Au nord, c'était la baie de Héligoland, tragique et sombre malgré la pleine lune.
Au sud, s'étendaient des terres farouches et incultes, un chapelet d'étangs aux luisances de mercure, de maigres graminées bruissant dans le vent de la mer, des roseaux empanachés d'ombre, des saules nains aux formes biscornues.
Un homme s'avançait dans leur ombre, le regard perdu au loin, vers une masse obscure dont le clair de lune ne parvenait pas à détailler les formes.
Il s'était plusieurs fois retourné vers la mer, ourlée de brisants.
Présentation des Derniers contes de Canterbury, de Jean Ray