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Citations sur Dernière visite à ma mère (100)

« Lorsque nous nous croisions, chacun de nous poussant un être cher dans les larges couloirs, ou attendant sagement devant le grand ascenseur prévu pour les brancards et les chariots de soin, nous échangions des regards un peu fuyants, préoccupés, des sourires contrits. Des sourires d’enfants coupables.

Pourquoi ma mère, mon père, doit-il rester ici ?

Pourquoi est-ce que je ne peux pas – ne veux pas, ne suis pas en mesure de – m’occuper
d’elle ou de lui ? Ce n’est pas une fin de vie acceptable. C’est indigne.

C’est ainsi. Alors oui, je suis orpheline. On ne cesse pas plus d’être enfant que l’on ne cesse d’être mère. »
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Mais si, elle va bien.C’est normal. Il faut qu’elle s’adapte. Elle va s’y faire. Foutaises Comment peut-on sadapter à cela? Qui voudrait vivre ainsi .Qui voudrait mourir là ?
Je dis: « Ma mère ne s'y fera jamais, je la connais. -Mais si, voyons, »
Je dis: » Elle pleure tous les jours au téléphone. -Elle vous fait la comédie. Ils sont tous comme ça. »
Et je déteste plus que tout I’infantilisation, le déni,le pluriel, l’amalgame, tous ces vieux enfermés dans le même panier, ils sont tous comme ça , quand ils n’ont pour seuls points communs que leur âge et leur dependance. Tu ne t’es pas adaptée,tu as renoncé,c’est tout.
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N'aie pas peur
Tu t'en vas, je le sais, je le sens
Je respire avec toi même si je suis loin
N'aie pas peur, je suis en chemin
Mon bras entoure ton épaule
Et ma main prend la tienne, la réchauffe, la tient
Puisque la vie soudain intervertit les rôles
Toi, fragile
Moi, prenant soin
N'aie pas peur, je suis là
Est ce que tu entends mon souffle au creux de ton oreille
Je te dis que je t'aime, que tu vas me manquer
Que la vie est trop courte, aussi longtemps qu'elle dure
Et qu'il ne faudrait pas avoir à se quitter
Ne t'effraie surtout pas du silence qui vient
Tu en auras fini de ces heures d'attente, à égrainer
sans fin trop de minutes lentes
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maintenir la vie sans préserver du même coup ce qui en fait l'essence: la faculté de penser, d'agir, de se mouvoir, de s'exprimer, de jouir de petits et grands plaisirs, la liberté de faire connaître son avis, ses besoins, de refuser ou d'approuver, c'est une mort sans cesse reportée. Une indicible pénitence.
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La vieillesse ne m'effraie pas. C'est la dépendance qui m'alarme.
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Je dis que je vais bien, et vous devez me croire.
Pourtant ma mère est morte, et la vie continue.
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« On ne cesse pas plus d’être enfant que l’on ne cesse d’être mère. »
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Chaque fois, tu avais remonté la pente. Tu ne la remontais ni très vite, ni bien haut. De moins en moins haut, pour tout dire. Mais tu étais d’une résistance incroyable.
Je m’étais habituée à ces montagnes russes, de la crainte au soulagement, de la fausse quiétude à la pire inquiétude.
Tant que tu respirais, tu étais immortelle. (p.100)
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« Alors que nous entrions dans le confinement, sans savoir pour combien de semaines ou de mois, je me suis surprise à penser que, finalement, tu étais partie au bon moment.
C’était un soulagement étrange. Je me suis demandé qui, de nous deux, aurait le plus mal supporté l’éloignement contraint, le silence forcé.
La dame qui s’occupait de toi n’aurait pas pu venir, mesures de prévention obligent. Les aides-soignantes et infirmières n’auraient jamais eu le temps de la remplacer auprès de toi, pour nos courts appels sur WhatsApp. Je n’aurais pas pu venir te voir.
Dans cette crise sanitaire, j’ai éprouvé une compassion toute particulière envers ceux qui ne pourraient accompagner leurs proches dans leur ultime étape. Combien de drames humains se sont joués, se joueront dans les mois qui viennent ? »
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Être obligée de faire sur soi, dans un hall encombré de monde.
Faute de moyens et de temps, on te rendra incontinente,puis grabataire, en quelques semaines seulement
Je n’en veux pas aux gens qui travaillent ici,aucune charge personnelle. Cest tout le fonctionnement qui pèche. Comment être humain, sans humains?
Laisser le temps à la prévenance, et la place à la dignité, cela suppose des moyens, et surtout des gens disponibles.
Le personnel est en sous-nombre, plutot gentil, toujours pressé. Interchangeable, aussi. Souvent des visages nouveaux. Et dans les résidents, des rangs qui se clairsement des visages qui s’effacent, que jr ne croise plus, remplacés par d'autres aussitôt.
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