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3,39

sur 128 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Elisabeth Quin, journaliste, actrice, présentatrice d'émissions télévisées et écrivain, est atteinte d'un double glaucome. Elle raconte la découverte de la maladie, ses tribulations de médecins en rebouteux et voyants, en passant par les « psys », son cheminement personnel de la panique initiale à un long travail sur elle-même, enrichissant son récit de nombreuses références historiques, artistiques et littéraires.


Ce livre est un témoignage mais aussi une sorte de thérapie personnelle, un besoin de partager, de réfléchir, de conjurer et de mettre à distance un choc profond et déstabilisant que l'auteur doit apprendre à apprivoiser. Il révèle une femme dynamique, intelligente et cultivée, au fil d'un texte sincère et courageux, riche de réflexions pertinentes, empreint de beaucoup de pudeur, de dignité et d'élégance.


Ces qualités sont aussi les limites du récit : très intellectualisé, très maîtrisé, il donne parfois l'impression d'une observation quasi extérieure, où l'auteur se retient de trop livrer de l'intime et des vraies émotions : comme si le lecteur se trouvait devant une vitrine courageusement construite par souci de convenance et d'image, une jolie armure cachant un être que cet acte d'écriture n'aura peut-être pu réellement libérer.


Il reste que chacun vit à sa manière la maladie et le handicap, que toutes les façons d'y faire face sont personnelles et irrémédiablement solitaires. L'on ne peut donc éprouver qu'une grande sympathie pour ce livre et son auteur, qui ont le mérite de nous faire penser un instant à notre propre chance d'y voir clair. Je retiendrai également la référence à Georgia O'Keeffe, de qui je viens de découvrir les extraordinaires peintures de fleurs.

Lien : https://leslecturesdecanneti..
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J'aime bien Elisabeth Quin et son incisive élégance.
Comme chacun et plus encore comme chacun d'entre nous, ô lecteurs mes frères, je redoute la cécité. D'ailleurs j'ai lu ce témoignage en clignant sporadiquement des yeux et songeant que décidément mon oeil gauche méritait que je renoue des liens avec mon ophtalmologiste.
Les premières pages sont très réussies. « Tous les matins, j'ouvre les yeux, coeur battant. le réveil, de délice anticipé, est devenu un moment d'appréhension, une remontée des abysses. Je fixe un rai de lumière entre les lattes disjointes du volet de ma chambre. J'en connais les variations selon les saisons. Ce rituel me permet de détecter un changement dans l'étendue du champ visuel ; en pensant au cruel prologue qui fait bicher les petits malins, « j'ai deux nouvelles, une bonne et une mauvaise, je commence par laquelle ? », je me ménage et commence par l'oeil droit, le moins atteint, puis je passe au gauche, celui qui est au bord de la rupture, et je termine avec les deux. Pas de journée sans cette autoévaluation silencieuse. Soulagement et exaltation de voir encore, de voir aussi bien, c'est-à-dire aussi mal, mais pas plus mal, que la veille. Mes yeux ne sont pas morts cette nuit. le rai de lumière, le mètre étalon de ma vision matinale est perceptible, à l'identique. Un jour de plus, un jour de vue supplémentaire. Gloire à l'oeil. »

Mais très vite, je me suis demandée à quoi rimait ce que je tenais entre les mains. Vague témoignage, traité peu passionnant de la cécité, miscellanées soit le nom savant de la prise de notes... Si c'est une tentative de mise à nu pour complaire à Tobie Nathan et acheter les mauvais esprits, soyez sûre, chère madame Quin, que vous ne faites pas de nous des voyeurs. Vous êtes pudique, il faut vous y faire, et deux trois confidences sur votre amoureux, votre fille et les effets secondaires de vos médicaments peuvent difficilement être considérés comme le sacrifice inouï de votre intimité. « Écrire sur la maladie est une lutte contre la honte, le déni et la peur. Ce combat me coûte, et je prétends être payée en retour. Je veux que les forces invisibles me permettent de jouir du visible. Je ne suis pas une âme supérieure, comme l'admirable John Hull. Je redoute plus que tout de devenir aveugle, je suis prête à me torcher avec ma dignité si cela me garantit des nerfs optiques et des cellules ganglionnaires de nouveau-né. Avancer, noir sur blanc, pour gagner plus de courage, écrire péniblement, et gagner, ligne après ligne, un peu de terrain sur l'adversité. Écrire, y croire. »

Je crois ce livre sinon raté du moins sans intérêt ; je n'en estime que plus son auteur.
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J'ai pris ce livre à vrai dire au hasard sur le présentoir de la biblio en voyant le nom de l'auteure animatrice sur Arte. Ce n'est pas vraiment un roman mais son histoire avec la maladie. C'est intéressant de lire sa position en tant que malade , son rapport avec cette maladie, les avis des différents médecins, la guérison ou pas, comment vivre avec cet handicap etc...
Pour tous ces points abordés ce livre est intéressant. Mais j'ai eu du mal avec l'architecture du livre.
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J'ai retrouvé dans le livre d'Elisabeth Quin La nuit se lève, la journaliste qui anime 28 minutes sur Arte. Les côtés positifs comme les côtés négatifs.
En tant que journaliste elle fait preuve d'une élégance, d'une culture, d'une neutralité qui sied globalement à l'explication factuelle de l'actualité. C'est propre,c'est clair, c'est toujours de bonne compagnie.
Évidemment que l'on retrouve tout cela dans le livre d'Elisabeth Quint.
Et c'est là que le bât blesse et que les côtés négatifs d'Elisabeth Quint ressortent.
Pour parler de sa maladie et de son glaucome qui peu à peu la rend aveugle, elle reste dans le factuel, la comparaison avec des écrivains, des personnages célèbres qui ont connu la même maladie.
Toujours cette pudeur et cette neutralité.
Elisabeth Quint ne réussit pas ( ou n'as pas pu ou voulu) à briser l'armure.
La démarche d'Elisabeth Quint est respectable mais sans se dévoiler plus, ce livre perd beaucoup de son intérêt




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Ce livre est un récit sur l'angoisse de la perte d'autonomie conté par l'excellente Élisabeth Quin, mon animatrice préférée que j'aie le plaisir de voir le soir sur Arte. Je parle de voir et ce n'est pas par hasard car son angoisse vient d'un double glaucome qui réduit fortement son champ de vision et qui risque de la rendre aveugle. C'est d'ailleurs surprenant car lorsqu'on travaille à la télévision c'est pour être vu mais on ne voit pas ceux qui regardent quand on est devant une caméra. Tout ce stress généré par la maladie est raconté. Elle va même jusqu'à comparer ses globes oculaires malades au globe terrestre à sauver et s'entraîne à être aveugle en fermant les yeux dans la vie quotidienne, comme les enfants, pour anticiper la cécité.
Pourtant, il y a des passages beaucoup moins intéressants que d'autres car ils donnent l'impression d'un assemblage de notes. Il y a un côté un peu trop studieux, comme si le travail de documentation qu'Elisabeth Quin a réalisé sur les artistes et autres personnalités aveugles ou ayant des problèmes de vue était nécessaire pour exorciser l'angoisse de devenir handicapée à la charge de son compagnon François ou de sa fille adoptive Oona.
Elle dit que quand elle aura terminé ce livre elle se retrouvera au prise entre deux termes inconfortables : soit sa vue ne se sera pas dramatiquement dégradée et on peut la soupçonner d'imposture (je ne le crois pas) ou alors elle incarnera son texte et sa vie sera détruite en attendant qu'elle trouve les ressources intérieures pour supporter de vivre sans voir. Je ne retiendrai que les passages émouvants et parfois drôles de ce récit dont on ne doute pas que l'auteure sortira forte et prête à vivre malgré tout.


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L'auteur se dévoile au travers de sa maladie tout en faisant des parralèles sur des artistes, également confrontés à la maladie. Au délà de la peur, des angoisses, c'est une femme qui se livre et c'est émouvant.
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J'apprécie Elisabeth Quin en tant que journaliste. D'ailleurs, lorsque je la regardais sur Arte, j'ignorais son nom et je l'appréciais. J'ai été étonné d'apprendre qu'elle écrivait. Ironie suprême, j'ai été séduit par l'apparence et ce petit sourire inaltérable d'abord, puis par ses qualités de journalisme, ce sens de la répartie, cette érudition...

Dans ce roman très personnel, où elisabeth Quin se met en scène, on a moins le sens de la répartie, mais beaucoup plus l'érudition. Elisabeth Quin se raconte. Elle raconte son long et douloureux parcours pour recouvrer la vue, se débarrasser de ses glaucomes. entre désespoir et cynisme, entre joies et douches froides...

La lecture est rendue complexe pour deux raisons. D'une part, on suit les réflexions de l'auteure. Suivre les enchaînements d'idées, les coq-à-l'âne, les digressions... rien de simple, clairement. D'autre part, c'est hyper intellectualisé. Rationalisé à l'extrême. Les enchaînements sont râpeux, abrupts. On a énormément de mal à plonger, à s'identifier. Une personne atteinte d'un double glaucome va nous sortir John Muir, Monet, etc. du placard pour se "rassurer". Et c'est bien de cela qu'il est question, à mon avis: catharsis.

Elisabeth Quin souffre et elle se sert de cette érudition comme bouclier. Comme défense.

Au-delà du vécu, indéniablement puissant, j'ai eu beaucoup de mal avec le discours décousu. C'est léché. D'une finesse incomparable. D'une érudition magistrale. Mais les émotions ont disparu. Et c'est bien dommage.

Parfois, écrire sur un sujet qui nous touche de très (trop?) près, cela ne nous mène pas à un résultat cohérent, satisfaisant. Cela me semble (partiellement) le cas ici.
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Comme l'ensemble des autres lecteurs, j'ai d'abord lu ce livre parce que j'ai beaucoup de sympathie pour l'auteure.
Femme orchestre de l'une des émissions les plus intéressantes du PAF, elle montre chaque soir beaucoup de finesse , d'humour et d'intelligence. Autant d'éléments que l'on retrouve dans ce bref livre. La maladie , et surtout les questions et angoisses qu'elle suscite, sont évoquées avec beaucoup de franchise et d'humilité.
J'ai d'abord lu avec beaucoup de plaisir... puis j'avoue m'être un peu ennuyé par moment. J'ai parfois eu le sentiment que les réflexions tournaient finalement en rond.
Sans doute parce que le malade lui-même se pose en boucle les même questions et affronte les même angoisses...
Au final, un livre sans doute pas indispensable ... mais après sa lecture E Quin m'est encore plus sympathique.
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Livre plutôt agréable a lire, un peu fouillis et quelques redondances.
Le chemin vers la cécité, ou pas...
Que ferait on dans son cas, tout laisser tomber ou avancer comme quelques cas décrit
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J'avais entendu des rumeurs autour de cette présentatrice d'une émission que j'aime bien, j'ai découvert une écrivaine. du courage devant l'adversité : comment vivre en devenant aveugle ? Des espoirs inquiets devant les discours médicaux. Mais surtout la légèreté et l'humour parfois noir enrobent de nombreuses réflexions intéressantes.
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