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2,97

sur 516 notes
Yves Ravey dans son dernier opus nous revient avec un couple au bord de la rupture, qui pour se rabibocher s'offre des vacances en Sicile.
Elle s'appelle Luisa Hammett, fille du Professeur Gozzolli.
Il s'appelle Melvil Hammett ( 😜Dashiell Hammett !).

Une voiture est louée à l'aéroport de Catane, direction Taormine, pour l'Hotel Via del Mare, quatre étoiles. En route Melvil a soudain la mauvaise idée de bifurquer sur un chemin de terre pour aller voir la mer. La nuit tombe suivie de la pluie. Dans l'obscurité totale ils heurtent QUELQUE CHOSE , de gros, vu le choc, et ils ne s'arrêtent pas , plutôt IL ne s'arrête pas pour en vérifier la cause ni ses conséquences…
Dès les premières pages, de la bouche de Melvil , Ravey suscite le malaise comme d'habitude , ce fameux malaise dont tout ses lectrices et lecteurs assidus en raffollent, par commencer par moi 😊. Bon ceux ou celles qui y cherchent le suspens d'un vrai thriller en seront pour leur frais , car Ravey comme toujours procède dans son style minimaliste, sans psychologie, aux personnages impassibles, où tout semble évident….Pourtant ici le Melvil comparé à l'habituel personnage Raveyen est quand même un peu embarrassé avec sa conscience, bien qu'il fait tout pour se convaincre qu'il n'en a aucune raison. L'auteur lui force la main ajoutant certains détails d'actualité et l'embarrassant surtout par le biais de sa femme versatile. Entre les lignes il nous révèle aussi leur différend standing social qui y apporte même minimal une petite goutte de psychologie,mais pas trop effectif 😁, vu qu'on hésite si le Melvil est en faite un imbécile ou tout simplement un bonhomme très ordinaire ! La Sicile où les mesures de temps , de distances et d'honnêteté sont très particulières finissent par boucler la boucle….Bref de pépins en pépins , Ravey nous roule une fois de plus dans la farine, même si étant une inconditionnelle de lui je connais bien son procédé. La fin est simplement géniale ! Si vous aimez son style ne passez absolument pas à côté !!!!
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Son couple battant de l'aile, Melvil décide d'offrir à sa femme une semaine de vacances en Sicile : une parenthèse qu'il espère suffisamment enchantée pour leur redonner une chance de repartir du bon pied. Mais, alors qu'ils ont quitté l'autoroute entre l'aéroport et leur hôtel pour aller voir la mer, leur voiture percute violemment un obstacle. Intimant à sa compagne de lui faire confiance, l'homme poursuit sa route sans s'arrêter. Puis, parvenu à destination, il s'enquiert d'un carrossier susceptible de réparer discrètement l'aile défoncée de leur véhicule.


Pour notre plus grand et admiratif plaisir, Yves Ravey nous soufflète à nouveau avec l'un de ces fulgurants et laconiques récits dont il a le secret. Dans une langue à l'os dont l'implacable sobriété descriptive, déshabillée de toute psychologie, crée le malaise par une impression de froideur distanciée en complet décalage avec les émotions du lecteur, il nous plonge dans l'atmosphère oppressante d'un banal voyage touristique que les erreurs à répétition de ses personnages transforment en cauchemar.


Développée du point de vue de Melvil, l'intrigue révèle un homme égoïste, lâche et cynique, capable de s'arranger avec sa conscience dans une indifférence tranquille qui fait froid dans le dos. Sa compagne, aux velléités spontanément plus scrupuleuses, se laisse pourtant circonvenir avec une faiblesse d'autant plus ironique, que c'est finalement sa coupable solidarité, dans une situation pour le coup inacceptable, qui finit par recimenter leur relation de couple qui chancelait.


Mais une fois tombé du côté occulte du miroir, dans le monde souterrain de l'illégalité et dans la dépendance à ses prédateurs en tout genre, l'on risque fort de se faire croquer par au moins aussi ignoble que soi. C'est ainsi qu'une rencontre accidentelle, à proximité d'une plage où normalement touristes et migrants échoués ne se croisent pas, finit par refermer un piège diabolique sur des coupables rejoignant à leur tour le rang de leurs victimes.


Un récit noir et féroce, autour d'un effroyable engrenage, qui, sans avoir l'air d'y toucher, pose la question de la responsabilité, accidentelle ou aggravée…

Lien : https://leslecturesdecanneti..
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Je n'ai pas honte de le dire : cet auteur m'échappe.
Lire du Ravey c'est contempler une oeuvre d'art contemporain, en rester perplexe et s'entendre dire derrière son dos : « il n'est pas donné à tout le monde de l'apprécier, Madame ».
Le dernier roman d'Yves Ravey lui vaudra d'être traité de génie ou d'imposteur – c'est selon. le Yoko Ono de la littérature en somme, un sentiment diffus de rater quelque chose de grand, la frustration de voir une bonne idée se diluer dans les prétentions de son auteur.
Je vous résume l'histoire. Melvil emmène sa femme infidèle en vacances à Taormine dans l'espoir de redonner un souffle à son couple vacillant. Dans la nuit, sa voiture de location heurte un objet non identifié. Était-ce vraiment un objet ?
Jusqu'à la page 66, c'est aussi ennuyeux qu'un épisode de l'inspecteur Derrick. Après cette page, le récit devient plus intense (j'en conviens) jusqu'à une fin en eau de boudin dont les cuistres me diront : « oui, mais tout est dans la suggestion, la fatalité, le clin d'oeil du destin ».
Je devine ce qui plaît aux admirateurs d'Yves Ravey : un minimalisme un peu snob, une sagesse d'universitaire éprouvé par les années d'amphi, une jouissance de philatéliste, une connivence de contrepéteurs… Ce n'est pas ma tasse de thé, darling.
Quand je lis du Ravey, j'ai toujours l'impression qu'il me manque l'essentiel… comme des frites sans sel, un smartphone sans batterie, une piscine sans eau, @monsieur_etiennedorsay sans humour.
Je comprends qu'il soit dans la première liste du Goncourt. de là à ce qu'il le remporte, il y a une frontière qui, je l'espère, ne sera pas franchie.
Bilan : 🔪
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Après une passe difficile, un couple s'envole vers la Sicile pour se refaire une santé et retisser des liens que l'adultère a altérés.
Pourtant , dès leur arrivée , la pluie et les ennuis ne les épargnent pas.

Livre très bien écrit , concis, où l'atmosphère s'alourdit à chaque page.
Bon l'image de la Sicile n'en sort pas grandie, pas plus que la morale mais ce court roman est très agréable à lire.
J'ai trouvé la relation entre les deux époux un peu distante pour des gens venus recoller les morceaux, mais pourquoi pas cela rajoute au burlesque de la situation qui colle bien au style ironique de l'auteur.
Une lecture sympathique, une mise en scène par l'auteur astucieuse , très bien écrite, avec beaucoup de clin d'oeil, notamment aux rapports sociaux des deux époux.. Je m'en contente largement même si un texte plus dense , plus de développement et sans doute une fin moins tirée par les cheveux, mais qui a le mérite de boucler la boucle, m'auraient poussé à être plus dithyrambique.


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Melvil et Luisa , fille du professeur Gozzolli, forment un vieux couple , usé , au bord de la rupture ,ils ont traversé des zones de turbulence, cela donne à leur relation un aspect tumultueux…
Ils ont connu maints crises , devine t- on, proches de la séparation?.
Nous l'apprenons au tout début du roman.

Alors quoi de mieux qu'un voyage pour reléguer ces tensions conjugales et les rabibocher ?
Ils désirent y croire : les voilà en Sicile destination Taormine à bord d'une voiture de location , fonctionnant à merveille .

L'accident arrive dans les premières pages, à quelques kilomètres de l'aéroport , sur un chemin de terre, la voiture heurte un objet non identifié.
Le lecteur confiant , séduit par les phrases descriptives , éprouve soudain un vrai malaise , se sent au bord du gouffre.

Les doutes l'envahissent …. L'émotion le submerge … entre tendresse au début pour ces irresponsables et —— horreur grandissante quant à leur.comportement ——-.

Pas de blessés apparents mais la conscience des personnages est sévèrement touchée : ils ont pris la fuite.

L'empreinte sur l'avant droit de la carrosserie témoigne …

Le lendemain ils cherchent un garage afin de réparer fort discrètement les dégâts ….

.
L'auteur avec son talent habituel nous plonge dans l'indifférence glacée de Melvil, confondante de cynisme .

Il s'arroge le droit de s'arranger avec sa conscience, sans scrupule , aucun ! .
Sa compagne , à l'air plus scrupuleuse , se coule pourtant , avec une faiblesse coupable dans le déni , au sein d'une situation inacceptable , pensant peut- être redonner du rythme à son vieux couple !

Maître du polar décalé , l'auteur, à l'aide d'un style minimaliste , épuré , sobre, une langue à l'os , au ton ironique , détaché est imbattable pour manipuler le lecteur , installer des atmosphères inquiétantes à souhait , ébranler les certitudes , bousculer notre perception des autres …

Il dit sans en avoir ,l'air , subtilement ,à bas bruit , beaucoup de l'âme humaine , ses noirceurs, sa lâcheté , ses compromissions avec le réel, son cynisme et son indifférence honteuse sur le fond crucial, problème - clé de la responsabilité .

, .
Un récit noir et je ne vous parle pas de la fin …… féroce, fulgurant , diabolique ,un voyage idyllique tournant au cauchemar, fuite en avant pour ces deux touristes, ce qui leur enlève leur part d'humanité et de dignité .

Du grand art en peu de pages !

Admiration pour cet auteur , véritable tueur de texte qui élimine tout gras et superflu , il crée pourtant de émotions complexes chez le lecteur .
J'aime ce style qui peut ne pas plaire à tout le monde !




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Un couple à la dérive ; une semaine de vacances en Sicile ; une location de voiture ; un choc !
Une obsession : et si le choc ressenti sur le coté droit de la voiture, à la nuit tombante, sous une pluie d'orage avait quelque chose à voir avec la une du journal local, " mort d'un enfant devant la plage d'Acireale "; et avec le camp de migrants installé non loin de là...
De quoi gâter le voyage de la dernière chance.
" Taormine ", du nom d'un village de Sicile, le dernier opus d'Yves Ravey et pour moi le plus surprenant.
Non pas par le style si particulier de l'auteur, épuré, presque sec ; la narration à la première personne, le style indirect, mais surtout par la fin du bouquin...
Après tout, n'est-ce pas la même démarche que celle des migrants que ce couple perdu dans les falaises de Sicile utilise pour continuer à vivre ? Des destins parallèles en quelque sorte.
Un bouquin étrange (comme toujours chez Yves Ravey) qui pousse à poursuivre plus avant la lecture de cet auteur "unique" en son genre.
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J'aime bien Yves Ravey, découvert sur le tard et dont je rattrape depuis à rebours les principaux livres. J'aime son minimalisme, la simplicité et l'incohérence de ses personnages, l'absurdité des situations dans lesquelles il les place.

Alors pour ne pas aggraver mon retard, j'ai évidemment acquis Taormine dont je lisais le plus grand bien, le voyant même figurer dans la première liste du Goncourt (en fait, c'est là que j'aurais dû me méfier).

Mais poussé à l'extrême, tout ce que j'aime chez Ravey devient ici repoussoir dans cette histoire de couple abîmé par le quotidien autant que l'adultère, venu tenter de retisser des liens manifestement disparus, lors d'un voyage en Sicile appelé à être mémorable.

Peut-on dire d'abord sans passer pour un pisse-froid, qu'on est au-delà du minimalisme pour cette grosse nouvelle de 139 pages écrite gros et espacé, même si cela semble devenir une des tendances de l'époque ?

Peut-on dire sans passer pour un chroniqueur aux petits pieds - et même si le roman permet tout -, qu'on est au-delà de l'incohérence du personnage tant les réactions de ce Melvil Hammett (joli clin d'oeil) sont illogiques et jamais rattrapées par celles de son épouse Louisa ?

Peut-on enfin dire sans subir les foudres de la bien-pensance que cette histoire m'a semblé au-delà de l'absurde (que j'apprécie), mais plutôt plate, peu crédible et au final, inintéressante ?

Quant à la fin qui a déjà fait couler beaucoup d'encre de plumitifs, cette pirouette, ce pied de nez, cet incroyable happening avant-gardiste ouvrant grand le champ des possibles à toute conclusion et laissant le lecteur en prise avec lui-même, elle m'aura fait l'effet d'un pétard mouillé.

Bref, je passe, et vais vite me replonger dans un Ravey d'avant, histoire de ne pas rester fâché.
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Comme d'habitude, Yves Ravey s'amuse et se joue de son lecteur : on embarque ou on reste sur le tarmac ! Des vacances qui commencent bien mal… Après trois heures de vol pour la Sicile, un couple loue une voiture et part en direction de Taormine où il a réservé un hôtel quatre étoiles. le mari quitte l'autoroute pour suivre les indications d'un panneau : la plage ne semble pas loin. Mais la route se transforme en un chemin de terre et traverse un chantier. le couple s'arrête pour boire un café dans un snackbar où l'homme oublie une carte de leur hôtel. le temps est maussade, comme le sont les deux personnages qui sortent d'une dispute qui n'a rien réglé. Ils aperçoivent un campement dans lequel vivent un certain nombre de migrants ou de réfugiés. Voilà qu'il se met à pleuvoir des cordes quand le couple repart en voiture, dépité de ne pas avoir trouvé la plage indiquée. La visibilité est très mauvaise et, brutalement, survient un choc violent. La voiture a heurté quelque chose. Quelque chose d'assez gros. Un bloc de béton ? un gros chien ? Ou quelqu'un pense Melvil sans l'avouer. Ni lui ni Luisa ne descendent finalement de voiture et ils repartent en direction de l'hôtel. Vous avez lu une dizaine de pages…
***
Bien sûr, on a déjà compris que tout allait mal se passer. Tout se passait déjà mal, d'ailleurs, avant même le départ, et les vacances en Sicile vont empirer la situation. Dans Taormine, Yves Ravey présente une Sicile de guide touristique, minimalement décrite, mais Luisa a activement préparé le voyage par écrit, avec tout ce qu'il faut avoir vu. On sent toute l'ironie de l'auteur pour un certain type de tourisme. Comme dans les autres romans de lui que j'ai lus, Ravey joue sur l'anthroponymie. le nom du narrateur, Hammett, fait allusion à Dashiell Hammett, sans aucun doute. le couple formé par les deux protagonistes ressemble un peu à celui de Dashiell Hammett et Lillian Hellman par l'évidente différence de classe sociale et par la femme pourvoyeuse des finances du couple, même si, dans le cas de Luisa, c'est son père le généreux donateur… le prénom Melvil peut être un clin d'oeil à Jean-Pierre Melville, plutôt qu'à Herman, je crois. On prête au cinéaste un mauvais caractère et une tendance à la mauvaise foi que partage le narrateur. Je me régale toujours du style d'Yves Ravey, aussi minimal que percutant. La psychologie des personnages n'apparaît que par petites touches, brièvement, et c'est au lecteur de la construire grâce aux clés données par les dialogues rapportés au style indirect et les monologues intérieurs du seul narrateur, ce que j'avais trouvé très déroutant dans mes premiers contacts avec cet auteur et qui maintenant m'enchante. On découvre ainsi, en vrac, chez l'un et chez l'autre, la veulerie, l'orgueil, le déni, la lâcheté, la versatilité, la jalousie, la complaisance, la malhonnêteté, etc., et la culpabilité, mais en toute petite quantité… Quant à la fin, eh bien ! comment voudriez-vous que ça se termine ? mal, forcément mal.
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Déjà, la Sicile, c'est beau, mais alors Taormimine c'est la quintessence de la destination touristique et de la dolce vita: mer et culture, farniente et sites à gogo… La destination choisie par Melvil pour se rabibocher avec sa moitié a donc tout du numéro gagnant.
Il faut dire que Melvil n'a rien pour lui, sauf son nom: chômeur de profession, vivant aux crochets de sa belle et séduisante épouse (dont le coeur bat clairement pour son papa), il sent bien qu'il a intérêt à ne pas se louper s'il veut garder sa Luisa.
Étonnamment, c'est pour obéir à sa femme qui veut se baigner sur le champ que Melvil va quitter l'autoroute, et enclencher la machine infernale. Étonnamment, car cette demande que Melvil ne cessera de reprocher à Louisa ne figure nulle part. En fait, le roman carbure aux clichés: femme fatale, mari faux-dur et vrai-mou, Siciliens tous mafiosi, inspecteur idéaliste; et Ravey fait dérailler cette familiarité vers l'étrange et l'inquiétant (comme cette soudaine capacité de son héros à comprendre l'italien). Cauchemar parfait, le roman (enfin, « roman » est un grand mot) passe de l'étude de moeurs (couple en sucette) au thriller (mais qu'a heurté la voiture du couple?) pour finir en farce bouffonne.
Si Louisa et Melvil s'appellent M. et Mme Hammet, c'est sans doute en hommage aux films noirs (Melvil(le) comme Jean-Pierre?) mais surtout au behaviourisme revendiqué par Dashiell Hammet: jamais de vulgaire psychologie dans ses polars!
Donc, si la voiture quitte l'autoroute sur une injonction jamais formulée, inutile de chercher une quelconque explication : Taormine doit être à une heure de l'aéroport à tout casser, et l'hôtel retenu par le couple s'appelle Via del Mare - pourquoi chercher une autre voie vers la mer? Rien ne justifie la sortie de route, rien si ce n'est la formule elle-même. de même qu'il fallait un couple qui bat de l'aile pour se la faire enfoncer et courir chez le garagiste. Et un choc pour que le lecteur finisse par percuter.
Melvil profite de ses avantages, et devra les payer avec intérêt pour avoir vécu dans un univers factice avant d'en découvrir, à son grand dam, l'envers du décor.
La plupart des écrivains qui ont des migrants parmi leurs personnages tentent de les rendre familiers au lecteur. Ravey inverse le processus: il transforme ses personnages qui nous sont au départ familiers en monstres banals auxquels nous ne voulons pas ressembler: regardez, semble-t-il nous dire, comme c'est facile de passer de l'autre côté.
C'est même un peu trop facile. Arrivés au dernier chapitre, nous tournons encore la page avant de découvrir, ébahis, que c'est la fin. Après la surprise, le rire: « Ah oui, pas mal ». Et puis? le problème des chutes, c'est qu'elles créent une clôture: le livre a une fin, il ne déborde pas sur notre monde; on peut le refermer et ne plus y penser. On a envie de dire: Tout ça pour ça?
En fin « Tout ça », hein, c'est beaucoup dire: je crois que je vais revenir à mon plat de prédilection: un pavé siouplaît.
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Petit roman sympathique. Après Bilbao et les gens qui naissent où ils peuvent, j'ai l'impression que le grand ordonnateur du monde (littéraire s'entend) a décidé de me faire des clins d'oeil en publiant des ouvrages de tous mes derniers lieux de vacances...
Là, c'est la Sicile et sa côte Est qui est au coeur du récit : Agrigente, Catane, l'ETNA en arrière plan...
Déception : Taormine ne figure pratiquement que dans le titre et c'est presque un scandale tellement cet endroit est magnifique. On s'attarde donc assez peu sur la géographie, le livre est bref et il aurait pu être écrit par quelqu'un n'y ayant pas mis les pieds (c'est peut-être le cas d'ailleurs).
On focalise sur les pensées, les tergiversations du protagoniste principal du roman qui a décidé d'offrir à son couple des vacances parfaites consistant en une semaine de visites au pas de course de tous les lieux "à voir" pour pouvoir ultérieurement briller en société. Un vrai boulot de préparation et d'exécution à partit d'une base hôtelière n étoiles (n appartenant aux entiers naturels).
C'est le côté amusant du roman, cette déambulation dans le cerveau tourmenté du narrateur. On souffre émotionnellement pour lui. Pas avec lui car il est difficile d'éprouver de l'empathie pour ce couple sans intérêt mais qui suscite tout de même des interrogations.
Les siciliens sont une caricature des films étasuniens les décrivant et c'est presque drôle tellement le trait est volontairement forcé.
La fin est un peu hâtive mais il ne pouvait en être autrement, c'est le lot des fables, fussent-elles modernes.
En tout cas cette fin ouvre un perspective narquoise qui ne m'a pas fait regretter ce retour sur le lieu de mes vacances d'été...


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