Peut-on fuir son passé ? Et tout ceux qu'on a connu ? Aimé ? Qui n'en a jamais rêvé ?! Disparaître sans laisser de trace ?! Largeur les amarres & tout recommencer ailleurs, telle une renaissance !
Dans le roman de
Quignard, il s'agit d'Ann, musicienne compositrice !
Après avoir aperçu son homme entrain d'éteindre une autre, le point de non retour est déjà atteint ! C'était aussi ce point qui l'obligera à avancer, à oser ! Parce que pour elle, le retour était déjà vain, et l'avancée indispensable !
A 47 ans, Ann est décidée. Elle commence par vider & vendre la maison, vider son compte bancaire, puis quitter son travail !
Ann s'envole ailleurs, idée par Georges son ami d'enfance.
Elle fuit, son amoureux, son boulot, sa mère, ses pianos, elle fuit tout ce qu'elle a connue jusque là !
Après quelques détours, Ann se retrouve à Ischia & tombe amoureuse de la
Villa Amalia, elle y fait des travaux, s y installe & voilà qu'elle a de nouveaux amis ! Depuis cette villa perchée, les douleurs, les vertiges, les chagrins s'effacaient avec les soleil couchants, plus que le silence d'une vie, plus que le calme, une ivresse.
Mais cela ne l'apaise pas pour autant,
De nouveau, frappée par une tragédie, Ann quitte la Villa & va ailleurs ! Encore !
Le désir de fuguer toujours, tout le temps ! Difficile à saisir sa psychologie, peut être me dis-je, parce qu'elle a été abandonnée par son père, encore enfant ?!
Comme si elle avait aucun point d'ancrage, aucun port d'attache .. Froide, taciturne, repoussante, j'ai trouvé Ann pénible !
C'est un beau roman, qui me rappelle l'univers de
Duras. Très flou, on ne sait plus qui narre, à quel moment, pas évident de saisir la trame narrative ni l'ordre chronologique des événements.
Il s'agit de bribes, de fragments de vie racontés ici & là.
Un récit silencieux, sur la solitude, le deuil, tragiquement beau, vertigineux, un trou noir dans le quel on s'engouffre ...
Un récit d'une elegance subtile !
A prendre comme on le lit, sans pour autant chercher une morale à tout cela !