Louis II de Bavière, ou la figure d'un roi qui n'était pas fait pour gouverner.
Elisabeth Reynaud, auteur de plusieurs romans et biographies, nous entraîne dans la vie étonnante et chimérique de ce roi au caractère atypique.
Dès lors que Louis II accède au trône de Bavière en 1864, le peuple n'aura de cesse d'admirer ce beau jeune homme. Cet amour ne se tarira jamais, malgré les dépenses folles qui caractérisera son règne. Dépenses pour entretenir son ami et idole
Richard Wagner, mais aussi dépenses pour faire construire trois magnifiques châteaux au luxe débordant : Neuschwanstein, Linderhof et Herrenchiemsee. Les nombreuses photos couleur et noir et blanc présentes dans l'ouvrages permettent au lecteur de se rendre compte du faste de ces constructions.
Elevé dans une rigueur catholique extrême, Louis II se veut chaste comme les chevaliers qu'il admire. Néanmoins, il sera torturé toute sa vie par son homosexualité qui le culpabilise à l'extrême.
Elisabeth Reynaud nous livre quelques passages éloquents de son journal intime : c'est un homme tiraillé entre ce que souhaite sa raison et ce que lui fait accomplir son coeur.
Au cours des vindt-sept chapitres que comporte ce docu-fiction biographique,
Elisabeth Reynaud retrace la vie de cet homme rêveur, ce roi amateur de grands espaces et de solitude, amoureux des opéras de son "Unique",
Richard Wagner. Roi mécène, c'est certainement grâce à lui que Wagner a pu écrire et mettre en scène ses plus grandes oeuvres. Roi pacifiste, la guerre l'horripilait, notamment la mort des civils et des soldats qu'il voulait éviter.
La politique l'intéresse peu, il préfère se réfugier dans le paraître, dans un monde qu'il s'est inventé de toute pièce.
Les amateurs d'histoire, comme c'est mon cas, se régaleront de cette lecture. D'autant que le style d'écriture est accessible : il ne s'agit pas ici d'une étude ou d'une thèse. J'ai relevé une certaine poésie dans les tournures de phrases : celles-ci s'enchaînent avec tellement de fluidité que la lecture n'en est que plus agréable et rapide.
L'impression d'avoir approfondi un pan de l'histoire de l'Allemagne mais aussi de l'Europe est nette lorsque l'on ferme ce livre.