C'est décidé, c'est le troisième et dernier livre que je lis de la collection « Ma nuit au musée ».
J'ignore si c'est moi qui ai plus d'exigences que d'autres, mais le livre de Léonor de Récondo m'a aussi un peu déçu, tout comme celui de
Leila Slimani.
Elles ne m'ont pas transporté.
Seul le très grand dessinateur
Enki Bilal fut très inspiré avec «
Nu avec Picasso », nous gratifiant en plus, de quelques de ses dessins très bizarres. Un livre à lire !
Avec « La leçon des ténèbres », Léonor se retrouve donc une nuit entière enfermée au Museo del greco à Tolède.
C'est ce musée, situé dans le quartier juif de cette ville, qui accueille une grande collection de toiles et plusieurs croquis de l'artiste peintre Domenikos Theotokopoulos, plus connu comme El Greco. On y trouve de nombreuses oeuvres de la dernière époque de ce génie.
J'avais pensé que
Léonor de Récondo, elle-même musicienne, ayant été élevée avec des parents artistes, qu'elle aurait fait une « fusion » avec les oeuvres du peintre grec. Qu'elle m'aurait raconté des histoires fantastiques avec les personnages peints, qui sont pour moi empreints de mysticisme et qui dégagent une fièvre contemplative.
Mais l'auteure a préféré raconter, avec une énorme poésie je lui accorde, Une sorte de biographie augmentée et imaginée du peintre.
J'ai bien compris que Léonor en entrant dans ce musée, avait fait un jeu et attendait impatiemment et ardemment son amoureux Domenikos le peintre.
Ses un peu trop de « mon amour » par ci et « mi amor » par-là, m'ont un peu agacé.
Mais c'est à la page 86-87 que je me suis arrêté et que j'ai bondi.
Il est 1h12, lorsque le gardien du musée fait sa ronde et arrive dans la salle où est se trouve l'auteure.
Je cite :
(..) Je remarque que sa chemise, bien qu'elle soit rentrée dans son pantalon est ouverte jusqu'au nombril, laissant voir une large partie de son torse.
Il est proche de moi, trop proche. (..)
L'occasion est belle. Une femme seule dans ce musée, toutes alarmes éteintes, avec diffusion en directe dans le local de sécurité. Trois mois de visionnage gratuit.
Qu'ont-ils tiré au sort celui qui viendrait ?
Mais madame de Récondo, c'est quoi ce film que vous vous faites ?
C'est quoi ce jugement à l'emporte-pièce ?
Mais c'est quoi cette diffamation ?
Comme si tous les gardiens de musée qui avaient la chemise grande ouverte étaient tous des violeurs en puissance ?!!!
Et Léonor de Récondo d'insister :
(..) Je me détourne. Juan est délicat. Il sourit toujours, mais il a compris que non, ce ne serait pas pour tout de suite, peut-être même pas pour ce soir.
(..) Désappointement du côté du local de sécurité, le collègue écrase piteusement son mégot dans le cendrier en verre.
Et j'ajoute, dépité, parce qu'il pensait se « palucher » en regardant les ébats de l'auteure avec Juan son collège.
Je suis désolé, j'ai trouvé que ces deux pages n'avaient absolument rien à faire dans ce livre.
Quelle piètre image fut donnée à ces gardiens !
Quelle piètre image est donnée à l'homme en général.
A force de voir du mâle partout, c'est le mal qu'on voit partout.