The Arthur Rackham Treasury... Ou un bouquin sapin cuvée 2020...
Oui un bouquin que j'avais mis comme ça, par curiosité.
Déjà le nom du gars ! Un nom de pirate, sacré Calico Jack (sont-ils de la même famille ? ^^), ensuite des vignettes d'
Hergé qui passent... Voire un nom lié pour moi à une ancienne boite de figurine de jeu de rôle ( boite qui a disparue y a bien dix ans. Hélas.). Mais niveau illustrateur, je voyais pas trop... Alors hop dans la liste, mais faut dire que je suis curieuse et j'aime les illustrations.
On va passer vite fait sur le factuel, un bouquin en anglais, mais cela n'a aucune incidence, vu que y a pas de texte, juste une introduction d'une page, sinon rien. Introduction qui nous explique deux trois trucs sur Rackham. Un nombre ressort, 400... 400 illustrations, damned ! ( dans ce bouquin que 86, donc vraiment un aperçu, un amuse-gueule, apéritif.. qui donne envie de tellement plus !)
De nouveau une pierre angulaire dans notre imaginaire, on ne connaît que lui, sans vraiment le connaître.
Rackham a travaillé, à la mise en image de tellement d'histoires, allant de
Shakespeare «
Le songe d'une nuit d'été » (et d'autres), en passant par Milton,
Poe, les opéras wagnérien issus de L'anneau du Nibelhung. Tout autant que des contes classiques, fables, légendes Arthuriennes, ou encore Alice aux pays des merveilles, Peter Pan, Rip van Winkle ou le vent dans les Saules... y a de quoi faire.
Ce bouquin contient donc 86 reproductions, je pense d'assez belle facture, et là aussi y a de quoi faire.
Et chose bien foutue, même s'il n'y a pas de texte, c'est chronologique.
Un livre en grand format mais souple, papier glacé de bonne facture et c'est mieux quand on s'attaque à un livre d'art.
Art, parce que c'est vraiment de ça dont il s'agit. Même si Rackham est un illustrateur d'histoires.
Je le connaissais vaguement, en gros j'avais vu deux trois trucs, les plus connus voir les plus « importants ».
Oui en fait, je le connaissais, même si je connaissais pas son nom...
— Boah pour les noms t'as une cervelle de bulot de toute façon.
— C'est pas faux...
Et je me demandais si ce gars, Rackham (1867-1939), avait laissé quelque chose dans son sillage, comme d'autres ont pu le faire Wyeth, McCay, Pyle et bien d'autres.
En plus ce gars a un nom de pirate, c'est la classe, s'appeler Rackham Arthur ça le fait !
Alors niveau pirate, à part son nom y en a pas. ( rien à voir avec un Wyeth par exemple, son contemporain même s'il était de l'autre côté de l'atlantique, c'est d'ailleurs amusant de voir la différence de vision de traitement sur des histoires similaires.)
Mais Rackham c'est plutôt le peintre des fées, du fantastique, avec aussi un registre animalier.
Et en observant, regardant, toutes ces illustrations, ça donne une bonne idée du travail et de la façon de faire, mais oui, Rackham a bien été une inspiration pour de nombreux artistes qui suivront, et le premier nom qui m'est venu naturellement c'est
Alan Lee.
Sans Rackham j'ai bien envie de dire pas d'
Alan Lee.
Voir le passage de flambeau, Rackham n'a jamais pu illustré du
Tolkien (il est mort en 1939, et arrivant de justesse à finaliser son le vent dans les saules, Bilbo paraît en 1937) et je crois qu'il aurait adoré !
Le travail de Rackham sur le mouvement, le vent, l'eau, la nature, les arbres et autres foret, est non seulement « damned ! C'est beau ! » mais en plus, pour ceux qui connaissent le travail d'
Alan Lee, nous reconnaissons l'influence que Rackham a eu.
Mais
Alan Lee le dit lui-même, même si Alan à son propre style aussi.
La vision de Rackham sur les fées, parfois étrange, parfois version choupitude ou voir un mélange étrange entre les deux. Cette vision de la féerie, la réalité et le monde féerique, parfois sombre et menaçant, planant dans le plan, dans l'image, en bordure, avant ou arrière plan.
Finesse du trait, fluidité du mouvement allié au grotesque de certains visages.
Alors certes, certaines illustration sont très choupi, un romantisme un peu désuet (Rappel des dates 1867-1939 quand même...) et pourtant il y en a certaines autres qui sont d'une noirceur (
Poe, le roi Arthur. Même si sur son travail niveau légende arthurienne, j'en connaissais d'autres, comme par exemple le combat Mordred contre Arthur, celle-là c'est quelque chose ! )
Ma curiosité a payé. Je me retrouve avec du beau, un très chouette livre, que je regarde encore et encore, que j'aime.
Qui donne envie d'en découvrir plus, d'en voir plus, qui donne envie de se replonger dans
Alan Lee juste pour voir aussi... Voir avec un autre oeil...
Et autant pour
Alan Lee j'ai de quoi faire dans ma bibliothèque, autant pour
Arthur Rackham, c'est un peu le désert, alors qu'il y en a tellement !
— Hum... Puis-je emmètre l'hypothèse que tu vas vouloir y remédier ?
— Oh oui... tu peux... Tu te mouilles pas trop.