrestation de Monsieur Ma, en 1962, sous le yeux ébahis de tout son voisinage : "Les policiers étaient en droit d'arrêter quelqu'un sans donner d'explication ni montrer de mandat. C'était cela, la dictature du prolétariat. Les autorités du parti décidaient de tout, de toutes les affaires. Pas d'avocat, pas de jury, et pas de tribunal." C'est pourtant a priori un homme sans histoire. Il tient une librairie depuis plusieurs années avec son épouse. Huang Jialang, un jeune lecteur qui fréquentait la boutique des Ma décident donc de se renseigner : "Dans la librairie de monsieur Ma, il avait lu toutes les traductions disponibles en chinois des enquêtes de Sherlock Holmes, sans en acheter une seule. Considérant qu'il avait une dette envers Ma et pensant déceler quelque chose de suspect dans cette histoire, il vit la l'occasion de s'essayer au rôle de détective privé."
Il va vite découvrir que monsieur Ma est accusé de détenir un exemplaire du célèbre Dr Jivago. Il est donc pour ça condamné a 30 ans de prison.

La bonne fortune de monsieur Ma est une courte nouvelle, composé de deux chapitres. le premier, je le disait, se passe en 1962 et le second en 1982, a la sortie de prison (avec 10 ans d'avance) de monsieur Ma. Je ne vous en dis pas plus sur le contenu de l'intrigue de peur de trop en dévoiler.
En tout cas, j'ai été charmé par la plume de l'auteur. On dévore cette nouvelle pour connaître enfin le fin moi de l'histoire. L'auteur nous fait également découvrir la dictature communiste de la Chine, la vie de ses habitants. C'est un beau coup de coeur que je vous recommande.
Lien : http://missmolko1.blogspot.i..
Commenter  J’apprécie          380
Ce très court roman ( 60 pages) raconte les déboires d'un librairie chinois, Monsieur Ma, qui va être condamné à 30 ans d'emprisonnement à cause d'un roman russe.
Ce récit est surtout un prétexte pour nous parler des conditions de vie en Chine dans les années 60, de la politique en vigueur à l'époque, de la révolution culturelle, des rapports entre la Chine et les autres pays, que ce soit la Russie ou l'occident, et des injustices auxquelles étaient soumis les habitants, des gens simples, qui bien souvent, ne savaient même pas pourquoi ils étaient emprisonnés.
J'ai lu toute la série policière de cet auteur et je dois avouer que ce roman semble bien léger à côté des cette série qui se passe elle aussi à Shanghai et dont les thèmes similaires sont largement plus développés.
Commenter  J’apprécie          350
Une pépite les amis ! Je remercie grandement Dame Yaena de m'avoir donné envie de lire cette nouvelle de 64 pages.
1962. Monsieur Ma tient une microscopique librairie dans la cité de la Poussière rouge à Shanghaï. Il y vit paisiblement avec son épouse passionnée de livres comme lui. Un soir d'hiver, monsieur Ma est arrêté et prend trente ans d'emprisonnement pour "activités contre-révolutionnaires".
Dans le voisinage, c'est la consternation. le jeune Huan qui a lu à l'oeil tous les Sherlock Holmes dans la boutique, mène sa petite enquête discrète...
Madame Ma attend son mari. Elle a obtenu le droit de balayer la Cité.
1982. Monsieur Ma est libéré. Reprendra-t-il sa petite librairie ? Non, il choisit de se lancer dans un autre petit commerce vite florissant. Et pourquoi donc ? Je ne vais pas tout vous dire. Mais sachez qu'il y a une chute sympathique à la fin.
J'ai beaucoup aimé cette nouvelle qui associe harmonieusement gravité et légèreté. Sans lourdeur aucune mais avec la pudeur de l'humour et le charme d'une petite enquête policière, l'auteur nous éclaire sur les rouages du système de répression maoïste.
Commenter  J’apprécie          3411
Un livre très instructif sur le monde très fermé de la République populaire de Chine où les rumeurs et les on-dits peuvent provoquer des malheurs non mérités.

Les personnages sont délicatement décrits sans emphase, le style est régulier et vif, la critique sous-jacente assez incisive sans être frontale. Dans cette histoire de quartier, tout est nuance et demi-teinte.

Un aperçu de l'auteur qui m'a donné envie d'aller piocher dans d'autres de ses ouvrages. Une subtilité aigre-douce.
Commenter  J’apprécie          280
Monsieur et madame Ma s'adorent. Ils forment un couple qui partage la passion des livres. Ils tiennent une petite librairie, un commerce privé, où certaines personnes désargentées viennent lire des livres sans les payer faute de moyens. Monsieur Ma ferme les yeux et fait semblant de rien.
Un (vilain) jour, ou plutôt un soir de 1962, des membres de la brigade des affaires spéciales débarquent dans la cité de la Poussière Rouge pour perquisitionner la librairie de monsieur Ma. Sans préciser le motif, ils arrêtent le malheureux libraire et l'emmènent menotté. Madame Ma est désespérée.
Le jeune Huang qui fait partie de ces lecteurs qui lisent sur place et n'achètent jamais, estime qu'il a une dette envers monsieur Ma. Il décide d'enquêter comme le ferait son héros fétiche : Sherlock Holmes

Critique :

Voilà un petit recueil qui ne contient qu'une seule nouvelle. Elle nous fait découvrir la Chine de Mao, ce qu'est une « bonne » dictature, un type qui décide seul, tellement il est brillant, de ce qui est bon ou mauvais pour tout son peuple. L'auteur y décrit une arrestation arbitraire dont la victime ne saura sans doute vraiment jamais ce qui lui était reproché. Peu importe, pour que les autres se tiennent à carreau, le GRAND Timonier n'a pas peur de faire arrêter des innocents puisque s'il décide qu'ils sont coupables, il a certainement raison. Voilà un système bien efficace pour que les gens se tiennent à carreau de peur d'être les prochains sur les listes du Parti qui gouverne au nom du peuple mais sans le peuple, c'est plus sûr.

J'attendais beaucoup de cette nouvelle, vu le nombre de cinq étoiles décernées, et j'en sors à peine satisfait. Avec un personnage fan de Sherlock Holmes décidant d'enquêter, on pourrait s'attendre à mieux puisqu'il ne résout rien. Il ne faut rien attendre de plus qu'un témoignage de ce que pouvait être la vie en Chine du temps de Mao. Rien de révolutionnaire ni de nouveau…
Commenter  J’apprécie          260
Un court roman, qui s'assimile plutôt à une nouvelle, où l'on fait la connaissance de monsieur Ma, modeste libraire de Shanghai. Un beau jour, il est emprisonné sans que son entourage sache pourquoi, et restera vingt ans en prison.
Je n'avais lu qu'un livre de Kiu Xiaolong.
Il reprend ici le thème de la révolution culturelle et de ses revirements.
L'ambiance est celle d'un conte, et l'atmosphère semble d'une autre époque.
Je ne suis pas vraiment tombée sous le charme, bien qu'ayant lu sans déplaisir, mais tout en me disant « Heureusement que ce n'est qu'un petit livre ».
Commenter  J’apprécie          260
Monsieur et Madame Ma ont une petite librairie dans la cité de la Poussière Rouge. Un soir d'hiver 1962, Monsieur Ma est arrêté sans explications. Tout le monde se questionne sur la condamnation à 30 ans de prison de cet homme.
C'est une histoire très courte, agréable à lire et qui éclaire un peu plus cette révolution culturelle chinoise!
Commenter  J’apprécie          220




Lecteurs (200) Voir plus



Quiz Voir plus

L'Année du Dragon

Ce samedi 10 février 2024, l'année du lapin d'eau laisse sa place à celle du dragon de bois dans le calendrier:

grégorien
chinois
hébraïque

8 questions
128 lecteurs ont répondu
Thèmes : dragon , Astrologie chinoise , signes , signes du zodiaques , chine , culture générale , littérature , cinemaCréer un quiz sur ce livre

{* *}