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3,1

sur 357 notes
Livre qui est arrivé par hasard entre mes mains mais que je ne recommande pas, sauf à vouloir connaître un épisode long et fastidieux de la courte vie d'un petit jeune bien dans l'air du temps, à gauche, milieu homo parisien, faut-il le préciser, mais pourquoi pas ?
Ce livre est comme le dit l'auteur celui d'un 'culturiste du récit'.
On peut donc savoir les noms des compagnies de danses, il y en a deux pages et demie ou les oeuvres complètes de Jules Verne, cela peut éventuellement servir en société ... ou bien presque tout savoir de la vie sexuelle de Peggy Gugenheim ... Livre très décousu et long qui semble un brin en vouloir à Marine, le Pen, pourquoi pas, mais ouf, il annonce que si cela arrive, on ira s'expatrier en Californie ...

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Les premières pages sont assez vives, un style rapide mais qui porte sous-jacent ce que je crains le plus en littérature : l'auteur malin et qui s'écoutent écrire. Ensuite une longue partie sur Max Ernst et la peinture américaine et L'intervention de la CIA sur la promotion de la culture américaine opposée au stalinisme. J'en suis là las.
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C'est avec un sentiment très mitigé que je referme ce roman… que j'ai failli abandonner en cours de route, moi qui ai découvert Eric Reinhardt avec le système Victoria, qui ne m'avait pas laissée indifférente, et qui l'avait ensuite tant aimé avec L'amour et les forêts, puis La chambre des époux. Et, chose rare, c'est en lisant certaines critiques sur Babelio en cours de lecture donc (en général je les lis après avoir fini un livre, pour ne pas me laisser influencer) que j'ai été convaincue de continuer et j'ai bien fait car, après avoir aimé les premières pages, puis été complètement perdue voire prise d'un ennui profond aux alentours de la p.150 lors de la longue (trop longue à mon goût !) digression autour du roman dans le roman sur Max Ernst et Jackson Pollock, puis la longue et encore trop longue partie sur les errances obscènes de Dimitri sur Internet, j'ai retrouvé le cap et l'histoire promise en 4e de couverture et je me suis régalée. Au final, ce qui relève du romanesque et de la fiction autour du personnage de Dimitri et de son obsession de la rencontre décisive est ce qui m'a vraiment accroché. Mais je me suis aussi vraiment régalée avec la deuxième moitié du livre, surtout à la lecture des mails moqueurs et ironiques écrits par Dimitri au fils d'Ambroise Roux et à VGE, qui sont tellement drôles ! Et il y a, c'est vrai, des passages réellement délicieux dans le portrait au vitriol d'Ambroise Roux, le plus puissant des lobbyistes du patronat français, que fait Dimitri à travers le prisme de d'hagiographie qui lui a consacré Anne de Caumont, et notamment sur la question de la femme. « Ambroise Roux n'a jamais abordé une négociation difficile, affirme-t-il ensuite, sans déjeuner au préalable avec une très jolie femme… « Passer deux heures avec une très jolie femme me mettait sur la longueur d'onde du sexe féminin qui donne la primauté de l'intuition sur l'intelligence… Précisons toutefois que la femme, cet être si adorable, si intuitif et si précieux pour l'homme ne l'est réellement que si elle est très jolie, charmante, voluptueuse, naturellement. » No comment, effectivement ! Avec tout ça, il y a une vraie diatribe contre la droite et le patronat français, on en apprend beaucoup sur la politique économico-industrielle de la France giscardienne, et la guerre que se sont livrée le secteur des télécoms et celui de l'informatique et des réseaux numériques. La plume d'Eric Reinhardt est acérée et il faut le reconnaître, assez réjouissante. Au final, j'ai dévoré les 200 dernières pages, alors chapeau M. Reinhardt, car ce n'était pas gagné, vous avez failli me laisser sur le bord de la route mais votre talent a fait le reste. Je vous pardonne les répétitions à outrance, les figures de style parfois pesantes et la construction pour le moins déconcertante de votre roman. Et j'ai bien aimé, p.410, la référence à L'amour et les forêts, en la personne de la soeur jumelle de Bénédicte d'Ombredanne qui rencontre Alexandra dans le train.
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Dimitri, journaliste à l'AFP, tombe fou amoureux d'une inconnue qu'il croise trois fois, à Madrid et à Paris.

Dimitri fait un passage éclair dans le métier de lobbyiste.

Dimitri se passionne pour Max Ernst et Jackson Pollock, et prend des notes dans son cahier Clairefontaine bleu en vue d'écrire un livre.

Dimitri enquête sur l'inventeur d'Internet que la France a bêtement laissé filer dans les années 70 pour servir les intérêts personnels d'un seul; il prend des notes sur l'affaire dans son cahier Clairefontaine rouge en vue de dévoiler l'affaire.

Dimitri aime les hommes, mais aussi les femmes, surtout les poilues; n'hésite pas à aller voir des escortes girls, sauf quand il se rend compte que derrière la pute il y a une pauvre étudiante; pratique l'échangisme, les rendez-vous glauques chez de vieux couples…

Dimitri m'a profondément ennuyé ou est-ce Éric Reinhardt, qui, à force de bavardages, de répétitions qui se veulent drôles, de digressions longues et inintéressantes, m'a dégoutée de son personnage et de son histoire.

J'ai essayé. J'ai posé. J'ai repris. Mais voilà. Non. C'est ennuyeux.
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Dimitri Marguerite, 27 ans, est correspondant à l'AFP. C'est un rêveur. Il est persuadé qu'un hasard prodigieux lui fera recroiser la fille étrange et fascinante entre'aperçue à Madrid, puis à deux reprises à Paris. Cela tourne à l'obsession. Un rêveur, et un railleur. Il dit et écrit ce qu'il pense : par exemple quand il s'intéresse à l'expressionnisme abstrait américain ; ou un peu plus tard à la manoeuvre d'un grand capitaine d'industrie français qui en 1974, a privé la nation d'une invention majeure, et par conséquent de la possibilité de faire jeu égal avec les États-Unis, voire de viser une position de leader dans la révolution numérique contemporaine naissante.
Au moment de publier ses notes, Dimitri meurt dans un stupide accident (?) de la route, aux environs de Trégastel.
Le roman commence comme ça, et finit aussi comme ça.

Dans les médias on présente le Eric Reinhardt de la rentrée littéraire 2020 comme une enquête sur "le fiasco de l'Internet français". C'est un raccourci accrocheur qui ne rend pas vraiment justice au foisonnement de ce gros roman passionnant, étonnant, parfois irritant, mais véritablement réjouissant !

J'ai choisi de lire Comédies françaises par curiosité pour cette histoire dont je connaissais un peu les contours, pour savoir ce qu'Eric Reinhardt en ferait dans un roman, et comment.
Je ne suis pas du tout déçue. C'est très inattendu et original. Et drôle. Et casse gueule, avec d'un côté le risque de lasser les lecteurs et lectrices qui n'ont aucun goût pour l'histoire et les technologies d'Internet ; de l'autre, celui d'agacer ceux qui en ont une vision différente de celle qu'il leur propose.
Il y a forcément des simplifications, des interprétations, des exagérations, des ellipses, des choix narratifs (je me répète : c'est un roman !).
N'empêche, je me suis laissée embarquer sans résistance par l'aplomb de l'auteur quand il délivre sa leçon sur la commutation de paquets ! J'ai encore moins de repères et de connaissances pour juger la pertinence de son analyse du coup d'Ambroise Roux, mauvais génie de Giscard ! En tout cas, elle est séduisante et donne naissance à des scènes fictives extrêmement drôles (comme celles où le héros harcèle VGE...).

Pourtant, le datagramme de Louis Pouzin, et le machiavélisme d'Ambroise Roux ne sont pas les seuls thèmes du roman (je ne détaillerai pas les développements sur le surréalisme, la paternité de Max Ernst sur la technique de dripping de Jason Pollock, le lobbyisme, le théâtre contemporain, et autres dadas du très généreux Eric  Reinhardt).

Dimitri est un héros romantique 3.0. Idéaliste, surdoué, naïf, mégalo, maladroit, roublard, il se shoote à l'imaginaire, comme tout bon romancier qui se respecte, mais Eric Reinhardt ne lui laisse pas le temps d'écrire, il l'envoie rejoindre le club des 27... Écrire, il le fait à sa place, et m'est avis qu'il le connait bien, comme qui dirait intimement !
Un drôle de zigue ce Dimitri, agaçant, pas vraiment sympathique, mais au milieu du livre, je me suis surprise à compter les jours qui lui restaient à vivre ; les derniers jours justement font basculer le roman dans le thriller (toutes proportions gardées), du suspense, de l'action, un décor de film de Chabrol...

Comédies françaises est un roman fleuve avec boucles et affluents : digressions, incidentes, fictions dans la fiction ; des répétitions voulues, des ruptures de rythme, des longueurs et lenteurs parfois, des accélérations ; des adresses au lecteur, ironiques. C'est la manière habituelle d'Eric Reinhardt qui m'avait plutôt gênée dans ses deux précédents romans alors que cette fois j'ai suivi le mouvement sans peine, avec plaisir.

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Comédies françaises', roman signé Éric Reinhardt relève davantage de l'escroquerie que de la comédie. Sa quatrième de couverture nous annonce une enquête journalistique, que l'on suppose pointue, prenant pour cible un puissant industriel ayant, in fine, volé l'invention d'internet aux français. Ah, ces français qui ont fait la France et qui rêvent qu'ils auraient pu faire le monde ! En fait, cette histoire alambiquée, vraie selon certaines sources, d'une décision Giscardienne sous l'influence de ce lobbyiste ne prend que quelques pages et ne commence qu'après la moitié du bouquin. Trahison !
Le vrai pourquoi du livre serait plutôt la vie de Dimitri. Héros de nos jours ? Peut-être. Mais héros, certainement pas. Plutôt copie conforme d'une franche de la population qui ne s'émerveille que du cosmétique, rêve d'avenir mais ne croit pas au bienfondé de l'effort, du travail assidu et de la construction d'une vie. Comme de toute manière, selon eux, elle est pourrie, autant s'en remettre au hasard et tenter de le forcer un peu. Jeunesse d'aujourd'hui ? Probablement. Triste !
Car derrière le personnage de Dimitri, jeune journaliste quasi sans expérience et sans ambition réelle, il n'y a qu'un petit frimeur à la française, à l'esprit aussi gros qu'un petit pois et aux façons grossières, manquant de tout tact et de respect d'autrui. Hé oui, la liberté de paroles cache souvent une méconnaissance d'un savoir-vivre élémentaire plus qu'elle ne promeut une liberté à laquelle on ne croit plus guère. Mais il a de l'entregent, notre Dimitri. Il parade, minaude, joue l'imbécile (pas trop compliqué pour lui, semble-t-il) et passe presque toujours entre les mailles du filet protecteur que ses ami(e)s et patron tissent autour de lui. Bref, un personnage qui n'a que le triste mérite d'exister et qui, de plus, est assez tordu pour ne pas s'en rendre compte. Plausible ? de nos jours, assurément. Désespérant !
Dimitri, au long des pages et des pages, va donc faire une fixette sur des possibles coups de foudre, une fille puis l'autre. Des rencontres impromptues au coin d'une rue, dans un café, un théâtre et, toujours, notre bête s'anime, flaire la rencontre de sa vie. Tout en défendant l'idée que le hasard est prépondérant pour forger une vie, notre plumitif va multiplier les tentatives d'organisation du hasard espérant enfin trouver bonne fortune. Navrant !
Avec la déclaration d'un scoop à paraître à travers l'écriture d'un livre dans lequel Dimitri confondrait Giscard et ses lobbyistes, avec pour cerise sur le gâteau, la réhabilitation de la France comme géniteur d'internet, le récit s'englue dans la vie puérile, décalée, fantasque, inopérante de ce journaliste. Même si c'est là un reflet peu déformé de notre société, l'auteur devait trouver une pirouette pour en sortir. Bien sûr, avec le métier qu'Éric Reinhardt possède, cela ne fut pas compliqué. Et, dans l'art, l'auteur boucle son récit par l'annonce faite dès la première page. Déjà vu, mais pas mal tout de même. Rassurant !
Si le récit ne m'a pas semblé nourricier en termes d'humanité à promouvoir, l'écriture de Reinhardt est bien la sienne. Avec de longues énumérations de références culturelles, manifestement c'est un homme érudit ou disposant du verni pour le faire croire. Il utilise volontiers les répétitions des conteurs mais sans magnifier la suite par une chute, un changement d'axe, de cap ou même d'idée. Pour exemple :
P. 66-68 : Il avait vu les spectacles de Romeo Castellucci. Il avait vu les spectacles de Christoph Marthaler. Il avait vu les spectacles de Krzystof Warlikowski. […Je vous passe les 65 lignes suivantes de la même structure pour le laisser conclure…] Il avait passé énormément de temps dans les salles de spectacle. Trop de références littéraires ou artistiques nuit à l'avancée dans la lecture. Pédant !
Un autre artifice dont l'auteur use et abuse est la mise en parenthèses. Quasi pas une page du livre sans une, voire plusieurs parenthèses qui coupent le récit, parfois sans aucunement alimenter la réflexion du lecteur. Enervant !
D'autant plus regrettable qu'à plusieurs endroits du récit, l'auteur se montre fine plume, j'insiste, très fine plume, touchant juste et décrivant à la perfection les mutations en cours au sein de notre société. Cela aurait pu être tellement enivrant !
Il me reste, même si ma chronique est un peu amère, le plaisir d'avoir lu ce livre, vraiment ! D'y avoir pointé l'une ou l'autre belle source de réflexion et m'être bercé du rythme et de l'à propos de quelques beaux passages d'une écriture subtile capable de faire briller notre belle langue française. J'oublie le reste et garde le meilleur.
Merci à Babelio et aux Editions Gallimard de m'avoir accordé leur confiance en m'offrant ce roman de la Rentrée 2020.
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Eric Reinhardt raconte qu'à la suite de la lecture d'un article de Libération sur Louis Pouzin, un Français décoré par la reine d'Angleterre pour sa contribution à la naissance d'Internet, lui est venu l'idée de Comédies françaises.

Passionné par l'Expressionnisme abstrait et deux de ses plus grands représentants, Max Ernst et Jackson Pollock, toujours en quête de rencontres décisives avec des femmes dont l'inaccessibilité le pousse à des dérives sexuelles, Dimitri a fait de brillantes études mais, à l'instar de plus en plus de ses coreligionnaires, il n'est pas tenté par une carrière de haut fonctionnaire ni de cadre supérieur. Alors après un poste dans une société de lobbying — qui soit dit en passant est à l'opposé de ses idées de gauche — le jeune homme décide de devenir reporter et finit par se lancer dans une enquête sur la naissance d'internet. Il découvre ainsi qu'Internet aurait pu se développer en France et non aux USA si un grand patron, Ambroise Roux, le PDG de la CGE (Compagnie générale d'électricité), n'avait pas tout fait pour saborder le projet, uniquement pour le profit de sa société et son intérêt personnel...

Beaucoup de bonnes choses dans ce dernier livre d'Eric Reinhardt, comme une analyse plutôt judicieuse de l'élite bourgeoise économique et politique française. Quelques fondamentaux aussi sur le déterminisme social qui n'ont rien d'original mais qu'il est toujours utile de répéter. J'ai également beaucoup aimé l'incursion éclairée dans la peinture avant gardiste américaine. Pour ce qui est de l'enquête sur l'Internet français et son fossoyeur présumé, Ambroise Roux, elle montre bien le fonctionnement du lobbying pratiqué par les grands patrons français. Un état des lieux connu depuis longtemps qui aurait peut-être mérité un développement plus court et moins d'assertions semble-t-il hasardeuses. Toujours est-il que Comédies françaises est un roman ambitieux, où fiction et réalité se marient avec bonheur pour notre plaisir, merci à Babelio et aux Éditions Gallimard.
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Voici surement une des critiques les plus compliquées qu'il me sera donné d'écrire…
En effet, cette lecture me laisse plus que mitigée et bien qu'ayant terminé ce livre depuis plusieurs jours, je peine à commencer ma critique…
Que dire d'un livre qui m'a fait éprouver des sentiments aussi différents et ambivalents qu'un vif intérêt ( au début ) et puis un profond ennui par la suite, me faisant même lire tout une partie en diagonale ( ce que j'appelle la lecture express )
Bon, je précise qu'avant de recevoir ce livre grâce à l'opération Masse Critique de Babelio et aux Editions Gallimard (encore merci à eux ), je ne connaissais pas du tout cet auteur qui n'en est cependant pas à son coup d'essai dans le paysage littéraire français. Ceci dit, je suis loin d'être une référence en littérature française, après tout, mon côté super dispersé et mon appétence pour les auteurs anglo-saxons n'arrangeant rien non plus…
Comme déjà évoqué précédemment, j'ai terminé ce livre il y a quelques jours déjà, et je peine déjà un peu à me rappeler son histoire. C'est dire qu'il ne me laissera pas une impression durable …
Si au début de ma lecture, j'ai bien accroché au style de l'auteur, j'ai assez vite changé d'avis.. Au bout d'un moment, cette écriture que je qualifiais de fluide s'est révélée pour moi trop répétitive et dans la surenchère… Bref, cela n'a pas arrangé mon intérêt pour cette histoire qui est allé en s'amenuisant…
En résumé, je ressors avec un sentiment vraiment mitigé, d'autant plus que le postulat de départ avait vraiment tout pour me plaire….


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Savez-vous comment a été créé Internet ? Cet outil de communication devenu aussi indispensable dans nos vies que l'oxygène. Une invention américaine me répondrez-vous sûrement.

En fait, oui et non. Car la France a eu dans les années 70 une avancée technologique dans ce domaine, grâce notamment à Louis Pouzin. Sans l'intervention d'un lobby, cet homme aurait pu mener ses recherches à son terme et doter la France de cet outil de communication révolutionnaire, damant le pion à la science américaine.

C'est justement ce qui intéresse Dimitri. L'étude de ce raté politique français. Ce jeune homme de 26 ans va étudier l'enchevêtrement des décisions menant à ce fiasco technologique, qui conduira à investir sur le Minitel plutôt que sur Internet.

Voilà le pitch de départ. Voilà un roman alléchant au possible. Malheureusement ma lecture fut très laborieuse.

Enfin, la première moitié. Pour tout dire, j'ai failli abandonné le roman tant j'avais l'impression de lire autre chose que ce que la quatrième de couverture me promettait.

Dimitri, avec son obsession pour les sens, les femmes mystérieuses et les coïncidences m'a terriblement ennuyé au départ. Tout comme le style que je trouvais forcé, manquant de spontanéité. Je ne comprenais pas le lien avec le sujet du roman.

Et puis, enfin, arrive le vif du sujet, à la moitié du roman et là, tout est allé bien mieux. Mélange des styles, narration très intéressante d'un fiasco stratégique au profit des intérêts d'une famille. Une pointe d'étrange, un malaise qui se crée pour couronner le tout.

J'en ressors un peu embêtée du coup, je me dis que je n'ai probablement pas compris le propos ou le style de l'auteur à leur juste valeur.
Lien : https://allylit.wordpress.co..
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Précis, soutenu, « Comédies Françaises » est un roman contemporain, extrêmement pertinent, à l'aube d'un devenir classique. Eric Reinhardt délivre un récit sociétal, moderne. Glissant des indices dans une trame qui s'échappe de la fiction par la grande porte. Les chapitres séparent les sujets avec brio. de ce fait la lecture est agréable et devient symbiose avec les thèmes. On aime cette langue habituée aux verbes dans cette stricte exactitude. L'envolée des descriptions qui charment ce beau livre d'une attention rare pour le lecteur. Dès la première page, le choc. Dimitri Marguerite, le protagoniste principal, décède d'un accident de voiture, jeune bien trop jeune : vingt-six ans. Un incipit habile, fragile, original, rare et affirmé par l'auteur. Eric Reinardt nous guide dans un deuxième degré de lecture. le revoici, Dimitri avec ses convictions, dès le début des chapitres, un jeune homme avide de vie, curieux et vif. « Or Dimitri sentait bien qu'il était excellent : il commençait à comprendre ce que ses interlocuteurs attendaient qu'il leur dise… Il avait saisi qu'il devait être tout à la fois au coeur de leurs attentes et incarner une forme d'ailleurs, les faire rêver, les surprendre, être un peu différent, un peu insaisissable. » Conformiste, opportuniste, Dimitri est un jeune homme gauchiste, doté d'un pragmatisme certain, et sa soif de réussir et de déjouer les diktats sociétaux qui bousculent en alliance ses convictions premières. Journaliste à L'AFP devenu, enquêtant sur les origines d'Internet et les lobbys. Ce récit démonte les arcades politiciennes, sociologiques, et plus. Dimitri est projeté au coeur même de ce qui arrime la société. « Comédies Françaises » et un kaléidoscope. le cheminement d'un homme qui sait où il va. Qui progresse en jouant des coudes, en finesse. Ce roman est une traversée du miroir vers un essai des plus aboutis. Sa haute contemporanéité est une valeur sûre. Sa maîtrise, le jeu grammatical savoureux, exquis, perfectionniste, font de « Comédies Françaises » ce roman atypique qui marquera la rentrée littéraire 2020. Publié par Les Editions Gallimard.
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