L'empire des cendres

J'ai le droit de débuter ma chronique par la fin?
Coup de gueule international : c'est quoi cette fin bordel?!?!?!?!

J'ai retrouvé le style dithyrambique de Quentin Raffoux. J'ai découvert l'auteur avec le titre Kitty Kitty, le futur qui ne fut jamais et je crois que cet ovni littéraire restera une de mes plus belles découvertes de l'année 2020.

L'Empire des Cendres est un roman post apocalyptique, et même si je suis consommatrice du genre au niveau cinématographique, cela faisait longtemps que je n'en avais pas lu.

Le premier qui compare l'Empire des Cendres à La nuit des temps je lui mets un coup de boule. Qu'on soit clair ça n'a rien à voir.
Mea-culpa...j'ai été tentée de le faire une nanoseconde mais très rapidement l'histoire prend une autre dimension.

Comme je le disais précédemment, avant mes accès de violence digne de Mike Tyson, j'ai retrouvé le style dithyrambique de l'auteur. En effet, dès le début du récit on est plongé dans l'action, ce qui rend le roman submersif.
D'ailleurs l'action ne s'arrête jamais. Je soupçonne l'écrivain d'être légèrement hyperactif.

Et peut-être même un peu sadique aussi car les personnages vivent des actions dignes d'un roman de SF (mouahahah).
Je me suis vraiment attachée à Erol et Suzanne, ces deux personnages sont diamétralement opposés mais leur duo match vraiment bien.
Les flashbacks de Suzanne nous aident à rassembler les pièces du puzzle. Erol est un personnage rude, bourru, et les rares fois où il exprime ce qu'il ressent, le rendent particulièrement émouvant (j'aime bien les personnages abîmés et atypiques).

Ce qui m'a vraiment plu dans ce roman est l'ambiguïté entre le genre SF qui m'a projeté dans le futur et l'Inquisition qui me ramenait à un temps médiéval. le choc entre ces deux époques a donné une atmosphère particulière, un peu oppressante, mais qui a apporté une tension narrative tout au long du récit.

Concernant le dénouement et bien je dirais que l'auteur a su maintenir le suspense jusqu'au bout. C'est quasiment dans les dernières lignes que nos questions y trouvent leurs réponses.
Quant à cette fin...je ne peux qu'espérer l'écriture d'un tome 2.

Il faut l'avouer: le lieu commun des livres post-apo n'est jamais bien original. La fin de l'humanité. Peste ou guerre nucléaire...
Et ici, nous suivons les aventures d'Erol, un archéologue qui arpente la Terre près de 1000 ans après un cataclysme qui a décimé l'humanité. Que s'est-il passé? Forcément, c'est la 1ère question que se pose le lecteur. Et l'interrogation reste en suspend une bonne partie de l'histoire. Ce fil rouge était très intéressant à suivre: juste dire que la Terre a explosé pour X raison aurait été trop banal. ici, l'auteur contribue à donner une part d'originalité à son thème.
Erol découvre, dans un caisson, une jeune femme vivante, qui se réveille près de 1000ans après s'être endormie. Pourquoi ? Comment? si les premiers chapitres du point de vue de Suzanne m'ont paru confus (en même temps, après 1000ans, qui dit comment on réagirait), j'ai beaucoup apprécié le changement de perspective d'un chapitre à l'autre. Découvrir le monde à travers les yeux d'un archéologue un peu blasé & d'une jeune femme qui découvre Renaissance & une nouvelle terre était enrichissant pour le lecteur qui pouvait entrecroiser les informations.
Le roman, en plus de traiter d'apocalypse, parle d'IA et de transhumanisme. Que l'on soit clair: les IA, c'est toujours un sujet qui m'a mise particulièrement mal à l'aise. Les chapitres les concernant n'y ont pas fait exception. Toutes ces parties, et en particulier le côté "améliorer son corps grâce aux avancées technologiques & aux implants" m'ont un peu fait pensé à la série Black Mirror. Tout cela me met également mal à l'aise. Jamais je ne souhaiterais mettre un implant dans ma tête! Cependant, j'ai trouvé toute cette trame pertinente, notamment dans un monde dévasté par un mystérieux cataclysme.
La fin du roman m'a laissé un arrière gout amer en bouche: nous ne savons avec certitude ce que devient la fin de l'humanité ni les autres personnages introduits par l'auteur. Toutefois, je ne voyais pas forcément comment il aurait pu se terminer autrement. Nous ne sommes clairement pas dans un monde de bisounours. le twist final était bien amené et le rebondissement était l'apogée du roman. Si j'avais parfois mes doutes, j'ai été agréablement surprise par le choix de l'auteur quant au personnage de Suzanne.
J'ai, cependant, regretté ne pas avoir de carte du nouveau monde: cela m'aurait un peu aidé à me repérer dans l'espace...
En bref, "L'empire de cendres" est un roman post-apo comme on aime. du sang, de la violence, de la technologie, un bon gros mystère concernant la fin du monde... Avides de ce genre, ne passez pas votre chemin !

Quentin Raffoux nous dépeint un futur bien sombre pour l'humanité qui, à la suite d'une grande catastrophe planétaire, a régressé à l'époque médiévale même si certains habitants possèdent des implants cybernétiques et que l'on peut croiser ici et là des droides ou des IA. On suit les aventures d'Erol un archéologue aventurier qui, en visitant un vieux complexe abandonné dans une montagne, va découvrir dans un caisson cryogénique, Suzanne, une femme ayant vécu avant la grande catastrophe il y a plus de 1 000 ans. Suzanne a perdu une partie de la mémoire, mais avec l'aide d'Erol, fuyant l'inquisition qui les pourchasse, ils vont découvrir peu à peu ce qui a déclenché la catastrophe planétaire en même temps que Suzanne recompose doucement le puzzle de son passé oublié.

L'empire de cendres est un roman de science-fiction, d'action, d'anticipation avec une pointe de cyberpunk, plutôt agréable à lire, l'écriture est fluide, l'histoire assez dynamique. Néanmoins il m'a manqué des instants de tensions, de suspens, les petits détails qui nous tiennent en haleine et nous donnent envie d'en savoir toujours plus. Ici le roman est tiède, non pas qu'il soit mauvais, il y a plein de bonnes idées, mais il manque quelque chose pour que ce récit soit réellement captivant et palpitant.

Quentin Raffoux nous a habitué a plus psychédélique et délirant avec Kitty Kitty et propose cette fois-ci une oeuvre plus sombre sur une planète terre que l'on ne reconnait plus. On suit le point de vue de deux personnages que 1000 ans opposent : Erol, l'archéologue agoraphobe et Suzanne la... Je n'en dirais pas plus. le récit nous embarque donc dans une Suisse mélangeant Mad Max et Game of Thrones avec une histoire assez contemplative. Sur ce point, l'ouvrage est d'ailleurs bien trop court car ça grouille d'idées et de petits moments qui vous font stopper dans la lecture comme le passage entre deux montagnes avec les géants de fer .
L'action est au rendez-vous, le mystère autour de la fin des temps est intéressant et on s'attache rapidement aux différents personnages. Il en résulte cependant un sentiment d'impuissance terrible face à ce monde de ruines un peu trop prophétique.

L'histoire démarre lentement et permet de bien poser les bases de l'univers : un mélange de science-fiction et de fantastique médiévale. L'auteur nous abreuve de petits détails et d'idées vraiment sympas (comme le coup des autruches) notamment sur la vie dans un monde post-apocalyptique qui s'est finalement remis en marche et s'avère etre (presque) fonctionnel. L'action est au rendez-vous avec des passages assez durs qui gardent en haleine. L'intrigue se complexifie rapidement dans le dernier tiers du livre ou l'on rentre vraiment dans la SF. Tout s'enchaine bien et possède le mérite de ne pas prendre les lecteurs pour des idiots. J'ai aussi beaucoup aimé l'alternance des chapitres qui permet d'avoir le point de vue d'Erol et de Suzanne.
Je recommande pour ceux qui aime a la fois la SFF, le post-apo et l'heroic fantasy ! Car le rendu final est un charmant petit mix !