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3,98

sur 163 notes
J'ai traversé le premier chapitre de ce livre comme un champ d'antimatière, me demandant à quel moment l'intérêt de ma lecture allait y être irrémédiablement aspiré.
En l'espace de quelques huit pages, l'auteur nous y a refourgué l'universalité de la bière, l'endroit étonnamment le plus chaud de l'univers et le destin tragique du papillon monarque ...
Que Dieu me savonne et que Wiki me pardonne, c'est la foire à l'anecdote !
On a frisé là la tragédie Baryonique !
Mais heureusement, à bord fr l'Orca 7131, la commandante Sara Mc Teslin et son adjointe Slow Resende ont pris les choses en main, se sont emparées du récit jusqu'à le porter au delà des strates de l'univers et jusqu'à le ramener au centre d'une lecture passionnante ...
"La tragédie de l'orque" est le premier opus de la "trilogie Baryonique" de Pierre Raufast.
L'ouvrage a été publié en mars 2023 aux éditions des "Forges de Vulcain".
Il a été sélectionné, à Nantes, pour concourir à l'obtention du prix littéraire "Utopiales" 2023.
C'est là un concurrent sérieux aux autres ouvrages en lice !
La lutte promet d'être chaude et les discussions du jury aussi tumultueuses qu'un forage à travers un trou noir.
En attendant début novembre, le suspens sera d'un silence assourdissant !
"La tragédie de l'Orque" est un livre de science-fiction, un roman de genre.
Il est tout simplement passionnant.
Sara Mc Teslin et Slow Resende, à bord de l'Orca 7131, sont entrées dans un trou noir un lundi d'avril 2173 à 5H31 GMT.
Depuis il n'y a pas eu ni de fermeture du bure, ni de fontaine blanche qui annonce la fermeture du trou noir ainsi créé.
Le 3 mai 2173, au centre de commandement de l'ARA, sur terre, une alarme P1-906 a retenti ...
La France n'est plus alors qu'un pays touristique où seule la moitié nord est vivable.
Mais le monde n'a pas changé.
Ses dirigeants, sous couvert d'une recherche d'antimatière à laquelle ils ne croient pas, ont organisé un pillage en bonne et due forme de toutes les planètes exploitables rencontrées.
C'est que le voyage sidéral a bien évolué.
La clef de l'espace était dans ses trous noirs ...
Le monde est divisé entre modernes et anti-modernes, entre partisans du progrès et opposants à toute technologie tels que les "Bernanos" et autres néoluddistes ...
"Ah ! non ! c'est un peu court, jeune homme ! "
La référence est un peu expéditive.
"On pourrait dire… Oh ! Dieu ! … bien des choses en somme" !
Quoiqu'il en soit le livre est bien écrit, dans un un style agréable et fluide.
Le récit est habile et prenant.
Sans pouvoir aucunement résister à la plume de Pierre Raufast, on y est inéluctablement projeté à l'autre bout de l'espace à la remorque d'une tortue vers une terre inconnue ...
Le monde décrit y est de façon plausible et cohérente.
Les personnages y sont attachants.
A la fois héroïques et communs, ils sont pleins d'un passé qui s'accroche à eux et, comme chez tout un chacun, vient résonner dans leurs actions et leur réflexions.
Ce premier tome, tout passionnant qu'il est, se clôt sur un épilogue aussi dramatique qu'énigmatique.
Promesse d'un second volet plus prenant encore ...
Reste qu'il va falloir attendre !
Ne pourrait-on pas envoyer vers Pierre Raufast un S-Orca afin de gagner un peu de temps sur le suspens ? ...

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Nous sommes en 2173. La tragédie du réchauffement climatique a eu lieu et une bonne partie de la terre n'est plus habitable, comme la partie sud de la France, par exemple ; des vignobles sont apparus en Scandinavie, en Russie, au Canada. Une « Grande Migration » a eu lieu. Pour donner un nouvel essor au progrès scientifique et technologique, des « mineurs d'antimatière » sont envoyés dans tout l'espace pour dénicher cette source d'énergie illimitée. Les scientifiques ont trouvé le moyen de créer des trous de ver pour passer rapidement d'une strate de l'univers à une autre et ainsi s'éloigner de la Terre de millions d'années-lumière sans avoir à parcourir réellement cette distance. Mais un des vaisseaux engagé dans cette recherche, l'Orca-7131 connaît un gros problème puisqu'en raison d'une avarie technique, Sara et Slow, les deux femmes à bord, ne peuvent faire le voyage de retour à partir de la strate qu'elles ont atteinte et qui est distante de soixante millions d'années-lumière du système solaire. Un autre vaisseau est appelé à la rescousse mais le problème tout entier va se trouver au centre de rivalités entre deux institutions rivales, l'Institut et l'Agence. ● Ce roman de science-fiction marque une réelle inflexion dans l'écriture de Pierre Raufast, qui jusqu'à présent créait des romans à tiroirs pleins de fantaisie dans lesquels des récits s'ouvraient sur d'autres récits, dans un mouvement parenthétique presque infini, à la manière des Contes de Canterbury ou de l'Heptaméron et avec des échos d'un livre à l'autre (même ici on retrouve le capateros, jeu de cartes chilien). Il est vrai que cette technique commençait à s'essouffler et cette nouvelle veine est tout à fait bienvenue. ● D'autant que ce premier tome d'une trilogie à venir est très agréable à lire. Les données scientifiques et techniques, complexes, m'ont semblé bien vulgarisées et compréhensibles. L'histoire est bien construite et le suspense maintenu tout au long du récit. ● Certes, le début est assez maladroit : l'exposition de l'état du monde en 2173 passe par de grosses ficelles et il aurait sans doute été possible d'introduire le lecteur dans cet univers de façon plus subtile. ● La rivalité entre l'Agence et l'Institut n'est pas des plus claires ; pour ma part j'ai eu du mal à identifier les prérogatives de l'un et de l'autre organisme pendant toute ma lecture. Leurs dirigeants ne m'ont pas non plus paru suffisamment caractérisés pour marquer la mémoire du lecteur. ● Bien entendu, si le roman parle du futur, il parle aussi de notre présent, comme tout récit de SF. le réchauffement climatique est à la base du roman de Pierre Raufast et on y retrouve également des formes de complotisme, de désobéissance civile, de germes révolutionnaires par rapport à une société future qui ne satisfait pas tout le monde. ● L'intelligence artificielle est également évoquée, de façon assez originale, avec la « théorie des plafonds » de Tao, que je vous laisse découvrir. ● Il ne fait aucun doute que je vais lire les deux tomes suivants. ● Je remercie NetGalley et les éditions Aux Forges de Vulcain de m'avoir permis de lire ce livre.
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Mars 2173. Après que le réchauffement climatique ait fait périr une partie de l'humanité, des découvertes scientifiques ont redonné un espoir. On sait maintenant traverser le temps, pour partir à la découverte de galaxies situées à des années-lumière.
Cette innovation permet aux hommes d'aller à la découverte de l'antimatière, seule susceptible de fournir l'énergie qui va bientôt manquer... À bord de leur vaisseau, Youri et Tom rentrent d'une de ces missions de recherche. Aux commandes du leur, Sara et Slow en démarrent une nouvelle.
Mais soudain, un "grain de sable" provoque l'accident...

Je ne suis pas un grand amateur de science fiction, et pourtant j'ai bien aimé. Les talents de conteur de l'auteur sans doute ! Je ne ferai qu'un reproche : l'issue est assez prévisible. C'est un peu comme dans Stars Wars, on sait que les gentils vont s'en sortir sans trop de dommages et que les méchants vont souffrir...
J'ai bien aimé le traitement des personnages : ils ont des doutes et des certitudes, mais les événements les conduisent à s'interroger, à se remettre en cause. Enfin, presque tous... Cela reste néanmoins assez superficiel ; on sent que l'auteur "en garde sous le coude" en prévision des prochains tomes...
Pas facile d'écrire un roman de science fiction sans créer des néologismes. P. Raufast n'y échappe pas, mais il parvient à leur donner une musique ou une consonnance très parlantes. On n'est pas trop dérouté et on visualise assez bien ce dont il veut nous parler.
Je passe sur la qualité de l'écriture : ce n'est évidemment pas du Proust ou du Céline, mais la narration est dynamique et la lecture facile et agréable. J'ai pris beaucoup de plaisir à cette lecture.
Je termine sur un coup de gueule : le travail d'édition est déplorable ! La correction est inachevée : j'ai compté une bonne dizaine de fautes, de mots répétés, d'incohérences de noms, etc. le titre est sans rapport avec le texte : où est la tragédie ? Cela m'a beaucoup agacé pendant la lecture, et coûte certainement un ♥ à cet ouvrage qui mérite mieux.

Je remercie Babelio, Pierre Raufast et les éditions Aux forges de Vulcain de m'avoir permis de découvrir ce livre et son auteur.
Lien : http://michelgiraud.fr/2023/..
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Un thriller spatial qu'on ne lâche pas !
Voilà un space opera haletant, de la très bonne SF comme on aime !
Deux temps (courts résumés) :
L'un dans l'espace où un vaisseau composé de 2 hommes + 1 IA appelé Orca vole au secours d'un autre équipage (2 femmes + 1 IA) très très mal en point. Et pour cause : ce sont des mineurs et mineuses d'espace-temps pour générer des trous de ver : donc trou noir puis trou blanc = successions de gros dangers bien évidents...
L'autre sur Terre :
Les familles (avec les robots qui les composent) qui sont inquiètes. Les autorités qui se disputent sur fond de rivalités entre l'Institut et l'Agence pour retirer le meilleur bénéfice du dénouement de la mission de sauvetage. le réchauffement climatique qui a poussé les humains à rechercher des exoplanètes vivables et aussi à la quête de l'antimatière...
Tous les personnages sont attachants, les huit clos dans les Orcas sont assez captivants et le coté hard SF est tout à fait compréhensible.
En tout cas, j'attends le tome 2 en poche avec impatience car Pierre Raufast nous laisse sur notre faim :
Que nous réserve la découverte de l'énigmatique système de la Tortue ?
Et qu'arrive-t-il à une des protagonistes ?
On ne s'ennuie pas une minute, l'action est toujours là.

Lien : https://laniakea-sf.fr/
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De Pierre Raufast, je n'avais lu que "Le Cerbère blanc", publié en 2020, et ce dans le cadre d'une lecture commune à l'issue de laquelle je restais perplexe. Si l'auteur m'avait bien "embarquée" dans son univers, la porte ouverte en fin de récit sur le fantastique m'avait déconcertée. Pendant que certains de mes compagnons de lecture estimaient justement que c'était là tout le sel du roman.

J'en étais restée à ce sentiment de perplexité lorsque l'on me propose la lecture du dernier ouvrage de ce même auteur, premier d'une trilogie annoncée, cette fois-ci clairement revendiqué comme récit de science-fiction. Un défi intéressant pour moi qui en lis très peu, et puis, une chance de repartir à la rencontre de cet auteur. Merci donc à Babelio et aux éditions de FORGES DE VULCAIN !

Je pars donc à la découverte de "La tragédie de l'Orque" dans son volet premier "La Trilogie Baryonique". On commence dès le titre puisque n'ayant aucune fibre scientifique, je m'interroge avant même d'avoir ouvert le roman : "baryonique... Quèsaco ?"

Le ton était donné car si l'on veut un tant soit peu appréhender l'univers dans lequel Pierre Raufast nous invite, il va falloir concéder à la lecture quelques allers-retours avec des articles de vulgarisation scientifique.

L'auteur en profite pour me catapulter en 2173... Force est de penser que je ne serai plus là depuis longtemps, et grand bien m'aura pris, car le réchauffement climatique a "tenu sa macabre promesse". Malgré une prise de conscience certainement trop tardive et un nouveau mode de production d'énergie délaissant enfin les énergies fossiles, le mal est fait.

Le réchauffement climatique perdure jusqu'en 2100, provoquant de gigantesques migrations et la disparition de 4 milliards d'êtres humains. de nombreux territoires sont devenus des déserts inhabitables et, comme des ruines antiques, des centaines d'éoliennes gisent au sol.

Après avoir planté ce décor climatique, l'auteur redistribue les cartes géopolitiques: l'ordre mondial est impacté puisque la grande majorité des pays signe le pacte de l'EPON (Energy Pact of Nations), leur permettant d'utiliser la technologie de la fusion nucléaire, à condition d'une perte partielle de souveraineté. Ahhh... Voilà qui n'évoque guère un modèle démocratique ! L'énergie est donc comme aujourd'hui un véritable enjeu et c'est elle qui modèle ce qui reste de notre monde.
En effet, l'énergie est fournie gratuitement si les pays adhérents signent une Charte de coopération écologique, économique, sociale, migratoire, médicale... l'EPON est donc, de facto, une organisation mondiale tentaculaire et omniprésente qui, contrôlant les clés de l'énergie, a le monopole du pouvoir des directions géopolitiques. Hum... Pourquoi lorsque je ferme les yeux, m'apparaît Palpatine ?!

Mais revenons sur Terre... Pour mieux en repartir ! Car inutile d'être devin pour prédire qu'il serait temps de chercher un plan B et de projetter un déménagement sur une planète à l'habitabilité similaire à celle que l'on vient de syphonner.

Fort de sa motivation à inscrire cette trilogie baryonique dans le genre de la "hard science-fiction", Pierre Raufast apporte de nombreuses descriptions scientifiques et techniques pour habiller cet univers futuriste avec autant de cohérence que possible en tentant de se projeter 150 ans plus tard.

Et il se concentre autant sur Terre que sur l'espace, via les vaisseaux qui y sont envoyés. Les Orcas, vaisseaux spatiaux sphériques supportant les grandes pressions radiales à l'intérieur d'un trou noir, sillonnent les galaxies grâce au franchissement de plis d'espace-temps.

Outre la "prospection immobilière" pour exporter le genre humain, la mission de ces vaisseaux est la recherche d'antimatière, source d'énergie incroyable, grâce au "minage d'espace-temps". Les mineurs et mineuses d'espace-temps, qui embarquent en binôme, ont donc pour objectif de prospecter à travers les galaxies à la recherche de cette antimatière, permettant la création d'une nouvelle génération d'ordinateurs quantiques miniatures, ultra-puissants et qui pourront être embarqués à bord des vaisseaux Orca. Ainsi les vaisseaux pourront constamment rester en contact avec la Terre, même lors de missions très éloignées.
Mais pour ce faire ils créent des trous noirs et plus spécifiquement des trous de ver, qu'il faudra être capable de refranchir en sens inverse une fois achevée l'exploration, sous peine d'errer comme Ulysse, et surtout avec le risque de ne pouvoir le refermer, celui-ci étant capable d'avaler la matière, et donc les planètes proches !
En l'occurrence, celui crée à proximité de Mars, par Sara et Slow, binôme de l'équipage exclusivement féminin de l'Orca-7131, a été ouvert sans pouvoir être refermé, suite à une avarie sur le vaisseau... le trou noir menace la Lune de s'éloigner de la Terre, ce qui réduirait l'effet des marées et bouleverserait le climat... Et franchement, niveau climat, la "coupe est déjà pleine"!

Sur Terre, c'est la panique. Comment secourir l'équipage avec qui la liaison est rompue ? Les deux équipières sont-elles d'ailleurs toujours vivantes ? Et surtout, comment refermer ce trou noir menaçant qui ne cesse de grossir, si proche de notre planète ? Un autre équipage, à bord de l'Orca-7013 est désigné pour cette mission de la dernière chance.
Sur Terre des organismes concurrents se déchirent et font de la réussite de cette mission un enjeu de leur rivalité.

Pierre Raufast, après force détails scientifiques, se focalise sur les rapports humains et les problématiques soulevées par ce monde ultra technologique.
Il explore les liens familiaux entre ceux restés sur Terre et ceux embarqués sur les Orcas.
Ainsi il il y a ceux qui "restent à terre" et ceux qui partent à l'aventure.
De nombreux passages, sur le plaisir de quitter la planète, m'ont beaucoup plu, car totalement transposables aux aventuriers des siècles précédents, partant à la conquête de territoires inconnus. Si les pionniers américains fuyaient la pauvreté ou la persécution de leur pays d'origine, les mineurs d'espace-temps poursuivent eux aussi un rêve de liberté à bord de leur vaisseau. Parce que l'exploration spatiale permet de couper ce lien envahissant et unilatéral, ce contact permanent avec la Terre ressenti comme un contrôle omniprésent, les mineurs d'espace-temps présentent de fortes similitudes avec ces explorateurs des contrées vierges terriennes: "J'envie les grands navigateurs d'antan, ou les chevaliers qui partaient en croisade. C'étaient des sacrés aventuriers ; 2 ans, 5 ans, sans recevoir d'ordre, sans donner d'information. En totale autonomie. [...] Sur Terre ou même dans le système solaire, tu es tracé en permanence. Tu ne crois pas que nous avons perdu quelque chose? Une forme de liberté élémentaire et fondamentale?"


Ils fuient une Terre où, sous prétexte de faciliter le quotidien, l'intelligence artificielle régit les vies humaines.
Les humains sont assistés en permanence de robots, "les Experts", soit comme aide technique dans leur domaine professionnel, soit par un robot-nounou dans leur sphère privée, les "Sofia". Certains êtres humains en viennent à regretter un temps qu'ils n'ont pas connu : "Il faut s'éloigner de la Terre , berceau de l'humanité , pour retrouver un semblant d'humanité; pour penser par nous-mêmes, nous affranchir de tous ces Experts artificiels et tous leurs algorithmes qui nous disent à longueur de journée quoi faire, quoi dire et quoi penser."(P55)
Sara et Slow s'interrogent sur leurs libertés quand tous leurs choix sont guidés (voire imposés habilement?) par des êtres artificiels et par un pouvoir numérique: "Je me demande quand même si toute cette technologie n'est pas une forme de castration émotionnelle. Pourquoi se confier à des machines dont l'empathie n'est qu'une simple imitation, le résultat d'un algorithme quantique"?(P57)

D'une façon plus générale, ce roman soulève la question de la perte de liberté dûe à l'avancée technologique. La technologie, si elle peut soulager l'humain de tâches pénibles ou rébarbatives, si elle lui permet de gagner en vitesse d'exécution, a aussi une contrepartie dans la perte de liberté qu'elle induit : "Depuis l'invention du télégraphe, il y a presque 3 siècles, les gens sont toujours sous la supervision constante de leur patron. Quelque soit la distance qui les sépare, un chef a toujours un moyen pour surveiller ses subordonnés ou communiquer avec eux. Moi je n'en peux plus de cet oeil permanent, de ce fil à la patte invisible, de cette injonction à faire son petit compte-rendu quotidien. Quand on traverse un trou de ver, là au moins, on est tout seul. Peinard."(P.173)
Beaucoup de ces remarques m'ont fait sourire car depuis la démocratisation des smartphones, les interrogations des protagonistes, sur le thème de la liberté, sont déjà d'actualité.

Pendant que certains s'interrogent sur les risques induits par la technologie, d'autres sont très clairement dans la défiance et des communautés anti-progrés, comme les Bernanos, se multiplient.
L'utilisation de ces robots ne fait pas l'unanimité. Beaucoup de Terriens s'interrogent sur leur capacités à se retourner contre les Humains, car ces machines peuvent constituer en tant qu'armée l'outil d'un pouvoir. "La peur des machines était viscérale, similaire à la peur des loups et à celle de toutes ces bêtes sauvages et imaginaires que l'on ne connaît pas" (P.124) Les plus jeunes voient émerger une menace lancinante : "On met la lumière sur l'antimatière et pendant ce temps, TT-Bot monte des armées de robots en catimini sur d'autres planètes [...] Et c'est nous qui serons les premières victimes une fois que tout le système se mettra en place."(P.139)

On pourrait les taxer de complotiste dans un monde "bien huilé" en apparence, pourtant Pierre Raufast laisse émerger le côté sombre de certains personnages, et laisse filtrer des manoeuvres inquiétantes, laissant présager qu'une lutte s'annonce dans les 2 prochains volets.

Au final, je dois quand même souligner que j'ai dû accompagner ma lecture de nombreuses prises de notes, car le récit est dense, bien sûr déjà au niveau scientifique où je me suis régulièrement sentie perdue, mais aussi concernant la pluralité des personnages, afin de m'aider à me repérer dans les liens entre chacun et leur rôle sur Terre ou dans l'espace.

L'investissement de l'auteur dans l'application à créer un univers futuriste cohérent engendre quelques lourdeurs qui affectent la fluidité du récit et, à mon avis, au détriment de la finesse dans la description des personnages. Certains traits sont trop appuyés et parfois caricaturaux. Je repense à un des rares ouvrages de science-fiction que j'ai lu, plutôt Space Opera: "Cantique pour les étoiles" de Simon Jimenez. le cadre avait été long à s'installer, mais c'est sûrement une nécessité lorsqu'on veut immerger le lecteur dans un monde qui ne va pas de soi puisque intrinsèquement, il n'existe pas (encore !). Malgré cela, la longueur du récit avait permis un développement en finesse des personnages.

C'est pourquoi j'espère que les prochains tomes permettront à Pierre Raufast de relâcher un peu le côté scientifique pour laisser éclore une belle gamme de comportements et sentiments humains.
Pour terminer, j'ai apprécié certains passages qui m'ont vraiment donné une idée de ce que serait le 22ème siècle, parfois à travers un aspect anecdotique, mais ils restent à mon goût trop ponctuels et je ne parviens pas à m'immerger totalement dans ce récit du fait de "trous" dans une trame incomplète. J'aurais aimé plus de passages comme celui-ci:
"Dans le silence du cimetière, il aimait marcher lentement. Sur son passage, les hologrammes mémoriels se déclenchaient et racontaient la vie de tous ces disparus. Certains défunts se mettaient en scène dans des séquences troublantes, tournées de leur vivant, expliquant combien ils étaient désormais en paix. D'autres retraçaient leur vie avec des hologrammes d'archive." (P.328)
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L'avenir est dans l'espace. Et l'avenir proche. 2173. Pas si loin, tout ça. Mais avant l'exploration intensive de l'espace qui nous entoure, Pierre Raufast imagine à la Terre un avenir bien noir, hélas trop réaliste pour être laissé de côté : la Grande migration climatique. Elle a eu lieu et avec elle, des décès en cascades et une remise en cause de nos sociétés. Quant à la science, elle plafonne : le célèbre théorème de Tao a bloqué l'humanité sur sa planète. Tous les espoirs d'un réel progrès reposent sur la découverte de gisements d'antimatière. Et encore ! Mais pour cela, il faut sillonner l'espace et espérer un coup de chance.

L'espace est au centre du roman. On y passe la majorité des chapitres, avec deux équipages d'Orca, ces vaisseaux spatiaux sphériques destinés au minage de trous de ver. On y apprend progressivement quoique parfois de façon un peu longuette le contexte scientifique imaginé par Pierre Raufast. Mais cela reste très clair, puisque j'ai tout compris. Pour résumer, on peut dorénavant voyager à travers l'espace grâce à une technique qui permet de créer de petits trous noirs et, ainsi, un passage quelque part ailleurs. Je dis quelque part ailleurs car on ne découvre sa destination qu'une fois arrivé de l'autre côté de la fontaine blanche. Il faut alors refermer le passage afin que le trou noir d'origine ne grandisse pas trop et n'avale pas la Terre. Et on peut alors fouiller ce nouveau coin de l'univers à la recherche de quelque chose de différent. Mais surtout, d'antimatière. Cependant, malgré les années de fouille, rien. Toujours rien. Et ce travail, qui paraît si merveilleux aux jeunes qui le débutent, se transforme vite en routine et en vaste déception pour la plupart des futurs retraités.

Mais l'histoire va évidemment déraper avec un accident. Accident sans doute dû en grande partie aux économies de bout de chandelle effectuées par l'administration spatiale qui doit gérer avec un budget toujours insuffisant. Mais aussi aux hasards malheureux qui ponctuent l'existence. En attendant, le résultat peut être catastrophique. Car un trou noir n'est pas refermé. Et, donc, comme de bien entendu, il grandit. Pas d'un coup, ni uniformément. Mais par à-coups. Dans tous les cas, si on ne le réduit pas, il s'occupera définitivement du système solaire.

Hard-science, vaisseaux spatiaux, trous noirs. Des mots qui évoquent le grandiose, les scènes épiques, les explosions fantastiques. D'où, peut-être, une certaine surprise à la lecture de la tragédie de l'Orque. Car, dans ce roman, on est dans la SF intimiste. de nombreux chapitres se déroulent dans des Orcas. Or, leurs équipages sont composés de deux hommes ou deux femmes. On est donc dans un petit cocon, isolé dans l'espace noir et silencieux. Cela m'a d'ailleurs fait un peu penser au film Gravity (2013) d'Alfonso Cuaron. D'autres chapitres nous conduisent dans la famille de l'une des occupantes d'un Orca. Là encore, cocon. Familial, cette fois, mais l'impression est la même : petit comité, préoccupations essentiellement personnelles. Et quand on se retrouve dans les centres de décision, les protagonistes sont rarement nombreux. J'ai d'ailleurs plutôt imaginé des scènes dans de petits bureaux que dans de grands centres de commande.

Autrement dit, j'ai été surpris par les choix opérés, par le ton employé par Pierre Raufast. J'ai écrit « surpris ». Pas « déçu ». Mais je me suis longtemps demandé ce qui me titillait dans un coin de mon esprit durant ma lecture. C'est sans doute cette différence entre ce que j'avais imaginé et ce que je lisais. Mais en aucune façon je n'ai été déçu. Car la lecture de ce roman a été rapide et agréable. Peut-être trop rapide : j'attends déjà la suite avec impatience et reste vraiment sur ma fin. D'autant que l'auteur nous laisse dans l'expectative, avec plusieurs pistes ouvertes.

Pour en terminer, reprenons rapidement les thèmes de SF abordés par ce roman. On a tout d'abord l'exploration spatiale. La recherche d'une planète habitable. Mais aussi l'exploitation des ressources situées en dehors de notre planète. Et la rivalité entre agences spatiales, amenant à des aberrations. On peut ajouter un point non négligeable et bien dans l'air du temps : les I.A. Car chacun possède sa propre I.A. qui le suit et l'aide. le guide. Trop ? Cela reste à voir. En tout cas, Pierre Raufast, pour nous donner différents points de vue, met en présence des membres de plusieurs générations. Celle qui a toujours connu cette « prothèse » et celle, plus vieille, qui en a vu le développement, mais a vécu une part de son existence sans cette aide. D'un côté, on a les tenants de cette technologie, qui conseille en permanence, de façon apparemment impartiale. Elle remplace en quelque sorte les adultes quand ceux-ci font défaut ou qu'on veut aborder des sujets trop intimes. Mais, de l'autre côté, on remarque qu'elle s'est immiscée partout et que pas une décision dans la journée n'est prise sans consulter cette I.A. personnelle. du pour et du contre. Je serais bien en peine de choisir. Mais une ombre se profile à l'horizon, car ces I.A. ne sont pas encore totalement indépendantes. Régulièrement, elles doivent vérifier des éléments, poser des questions à des humains, quand elles ne comprennent pas un comportement, par exemple. Pour cela, il existe des spécialistes : une sorte de centre d'appels réservé aux I.A. Amusant retournement de situation.

De Pierre Raufast, j'avais adoré Habemus piratam, La Fractale des raviolis et La Baleine thébaïde pour leur ton enlevé et leur travail sur la structure des récits. La tragédie de l'Orque a un autre but : nous proposer un avenir possible et structuré. Ce premier volume d'une trilogie dont les dates de parution sont déjà arrêtées (et ça, c'est bien) et assez proches (et ça, c'est très, très bien), est une lecture agréable, peut-être un peu trop « facile » cependant quand on est un habitué de SF. Mais sa construction est sans faille et le plaisir que j'ai pris au fil des pages a été total. J'attends donc le système de la tortue en octobre 2023 et le dôme de la méduse en mai 2024. Histoire de confirmer les paris que j'ai pris avec moi-même sur la suite de cette histoire qui décidera sans doute de l'avenir de l'humanité.
Lien : https://lenocherdeslivres.wo..
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Année 2173.
Le réchauffement climatique a entraîné des millions de morts et une grande migration. Plongée dans la désolation, l'humanité s'est longtemps accrochée aux progrès scientifiques pour ne pas sombrer. Chimères car la mise en évidence d'un inéluctable plafonnement, au-delà duquel la technologie ne peut évoluer, a balayé tous les espoirs. La seule lumière reste la découverte de l'anti-matière pour générer des énergies propres. Celle-ci reste cependant introuvable en dépit de l'exploration des coins éloignés de l'univers grâce aux trous de vers.

Rond comme un ballon, il tourne, il roule, c'est une petit boule. Ce n'est pas Pacman mais l'Orca, un vaisseau sphérique, spécialement conçu pour forer les trous de vers dans l'espace. Piloté par deux astronautes, ce petit ballon et ses clones ont formé le grand espoir de l'humanité pour découvrir de l'antimatière.
Malheureusement, après plusieurs générations toujours rien à l'horizon.
Sara et Slow sont des mineuses de trous de ver en route vers l'inconnu.
L'une a laissé sa compagne et sa fille sur Terre, la seconde est plongée dans ses révisions pour devenir capitaine.
Tom et Youri sont également en mission dans leur propre vaisseau. L'un est jeune et plein de rêves, l'autre est proche de la retraite et désabusé. L'un rêve de découvrir de l'antimatière, l'autre a renoncé à poursuivre ce qu'il considère désormais comme une chimère.
Et puis il ne faudrait pas oublier Caroline, la tortue de Slow, qui deviendra sans aucun doute un paradoxe ainsi que le canari de Sarah, qui apprend à voler grâce à l'apesanteur.

Narration dynamique, compte à rebours, tension dramatique crescendo, ce récit bénéficie de nombreux atouts qui en font une lecture très agréable.
Le roman met en évidence l'impétuosité de la jeunesse avide de découvertes et le désenchantement des anciens, retraités ou presque, occupés à ressasser leur désillusions
Ce récit de SF est également intimiste avec les états d'âme des occupantes de l'Orca et ceux de la famille restée sur Terre.
Sur notre planète en effet, nous assistons à la parade politique des organisations en charge de l'exploration de l'univers et à la lassitude des familles qui attendent le retour des mineurs.
Le roman fait aussi la part belle à l'intelligence artificielle, développée pour servir de nounous aux enfants. Elles conseillent, analysent et réconfortent les gamins. Appelées les Sofias, elles occupent une place importante dans la vie sociale des humains. le roman met ainsi en scène les mouvements pro et contre l'intelligence artificielle.

Dans ce premier tome, l'auteur utilise certains concepts scientifique mais rien d'incompréhensible même pour un débutant.
Un récit qui se lit rapidement et facilement.
Une fin qui appelle évidemment une suite
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À la recherche de l'antimatière

Dans ce roman de science-fiction, Pierre Raufast raconte la tentative de sauvetage d'un équipage bloqué dans un trou noir en 2173. L'occasion d'ausculter l'état de notre planète et d'imaginer les progrès scientifiques. Passionnant!

Quand s'ouvre ce roman d'anticipation, nous nous retrouvons en 2173, à bord du vaisseau Orca-7013 qui achève sa mission et prend la direction de la terre. Pour Youri, son commandant de 59 ans, qui s'était engagé à l'Agence de recherche de l'antimatière à sa sortie d'école, c'est le sixième et dernier voyage. Parti à la recherche de l'antimatière, il semble une fois de plus rentrer bredouille: «On a vu des soleils dans les parages, on a détecté quelques planètes gazeuses. La spectrométrie n'a rien trouvé d'extraordinaire. Ce système ressemble étrangement à la soixantaine de systèmes que j'ai déjà visités.»
Un second vaisseau, l'Orca-7131, féminin celui-là, s'apprête à franchir un trou noir. Mais pour l'heure Slow révise son examen de commandante. À 28 ans, la jeune femme a prouvé qu'elle avait des capacités exceptionnelles, même si elle n'aime pas trop l'histoire ou s'agace de l'absence de logique dans l'évolution de l'Histoire. Sara, la commandante de bord se charge de lui rafraîchir la mémoire: «Au début du XXIe siècle, la Terre se réveille avec la gueule de bois. Ses habitants comprennent que le dérèglement climatique est inéluctable et que la civilisation est en danger. Malheureusement, le progrès technique est alors limité. L'énergie est maladroitement assurée par un panaché d'énergies fossiles et de fission nucléaire ; l'informatique quantique n'en est qu'à ses balbutiements. (...) Globalement, c'est le bazar jusqu'en 2049. Les gouvernements n'arrivent pas à s'entendre, se rejettent la responsabilité du dérèglement climatique et tout le monde tire la couverture à soi. Puis vient la construction des premières centrales à fusion nucléaire. C'est une vraie révolution. Grâce à cette énergie propre et quasi infinie, les humains règlent enfin leur problème énergétique.» Mais le dérèglement climatique est irréversible et cause des milliards de mort et provoque une migration de masse. Ce n'est qu'en 2126, avec la création de l'Agence de recherche de l'antimatière, que l'espoir renaît.
Mais les expéditions ne sont pas sans risque, l'énergie des trous noirs devant être compensée par un trou blanc, les passages refermés immédiatement. Quand Sara et Slow s'engagent dans l'ouverture, le vaisseau connaît une avarie et disparaît des écrans radar. Il a bien traversé le trou noir, mais ce dernier n'a pas été refermé. C'est le branle-bas de combat sur terre. Déjà les titres les plus alarmistes font la une. Et Mia, la fille de Sara, oubliée sur terre, exprime d'abord sa colère avant d'espérer le retour sa mère.
Après avoir évalué la situation, la communauté scientifique décide l'envoi d'un vaisseau de secours, l'Orca-7013 de Tom et Youri. Si tout l'enjeu est dès lors de savoir si Sara et Slow pourront être sauvées, l'ampleur des questions que posent leur incursion va engendrer des débats scientifiques, politiques et éthiques tout aussi passionnants pour le lecteur. Mais n'est-ce pas là la définition même du genre qui associe au mieux science et fiction?
Pierre Raufast a appris depuis son premier roman, La fractale des raviolis, à construire une tension dramatique qui s'intensifie au fil des pages, sans toutefois oublier l'humour, qui est aussi sa marque de fabrique. Les lecteurs de ses précédents romans en retrouveront du reste des références au fil de cet ouvrage. Et en parlant de références, on trouvera aussi de grands noms de la SF, d'Isaac Asimov à Arthur C. Clarke, dans ce livre aussi riche que passionnant. Sans aller jusqu'à ranger Pierre Raufast, qui rappelons-le est diplômé de l'École des Mines de Nancy, dans le camp de ceux qui pensent que les progrès scientifiques apporteront la solution au dérèglement climatique, on notera combien les progrès enregistrés en robotique, physique quantique ou encore intelligence artificielle ont permis de surmonter bien des périls. Sans anticiper sur les deux prochains volumes de cette trilogie baryonique que l'on attend avec impatience, on sent bien cette volonté de ne pas opposer la science à l'écologie, mais d'en faire un allié face aux défis gigantesques qu'il va falloir affronter.
Laissons à Asimov le soin de conclure cette chronique avec cette citation des Cavernes d'acier qui me semble parfaitement résumer la philosophie de cette Tragédie des Orques: «Nous chercherons à comprendre ce qui restera toujours incompréhensible. Et c'est précisément cela qui fait de nous des hommes.»

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Voici le dernier livre de Pierre RAUFAST, auteur que je suis depuis son premier roman, « La fractale des raviolis » que j'avais d'ailleurs reçu de Babelio lors d'une première masse critique à laquelle je participais.

Là, Pierre RAUFAST change de registre. Il nous entraîne dans les étoiles, dans l'univers, à l'exploration et à la recherche de « l'antimatière ». Nous sommes en 2173.

Des vaisseaux spatiaux appelés ORCA explore l'espace, lorsqu'un « grain de sable » vient gripper le voyage de l'un d'eux. Sara et Slow subissent une avarie, après avoir traversé un trou de ver et les propulsent à un endroit inconnu et très éloigné de leur objectif. Normalement, ce trou de ver, à chaque passage d'un vaisseau, doit être refermé.

Youri et Tom, à bord d'un autre vaisseau, sont les plus proches d'elles et pourraient éventuellement leur venir en aide. Cela n'a encore jamais été fait, c'est la première fois qu'un accident survient.

Sur terre, c'est le branle-bas de combat. D'autant plus, que les deux entités liées qui gèrent les voyages dans l'espace, le Centre de Commandement de l'Orca et l'Institut de stratigraphie, se tirent dans les pattes et ne sont pas d'accord sur la solution à adopter.

Pierre RAUFAST sait parfaitement manier les différents chapitres et passages. On fait la connaissance, dans un premier temps de Youri et Tom, ensuite de Sara et Slow, du Centre de Commandement, et des familles de certains des protagonistes, dont la fille de Sara, Mia, ne lui pardonne pas son absence. Son autre mère, Ness a bien du mal à la gérer. Et ainsi de suite.

Il y a aussi les « expertes artificielles » qui répondent à leurs questionnements mais pas seulement. On pourrait dire qu'elles sont leurs conseillères, leur(e) meilleur(e) ami(e) ou animal de compagnie à qui on livre tous ses secrets. D'ailleurs ceux-ci en sont accros.

Il y a aussi le petit copain de Mia, Diego, qui rejette justement toutes ces technologies. Ils les trouvent dangereuses.

Il y a également, ceux qui travaillent dans l'ombre.

Alors, que va-t-il se passer ? Si vous voulez vraiment le savoir, vous savez ce qu'il vous reste à faire.

Ce livre se lit facilement et peux convenir également à des ados.

J'ai vraiment hâte de lire la suite. Et pour ceux qui pourraient penser que je ne suis pas objective, voici le commentaire de mon mari, féru de SF mais qui a bien du mal à trouver de nouveaux auteurs. Il a plongé dans ce roman et l'a dévoré :
« Enfin de la vraie SF intelligente».
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Nous sommes en 2173 dans un Orca, un vaisseau spatial destiné à miner l'espace-temps, à la recherche de l'antimatière. En effet depuis 50 ans, l'Agence dédiée à cette recherche envoie des mineurs afin de trouver cette perle rare qui permettrait une autonomie énergétique aux terriens. Il faut préciser que la Terre a beaucoup souffert du dérèglement climatique : certaines zones sont devenues inhabitables, entrainant de grandes migrations et quatre milliards de morts.
On rencontre ainsi quatre mineurs : Youri, 59 ans, effectuant son dernier voyage et Tom, 31 ans, dans son premier vol. Dans un autre Orca, on trouve Sara, 48 ans, la commandante aux quatre missions et Slow, toute jeune femme, partie avec sa tortue Caroline.
Sur Terre, attend Mia, la fille de Sara, qui va encore une fois fêter son anniversaire (le 17e) sans sa mère … enfin sans sa 2e mère : Ness, elle, travaille sur Terre. Sa crise d'adolescence, elle la traverse essentiellement avec le soutien de sa Sofia, un robot, et son petit-ami Diego, 21 ans.
Jusqu'à ce que le vaisseau de Sara et Slow ne donne plus de nouvelles et ne rebouche pas le trou noir créé pour circuler d'une strate à une autre …
C'est un univers très riche, superbement détaillé que j'ai découvert. Il s'agit certes de SF, en effet le récit se déroule dans l'espace, mais on retrouve des personnages auxquels il est facile de s'identifier, avec leurs travers, leurs questionnements et leurs doutes. J'ai beaucoup aimé Slow, dont le passé nous révèle encore des surprises.
Le thème des robots est aussi fascinant : robots-confidents, robots-experts, robots destinés à améliorer le rendement de la terre (mini-vers, robots-abeilles ou encore oiseaux-drones tueurs des insectes nuisibles) ou encore nanorobots anti-tumeur cancéreuse.
L'auteur décrit une société assez classique en fait avec toutes les corruptions, manipulations et hypocrisies classiques : les fake news, les conspirationnistes, les crédules, les patriotes, les profiteurs, bref l'humanité 😉
Je suis sortie de ma zone de confort, peu coutumière de la SF hard-science, pour partir dans l'espace et ce fut, malgré les théories physiques mentionnées, tout à fait digeste ! Je repars pour un nouveau voyage avec grand plaisir !
Merci aux éditions Aux forges de Vulcain et à NetGalley !
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