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3,21

sur 217 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Une atmosphère toujours aussi glauque et des personnages pour le moins sinistres, limite névrosés.
Dans cet immeuble, tout le monde parle de tout le monde sans se connaître. Les vrais racontars qui animent chacun mais qui restent la vie banale de tout un chacun.
A chaque étage, à chaque appartement, à chacun sa particularité. Mais sans commentaire sinon on n'en finit pas...
Un roman en 3 parties qui se tient bien mais pour le coup, la présentation des personnages ou même de chaque famille de locataires est bien faite... La 2è partie m'a semblé inutile et la 3è est trop baclée. du coup, je n'y mettrai que 3 étoiles.
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J'ai un petit faible pour le roman choral qui nous dévoile des tranches de vie, en particulier des tranches de vie juxtaposées dans un immeuble. La preuve, j'ai adoré Pot-Bouille de Zola (1882) et La vie mode d'emploi de Georges Pérec (1978), sans oublier mon récent coup de coeur pour les Chroniques d'Edimbourg d'Alexander McCall Smith, dont le premier tome se nomme 44, Scotland Street.

Je ferai de toi un homme heureux s'ouvre sur une image des sonnettes associées au nom des différents locataires, comme si le lecteur s'apprêtait à gravir les marches de l'escalier pour voir ce qui se passe chez les gens… On découvre ainsi le quotidien de plusieurs familles en Norvège, dans les années soixante ; madame Asen, la maniaque, Barbara la coiffeuse à domicile anglaise, la sulfureuse Peggy-Anita, madame Berg et son mari despotique et j'en passe. La plupart d'entre elles voient leur quotidien considérablement amélioré par l'avènement de l'électroménager.

Si j'ai beaucoup aimé le concept, à savoir découvrir les petites habitudes, les différends, les tensions, les préoccupations de chacun, j'ai eu du mal en revanche à identifier les personnages qui ne sont pas toujours nommés dès le début. Chaque nouveau chapitre nous oblige à faire un effort de mémorisation et de déduction pour comprendre de quelle famille il s'agit. J'ai donc un peu perdu le fil au fur et à mesure que je progressais dans ma lecture. Petit bémol aussi pour la structure du récit : la première partie nous dévoile le quotidien des différentes familles qui occupent l'immeuble ; c'est la partie que j'ai préférée, avec son lot de surprises, d'émotions ou de grincements de dent. La deuxième partie, nettement plus mince, est consacrée à un jeune vendeur de judas, qui joue un rôle mineur contrairement à ce qui est annoncé dans le résumé de la quatrième de couverture. La troisième partie, encore plus brève, nous montre comment les voisins s'unissent pour exterminer les rats ; au passage, on glane quelques informations sur le devenir de certaines familles. L'organisation du récit m'a semblé un peu déséquilibrée et pas forcément convaincante ; je me serais volontiers passée des deux dernières parties au profit de la première, qui formait un tout cohérent.

On retrouve la patte d'Anne B. Ragde avec son lot de portraits sans concessions ni tabous. « Il n'y a pas d'amour heureux » pourrait-on dire. Chaque famille abrite un certain nombre de secrets, de frustrations, d'espoirs déçus. Et c'est ce que j'apprécie, non que je sois frustrée ou rongée par quelque sombre secret, mais parce que c'est enrichissant parfois de lire un récit réaliste et crédible, entre deux lectures plus légères ! Mais c'est malgré tout une lecture qui ne va pas me laisser un souvenir chaleureux, contrairement à la trilogie de Neshov que j'avais dévorée.
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Norvège, années 1960. Huit familles vivent conjointement dans le même immeuble. Elles se croisent, se parlent, s'apprécient ou non, mais cohabitent dans un même espace restreint. Chaque famille est unique, mais le modèle social est le même : les femmes restent à la maison pour s'occuper du foyer, tandis que les hommes partent travailler en extérieur.

Les femmes occupent essentiellement leurs journées au ménage, à écouter la radio, à cancaner entre elles, autour d'une tasse de thé ou d'une nouvelle coiffure, à ne rien faire en somme. C'est l'image négative qui est dépeinte d'elles dans Je ferai de toi un homme heureux. Les hommes, quant à eux, sont ceux qui ramènent l'argent à la maison, qui contribuent au bon agencement du foyer, qui nourrissent les bouches, qui sont en quelque sorte les décideurs, lorsque viennent sonner des démarcheurs à leurs portes, par exemple. Ils sont machos, colériques, capricieux. Quant aux femmes, elles craignent les hommes, elles sont presque assujettis à eux et à leurs décisions. Elles sont montrées comme frivoles, effacées, rêveuses, trop gâtées… un portrait peu reluisant, qui pourtant, était entièrement ancré dans les moeurs du siècle dernier. C'est navrant à lire et pourtant, c'est la triste vérité du schéma familial des années 1960.

1960, c'était hier. Et pourtant, que de progrès accomplis depuis. Mais rien n'est encore gagné, les femmes souffrent encore trop souvent de désavantages sociaux et économiques, que ce soit au niveau des salaires ou de leur condition d'épouse, de nombreux progrès sont encore à faire. Mais rien n'est perdu, tout progresse, et j'espère sincèrement que dans quelques années pas trop lointaines, ces disparités entre les hommes et les femmes auront presque complètement cessés.

Anne B. Ragde met en scène des moments de vie, quelques moments de joie, très rares, qui peuplent le quotidien de cet immeuble de Norvège. Elle nous montre différents schémas familiaux : un couple sans enfant, un couple vivant en harmonie avec leurs enfants, un père et une petite fille vivants seuls, une femme indépendante, dont le mari est trop souvent absent… On se projette avec facilité dans ces différentes vies et on constate avec bonheur les progrès qui se sont faits depuis, que ce soit en matière de relations humaines, de conditions sociales, ou même d'outils électroménagers.

Un roman juste mais révoltant, qui montre les réalités d'un schéma familial d'une société des années 1960. Pas d'actions dans ce livre, seulement des moments de vie, qui vont vous faire réfléchir.
Lien : https://analire.wordpress.co..
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Une lecture plaisante qui nous plonge dans les années 60 avec l'ère de la modernité qui pousse comme un champignon. L'histoire se déroule dans un immeuble et nous vivons une tranche de vie de chaque locataire. Nous sommes comme des petites souris qui observent les travers de chacun, et c'est aussi le tableau de la femme au foyer dans ces années 60. le lot de commerciaux qui frappent à toutes ces portes, qui n'a pas entendu un jour ou l'autre, une anecdote d'un vendeur d'aspirateur !

C'est assez drôle en somme, malgré tout on ressent la solitude, l'asservissement, la dépression, etc selon les habitants.

Des personnages attachants et touchants comme la petite Nina, orpheline de mère, qui tente de faire une parfaite ménagère avec ses idées de génie.

C'est plaisant à lire, cependant j'avais largement mieux aimé la trilogie 'terre de mensonge' du même auteur.
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Bon, ça a été plutôt fastidieux comme lecture! le résumé était tentant pourtant mais j'ai envie de dire : « ouf, ça y est, j'ai fini! »

Point positif: l'écriture. elle est vraiment agréable à lire et heureusement!

Point négatif: Bah l'histoire tout simplement. En fait, c'est très descriptif finalement même dans les dialogues… suis-je très claire, pas sûre mais bon, je vais développer.

Dans toute la première partie, on va découvrir les habitants de l'immeuble, appartement par appartement et ça va durer ou plutôt s'éterniser sur les 2/3 du roman. 8 familles à découvrir, leur vie dans l'appartement, leur quotidien ménager, les problèmes avec les enfants, leur dévotion envers leur mari, leurs craintes… C'est long… très long… Alors malgré tout, ça fait souvent sourire car on est plongé dans les années 60 avec des femmes qui ne travaillent pas et qui trouveraient ça mal vus de travailler, on a des ménagères hors pair et comme je suis plutôt du genre bordélique forcément, ça me fait rire ( culpabiliser? non pas du tout!), l'arrivée des scarabées et des pierres qui roulent sur les ondes radio (j'avoue, les scarabées, j'ai mis un moment avant de comprendre, honte à moi) et le dégoût des parents face à ses musiques (moi quand ma fille ainée me dit que Jul fait du rap et sait chanter), bref, beaucoup de scènes qui sont tout bonnement , j'ai presque envie qui n'existe plus vraiment dans les livres actuels à cause de tout ce qu'elles véhiculent comme image ( femme à la maison qui fait le ménage et s'occupe des gosses, clopes à gogo… ). en fait, c'est très vintage et on est vraiment immergé là dedans. Vous voyez je trouve tout de même du positif!

Cependant, vu le résumé, j'attendais avec impatience l'installation de ces judas pour voir ce qui allait se passer, trouver un peu de croustillant… Je vous laisse le suspens mais mon silence est éloquent.

Quant à la dernière partie, ça ou rien, ça ne change rien au livre.

Conclusion, on lit un huis clos sans frisson, je m'y suis profondément ennuyée et maintenant faut vraiment que je trouve un livre qui dépote!
Lien : https://loeildesauron1900819..
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Un univers très différent de celui de l'excellente trilogie : "la ferme des Neshov". Nous sommes dans les années 1960 en Norvège dans un immeuble récent de quatre étages et nous suivons la vie quotidienne des habitants des huit appartements. C'est le début des innovations dans le domaine de l'électroménager, l'arrivée des premiers lave-linge, aspirateurs et congélateurs qui vont grandement simplifier la vie de ces femmes au foyer et contentes de l'être. A chaque chapitre on pénètre dans l'appartement et donc dans l'intimité d'une famille différente. C'est parfois triste ou glauque, parfois cocasse ; enfin c'est la représentation d'un petit microcosme. Se lit facilement et s'oubliera sans doute très vite aussi.
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J'ai découvert Anne B Ragde avec la saga des Neshov.

En réalité, cette auteure a écrit de nombreux romans.
Ce dernier est un de mes préférés.

Dans une résidence, vous suivez la vie quotidienne de ses locataires. Qui dit résidence fermée? Dit cancans.

A lire. C'est un régal.
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"Il lui restait encore des pommes de terre du repas d'hier qu'elle pourrait faire sauter à la poêle avec le pudding de poisson - les pommes de terre, c'étaient bien meilleur poêlées avec du beurre que cuites à l'eau."

C'est ce que pense Mme Asen (et, en toute franchise, je suis de son avis)

C'est donc par le biais de cette plantureuse Mme Asen (folle de ménage, de savon noir, de crème a récurer et autre produit javellisant ) résidente du Rdc, vivant avec Monsieur Asen, petit couple bourgeois sans enfant, ayant acheté un joli chalet pour leurs vacances, que nous pénétrons dans ce petit complexe immobilier de 4 étages, sans ascenseur, dans une petite ville de Norvège dans les années 60.

8 copropriétaires, tous logés à la même enseigne, mais chacun avec une vie différente... Ils se côtoient plus qu'il ne se connaissent.
En plus des Asen au Rdc il y a les Moe, un "couple bizarre" dont la femme au cheveux gras et à l'air hagard laisse sans cesse le landau du bébé sous les boites au lettres, je vous jure ! Bébé, dont d'ailleurs, aucun copropriétaire n'a entendu les cris.... Pourtant les murs ne sont pas épais !

Au 1er vivent les Rudolf, dont l'ado de fils va faire sa "confirmation" et aurait besoin d'habits neufs alors que M Rudolf vient d'acheter la biographie de Churchill en 6 tomes et chez lesquels on cuisine le chou, comme on cuisine les pommes de terres chez les Asen ; et les Larsen dont la femme est une Anglaise (au gout culinaire étrange... elle adore les rognons de veau), coiffeuse à domicile donc au courant de tous les potins du coin...Les Larsen ont une fille et un garçon.

Au 2eme vivent les Berg et les Salvesen... Chez les premiers, la terreur règne, vu que le père Berg est une brute épaisse imposant la crainte permanente chez ses deux fils et à son épouse. Chez les Salvesen, l'harmonie semble régner.

Au 3eme habitent les Foss et les Karlsen. Monsieur Karlsen est veuf. Il vit dans un monde qui lui échappe. Il néglige sa fille qui passe son temps dans la cage d'escalier en l'attendant.. Et puis sur le palier vivent les Foss, où le mari est parti la plupart du temps sur les routes vendre des soupes en poudre laissant sa jolie épouse Peggy-Anita, aux courbes alléchantes, faire son ménage toute nue.....

Peggy-Anita Foss fait autant saliver les hommes de l'immeuble (a part M.Karlsen qui semble déconnecter de la réalité) avec ses courbes envoûtantes, ses jupes courtes et ses hauts talons, que Mme Asen agace les femmes de la résidence avec sa manie de propreté, ses formes pulpeuses dans ses blouses étriquées, et sa gentillesse permanente.

Il ne se passe rien dans la vie de chers voisins, quand un beau jour arriva Lars Lockert, jeune vendeur de porte à porte....
"Il commença par le rez-de-chaussée gauche. La plaque indiquait "Asen". Il dut sonner trois fois avant qu'on lui ouvre et qu'un visage apparaisse dans entrebâillement_ de la porte ; un front en sueur au-dessus de deux yeux étonné.
- Bonjour, me voilà ! Je viens pour installer un judas sur ta porte. Ce sera fait en un rien de temps !
- Un judas ? Qu'est-ce que tu entends par là ?
- Un trou qui te permet de voir tout ce qui se passe sur le palier sans ouvrir la porte."


Le progrès est à la porte de Mme Asen....


La plume de Anne B. Ragde est un régal. Comme un bon petit plat de pommes de terres sautées, avec un peu de persillade, cuisinées lentement, de façon a embaumer la cuisine de ce met....

"Je ferai de toi un homme heureux" est une belle promesse de Peggy-Anita Foss...

J'aurais fais de toi un homme heureux, si.....



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Je dois avouer que, comparé à la trilogie des Neshov, j'ai trouvé "Je ferai de toi un homme heureux" un peu plus fade et un peu plus lisse...
Le livre se lit malgré tout avec plaisir !
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L'action se situe en Norvège, dans les années 60, dans un immeuble de la classe moyenne. Dans la première partie, chaque partie est consacrée aux habitants de chacun des deux appartements des trois étages. On fait donc connaissance avec toutes ces femmes au foyer, qui passent leur temps à faire le ménage, se chamaillent pour une partie d'escalier lavée par une autre alors que c'est leur étage, qui se font coiffer chez Barbara, qui ont la visite de vendeurs d'aspirateurs à domicile. Il y a également celle qui déprime depuis la naissance de son enfant, celle qui attende son mari parti sur les routes pendant des semaines et qui, habitant au dernier étage, fait son ménage complètement nue.
C'est une succession de petites tranches de vie, banales, drôles, mélancoliques, qui sont racontées avec bonheur par l'auteure. L'écriture est très belle, très rythmée, et on lit avec plaisir des paragraphes entiers sur le passage de la serpillière !
La deuxième partie du livre, beaucoup plus courte que la première (et qui se trouve déjà dans le dernier quart) raconte la visite d'un démarcheur vendant et installant des judas.
Et la troisième et dernière partie, très courte elle aussi, raconte comment les habitants de l'immeuble vont lutter contre une invasion de rats.
Ces deux dernières parties, malgré leur qualité et leur intérêt, tombent un peu comme des cheveux dans la soupe. L'ensemble manque un peu de liant, même si un fil conducteur permet de donner une certaine cohérence.
C'est encore une fois la quatrième de couverture qui induit le lecteur en erreur...
Malgré cela, c'est une lecture très agréable, dynamique, un livre qui se lit vite.
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