Mais le centre de contrôle de ce réseau de surveillance, installé en secret à l’hôtel Printania, avait été détruit par une explosion criminelle. Le patron de l’hôtel et un officier de police avaient trouvé la mort. Un autre policier était blessé, le pronostic réservé. L’origine de l’attentat ne faisait aucun doute, mais elle serait difficile à prouver. On était dans un État de droit, et l’enquête serait longue et difficile. Mais à la fin, les coupables, tous les coupables, il en était sûr, seraient arrêtés, jetés en prison, et il espérait que la justice saurait se montrer enfin inflexible.
La jeune femme aux longs cheveux noirs et au bassin assuré arriva sur la Place par le côté ouest, au bas de la pente de la rue Jourdain. Elle passa devant l’un des bunkers à excréments qu’un entrepreneur lyonnais répand sur l’Europe et s’arrêta, interpellée par la fine équipe des SDF. Autour du même banc s’agglutinaient Momo, grand, svelte et digne, Lucette, sa dulcinée maigrichonne et pelée, le jeune Jean-Luc, en tricot révélant ses biceps tatoués, Bernard le Chinois qui observait la Place à travers ses lunettes à quadruple foyer et ne parlait qu’à son bâtard de berger allemand, Tania, aussi large que haute, le tif court et toujours en colère, et Gégé, le seul de la bande qui, avec sa barbe rebiquante et sa casquette, ressemblait à un classique clochard. L’interpellée s’avança jusqu’au banc et tendit une pièce à Momo.
Après 20 heures, le supermarché offre un sirop musical xylophoné, spécialement conçu pour des clients peu nombreux mais dotés d’un fort pouvoir d’achat. Dans les nocturnes du Super 7 de la porte de Bagnolet, parmi les cravatés ivres d’heures sup’ en transit entre l’écran de leur ordinateur et celui de la télé, les occupés de leurs corps en survêt’ multicolores au sortir de la danse, de l’aïkido ou du stretching, les funèbres fêtards sous perfusion d’alcool, au milieu des abonnés absents chez qui l’emballage déclenche le réflexe de préhension qui remplit le caddy sans provoquer d’activité cérébrale, Juliette trouvait l’anesthésie qu’elle cherchait.
Certains personnages ont la vie dure, traversant les années comme si auteurs et lecteurs ne pouvaient pas les quitter. Harry bosch, le fameux détective de L.A., est de ceux-là, créé en 1992 par Michael Connelly. Deux ans plus tard, Andrea Camilleri donnait naissance à son fameux commissaire sicilien Montalbano. Que deviennent-ils ? Leurs nouvelles aventures, qui viennent de paraître, valent-elles encore le coup ? Quant à Don Winslow, l'auteur de la fameuse trilogie La griffe du chien, il publie un recueil de six novellas dont deux remettent en scène les héros de ses plus anciens romans. Alors ? On a lu, on vous dit tout.
Incendie nocturne de Michael Connelly, traduit de l'anglais (Etats-Unis) par Robert Pépin, éd. Calmann-Lévy.
Le manège des erreurs d'Andrea Camilleri, traduit de l'italien (Sicile) par Serge Quadruppani, éd. Fleuve noir.
Le prix de la vengeance de Don Winslow, traduit de l'anglais (Etats-Unis) par Isabelle Maillet, éd. Harper Collins.
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