AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
4,04

sur 1520 notes
Ce livre est écrit un peu comme une poésie. On parle rarement des femmes de cette époque. Léonor de Récondo nous entraine dans une histoire d'Amour qui parait peu vraisemblable. On se laisse embarquer par cet Amour-Pouvoir, et par cet Amour inconditionnel pour cet enfant. Qui sait jusqu'où Nos Amours peuvent nous emporter.
Commenter  J’apprécie          20
Dans la maison d'Anselme de Boisvaillant, notaire dans le Cher au début du XXème siècle, on est bien sûr censé rester «dans la bienséance exigée par notre milieu». Pas troublée la bienséance par le viol d'une jolie domestique, Céleste, par son patron. Après tout elle n'a guère d'autre choix que de chercher à garder la tête haute, «c'est tout ce que nous pouvons faire, nous autres ! Garder la tête haute pour faire croire qu'on n'a pas honte.»
Pourtant la grossesse de Céleste va ouvrir une porte dans l'existence terne et corsetée de la femme d'Anselme, Victoire, le vent de l'amour, de la sensualité, des désirs, va secouer les rigides convenances qui régissaient sa vie.

Sans être un grand livre, ça se lit vite et bien, le rythme donné par les brefs
chapitres qu'on enchaîne avec plaisir est bon. Mais c'est peut-être un peu trop propre, le sujet aurait mérité une écriture plus troublante, plus de prise de risque, plus de souffle. Léonor de Récondo fait brûler ses corsets à son personnage, mais le style de l'écrivain reste très sage, sans rien qui déborde, un peu comme la maison de Victoire aux «ardoises trop bien alignées».
Commenter  J’apprécie          550
J'ai beaucoup, vraiment beaucoup aimé ce roman ! Au tout début du XXème siècle dans une famille bourgeoise provinciale, monsieur est notaire, madame s'ennuie, les domestiques se taisent et subissent. A cette époque les femmes sont corsetées au sens propre comme au figuré: par leur milieu social, leur absence d'éducation( sexuelle notamment), les conventions, la société...Dans ce décor d'une autre époque, hypocrite, machiste, Léonor de Recondo joue la partition d'une histoire d'amour hors norme qui balaiera tout sur son passage, avec un doigté et une sensibilité exquise, d'une plume précise, directe sans une once de vulgarité. Elle dessine de beaux portraits de femmes, et celui de Céleste la jeune bonne de 17 ans fragile et forte à la fois est magnifique et infiniment émouvant ...Un plaisir de lecture à ne pas rater !
Commenter  J’apprécie          141
J'ai découvert Leonor de Recondo par ce roman. Je l'ai lu quasiment d'une traite, l'écriture est vraiment précise, les mots choisis avec soin, le découpage des chapitres très juste. On a vraiment l'impression que les personnages nous confient leur ressenti de manière détaillée mais sans que ce le soit trop. J'ai beaucoup aimé les passages sur la découverte de son propre corps, de l'amour, la "naissance" de Celeste et Victoire qui existent enfin grâce à l'autre. J'ai moins adhéré à la fin de Céleste. Elle est plutôt plausible mais j'ai eu du mal à l'accepter, sans doute car elle m'a attristée
Commenter  J’apprécie          00
Le roman « Amours » est vraiment puissant et bouleversant.
Son auteur Léonor de Récondo, par sa plume vibrante, a raconté avec douceur, avec poésie et surtout avec une grande pudeur, l'amour de deux femmes que tout pourtant sépare.


La première s'appelle Victoire, c'est une petite bourgeoise de ce début du 20e siècle, étouffée par ses corsets et par ses conventions sociales. Sans belle apparence, presque transparente. Elle mène une vie mélancolique, désespérée parce qu'elle ne peut pas avoir d'enfant, triste parce que les moments intimes avec son mari la dégoutent. Tout semble pour elle être une souffrance.


Et puis il y a Céleste, belle, charnelle, pieuse, dévouée qui est la bonne à tout faire dans cette grande maison. Céleste qui subit sans rien dire les assauts répétés, les viols abjects de Monsieur Anselme, le mari de Victoire, lorsqu'il a une envie pressante à satisfaire.


Le monde aurait pu tourner ainsi longtemps, mais un jour, Céleste tombe enceinte de son patron. Et c'est le drame, le scandale, l'infamie.
C'est Victoire qui a eu cette idée et elle va sceller ce pacte avec sa bonne.
C'est elle qui prendra en charge l'enfant, qui l'élèvera, qui fera croire à tout le monde et même à son mari, que le fils tant attendu, vient de ses entrailles.
Céleste, résignée à donner son enfant, pourra donc rester dans cette maison bourgeoise et devra cependant garder ce secret très pesant.

Ainsi Adrien deviendra officiellement l'enfant du couple que forment Victoire et Anselme.
Céleste pourra l'avoir auprès d'elle seulement quelques heures en secret, dans la nuit.


Des liens très troublant vont alors se créer petit à petit entre ces deux femmes liées par la solitude, par le désespoir mais surtout par cet enfant qu'elles se partagent.
Toutes les deux vont s'éveiller à la sensualité et à la maternité de l'autre.
Toutes deux vont doucement se découvrir, découvrir leur corps et découvrir leurs désirs.
Toutes les deux vont commencer à vivre l'incandescence de la passion amoureuse et inattendue.
Une passion charnelle, pleine de vie et pleine de fraicheur.


Mais cet amour aura-t-il une issue heureuse et radieuse ?
A une époque où l'émancipation des femmes était à son balbutiement et que la libération sexuelle était cruellement condamnée.

Commenter  J’apprécie          110
Le livre aborde la relation maître-domestique d'une façon qui m'a beaucoup plu. L'écriture de l'auteure est très belle. Les mots sont très bien choisis et décrivent à merveille les sentiments des personnages. Jusque là, vous vous dites que c'est un coup de coeur ... eh bien pas vraiment. C'est une lecture très rapide avec une plume plutôt agréable. L'idée de base est bonne mais au final, le tout est un peu bancal. Malgré tout, je pense que ce récit est très beau et qu'il parle à tout le monde.
Lien : http://chroniquesmerveilleus..
Commenter  J’apprécie          00
Il ne fait pas bon être bonne en 1908 chez des notables du Cher ou d'ailleurs, en l'occurrence chez Anselme et Victoire de Boisvaillant, respectivement notaire et oisive. Céleste en fait la cruelle expérience. A 17 ans, ses journées commencent au lever du soleil, s'achèvent à son coucher, et la nuit, Anselme, maître des lieux, la chevauche, la transforme en monture, confondant sa chevelure avec une crinière. Lorsque Céleste est enceinte des viols ancillaires de son patron, elle risque de perdre sa réputation et son travail, ostracisée comme fille-mère d'un bâtard. Cette situation est gravissime au début du XXème siècle clérical et misogyne. Victoire, à qui répugne la sexualité conjugale, qu'elle nomme l'enchevêtrement immonde, décide d'adopter l'enfant à naître avant que le roman prenne un tour surprenant. Je ne trahis pas le suspense, largement éventé dans la quatrième de couverture.


J'ai beaucoup apprécié la première partie du roman, chronique historique, sociale, témoignage de ce que vivaient les jeunes filles mal-nées et de surcroît campagnardes, placées dès leur plus jeune âge, obligées d'accepter une forme d'esclavage chez des patrons tout-puissants qui les soumettaient à tous leurs caprices, les autorisant seulement à se rendre à la messe le dimanche. Mon intérêt s'est émoussé ensuite. Que les deux femmes se rapprochent m'est apparu irréaliste et vaudevillesque dans le contexte du début du XXème siècle où la barrière des classes sociales était infranchissable, quel que soit l'excellent motif. Mon intérêt s'est effondré lorsque j'ai atteint l'épilogue, harlequinesque.


Malgré ces remarques sur l'assemblage des personnages et des faits, je tiens à saluer le style lumineux de Léonor de Récondo, tout en nuances, tout en légèreté, tout en élégance. Des phrases, des mots choisis pour faire entendre au lecteur une petite musique agréable et lancinante. Malgré ce que j'ai ressenti comme quelques (petites) imperfections, l'auteure dresse le portrait émouvant de deux femmes, de condition opposée, qui cherchent ensemble, à faire exploser les corsets qui les empêchent de respirer et d'être libres.
Commenter  J’apprécie          110
Début du XIX ème siècle dans le Cher. La vie bourgeoise d’un couple entouré de ses domestiques. le travail pour lui, la lassitude pour elle. Aucune passion. Monsieur recherchera le plaisir physique auprès d’une domestique. Et puis ... c𠆞st la « révélation ».

Un récit précis et finement écrit; une introspection éclairée et audacieuse dans un monde pourtant corseté du début du XIX ème siècle.
Commenter  J’apprécie          100
Amours tire sa force par la psychologie de ses personnages. Céleste et Victoire sont des femmes issues de milieux opposées mais qui subissent ensemble la solitude, les conventions de leurs époques et l'indifférence de leurs proches. L'une trouvera refuge dans la religion, l'autre dans la pratique du piano. Mais ce qui les unira plus profondément sera l'Amour. Cet amour est pluriel, il s'illustre d'abord par un amour maternelle puis charnelle. Leur relation bien que belle et touchante est impossible. L'histoire prend la tournure d'une tragédie grecque qui ne peut que bouleverser le lecteur. On s'éprend de ces deux femmes, qui découvrent leur féminité ensemble. Elles vont s'aimer, connaitre un bonheur partagé certes éphémère mais qui marqueront à jamais leur existence.
En bref, je vous conseille cette oeuvre pour sa beauté et sa sensibilité. Vous n'avez plus qu'à succombez à sa sensuelle mélancolie...
Commenter  J’apprécie          10
très beau
Commenter  J’apprécie          00




Lecteurs (2722) Voir plus



Quiz Voir plus

Amours : Léonor de Récondo

En quelle année se passe l'histoire ?

1542
2000
1947
1908

5 questions
42 lecteurs ont répondu
Thème : Amours de Léonor de RecondoCréer un quiz sur ce livre

{* *}