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3,4

sur 227 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
La campagne. Un village qu'on imagine sans peine un gros bourg ; son église, sa mairie, son ruisseau poissonneux, son bistrot Jolly Café, sa station-service, son notaire…
Au village, sans prétention, j'ai très bonne réputation… Notaire… Pensez donc…
Le notaire, c'est Me Montussaint ; son fils, Paul, le petit ami de Clémence…
Clémence, c'est la fille de Marthe, Marthe Rebernak, mère courage depuis le décès de son mari. Mais j'oubliais : d'abord, y'a l'aîné, Marc, le narrateur…
Et puis il y a Freddy, le cousin de Marthe qui vient de purger quinze ans de prison pour s'en être pris à une petite de l'école. Alors quand il débarque chez Marthe, c'est la panique… Elle (sur)protégera Clémence, camarade de classe de la petite Sonia, abusée par Freddy dans le passé.
Un petit bouquin qui se lit d'une traite. On pense à Chabrol, le réalisateur… le côté campagnard sans doute. Une progression quasi linéaire de l'intrigue portée par un style minimaliste : une prose vive et épurée, des dialogues inclus dans la narration évitant les « dit machin », « répondit machine ». Ca fonce vers le dénouement final. On est sûr d'avoir tout compris dès le début… Pourtant … Que veut dire Freddy, quand il dit au notaire : « Faut jamais recommencer une chose pareille ! Faut pas faire de mal à Clémence ! » Mais bon… Freddy est quelque peu demeuré, c'est bien connu dans le village. Et puis… Un notaire… Allons, allons !
Une agréable lecture qui engage à aller plus avant dans l'oeuvre de cet écrivain que je découvre ici.
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J'ai vraiment adoré ce court roman que je vous recommande vivement.
Nous voici plongé quelque part en France dans un village tranquille. Nous y faisons la connaissance d'un mère de famille, veuve, vivant avec ses deux enfants adolescents. Et puis un jour, son cousin sort de prison, il a été condamné pour le viol d'une petite fille. Aujourd'hui, il a purge sa peine, mais la mère de famille refuse catégoriquement qu'il approche de la famille. J'ai été, je dois dire assez agacé de voir comment cette mère de famille refusé de donner une seconde chance a ce fameux cousin. En même temps, son personnage est assez dans l'excès. Elle m'a semblé très maniaque, trop protectrice avec ses enfants, voir même étouffante parfois.

Et puis peu a peu un autre personnage, fait son apparition, d'abord par petites touches pour s'imposer finalement. Il est notaire donc forcement on lui fait confiance. Mais les apparences sont trompeuses.

C'est un roman fort et intense ou le suspense monte petit a petit. La fin est superbe.
Lien : http://missmolko1.blogspot.i..
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"Votre cousin, Madame Rebernak, a le droit d'aller et venir, cependant au moindre problème, il retourne d'où il sort".
Au moindre problème: voilà les mots lourds de conséquences qui obsèdent Martha Rebernak, une courageuse veuve devenue femme de ménages par nécessité, dont le cousin Freddy "simple d'esprit", violeur d'enfant dans le passé, vient d'être libéré pour conduite exemplaire, après quinze ans de détention.
Et s'il récidivait? Gendarmerie, éducateur de justice. Personne ne veut écouter que, oui, il rôde près de chez elle, que oui, il traine près du lycée de jeunes filles de sa fille Clémence, que oui on doit le surveiller.
Un notaire peu ordinaire, roman traité à la manière d'un policier, comme si le fils de Martha relatait les faits tels qu'ils se sont déroulés lors d'une déposition au commissariat, introduit dans le drame susceptible de se tramer, un notaire, la "gentillesse même", père du petit ami de Clémence....et loup dans la bergerie.
Un notaire peu ordinaire, se lit d'une traite, surtout lorsque l'on est mère, tant il est poignant, car s'il pose les problèmes de l'impossible pardon, de la difficile réinsertion d'un taulard, de la possible guérison d'un violeur,de la protection de la loi, il montre surtout que les parents mettent en garde, mais ne maitrisent pas tout, que la justice a ses limites aussi et que les pervers hantent tous les milieux sociaux.
Yves Ravet (professeur de lettres et d'art plastiques, auteur de plusieurs romans) brosse ici le portrait fort d'un notaire peu ordinaire, manipulateur, menaçant, calculateur et odieux. L'écriture sobre sonne juste et l'ambiance angoissante très bien rendue reste prégnante après lecture. Ce livre donne envie d'aller plus loin dans la rencontre avec son auteur dont les titres: Enlèvement avec rançon, Pris au piège....sont déjà des indicateurs de genre!
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Il est de ces patelins reculés au fins fonds de nos campagnes qui foisonnent d'histoires de vies souvent banales mais aussi parfois inattendues, saugrenues et voire quelquefois inimaginables.

Telle celle de Martha qui mène une vie modeste avec ses deux enfants
dans un petit bourg où bien sûr pour tuer le temps et trouver matière à jaser chacun épie son voisin…
Son fils a trouvé un job d'été, il bricole dans le garage du patelin, sa fille Clémence, trop jolie pour être sage, adore se dorer au soleil en « bikini » au bord de la rivière …
Tout est tranquille.

Mais voilà. Survient un jour son cousin Freddy, que l'administration pénitentiaire a demandé à Martha d'accueillir même sommairement, dans le garage au fond du jardin par exemple, après la purge de sa peine de prison pour viol sur une enfant camarade de Clémence !
Présentant un drame Martha a refusé cette charge et lorsque malgré tout « Freddy » sonne, elle lui refuse l'hospitalité.

Elle va s'en confier au notable local Me Montussaint qui dans le passé l'a aidée en bien des circonstances malgré la distance de leurs conditions sociales respectives.
Mais cette fois son recours échouera dans l'insoupçonnable, l'incroyable…

Yves Ravey nous entraine dans une brève mais très pesante ambiance empreinte d'une angoisse qui ira crescendo …
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C'est un petit livre qui vous prend aux tripes presque par inadvertance pour vous relâcher une centaine de pages plus loin, sonné par l'angoisse qui s'est installée sourdement au fil du récit.

C'est un mélange de Chabrol - pour la dénonciation des apparences bourgeoises - et d'Hitchock pour l'art de l'intrigue et du hors-champ.

La rencontre de l'écriture blanche, minimaliste de Ravey et d'un sujet digne de la Série Noire finit de décontenancer le lecteur convaincu d'avoir refermé un roman.. vraiment peu ordinaire.
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Un notaire peu ordinaire.

Encore un sans-faute pour ce récit au bel équilibre, à la cadence régulière. Yves Ravey est économe en tout dans cette nouvelle nature morte littéraire où le narrateur est le fils d'une veuve qui s'inquiète pour sa jeune adolescente Clémence.

Le plus intéressant est que le fils écrit à la première personne et au présent de l'indicatif sur des personnages qu'il ne côtoie pas forcément dans le déroulement des faits.Un excellente distorsion du temps et du rythme.

Cela donne au récit un décalage ambigu qu'aucun autre « je » n'aurait pu égaler.

Alors les personnages sont fatalement mis en face de situations où ils n'ont d'autre choix que d'agir selon leur pulsion naturelle, sans affect, sans affectation.
Parfait

PS : Hilarante la quatrième de couverture par Nathalie Crom de Télérama qui se fend (en police 2) d' une interminable psychanalyse à deux balles totalement incongrue.
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Quand Martha apprend la sortie de prison de son cousin Freddy - condamné pour viol - elle fait tout pour protéger sa fille Clémence.

Yves Ravey décortique les mécanismes pervers du fait divers dans ce court roman angoissant, où la paranoïa de la mère déteint sur celle du lecteur. Passionnant.
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Après 15 années de prison, Freddy revient voir sa cousine, Martha Rebernak. Loin d'être enchantée, celle-ci redoute ce qu'il pourrait faire à sa fille, Clémence. C'est que Freddy est allé en prison pour avoir violé une petite fille qui était dans la même classe que Clémence à l'époque. Face à l'inertie de l'administration, Madame Rebernak s'en remet au notaire, cet homme providentiel qui lui a trouvé un travail à la mort de son mari. Mais cet homme s'avère peu ordinaire…

« Un notaire peu ordinaire » est un court roman de l'écrivain Yves Ravey publié en 2013.
Avec un style dépouillé, sans fioritures, l'auteur dépeint l'angoisse qui saisit Madame Rebernak au moment où elle retrouve son cousin Freddy, une angoisse viscérale pour sa fille, angoisse constante qui aiguillonne la tension du récit, en forme de fil conducteur.

C'est son fils qui narre l'histoire et égrène l'enchaînement des événements qui conduit au drame. Dans ce petit bourg de province où tous se connaissent et où tout se dit, la réinsertion d'un ancien détenu pose question : le mal reste-t-il gravé à jamais chez le fautif ou bien une rédemption est-elle possible ? Peut-on parier sur la conversion d'un agresseur qui a purgé sa peine ?

A l'instar d'autres oeuvres d'Yves Ravey, on a le sentiment dès l'amorce que tout est déjà joué et que l'auteur va déplier, fragment par fragment, une mécanique infernale dont l'issue ne fait pas de doute. Mais, comme le titre le laisse supposer, rien n'est déjà écrit et bien des possibles peuvent émerger… jusqu'à l'ultime chapitre d'où filtrent quelques parcelles d'espoir.

Un roman saisissant, magistral, d'une forme sobre et ramassée qui contribue à son côté incisif.
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J'ai découvert assez récemment l'oeuvre et l'écrivain Yves Ravey et ai même eu l'occasion d'assister à une conférence littéraire autour de son dernier roman « Trois jours chez ma tante ». L'écrivain nous a parlé de sa technique d'écriture et c'était passionnant ! « Un notaire peu ordinaire » ne déroge pas à la règle des récits de l'auteur : une narration minimaliste, un cadre plus ou moins défini en province, un espace-temps flou (années 70-80 probablement), des personnages forts, peu "séduisants", une intrigue tendue au dénouement percutant, une ambiance générale évoquant les romans de Simenon, et, en outre, pour cette histoire, une peinture sociale très « chabrolienne » dans l'opposition des mondes ouvriers et bourgeois. le beau portrait de Madame Rebernak, femme intuitive et déterminée ajoute une profondeur à ce court et âpre récit... à lire d'une traite !
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Inconditionnelle d'Yves Ravey, je sais qu'à chacun de ses romans, je vais être surprise, interpellée par ses mots, par l'histoire qu'il construit en une centaine de pages.
Là est la force d'Yves Ravey. Un style simple, une écriture très efficace, très cinématographique. On se plonge dans ces vies quotidiennes.
"Un notaire peu ordinaire" montre toute la peur humaine face à l'autre, celui qui sort de prison. Les a priori sont tenaces et rien n'effacera la faute. Aucun pardon n'est possible. Une femme s'inquiète du retour d'un cousin emprisonné pendant 15 ans pour viol. Ebranlée par ce drame, elle sur-protège sa fille de cet homme. Elle met en garde en utilisant des phrases maladroites, des phrases devenues malheureusement banales que l'on peut entendre dans notre quotidien.
C'est aussi ça la force d'écriture d'Yves Ravey... cette capacité à faire un instantané des travers de notre société.
A lire absolument... et pas seulement "Un notaire peu ordinaire".
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