Amours

C'est un roman sensible, à l'écriture simple mais délicate, sur la naissance d'amours. Dans le carcan bourgeois du début du XXième siècle, l'amour surgit, fait voler en éclats les conventions sociales et est synonyme d'émancipation féminine.

Un roman historique décrivant le monde bourgeois du début du 20° siècle avec son lot de secrets de famille, traité de manière contemporaine.
Une lecture qui commence doucement puis qui m'a surprise par les sujets traités,encore très actuels.
L'histoire manque toutefois d'un peu de profondeur et les personnages de psychologie dans l'expression de leurs sentiments. Cela vaut surtout pour Céleste qui reste très discrète et silencieuse.
Mais la fin est bouleversante avec le sacrifice de Céleste. Un geste prouvant son amour.
A noter, la belle écriture de l'autrice, très délicate.

L'histoire se déroule au début du XXème siècle.
Céleste a grandi à la campagne comme elle a pu au milieu de nombreux frères et soeurs et sans amour parental. Pure et innocente, elle est engagée comme domestique dans une maison où elle subit les assauts sexuels (viols dirions-nous aujourd'hui) d'Anselme, son employeur. Il est notaire dans une ville de province et est marié à Victoire. Céleste essaie de se confier à Huguette, une autre domestique, sur ce qui se passe avec le maître mais celle-ci lui ordonne de ne rien dire et de garder la tête haute. On apprendra plus tard qu'elle-même a été violée de nombreuses fois par Anselme et qu'elle a dû avorter plusieurs fois.
Victoire, quant à elle, n'est guère mieux lotie. Ses parents ont lu l'annonce d'Anselme qui, devenu veuf, cherche une seconde femme. le mariage est arrangé et célébré. La mère de Victoire ne lui a pas non plus parlé de sexualité. Victoire découvre le sexe dans la souffrance tout comme Céleste. Victoire ne partage pas la chambre de son mari et évite les rapports sexuels qu'elles trouvent dégoûtants. Raison pour laquelle Anselme assaille Céleste? Celui-ci souhaite une seule chose, devenir père d'un garçon pour avoir une descendance. Alors qu'il se croit stérile, Céleste tombe enceinte et lorsqu'on l'apprend, il est trop tard pour que la « faiseuse d'ange » intervienne...
« Amours » aborde plusieurs thèmes dont les rapports entre maîtres et domestiques, l'homosexualité, la parentalité, l'amour, le non-dit, les blessures de chacun,... J'aurais aimé que certains sujets soient plus approfondis. On comprend pourquoi tel personnage agit d'une certaine façon sans se remettre en question. On comprend mais on ne peut tout pardonner.... Ce livre met bien en évidence les ravages des non-dits, des contraintes, de la soumission, ...
Ce roman est une belle histoire d'amour impossible et les personnages sont bien campés mais ma lecture a souffert de la comparaison avec ma précédente lecture de Jane Austen et son admirable écriture.
Bonne lecture!

écriture sensitive, superbe

AUTEUR LEONOR DE RECONDO - TITRE : AMOURS
EDITEURS : SABINE WESPIESER COLL LE POINTS –PARIS
PARU 2015- 206 PAGES
ISBN : 978.2.7578.5510.2

AUTEUR
Léonor de Recondo, Violoniste et écrivain est née à Paris en 1976. Elle joue dans un orchestre baroque et écrit en parallèle. Amours est son quatrième roman.

RESUME
Au début du XXe siècle, Anselme, veuf, a épousé en deuxième noce, Victoire. Celle-ci répugne au devoir conjugal et Il l'a trompe très vite avec la bonne Céleste qui se retrouve enceinte. Victoire, plutôt que chasser sa domestique décide d'adopter l'enfant et le nomme Adrien. Il s'avère qu'elle n'a pas la fibre maternelle.

AVIS CRITIQUE
Petit livre très agréable à lire. L'écriture est fluide et on rentre immédiatement dans l'histoire. Cela pourrait être désuet mais l'auteur donne une tournure originale à son livre et va au-delà d'une simple affaire d'adultère.
Les maitres et valets ne restent pas forcément à leur place et on découvre des secrets cachés dans cette famille. Victoire oscille entre ses croyances religieuses et la liberté des années 1900 juste avant la première guerre mondiale.
Les personnages sont sympathiques et on lit ce livre avec beaucoup de plaisir.

Pas envie de me prendre la tête après une lecture pesante ....
Quoi de mieux que de se laisser parler d'amour ... oh pardon d'Amour avec un grand A, mais avec un S !
Un autre siècle, du temps où l'on mettait encore des corsets pour paraître .... la taille fine, symbole de la féminité.
Un autre siècle, du temps où les familles arrangeaient les mariages ... l'amour finira bien par venir.
Un autre siècle, du temps où on cachait ses sentiments ... on les cachait vis à vis des autres, et on se les cachait à soi même aussi.
Ce n'est pas l'histoire de Madame Bovary, je vous laisserai découvrir l'objet de l'amour ...
J'ai bien aimé, lecture détente, mais je crois que je l'oublierai très vite ... et je ne comprends pas pour Amours.... avec un s !

Une belle histoire d'amour profond.
Il m'a manqué un peu d'entrain mais j'ai toutefois apprécié la plume de l'auteure, tout en douceur.

Quel beau roman !
Victoire est la jeune épouse du notaire. Depuis 5 ans qu'ils sont mariés, l'arrivée d'un enfant se fait attendre. Pourtant, quand Céleste, la bonne se retrouve enceinte des oeuvres d'Anselme la fertilité de celui-ci n'est plus à mettre en doute. Pour éviter le scandale, Victoire décide d'adopter l'enfant. Mais rien ne l'a lie à ce petit être, qui délaissé, dépérit.
Céleste, alors, pour sauver son fils, va, chaque nuit le chercher, et dans sa chambre, le réconforte, peau à peau. Quand Victoire les découvre, au lieu de s'offusquer, elle se glisse dans le lit avec eux et découvre enfin, la sensualité.
Avec beaucoup de pudeur, l'auteure évoque non seulement les amours défendus mais aussi l'obsession de l'enfant qui va perpétuer la lignée. Les portraits des deux femmes sont parfaits. Chacune reste à la place que la société lui a assignée : égoisme contre sacrifice...

Voilà une toute petite histoire qui aurait méritée d'être bien plus étoffée. J'ai adoré l'histoire étonnante de cet amour entre deux femmes si différentes de caractère et de condition et j'ai été frustrée de ne pas en sentir le goût plus longtemps et plus intensément.
Le roman s'ouvre sur ce qui s'appelait un "troussage de domestique" ou des "amours ancillaires" et n'était déjà rien d'autre que du viol. Existe-t-il un grand roman dénonçant l'horreur quotidienne de ces femmes écrasées par le joug de la domesticité le jour et par la chair lubrique de leur employeur la nuit ?
Ici à défaut de faire disparaître l'enfant ainsi conçu, il est récupéré par le couple de maîtres stériles. Sauf que la maîtresse de maison, peu attirée par son époux, devient celle de la domestique et que l'enfant les unit dans ce qui devient de l'amour, de la passion, un horizon de liberté pour la femme riche insouciante comme pour la servante pauvre effrayée par ce destin possible, cet amour illicite.
Tout comme dans la chanson Louise de Gérard Berliner à laquelle cette histoire m'a fait repenser (Un soir d'hiver sous la charpente/Dans son lit cage elle a tué/L'amour tout au fond de son ventre/Par une aiguille à tricoter), c'est le curé confesseur qui va convoquer la honte et condamner cet amour saphique donc diabolique.
La relation charnelle maîtresse/servante fait aussi penser un peu à du bout des doigts de Sarah Waters qui aurait à coup sûr tirée cinq-cents pages d'une telle histoire.
Tout petit roman donc, hélas, mais très sensible, très humain.

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