Ce livre est en deux partie.
Dans la première, L.Reymond nous raconte brièvement la vie de Sri Anirvan ainsi que son vécu quotidien auprès du maître. La deuxième partie est un recueil de notes des enseignements de Sri Anirvan.
Grâce à ce livre, j'en sais un peu plus sur le samkhya, une des branches de la philosophie indienne.
L'auteur nous donne à lire des notes, déjà lacunaires, sans jamais en préciser le contexte. Si je n'avais pas déjà quelques notions, je n'aurai rien compris.
Mais de telles sources sont si rares qu'il faut tout de même les préserver et être bien heureux de leur existence.
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Dans ce livre, Lizelle raymond, disciple de Shri Anirvan, nous fait découvrir en premier lieu une période dans laquelle elle vie dans un ashram, partie très agréable à lire et riche d'enseignements. Puis en deuxième partie nous découvrons l'interprétation du Samkhya par Shri Anirvan, un texte traditionnel de yoga très profond et indispensable à étudier pour tout chercheur de cette voie.
Shri Anirvan est un maître d'une grande noblesse. Ce livre est un trésor de richesse pour la compréhension profonde de ce que l'on est.
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Une règle absolue du sâmkhya est de jamais parler des émotions. Etaler un chagrin n’est pas autre chose que de provoquer une extension de la prakriti au lieu de chercher un chemin vers une sensation plus fluide, c’est-à-dire d’aller volontairement vers une transformation possible de l’émotion.
Pratiquement, voici trois règles simultanées qui sont la base d’un état où l’émotion perd sa puissance destructrice :
1. Utiliser pour soi-même le moins de choses possibles, ce qui crée une liberté de surface.
2. N’avoir aucun espoir dans l’avenir, ce qui donne une consistance au présent et crée une liberté dans le temps.
3. Mourir consciemment chaque soir, ce qui signifie naissance à chaque réveil et liberté intérieure.
Dans l’objectivation de la vie, il y a deux positions fondamentales qui sont les suivantes :
1. Centrer sa conscience autour de l’axe de la Volonté supérieure. Cela engage une vigilance attentive de tout l’être, avec tous ses mouvements et toutes ses fonctions.
2. En face de la prakriti, prendre consciemment la position d’un enfant. Cette attitude fait fondre les obstacles. Même une tigresse s’adoucit devant son petit, qu’il soit fort ou faible, bon ou mauvais. Cet enfant que rien ne peut terrifier se renouvelle de lui-même par les impressions élémentaires : terre , eau, feu, éther, la beauté d’un visage, une intonation de voix, un regard profond, etc.
Il faut dans la vie savoir qu’on est le chat qui mange la souris et, en même temps, qu’on est aussi la souris qui est mangée par le chat, car la vie qui vient en nous, et qui est en nous, prend ces deux formes à la fois. Mais est-ce que je peux comprendre qui je suis, si je ne sais pas quelle est ma place dans l’univers ? Lorsque j’ai découvert cela, je vois que celui qui est mangé est le premier délivré, tandis que l’autre a un plus lourd karma à porter. Si j’accepte les responsabilités de la situation qui m’incombe, la lutte ou l’absence de lutte, dans un sens ou l’autre, devient la dignité secrète de mon être intérieur.
Découvrez-vous vous-même, identifiez-vous au pouvoir muet et profond de la terre qui, silencieusement, transforme l'argile en une branche de fleur baignée de soleil. Vous avez ce pouvoir en vous, mais vous l'ignorez encore. Il est celui de la nuit obscure qui retient son souffle pour donner naissance à l'aurore...
Si vous marchez longtemps en portant un fardeau sur les épaules, la fatigue s’accumule, tandis que le même fardeau ne pèsera rien si vous le faites flotter le long d’une rivière. Est-ce que la vie n’est pas une rivière ? Mon travail en suit aussi le cours…Toute ma vie j’ai essayé de ne pas m’encombrer de choses lourdes et importantes. Mais comme il est difficile de vivre simplement, de ne pas amasser de choses ni de pensées ! Elles s’amoncellent d’elles-mêmes autour de vous et finissent par peser. Alors comme une anguille, il faut savoir se faufiler entre elles et s’échapper. Il ne faut pas se laisser prendre par elles…
Mais comment connaîtriez-vous le Divin si vous ne vous connaissez vous-même ? me demanda-t-il. Quelle demeure lui offririez-vous ? Il faut longtemps préparer le cœur où le Nom divin roulera, comme la vague dans le creux d'un rocher...