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sur 206 notes
Un jeune homme se réveille amnésique dans un hôpital militaire, il ne se souvient de rien, même pas de son nom mais il parle aussi bien français, qu'allemand.
Ce soldat sans passé, est récupéré par les services secrets qui l'infiltrent dans l'armée allemande sous une fausse identité pour s'assurer du respect des accords de paix qui viennent de mettre un terme à la guerre 14/18, la « der des der ».

J'ai trouvé un double intérêt à ce roman.

J'ai bien sûr été intéressée par l'histoire du héros qui cherche à pénétrer le mystère de son passé pour pouvoir se construire un avenir.

Mais, j'ai surtout apprécié la partie historique parfaitement documentée où l'auteur nous fait vivre la bataille de Verdun, la signature du traité de Versailles, ou la révolution russe.

On se laisse promener dans cet univers et la vie errante du protagoniste en se fichant pas mal de savoir s'il s'agit d'un roman d'aventure, d'espionnage ou de guerre, car « La danse des vivants » est tout celà à la fois.

L'écriture précise, fluide est un atout supplémentaire pour faire de ce livre, malgré le sujet douloureux, un grand plaisir de lecture.
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Le point de départ de ce roman est le réveil d'un homme dans un hôpital en 1918 , un soldat retrouvé dans un trou d'obus à Verdun , et stupeur pour cet homme, il est incapable de donner son nom , il a oublié son passé, ne lui reviennent en mémoire, peu à peu , que des bribes de connaissances livresques et linguistiques puisqu'il parle aussi bien le français que l'allemand.

Commence pour Charles Hirsheim , son véritable nom , un parcours sombre , envoyé en hôpital psychiatrique , comme de nombreux soldats victimes de traumatismes nerveux, surnommés d'"obusite " et toujours suspects de simulation .

On découvre alors dans cette partie du livre, les traitements barbares à base d'électrochocs et de séances de faradisation effectuées en particulier par le Docteur Gustave Roussy, dont le nom est rattaché à des prouesses médicales toutes autres...
Ce jeune homme, bilingue et cultivé , qui ne se souvient que du nom de son camarade de tranchée, Maurice, tué sous ses yeux , intéresse grandement un officier Joseph Durand qui va l'employer comme espion dans les milieux militaires allemands .

Une part non négligeable du livre est consacrée à des retranscriptions véridiques de réunions d'hommes politiques lors de la préparation du Traité de Versailles : l'américain Woodrow Wilson, l'anglais, Lloyd George, le français Georges Clemenceau et l'italien Orlando . cela permet de vraiment bien situer les enjeux de cette fin de guerre, l'esprit de vengeance de certains voulant démanteler l'Allemagne, faire payer les vaincus , ou leur offrir une porte de sortie honorable . Dans l'autre camp, coté allemand, on comprend aisément leur envie de revanche et le déni de la défaite .

Charles, sous l'identité d'un soldat allemand mort, Gustav Lerner part à Berlin et se retrouve à combattre comme officier dans la Division de fer , engagée dans la guerre de la Baltique .

Pour ce jeune homme, torturé par la recherche de son passé , avec des visions fugitives de la silhouette de sa mère dont il n'arrive pas à voir le visage , cette nouvelle peau qu'on lui fait endosser n'est pas qu'une enveloppe vide, ce n'est pas un robot envoyé dans les lignes ennemis mais un homme libre de ses pensées et puis, en Allemagne, une autre mère recherche son fils ... Qui est- t'il ? Charles dont il ne se souvient que par bribes , Albert comme il avait été baptisé lors de son séjour à l'asile ou Gustav comme ce soldat de nouveau sous le feu de la guerre qui fait resurgir comme des flashs d'autres actions guerrières ?

On laisse , dans ce premier tome cet homme déchiré en proie au doute et à la recherche de son identité profonde .

Une fois encore, un roman qui mêle des événements véridiques à la fiction et contrairement à ce que l'on peut penser, j'ai découvert avec effroi le traitement et les expérimentations sur les soldats transférés dans des "asiles " , balbutiement effrayant de la psychiatrie avec ses électrochocs et autres .

J'ai été happée par l'histoire de cet homme amnésique, encore jeune mais avec déjà un lourd passé et qui continue à être manipulé . J'ai un peu moins adhéré à l'histoire d'amour , même si cela rajoute à notre héros un orage émotionnel supplémentaire .

Il me reste à continuer avec le second tome qui entraine le lecteur vers les horreurs de la Révolution bolchevique , je vais laisser passer un peu de temps ...

Lu en Aout 2022
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La fin de la grande boucherie de 14/18, les morts et les disparus, le retour à la vie civile, les pourparlers houleux du Traité de Versailles, la décomposition de deux Empires et la crainte du communisme s'infiltrant en Europe.
Le tableau est connu.

Mieux qu'un essai historique et politique de la période, Antoine Rault dresse un portrait vivant d'une époque, avec des personnages fictifs et réels qui participent tous à leur niveau à une idée de reconstruction pacifique ou belliqueuse, et aux enjeux des pays, vainqueurs ou vaincus.

Par son jeune officier alsacien amnésique, recruté pour jouer l'espion dans les rangs de l'armée allemande combattant encore dans les Pays Baltes, il nous offre une double vision du terrain des belligérants. Dans les tribulations de cet "infiltré", le constat est toujours le même: la guerre est une affaire épouvantable.

La partie fictionnelle m'a parue assez convenue et parfois peu crédible; j'ai souvent eu l'impression que la trame romanesque était là pour cocher la case "sentiments" et j'ai trouvé son personnage peu charismatique, navigant à vue dans une histoire d'espionnage "capillotractée".
En revanche, la partie historique et mentalité sociale, relatée avec clarté, pleine d'anecdotes et d'explications géostratégiques constitue le meilleur atout du roman.

Je viens de lire le livre de Pierre Servent, le Testament Aulick. Il fait écho à ces combats peu connus des allemands s'opposant au communisme après 1918 sur la Baltique.
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Vibrante histoire d'un soldat français retrouvé amnésique à l'issue d'une enième bataille au front peu avant la fin de la première guerre mondiale, et dont les services secrets français puis allemands utiliseront le handicap à des fins de sécurisation de leurs intérêts de leurs pays respectifs dans un contexte de fin de conflit larvée.
Le personnage est attachant et émouvant dans ses angoisses d'homme sensible, instruit mais privé de mémoire, et le récit est haletant dans les rebondissements d'un front à l'autre de l'action où notre soldat est ballotté comme un pion.
Après, bien qu'instructive, la multiplication des points de vue sur le conflit, français et allemand, du ras du sol déchiré par les obus aux palais des états major fait qu'on peine un peu à s'attacher à une focale de lecture entre roman d'aventure, récit intimiste et essai historique. Multiplicité de focales de lecture qui laisse une sensation de manque d'épaisseur, qui n'empêche cependant pas de lire d'une traite cette « Danse des vivants ».
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Un beau roman que j'ai lu en une semaine ! Les tribulations d'un espion amnésique dans l'Allemagne en pleine crise de l'immédiat après première guerre mondiale. le héros est en quête d'identité, de souvenirs à demi effacés de son enfance, d'amour aussi et d'aventure. Infiltré parmi les freikorps qui livrent des combats d'arrière-garde en Courlande, il redécouvre l'horreur de la guerre. On tremble qu'il soit démasqué car il est pris dans un jeu qui le dépasse, une alliance se noue entre des officiers allemands et les soviétiques. le contexte historique troublé est très bien évoqué. Les protagonistes du traité de Versailles nous sont présentés : Clémenceau, Foch, Wilson. Est évoqué aussi le refus de l'état-major allemand d'assumer la défaite militaire qui conduira à la légende très efficace du coup de poignard dans le dos. le héros a oublié son nom, son histoire mais conservé ses connaissances en langues, en histoire et son courage, ce qui en fait un personnage singulier et attachant, angoissé aussi car il usurpe l'identité d'un autre.
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Juillet 1918 : un jeune soldat français se réveille à l'hôpital militaire complètement amnésique. Il ne sait plus qui il est, mais ses facultés intellectuelles sont intactes et révèlent un jeune homme brillant. L'armée décide d'en faire un espion et lui fait revêtir l'identité d'un soldat allemand mort en France. Dans l'espoir de retrouver un jour les siens, le jeune homme accepte la mission. Un roman dense et riche qui porte un lourd secret de famille. un très bon roman d'Antoine Rault.
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« La danse des vivants » d'Antoine Rault est un roman qui retrace le parcours chaotique de Charles, juste après qu'il ait été blessé à Verdun. Ce jeune lieutenant de l'armée française est devenu amnésique. de sa vie avant-guerre, il n'a plus aucun souvenir. de la guerre, seules quelques bribes traumatisantes comme la mort de son supérieur Maurice, tué par un obus. Charles est emmené dans une clinique où l'on s'occupe de remettre les blessés sur pieds. La torture y est employée, seul moyen trouvé pour repérer les simulateurs, qui après avoir subi les sévices infligés à l'hôpital préfèrent retourner au front. Charles s'il a oublié son passé, n'a rien perdu de ses connaissances. Parlant allemand et français et étant très cultivé, il est repéré par les services secrets qui décident d'en faire un espion français. Persuadé que sa famille ne le cherche pas, Charles accepte. C'est alors que l'on suit Charles qui a emprunté l'identité d'un officier allemand tué au front. Désormais, il s'appelle Gustave Lerner et est chargé d'infiltrer l'armée allemande suspectée de vouloir une nouvelle guerre. Charles, alsacien, se sent à l'aise avec les deux cultures et c'est sans aucune rancune qu'il se rend en Allemagne.

Est-on redevable à ceux qui nous ont volé notre passé ?

L'essence même du roman est cette quête que Charles doit mener. Retrouver son identité et sa famille. Mais comment s'y atteler quand on se fait passer pour un autre ? D'ailleurs, il prendra conscience de la teneur malsaine de sa situation quand il recevra un courrier provenant de la mère de Gustave Lerner. Cette femme, qui voudrait juste un signe de son fils, qui ne lui en veut pas malgré son silence, lui rappelle que lui aussi, il a une mère qui désespère de le revoir.

Mon avis :

« La danse des vivants » d'Antoine Rault est un très bon roman historique mené par un personnage principal candide. En Charles/Gustave, point de rancoeurs ou d'agressivité, son analyse de la guerre se fait sans appartenance à un camp. Il pense aux humains, qu'ils soient allemands ou Français, il analyse les actes sans les politiser. Son amnésie l'a rendu naïf et maladroit dans ses relations avec les femmes, mais aussi avec les hommes qui le commandent. J'ai apprécié le fait que Charles/Gustave destitué de son passé soit profondément bon malgré les horreurs qu'il a vécues à la guerre. C'est un livre qui montre bien comment la jeunesse de l'époque, celle qui aura à affronter 2 guerres, n'a pas eu le temps de se construire un passé et aura un avenir peu enviable en devant affronter cette seconde guerre mondiale qui se prépare déjà alors que l'encre qui a servi l'armistice n'est pas encore sèche.

Un très bon roman, traité d'une façon originale. Choisir un homme avec un regard neuf, sans jugement, puisque sans souvenirs, est une excellente idée. C'est le drame, comme s'il était vu de l'extérieur alors que l'histoire personnelle du héros est terrible.

La fin est très touchante, bien qu'elle laisse la porte ouverte à plusieurs interprétations. Et cette question qui me trotte dans la tête : Qu'adviendra-t-il de Charles/Gustave, si ses souvenirs refont surface ?

Une lecture en partenariat avec Babelio et les Editions Albin Michel que je remercie pour cette découverte.


Lien : http://que-lire.over-blog.co..
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La danse des vivants
Toute lecture cessante (« la cuisinière » a dû attendre) j'ai ouvert ce livre et ne l'ai pas quitté.
Il y a une centaine d'années, à la fin de la « grande » guerre un jeune homme a réchappé de l'affreux massacre dont on parle aujourd'hui avec plus de liberté. Aujourd'hui, on ne regrette rien, on commémore, on inaugure, on coupe un ruban et on serre la main de l'ancien ennemi. le jeune homme ne se souvient plus de tout. Une amnésie qui touche essentiellement ses origines et son nom sans pour autant affecter la culture qu'il a acquise avant d'être mobilisé. Vaste trésor qui lui permet de parler l'allemand et le français sans accent, d'où il conclue qu'il doit être alsacien (ou lorrain ?) . Il parle aussi le russe.

Quelques traitements aux électrochocs (idéaux pour renvoyer les blessés traumatisés directement sur le front) ne lui font pas revenir la mémoire.

Est-il français ou allemand ? Personne ne semble en mesure de découvrir la vérité et pourtant certains personnages clés de l'énigme qu'Antoine Rault nous fait rencontrer savent exactement qui il est. Politiciens ou militaires, famille et relations, tous s'entendent (parfois à leur insu) pour garder Charles dans l'ignorance. Pourquoi ? Parce que ça les arrangent et que même s'ils reconnaissent la grande valeur du jeune homme, leurs intérêts passent avant. Toute une époque.

Charles ou Gustav court après son identité dans un monde d'après-guerre particulièrement vicieux. On entre dans l'intimité de Georges Clémenceau, de Woodrow Wilson, de David Lloyd de Vittorio Emmanuel Orlando qui s'acharnent, pour le premier à humilier l'Allemagne avec un traité de Versailles en forme de déclaration de guerre à venir, et pour les autres à tempérer le « tigre » (de papier) qui roule en limousine anglaise et pète dans la soie de son hôtel particulier parisien en fouillant son abondante moustache . Sans parler de Ferdinand Foch, le maréchal qui voudrait continuer la guerre au-delà de 1919 et transporter encore un million d'hommes jusqu'à Berlin. Ce nabot colérique et sanguinaire n'est pas rassasié du sang des millions d'autres qu'il a versé. Maréchal de France, académicien, et co- responsable de la disparition de 19 millions de jeunes soldats (Une victoire), à défaut d'un supplément de massacre, il aura son avenue , branche de l'étoile parisienne alors que reposera en 1920 sous l'arc de triomphe un pauvre type défiguré et sans nom. L'amnésie décidément n'est pas si ingrate pour les nantis. Clémenceau ara lui aussi sa place sur les champs Elysées.

Ces « gens » là sont lamentables et leurs affidés également qui bâtissent des plans et calculent leur part sur la dette de guerre à réclamer au Allemands, qui prépare déjà la riposte à venir sans même chercher à l'éviter. Dans cet objectif quoi de mieux qu'un normalien bilingue pour créer une tête de pont du renseignement à Berlin. Un minimum de respect de soi-même, une absence de cynisme, de la dignité. Rien n'y fait et celui qui n'est pas mort sous les obus, celui qui ne sait pas qui il est n'a d'autre choix que de se construire une vie sans mémoire, sans parenté sans conviction. C'est le cadeau empoisonné des "vainqueurs".

« Danse des vivants » mais aussi danse macabre, Antoine Rault maîtrise parfaitement son style qui semble juste un peu retenu (par rapport Lemaître par exemple).C'est sans importance. Son développement est fluide et passionnant. Charles est un être attachant dont les qualités restent intactes malgré les manipulations.

Voilà une magnifique contribution (pour laquelle je remercie masse critique et les éditions Albin Michel) à la célébration (amnésique) du centenaire de la guerre de 14 dont j'imagine qu'elle n'aurait pas pu se perpétuer dans l'horreur aussi longtemps aujourd'hui lorsqu'on assiste en direct et en boucle aux massacres terroristes. Une vraie saloperie.
Qu'aurait répondu Foch aujourd'hui à Jean Jacques Bourdin qui lui aurait dit « Mais répondez !les Français ont le droit de savoir » . Qu'il était amnésique sans doute ….
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La danse des vivants roman d'Antoine Rault est une fresque magnifique sur la recherche d'identité lors de la fin de la première guerre mondiale.
L’intrigue s’entremêle magistralement avec l'histoire, la bataille de Verdun, l'armistice de cette meurtrière guerre, le traité de Versailles, la révolution Bolcheviks, la grippe espagnole, la futur création de la SDN, les suffragettes ....
Cet homme retrouvé sur le champ de bataille nu sans aucune identité, amnésique va se retrouver dans les griffes de la folie perverse des marionnettistes dirigeant dans l'ombre les événements des pays plongés dans l'absurdité d'une guerre dévastatrice, une folie meurtrière.
Notre jeune soldat héros involontaire, aura trois noms différents. Le sien qu'il ne connaitra jamais puis deux autres pour servir un patriotisme de cristal devenant un agent français surveillant l'armée allemande...
Une recherche de soi sera tout le long du roman une lutte pour cet homme.se souvenir d'un passé, de visages, reconstruire un futur incertain devient de plus en plus difficile sans repère.... A-t’ il une femme ? Connait-il l'amour ? A t’il des amis ? Quel homme est-il ?
Flotte comme un nuage évaporant le roman Le grand Meaulnes d’Alain Fournier, où le souvenir du héros du livre sera pour notre amnésique un point d’encrage avec son passé trouble et incertain comme une virtualité réelle présageant la fuite d’une vie qu’il ne retrouvera jamais.
Pris dans un tourbillon historique, l’Allemagne plie, une défaite, une reconquête du côté slave contre les russes communistes. L’ombre d'Hitler flotte dans cette histoire lors d'une anecdote d'un soldat l'épargnant lors d'une bataille, puis dans l'ombre la France, l'Angleterre et les États-Unis étranglent l’Allemagne avec ce traité où chaque pays essais d'avoir sa part tel des charognards....
Nous partageons des petits moments d'histoires comme des petites souris cachées dans ces bureaux où ces hommes, orgueilleux de leur caractère d’adultes juvéniles, arrogants, décident pour leur pays et du sort des petits gens que nous devenons comme ce soldat orphelin de son passé.....
Une plongée haletante dans le cœur de l'histoire avec en toile de fond l'intrigue bouleversante de ce soldat en quête d'identité...

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Quelle belle idée de départ que ce jeune homme amnésique qui parle et pense aussi bien en français qu'en allemand à l'aube de cette année 1918 ! Belle idée romanesque, car le jeune héros a été trouvé enterré vivant dans un trou d'obus. Portant un uniforme français, il sera donc français. Sans famille, sans souvenirs, sans identité, il est l'homme idéal pour endosser, au profit du « 2ème bureau », une identité allemande et espionner, au début de 1919, les velléités allemandes de revanche. L'histoire est étonnante, l'aventure est passionnante.
Mais aussi, quelle érudition, que d'informations historiques finement distribuées tout au long de ce récit.
Saviez-vous, par exemple, que Gustave Roussy, avant de donner son nom au premier centre de lutte contre le cancer en Europe, était un neurologue chargé pendant la Grande Guerre de démasquer les simulateurs d'amnésie ? Saviez-vous que la légende du « coup de poignard dans le dos » avait été, bien avant d'être reprise et instrumentalisée par Hitler et les nazis, inventée par l'état-major allemand dès 1918 ? Plus surprenant encore, l'expression aurait été suggérée par un général anglais. Vous souvenez-vous que Clémenceau fut victime d'une tentative d'assassinat et qu'il intervint pour que la peine de son agresseur, condamné à mort en mois d'un mois, fut commuée en dix ans de prison ? L'argument employé par « le Tigre » pour y parvenir mérite à lui seule la lecture.
Que savez-vous des combats de 1919 dans les pays Baltes ? Connaissez-vous les arcanes du traité de Versailles ? Comme moi peut-être, vous avez su ou cru savoir ; puis vous avez oublié et juste retenu la doxa : les conditions du traité imposées à l'Allemagne étaient trop dures et ont causé, vingt ans plus tard, la seconde guerre mondiale…Est-ce si simple ? Y avait-il une autre solution, pour empêcher le sentiment de revanche, le même que celui des Français après 1870, de conduire à une nouvelle catastrophe, que celle proposée par Clemenceau ?
Nous sommes conviés à un très agréable cours d'histoire sur les débuts de la République de Weimar, au travers des aventures éminemment romanesques d'un héros encore plus attachant quand il se croit amoureux d'Yvonne de Galais, la belle et inaccessible héroïne du Grand Meaulnes, ou quand, à la gare centrale de Berlin, il se remémore la scène du bal de Guerre et Paix.
Histoire et Littérature, quel beau cocktail ! J'en reprendrai volontiers une autre dose avec La Traversée du Paradis.
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