Les brefs textes rassemblés dans Nous grandissons décrivent une enfance des années 60, aux reflets de cuivre des boulons que la famille trie en silence, sur la table de la cuisine, et dont la vente au noir permet d'arrondir les fins de mois. Béatrice Rateboeuf décape les sensations oxydées de cette enfance et met à nu les souvenirs.
Le quiproquo m'enveloppait de son papier huilé, je n'osais plus me montrer à cet homme, ce papa qui ne lisait pas dans mon cœur et qui, à notre première rencontre, avait en riant fait de moi une voleuse et une menteuse.