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EAN : 9782952018432
399 pages
Editions Arkuiris (26/05/2005)
3.75/5   4 notes
Résumé :
Présentation de l'éditeur

Année 2143 : le réchauffement climatique a provoqué l'arrêt du Gulf Stream et plongé l'hémisphère Nord sous la glace. Au cœoeur de ce qui reste de l'Asie, dans un univers de survivants, le Président de la République de Singapour, ultime puissance mondiale vacillante, s'efforce de réunir les communautés rescapées du Tiers-Monde, afin d'organiser le grand Procès de l'Homme Blanc, considéré comme le responsable de la catastrophe... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
La guerre de Troie n'aura pas lieu !
Le procès de l'homme blanc non plus, et pourtant ...
A l'heure de la COP 27, où les pays les plus pauvres se battent pour que soient inscrite à l'ordre du jour une notion de "pertes et dommages", qui est responsable du réchauffement climatique ?
"ses dégâts sont provoqués par l'augmentation des émissions de gaz à effet de serre, dont les pays du Nord sont principalement responsables", rappelle à franceinfo Sidra Adil, chercheuse au Collective for Social Science Research de Karachi (Pakistan), qui ne veut toutefois pas exonérer son gouvernement du manque de mesures face au risque d'inondations.
Depuis le début de la révolution industrielle, l'Amérique du Nord, l'Europe et l'Australie sont responsables de 63% des émissions de CO2, le principal gaz à effet de serre, contre 3% pour le continent africain ou 0,28% pour le Pakistan, selon les données de la plateforme "Our World in Data".
Il est donc grand temps d'instruire le procès de l'homme blanc.
Et Yann Quéro, dans son deuxième roman au titre éponyme, n'hésite pas à se lancer dans cette périlleuse et redoutable anticipation.
Le Gulf Stream s'est arrêté, transformant l'Europe en un sinistre désert de glace.
Et il semble que la petite république de Singapour soit devenue l'ultime espoir d'une civilisation renaissante.
Tan Lee Chye en est le président.
C'est un ancien flic des docks, qui a un jour recueilli une enfant tamoule après avoir massacré toute sa famille.
Le temps ayant fait son oeuvre, l'enfant s'est transformée en une brillante et jeune femme, Draupadi ...
Ce captivant livre de science-fiction est avant tout un beau portrait de femme, de cette jeune femme qui, ayant été une enfant recueillie, est devenue la secrétaire influente du président Tan, et sa maîtresse.
Le récit avance en même temps que l'on découvre l'histoire de cette femme, que son destin laisse apparaître un passé, empli d'ombres et de failles, mais aussi d'une force sans commune mesure.
Les personnages sont intéressants et peints avec assez de justesse pour qu'ils soient fondus aisément dans le récit de Yann Quéro.
Cependant, j'ai regretté que la grande affaire du livre, ce procès de l'homme blanc se soit effacé derrière ce portrait, si éloquent soit-il.
Il semblerait donc que, comme la guerre de Troie, le procès tant attendu de cet occidental militairement, économiquement et environnementalement colonialiste n'aura pas lieu.
Le récit de Yann Quéro avance doucement, trop peut-être pour soutenir un véritable intérêt.
Et, l'épilogue tant attendu, s'il se révèle véritablement surprenant, n'est pourtant pas à la hauteur du titre de l'ouvrage.
Pourtant, et si Yann Quéro avait raison, et si l'arrogance et la puissance jamais ne changeaient de camp, si l'âme humaine partout inéluctablement entraînait les mêmes vices et les mêmes inconsciences ?
Merci à l'auteur pour cet édifiant moment de lecture, très en phase avec l'actualité de cette COP 27 de Charm el-Cheikh en Égypte.
Mes remerciements vont aussi aux éditions Arkuiris pour l'envoi, assortis pourtant du courtois reproche fait à l'ouvrage de trop ressembler à un E-book.
Et, merci à la Masse- Critique qui, même quand elle s'en vante, n'arrive pas à se donner mauvais genre ...



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Un livre assez étrange, sur le fond comme sur la forme. Relativement éprouvant, aussi, par moments il m'a fait penser à T. Day.
En fait j'ai cherché un auteur SFFF avec un nom commençant par Q. C'est plus ou moins par hasard que je suis tombée sur Quero, donc.

Je ne sais si ce livre est sorti en édition papier. Dans mon édition ebook, il y a quelques défauts : des coquilles, de soucis de "non différenciation" de chapitres ou de narrateur, et on a parfois du mal à comprendre "qui parle".
D'autant que la narration est parfois à la 3ème personne, et parfois en "je", sans que rien ne différencie les deux (normalement une réflexion in petto se met en italique ou entre guillemets, histoire de savoir ce qu'on lit, ici, il n'y a pas...).
Bref, il y a quelques maladresses de style et/ou de mise en forme du texte.
Cependant, ça se laisse lire, plutôt agréablement, même.

Cela démarre comme un roman de climate-fiction. L'auteur nous explique que seules quelques régions ont pu rester vivables pour les humains, suite aux excès des populations européennes et américaines. L'hémisphère nord est gelé. le roman est centré sur Singapour, et ses populations chinoises, malaisiennes etc. qui en veulent, bien sûr, aux "blancs".
Le personnage principal, la narratrice, est Draupadi. Elle est bien campée, plutôt cohérente psychologiquement, car elle a subi de nombreux traumatismes. Je me suis beaucoup attachée à elle. Les descriptions la concernant ressemblent à du T. Day, comme je disais plus haut, et rien ne nous est épargné.

Pour ceux qui connaissent la mythologie hindoue (le Mahabharata)(dont je ne suis pas), le développement du roman vers cet axe ne les surprendra pas. Pour ma part, j'ai dévoré ce roman parce que justement je n'y connais rien.
Par ailleurs, l'auteur entremêle habilement tout ça avec une autre mythologie, celle des incas, et l'axolotl, ce petit amphibien, central ici dans son utilisation pour créer des ordinateurs neuronaux.

Tout le développement est plutôt sympa, hormis les défauts cités plus hauts.
Cependant, sur la fin, les choses s'accélèrent trop à mon goût, et j'avoue n'avoir pas trop compris comment ce qui arrive peut arriver. Je peux difficilement m'expliquer sans spoiler cette fin, aussi vais-je masquer le texte.


Bref, j'ai terminé le bouquin avec beaucoup trop de questions en tête pour être vraiment contente, mais c'est quand même un bon livre qui mêle très adroitement mythologies, science, fiction, problèmes actuels de climat, géopolitique...
C'est juste dommage de finir avec trop peu de réponses pour que ce soit un excellent bouquin.

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Je remercie Babelio et les éditions Arkuiris pour ce Procès de l'Homme Blanc reçu dans le cadre d'une opération Masse critique.
Un livre que j'ai apprécié. Un livre ambitieux. Très ambitieux. Qui sans nul doute s'il avait été écrit par une plume plus médiatique, plus célèbre, ou s'il avait été poussé par l'un ou l'autre aurait pu cartonner et élever un peu le niveau basique du lecteur basique. (No offense, comme ils disent.)
Mais ce livre va rester peu lu, rester restreint... C'est dommage.
Ambitieux, rien que par son titre. Tapageur, bien d'époque, plein de promesse pour ma part. Il est surtout un procès de l'humanité entière. Parce que ces messieurs (ben oui, l'action se passe en 2143 et le monde a fait un sacré putain de retour en arrière, la technologie est non fiable, moins évoluée qu'en 2022), ce messieurs donc qui restent au pouvoir et bien qu'ils soient asiatiques majoritairement, Singapouriens encore plus précisément, sont plus phallocrates et foireux qu'avant. Ou toujours pareils.

L'héroïne est passionnante, pleine de qualités, multilingue, abandonnée après naufrage, sauvée par le futur président, éduquée par une monstrueuse "tante", et qui malgré les limites propres au pouvoir va tout de même mettre bien des choses à sac, en progressant, malgré les viols, la violence, les brimades... 
Dans le monde d'après une certaine forme d'apocalypse qui a vu "disparaître" Europe et USA, tous les "grands". Cette héroïne va se lancer dans une forme de combat-révolte contre ces hommes qui ont fait souffrir. Et en l'occurrence l'Homme Blanc qui depuis des centaines d'années a brimé, détruit, saccagé les autres, les colonisant, puis saccageant le climat, la terre elle-même pour finalement s'autodétruire. Les cons.
Ce procès que certains anciens de la Conférence de Bandung voient ou rêvent comme la succession ou l'aboutissement de celle-ci.
Mais ce procès ne se passera pas comme prévu. Parce qu'en fait, on ne sait rien de ce qui subsiste vraiment au monde, qui reste-t-il, et puis bien sûr il y a les mafias puissantes, il y a  le reste de diplomatie, il y a les langues et les incompréhensions. Et il y a la légende, le mythe, la culture, les Dieux. Ceux-ci plongent l'héroïne qui a un prénom légendaire dans une concordance ou flou entre eux et la réalité, entre les vécus affreux et les issues délirantes. Comment faire tenir tout ça debout. Comment aller jusqu'au bout du mythe. Jusqu'au bout de la vie.
On peut aussi ajouter la dérive médicamenteuse, l'addiction pour tenir le coup face à l'horreur, et à ses flash-back. Comme une spirale qui s'enroule sur elle-même. Comment en sortir.
Comment tenir debout.
Comment être fière.
Comment être droite.
Que l'on parle de l'héroïne, ou de l'humanité, surtout.
Bref, c'est un roman qui amalgame, agrège, additionne, mélange beaucoup d'éléments. Ambitieux, disais-je. Peut-être trop. Peut-être aurait-il fallu décloisonner, accentuer seulement certains aspects...Ecrit en 2005, ici on a une seconde version, 2011. Le parti pris d'un retour en arrière technologique, bien qu'il y ait des originalités (l'axolotl, par exemple), facilite les choses. Pas besoin d'imaginer des trucs impossibles (bien que). Pas une totale utopie ni une dystopie classique. Ce qui donne plutôt un goût "fantastique".
Attention, par moment, j'ai eu l'impression que le texte frôlait le ridicule, parce que toute cette pagaille humaine est juste ridicule, un peu voire beaucoup "pieds nickelés", des humains foireux, comme je disais. Mais, bon, si on persévère, les choses prennent tout de même une certaine consistance, et ça passe.
Ce livre peut susciter beaucoup de pensées, de réflexions, en tous sens. Et ça c'est bien. Hélas, je vais me répétée, mais si l'auteur était un grand nom américain, on en parlerait sans doute beaucoup plus. Ou si c'était un inédit de Barjavel...  C'est "seulement" un Quero, c'est un bon livre, pas magistral, mais bien tenu, et porteur...

Critique spontanée, écrite sans relecture dans la droite foulée de la fin de lecture.
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Voila un ouvrage bien étrange, autant sur le fond que sur la forme. Mais je suis désolé de devoir commencer par un point négatif malheureusement bien trop important : l'édition est vraiment mal faite ! Des erreurs assez fréquente, notamment dans les découpages de paragraphes ou de chapitres. Je ne sais pas si c'est un souci venu avec la traduction, visiblement l'édition en liseuse souffre des mêmes défauts si j'en crois les autres avis, mais qu'est-ce que c'est mauvais ! Des sauts à la ligne sans aucune pertinence, des moments où les chapitres se finissent sur une phrase qui trouve sa conclusion dans la première du chapitre suivant ... C'est plus du charcutage que du découpage. Franchement, c'est le gros point négatif avec ce livre.

Pour le reste, je suis franchement emballé par le récit. C'est prenant et surtout d'un ton qui varie sans cesse, dans une sorte de présentation décalée d'un futur malheureusement trop réaliste. de ce réalisme découle aussi bien des situations loufoques ou rocambolesques que des horreurs malheureusement bien trop humaines. le tout sans véritable transition, ce qui nous fait passer d'une scène atroce à une réunion où chacun sort des absurdités hilarantes. Ce décalage de ton ne conviendra pas à tout le monde, mais le fait de leur présence donne une crédibilité et un poids à ce monde. Dans cet "après", nous découvrons une civilisation asiatique dont les repères temporels sont complètement flous (Mozart est au XIXè siècle) ainsi que de nouvelles considérations mondiales (le russe est classé en langue morte, par exemple). A travers ces images, nous entrevoyons une société bien différente de ce que nous connaissons, et cela fait plaisir à lire. Bon nombre de roman de science-fiction présentent quelque chose qui n'est finalement que notre société avec des outils techniques plus puissants. Ici, c'est un revirement complet de valeurs, de société et de carte du monde, posant un regard fondamentalement différent sur la façon dont les choses doivent se passer. Mais cela devient franchement bon lorsque le final arrive, avec son lot de surprises qui personnellement m'ont fait éclater de rire, et surtout de situations bien terre-à-terre et banal, jusqu'à ce moment de fin qui est finalement, bien trop commun. Comme si l'humain restait malheureusement bien trop humain.

Le roman est assez décalé, disais-je, autant sur l'univers asiatique, aux valeurs, histoires et sociétés différentes, mais aussi dans la façon dont le personnage principal évolue finalement autour d'un ancien mythe dont elle semble s'inspirer. Ce procédé m'a plu, notamment parce qu'on est progressivement investi de ce mythe largement inconnu en Occident, mais avec une réalité crue qui se cache derrière et vient transformer ce parcours en quelque chose de plus concret. Et de très dure, aussi. le récit comporte certains passages rudes et éprouvants, à ne pas mettre entre toutes les mains, mais cela rajoute à l'ensemble. C'est une société moribonde que nous voyons, une société qui est bientôt finie et qui se maintient dans les apparences autant qu'elle le peut, sans que cela ne l'amène quelque part.

Le livre est fataliste, et la résolution ne rajoutera que de la noirceur à celle déjà présentée tout du long. Pour autant, je trouve qu'il sait aussi être émouvant lorsque cela est nécessaire, et même parfois touchant. C'est vraiment simple, mais terriblement efficace. A mon avis, nous avons là un excellent livre de science-fiction, qui mériterait un peu plus de visibilité. En tout cas, je vous encourage à le lire !


Je remercie les éditions Arkuiris pour l'exemplaire obtenu dans le cadre du Challenge Masse Critique !
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Citations et extraits (9) Voir plus Ajouter une citation
Pour la première fois depuis des mois, elle se prit à sourire.
Enfin, vint le clapotis de la mer.
Le monde extérieur.
Ne pas se presser.
Attendre d'être suffisamment loin pour dresser la voile.
Voilà, la cloche n'était presque plus perceptible ...
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- Honorable Hong, vous n'êtes en réalité qu'un technocrate sans cervelle, un moineau sans tripes, une larve d'axolotl anémiée. Avec ou sans Gulf Stream, avec ou sans l'Europe et les Etats-Unis d'Amérique, le projet doit continuer. Il en va de notre honneur et, accessoirement, de notre survie.
(le président Tan)
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Draupadi détourna son regard des enfants et hâta le as à travers la rue Bukit Timah. L'artère principale descendant de la ville haute fourmillait en une foule bigarrée imprégnée de sueurs acides, diluées à l'eau de frangipanier ou au savon de simili-santal. Mêlées aux émulations de l'asphalte surchauffé, l'atmosphère devenait quasi irrespirable.
Le masque sanitaire était ainsi devenu un accessoire très apprécié, d'autant que son prix relativement élevé en faisait un discriminant social supplémentaire. Les modèles se déclinaient en d'innombrables couleurs, motifs ou formes n'ayant rien à envier à la diversité des cerfs-volants.
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... je voudrais vous laisser méditer sur une maxime de Confucius :
Il est de jeunes pousses destinées à ne jamais fleurir.
Il en est d'autres qui fleurissent mais ne portent jamais de fruits...
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- Ma petite Draupadi, crois-tu sincèrement que ce Procès va changer les choses ? Même si les hommes devenaient tout d'un coup lucides, ne crois-tu pas qu'il est déjà trop tard ? N'es-tu pas en train de te chercher un nouveau leurre pour échapper à toi-même ?
- Peut-être akkã Deivanai, je ne sais plus très bien, mais ne dites-vous pas vous-même que l'effort de mémoire et de conscience est nécessaire pour tous ? Pourquoi cela ne serait-il pas également vrai pour les habitants de la République et des autres pays survivants ?
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