Un livre atypique, au service d'une belle galerie de personnages déjantés mais attachants.
Après une cure de désintoxication alcoolique qui lui a permis de rencontrer Cochise et Lola la Murène, Rico se retrouve à nouveau confronté à la vraie vie et à lui même, avec deux objectifs : ne pas replonger et rejoindre Ana, qu'il aime et qui l'attend, peut-être encore. Redoutant la solitude, il va trouver refuge chez Cochise, dans une villa aux allures d'auberge espagnole, mais espagnole genre underground. Là, il va croiser Kito, Babar, Gomez, Nounours, Narbé, Carole et j'en passe.
Dans ce monde à part, l'alcool, la drogue, le porno et l'argent sont omniprésents. Pas de bol pour Rico qui doit faire avec pour mieux faire sans. Sans replonger dans la bouteille, sans replonger dans l'infidélité à Anna, sans replonger dans les combines foireuses qui mènent dans l'impasse.
Écrit dans un style direct et cru assez agréable à lire, L'été chez Cochise est avant tout réussi pour la belle galerie de portraits qu'il nous propose, à commencer par celui de Rico, attachant dans ses doutes, ses faiblesses et ses angoisses, confronté à une seconde chance qu'il ne souhaite pas laisser passer. Mais par quel bout la saisir ?
J'ai été moins emballé en revanche par l'intrigue déployée par
Nicolas Roiret, qui n'apporte rien à l'histoire et se termine un peu n'importe comment à la fin. J'ai lu ci-et-là des comparaisons, un peu hâtives, entre Roiret et quelques grands auteurs américains du XXe siècle. Ceux-ci n'avaient pas besoin d'histoire fil rouge ni d'intrigue pour installer leurs récits d'atmosphère et de caractères : ils décrivaient - certes magistralement - la vie qui passe, et nul n'était besoin d'ajouter autre chose.
Mais assurément,
Nicolas Roiret avance dans cette voie...