Aaaaah Racine ! Comme c'est beau, comme c'est fort ! Quelle puissance dans les vers raciniens ! C'est avec un grand plaisir que j'ai pu apprécier pour la quatrième fois une de ses tragédies. Cependant, si fidèle à lui-même il signe une oeuvre superbe, c'est je pense celle qui m'a le moins plu... (il faut dire que j'ai commencé par les plus connues)
J'ai trouvé que la pièce était trop simple et sans retournements de situations. Dès la présentation des personnages, on peut voir cette simplicité : Titus et son confident,
Bérénice et sa confidente, Antiochus et son confident. Trois personnages, trois confidents, élémentaire...
Ensuite, une situation simple : Antiochus aime
Bérénice, qui aime Titus, qui l'aime en retour. Cependant, Titus, suite à la mort de son père devient César, et il ne peut donc épouser
Bérénice, car un César ne peut épouser une reine, selon les lois romaines. Voilà une situation qui ne va pas évoluer au cours du récit, et on constate finalement que le personnage d'Antiochus n'a pas de réelle impacte sur l'histoire : par rapport au "couple", quelle sera son influence ? Aucune ! Il n'est donc présent que pour ne pas qu'il y ait deux personnages seulement, et pour rallonger la durée de la pièce. Durée qui est d'ailleurs minimale, c'est une pièce en 1506 vers, le minimum selon les règles du théâtre classique étant 1500 vers. J'ai l'impression d'ailleurs de nombreuses longueurs et de plusieurs passages inutile, notamment la description de la puissance de leur passion, de leur indécision ou de leur désespoir que l'on trouve trop souvent.
Finalement l'histoire se résume simplement : Titus tergiverse entre sa gloire et son coeur,
Bérénice, une fois au courant de la situation, est désespérée, et parallèlement, Antiochus est au comble du désespoir car il n'est pas aimé de
Bérénice. On aurait pu attendre une action d'Antiochus, notamment lorsque Titus lui confie une message pour
Bérénice, on voudrait qu'il essaye de tirer partie des malheurs du couple, mais on reste sur sa faim...
Trois étoiles cependant, parce que c'est Racine, et donc que c'est beau !