Le peintre chinois oeuvre au sein d'une tradition picturale solidaire d'une tradition spirituelle, qui appartenait au Taoisme, au Bouddhisme et au Confucianisme. Or ce qui caractérise la spiritualité des deux premiers est le Présent, qui est seul réel, car il n'a pas de durée. En tournant, la roue d'un char ne repose sur le sol qu'en un seul point à la fois de sa circonférence : ce point est le présent. Il est insaisissable, est c'est pour cela qu'il est le "moment" d'une contemplation de l'Eternité. Le Bouddhisme l'appelle l'Illumination ou une intelligence supérieure (appelée ming : lumière ). Il s'agit d'une prise d'intuition, qui plonge dans la Délivrance (c'est le Nirvana), dans l'Infini ou le mystère (c'est le Vide), ou dans la Norme (c'est le tao ou la Voie). L'illumination surpasse l'homme et son destin : elle éteint le temps en un clin d'oeil.
Préface historique
Ce que le pinceau trace sur la soie n'est pas seulement une apparence de montagnes, c'est l'énergie créatrice de l'Invisible reçue par le coeur. Comme un flocon de neige géométrisant une goutte d'eau, l'image fixe une énergie intuitive jaillit du Vide.
Préface historique
(...), le paysage est le lieu d'union des spiritualités, de réunion de l'homme et du cosmos, d'une fusion du coeur et de l'Infini. Trois sagesses l'ont modelé à leur mesure : le Confucianisme et le Taoisme, deux traditions autochtones de la Chine, et le Bouddhisme.
Préface historique