"Le cahier de Douai" est beaucoup plus abordable que les
poèmes que Rimbaud composera plus tard ("
Illuminations", "
Une saison en enfer"). Néanmoins, en lisant les annotations, on se rend compte que ses textes possèdent déjà une certaine complexité. Tout en nuance (par exemple dans "Les Effarés" où il ne se contente pas de dénoncer la misère), parodiant ici et là des
poèmes que le lecteur d'aujourd'hui ne connaît peut-être pas (souvent ceux de
Victor Hugo), Rimbaud aime bien cacher des plaisanteries qu'on ne perçoit pas du premier coup.
Il est bon de relire Rimbaud à la lumière des recherches les plus récentes et de se rendre compte qu'on est parfois allé un peu vite en besogne dans l'interprétation (par exemple en affirmant que "
Le dormeur du val" est un texte antimilitariste).
Les trois lectures linéaires proposées (sur "Les effarés", "Première soirée" et "Roman") montrent en tout cas la même chose : Rimbaud aimait l'humour !