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EAN : 9791038804746
Ex Aequo (10/12/2022)
4.42/5   6 notes
Résumé :
La pauvreté, ce n'est pas qu'un porte-monnaie vide. C'est un état qui se vit douloureusement, jour après jour, dans la tête et dans sa chair. La pauvreté, ce n'est pas aimer l'oisiveté. C'est passer des journées entières dans les administrations, à remplir sans cesse les mêmes dossiers, pour quémander de quoi survivre à des fonctionnaires payés pour à peine vous écouter. La pauvreté, c'est avoir des rêves, comme les autres, mais jamais aucun moyen pour le faire.. >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (5) Ajouter une critique
J'ai lu le témoignage de Myriam le coeur serré. Cette descente aux enfers qui concerne, souvent, des femmes affaiblies par la maladie avec un statut social inadapté. L'accompagnement médical était léger, le social en dessous de tout.Myriam avait un bon boulot mais elle a eu l'opportunité de créer sa propre entreprise avec une amie. Un grave problème de santé, l'amie qui fiche le camp pour suivre son compagnon et voilà cette femme seule, endettée, avec une entreprise qu'elle ne peut faire fructifier puisque ralentie par sa pathologie. Elle ne peut se verser de salaire, ne peut plus manger à sa faim, suivre les traitements médicaux et quand, enfin, elle va demander de l'aide dans un service social, l'accompagnement est loin d'être au top. Pourtant elle croise un travailleur social souriant et gentil (compétent ?) mais qui partira vers un autre domaine professionnel. Myriam n'arrive plus à régler son loyer et malgré des décennies de présence, sa propriétaire va se révéler impitoyable. Les différentes aides ne fonctionnent pas, Myriam perd l'appartement et se fait héberger à droite à gauche, se sentant souvent de trop même si elle s'efforce de suivre les habitudes des uns et des autres. Elle est à une goutte de la noyade. Les médecins diagnostiquent une sclérose en plaques en plus de la maladie de Parkinson. Myriam ne lâche rien, combat et se bat contre des moulins à vent. le système veut la broyer et elle ne se laisse pas faire, malgré tout. Sa société existe toujours. Elle va finir par demander de l'aide à la bonne personne qui lui permettra de retrouver une vie digne.Il y a une scène assez effarante avec un agent d'accueil d'un service social. Combien de fois ai-je vécu ce moment où un usager (c'est le terme corporate) se présentait à bout de tout, révolté, harassé et se montrait agressif ou déterminé pour être reçu ou entendu. Combien d'appels ai-je passé pour qu'une assistante sociale se déplace pour recevoir la personne, en vain ? Certes, la violence peut venir de l'extérieur mais elle est souvent compréhensible. Celle qui vient de l'intérieur des services est gratuite et inacceptable.Le parcours de cette femme démontre la difficulté d'accès aux différents services publics et celle de demander de l'aide.Bravo Myriam pour votre courage et votre persévérance.Je remercie Babelio Masse critique et les Éditions Ex Æquo.
Lien : http://pyrouette.canalblog.c..
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Au royaume du pauvre, ou comment tout le monde peut un jour se retrouver à la rue.

Myriam Rembaut est journaliste. Elle s'est spécialisée dans la presse jeunesse, après avoir longtemps été critique de cinéma, télévision et théâtre.
Rien ne laissait présager la descente qu'elle vécut ensuite, et pourtant à 46 ans, c'était le début... La crise de 2008 a eu raison de l'entreprise dans laquelle elle travaillait alors. C'était le moment, malheureusement, de vivre l'expérience du chômage.
Myriam ne se démonte pas, et en profite pour concrétiser un de ses rêves : créer son entreprise. Elle s'associe alors à une autre journaliste partageant les mêmes valeurs.
SARL immatriculée le 21 juillet 2010. Associée envolée en 2011. Et des problèmes de santé qui commencent à arriver.
Elle aurait pu tout arrêter. Mais comment faire avec un loyer à payer, et un emprunt bancaire à rembourser pour son entreprise ?
Je ne vais pas vous raconter toute son histoire, mais croyez bien qu'elle aura tout fait pour essayer de s'en sortir, coûte que coûte, malgré ses problèmes de santé.

Que dire donc après avoir lu ce témoignage ?
Je le savais déjà (pour avoir vécu certaines périodes compliquées), mais il est clair que l'administration française est un réel parcours du combattant. Que parfois, on a l'aide attendue, mais que bien souvent il faut se battre. Myriam a su continuer à garder espoir, malgré la maladie, malgré l'absence de ressources, malgré les blocages administratifs, malgré des employés peu empathiques, malgré la faim (la vraie faim)...
Je suis réellement admirative . Elle a une sacrée force de caractère.

Mais combien d'autres personnes baissent les bras face à ces montagnes qui paraissent infranchissables ?
Alors quand on me dit qu'il faut traquer les fraudeurs aux aides sociales, ça me fait bien rire (jaune) !
Lâchez un peu les pauvres, et occupez-vous un peu plus de ceux qui ont déjà beaucoup trop d'argent pour une seule vie, et qui essaient d'en avoir toujours plus, en fraudant... mais pas pour avoir des clopinettes !

C'est un témoignage important à lire, car malheureusement, nous sommes tous susceptibles de vivre un jour cette chute dans la pauvreté qui creuse le ventre.
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La pauvreté. Un mot qui fait peur. Qui stigmatise et met dans l'embarras. Qui vous montre pas discrètement du doigt. A notre époque, les gens « bien intentionnés » que ce choix est fait par paresse. de toute façon, les pauvres vivent des aides de l'Etat et gagnent beaucoup plus qu'un gentil travailleur. La pauvreté bouleverse des vies et, pas forcément dans le bon sens du terme. le chacun pour soi actuel fait que l'entourage, les amis et parfois la famille se la représente comme une maladie contagieuse, une lèpre qui fait que les gens changent de trottoir en se pinçant le nez et en regardant, avec insistance, le bout de leurs chaussures. N'ayez crainte, bonnes âmes, le pauvre, de lui-même, se met en retrait, par pudeur, par honte de sa nouvelle situation sociale. Il accepte le vide abyssale qui se crée autour de lui autour de lui. Les accidents de la vie sont pour tous.

La plongée dans la pauvreté se fait avec une violente rapidité. L'auteur décrit bien cet étau qui se referme sur la personne, laissant place à de fausses portes de secours. C'est une longue descente en enfer qui permet d'éprouver la force de l'amitié, l'éloignement de tout le monde et la stigmatisation. Ce récit est fort, tout en pudeur. La pauvreté devient une identité, une seconde peau. Elle vous offre un anonymat, même au sein des structures sensée aider. La description des galères est d'une telle véracité qu'elle interpelle le lecteur. Que l'on se doute que l'auteure connu cette situation. Cette dernière nous démontre que la pauvreté n'est pas un choix. Elle peut arriver à tout un chacun, sans prévenir. Et, surtout, quelle n'est pas contagieuse.

Ce roman est écrit avec beaucoup de pudeur, bien qu'il fasse gronder en tout humain, une très vive colère, du fait des portes qui se ferment. L'écriture est belle, franche, dans un style humoristique bien que le sujet évoqué soit très dur et d'une grande actualité. Ce roman rend sa dignité au pauvre. J'espère qu'il fera taire les mauvaises langues et leur fera comprendre qu'il s'agit d'une lutte de tous les instants pour garder la tête hors de l'eau. Ce livre permettra, peut-être d'arrêter de stigmatiser ces personnes. Il permettra peut-être de faire comprendre que la pauvreté est un état de fait. C'est un livre qui prend au coeur et qui fait beaucoup réfléchir.
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Il est très rare que je laisse une note aussi haute à un livre, mais celui-ci est très particulier, c'est un témoignage poignant d'une ancienne journaliste, ancienne SDF qui explique les galères administratives en France.
En seulement une centaine de page, l'auteure nous raconte ses difficultés, ses maladies, ses problèmes... Bref, nous explique sa vie.
On a du mal à lâcher ce livre, on a l'impression d'être avec elle "malheureusement" et c'est dur bien sûr mais très prenant.
Je le conseille fortement, pour ma part son seul défaut est le fait qu'on reste un peu sur notre faim, j'aurai voulu plus de précisions tout en suspectant pourquoi je n'en ai pas eu...
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L'auteur nous raconte sa descente progressive dans la pauvreté.

Livre très bien écrit qui nous prouve que la pauvreté ne touche pas qu'une catégorie de personne mais bel et bien tout le monde.

On y découvre aussi les rouages de l'administration face aux gens précaires et le traitement qui leur est accordés : honteux.

Je recommande
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Citations et extraits (18) Voir plus Ajouter une citation
Mais je vous assure qu’il y a une grande différence à s’installer chez quelqu’un parce qu’on y est invité, pour des vacances par exemple, et à vivre chez lui parce qu’on vous offre l’hospitalité comme un dernier recours.
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L'incompétence, l'inefficacité ou le mépris affiché d'un certain nombre de fonctionnaires font qu'on est tout ébahi le jour où l'on est reçu par un travailleur social souriant et plein d'esprit.
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Pour l'avoir côtoyée pendant dix longues années, je sais désormais ce qu'est la violence de la pauvreté.
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À moins de l’avoir vécu, il est difficile de comprendre ce qu’est la blessure de l’errance.
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Car dans notre monde en crise, le pauvre n'est plus celui qu'il était autrefois. Il n'est plus à plaindre, il est à surveiller de près. Rendez-vous compte, il ne sait pas gérer son argent. Et comme il n'a aucun sens des priorités, il dépense pour des choses futiles, faisant fi des essentiels, alors qu'on dépense pour lui "un pognon de dingue" afin de lui assurer des prestations sociales. Aujourd'hui les dépenses du pauvre obsèdent beaucoup plus que ses privations. Et il n'y a qu'un pas à franchir pour se dire que si l'on était à sa place, on s'en sortirait parce qu'on ferait mieux que lui ! Pour résumer, le pauvre est l'objet d'une nouvelle construction sociale dans laquelle il perd son caractère de victime et devient celui qui fait obstacle au bon fonctionnement de l'économie. On lui attribue des préjugés simples, faciles à répéter, à colporter.
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