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EAN : 9782708705715
490 pages
Editions Présence Africaine (05/11/2001)
3/5   1 notes
Résumé :
André Raponda Walker est allé recueillir ces contes directement auprès des conteurs traditionnels du Gabon. Ils représentent un large échantillonnage des différentes régions de ce pays. Les animaux parlent, les morts ressuscitent, les sorciers et les esprits secourent ou attaquent les héros...
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
Ce livre fut une belle découverte
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Citations et extraits (4) Ajouter une citation
Il arriva, un matin, que trois jeunes filles prirent chacune une manchette et un panier pour se rendre à la plantation. Sur leur chemin coulait une rivière qu’elles passèrent à gué, avec de l’eau jusqu’à la cheville. Arrivées à la plantation, elles se mirent à récolter des patates. Ces patates étaient trop grosses et les deux premières filles eurent tôt fait de remplira leurs paniers.
La troisième, moins adroite, abîmait toutes les patates avec sa machette et ne retirait de terre que des morceaux. Elle refusa donc de rentrer avec ses compagnes avant d'avoir rempli son panier de patates entières.
Lorsqu'elle eut enfin terminé sa récolte, elle reprit seule le chemin du retour. Mais voilà qu'une crue subite, venant du haut, avait gonflé la rivière. Celle-ci était devenue si profonde que la jeune fille n'osa la traverser.
— « Que faire ? » se disait-elle en pleurant. Lorsque, soudain, elle vit un Aigle-Pêcheur posé sur un arbre, en face d'elle, de l'autre côté de la rivière.
— « Que fais-tu là ? » lui demanda l'Aigle-Pêcheur.
— « Je voudrais passer sur l'autre rive », répondit-elle.
— « Si tu veux bien, je te transporterai ici », reprit l'Aigle-Pêcheur.
— « Non », fit d'abord la jeune fille, prise de peur. Puis, se ravisant, elle se laissa faire. Alors l'Aigle-Pêcheur la souleva avec ses serres, elle et son panier, et alla les déposer sur l'autre bord, juste au milieu de son village. Ce qui émerveilla tout le monde. Dès lors, il fut décidé dans le Clan de la jeune fille — le Clan des Boumouèli — que, désormais personne ne tuerait ni ne mangerait un Aigle-Pêcheur»
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Le Léopard et les Animaux

Seigneur Léopard habitait en compagnie des Animaux de la forêt.

Or, une grande famine sévit bientôt dans tout le pays. Toutes les plantations vivrières étaient épuisées, sauf la grande plantation du Léopard où tous se rendaient en cachette pour chercher de quoi manger. Ce qu'apprenant, le Léopard commanda à ses fils de tendre des pièges tout autour pour prendre les maraudeurs.

— « A toute bête que vous prendrez — ajouta-t-il — vous couperez la queue et me l'apporterez. »

Ses fils s'en allèrent donc tendre de nombreux pièges dans lesquels ils prirent toutes sortes de bêtes. A chacune d'elles ils coupaient la queue et l'apportaient à leur père qui les gardait bien soigneusement chez lui.

Comme les queues s'entassaient dans sa case, Seigneur Léopard eut un jour l'idée d'inviter à une séance solennelle de « bwiti » tous les habitants de la forêt, afin de voir ceux qui n'avaient plus de queue et les tuer tous parce qu'ils avaient ravagé sa plantation.

Sans la moindre méfiance, de tous côtés les Animaux accoururent à la danse avec une queue ou sans queue. Seule, la petite Antilope-Souris, plus maligne, se doutant de quelque chose, avait pris ses précautions.

En effet, chaque bête qui paraissait sans queue devant le Léopard, était impitoyablement mise à mort.

Pour éviter pareil sort, l’Antilope-Souris avait recommandé à ses petits : « Ayez soin de porter chacun un caleçon pour cacher l'endroit de la queue. Ensuite chacun de vous allumera un flambeau de résine et nous irons danser à part sur le bord du chemin. »

Aussitôt dit, aussitôt fait. Et tout en dansant, petit à petit, ils s'esquivèrent l'un après l'autre, tandis que Seigneur Léopard égorgeait les autres bêtes sans méfiance.

De ce grand massacre, il n'y eut à échapper que l'Antilope-Souris et sa famille.

Morale. —C'est en étant prudent qu'on évite le danger.
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La Chauve-souris et l’écureuil

La Chauve-souris, se promenant au crépuscule, rencontra l'Ecureuil qui se tenait au faîte d'un palmier, en train de manger des noix de palme.

— « Que fais-tu là ? » lui demanda-t-elle.

— « Et toi, d'où viens-tu ainsi ? » interrogea l'Ecureuil à son tour.

— « Je me promène, répondit la Chauve-souris. Si tu veux bien, nous irons nous promener ensemble jusqu'à ma plantation. »

— « Non, je ne veux pas me promener avec un sale individu comme toi, qui lâche ses excréments partout et empeste tous les lieux où il passe. Va en avant, je te suivrai après, je sais bien où se trouve ta plantation. »

La Chauve-souris partit donc la première. Mais au lieu de la suivre, l'Ecureuil courut vers le repaire de la Vipère.

— « Chère amie, lui dit-il, ne pourrais-tu pas aller t'enrouler au fond de la caverne où loge la Chauve-souris ? »

— « Ah ça ! non, répondit la Vipère. Car la Chauve-souris est mon amie. Pas plus longtemps que ce matin, elle m'a dit que tu m'avais insultée. Toi, Ecureuil, tu es un vilain personnage. Tu veux me pousser à tuer la Chauve-souris. Je ne t'aime pas beaucoup, tu sais. Tu es bien fier avec ta queue en panache. Tu te crois au-dessus de tous les animaux. »

Ce disant, la Vipère mord l'Ecureuil et le tue

Sur le coup. Après quoi, elle va le dire à la Chauve-souris.

Mais la Chauve-souris, qui a bon cœur, se montre fort mécontente et la blâme d'avoir tué l'Écureuil sans raison. Elle lui fait faire ensuite des funérailles solennelles où sont invités les singes et tous les animaux qui gambadent sur les arbres.

A partir de ce jour-là l'Ecureuil ne peut plus voir une Vipère sans jeter les hauts cris. Et celle-ci s'enfuit aussitôt qu'elle entend crier : « Mulosi ! Mulosi ! a ne myangala ni dikundu ! — Le Sorcier ! Voilà le Sorcier ! qui empoisonne les gens avec son venin ! »

Morale. — Mieux vaut être laid de visage et avoir bon cœur comme la Chauve-souris que d'avoir un beau visage et un mauvais cœur comme l'Ecureuil.
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Un jour, en parcourant la forêt, Mbani le piégeur découvrit un Manguier sauvage (mundjiku) chargé de fruits. D’autres fruits, tombés de l’arbre étaient répandus çà et là. Chaque jour, des bandes d’animaux venaient les manger.
Il entoura donc le Manguier d’une palissade et tendit des pièges tout au tour. Quand il eut fini, il s’en retourna au village.
A peine était-il parti que les Animaux accoururent en foule, depuis les plus gros jusqu’à l’antilope souris (sèti).
En apercevant les pièges, celle-ci dit : « vous restez encore ici à manger des mangues ! »
− « Et après ? »
− « Moi, je m’en défie, je rentre chez moi, car j’ai le pressentiment qu’il nous arrivera un malheur. »
Le lendemain Mbani le piégeur se leva, prit ses sagaies et son grand couteau, et dit : « je vais visiter mes pièges dans la forêt. »
En arrivant, il trouve un phacochère pris dans son piège ; plus loin, une antilope prise de même. Il les transperce de part en part avec ses sagaies et retourne cherche ses hommes pour découper le gibier transporter les quartiers de viande au village.

Morale. – L’intelligence ne se mesure pas à la taille. Si les Animaux avaient écouté la petite antilope sèti, il ne leur serait pas arrivé malheur.
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