S'il complique à l'évidence la tâche des biographes, ce silence appuyé relève surtout un trait de caractère qui hantera Jacobs jusqu'à la fin de sa vie : la crainte obsessionnelle de trahir sa propre nature. « J'estime qu'un auteur ou un acteur doit être connu par ce qu'il écrit, par ce qu'il évoque ou par ce qu'il représente quand il est sur scène, expliquait le dessinateur. Il y a souvent une déception du lecteur ou du spectateur, quand il connait le personnage en chair et en os. »
Première partie. Un esthète contrarié (1904-1943), p. 15
Edgar P. Jacobs n'estima jamais opportun de parler de sa vie privée. Parvenu au sommet de sa notoriété d'auteur de bandes dessinées, il ne s'abandonna que très rarement à l'évocation des liens affectifs ayant ponctué sa vie de petit garçon, de jeune homme, d'amant ou d'époux. De son enfance, par exemple, nous ne savons que peu de choses relevant de la sphère intime. Ainsi, les prénoms de ses parents ne sont-ils même jamais mentionnés dans ses mémoires, Un Opéra de papier.
Première partie. Un esthète contrarié (1904-1943), p. 15
Boulevard Tintin - Hergé intime