Jean-Christophe, tome 2 : Le matin

Après avoir lu le tome 1 en 2019, je m'interrogeais sur la poursuite de cette trilogie. Comme j'aime bien terminer ce qui est commencé, je me suis lancé.
On m'avait pourtant bien conseillé de m'en tenir au tome 1, le tout aillant un peu vieillit ! En effet, cette lecture a été un peu longue et lassante par moment. En relisant ma critique du tome 1, je me surprends d'une critique plutôt élogieuse. Il va donc me falloir persévérer avec le tome 3, pour avoir un avis global sur cette oeuvre.

"Le Matin" est le deuxième tome d'une longue série dont le héro est Christophe (ou Jean-Christophe) écrit par Romain Roland, prix Nobel de littérature 1915.

Ce deuxième volet suit Christophe dans sa pré-adolescence, de ses 11 ans à ses 14 ans. le premier chapitre raconte la mort du grand-père qui veillait tant bien que mal sur le jeune garçon. Après ce décès, l'alcoolisme du père entraîne la famille dans la misère la plus totale. Christophe devient chef de famille et reverse le peu qu'il gagne à sa mère.

Le premier volume se concentrait sur la découverte de la musique, ce deuxième volume raconte les émois du jeune garçon lors de sa première grande amitié pour un jeune camarade, et lors de son premier baiser avec la petite voisine. La différence avec notre époque est donc très marquée dans ce volume ! Les lettres du jeune garçon, d'un lyrisme insoutenable, sont vraiment d'un autre siècle.

Cependant, comme dans le premier tome, l'auteur analyse très finement l'orgueil et la fierté de ce garçon très sensible, ainsi que les complications qu'il vit dans ses relations, ce qui fait tout l'intérêt du livre.

2nd volume de Jean Christophe de Romain Rolland. Après la petite enfance de Christophe, le volume aborde les années avant 10 ans.

A comme AVC : le grand père, Jean Michel, décède, à ce qui est décrit comme un AVC.

B comme Bavardages : Les petits bavardages de deux enfants seront très enflammés.

C comme Concert : Jean Christophe est violoniste dans l'orchestre de la ville et donne des concerts.

D comme Déchéance : Suite au décès du grand père, la famille va déchoir car le grand père était un vrai soutien. A la fois psychologique pour sa belle-fille et ses petits-enfants et financier pour la famille.

E comme Egoïsme : Melchior, le père de Christophe, sombre dans l'alcoolisme. Il est d'un égoïsme profond.

F comme Famille : La famille Kraft a perdu son pilier avec le grand père et Christophe va le remplacer puisque son père est un alcoolique incapable de faire quoi que ce soit pour sa famille.

G comme Gottfried : l'oncle maternel reste un soutien moral pour Christophe. Ils partagent leurs amours de la nature.

H comme Humiliation : Une des scènes de ce volume évoque la remise d'une lettre, écrite par Melchior, à l'intendant de la ville. Cette lettre demande à ce que le salaire de Melchior soit remis à son fils. L'intendant, contre le changement d'avis de Christophe, va accepter cette demande. Car toute la ville sait que Melchior boit et ne donne aucun argent à sa famille. Ils veulent aider Christophe et sa famille.

I comme Inspiration : Christophe continue ses compositions musicales malgré le dédain de son père.

J comme Jean : le titre de ce roman est Jean Christophe mais il est toujours fait référence à Christophe dans les deux premiers volumes…. A suivre pour comprendre pourquoi ce JEAN.

K comme Kerich (von) : Famille qui habite un château à côté du logement des KRAFT, Christophe va s'amouracher de la mère puis de la fille. Tout cela finira sur un « malentendu ».

L comme Louisa : Louisa, mère courage, qui subit sans se plaindre.

M comme Mort : Ce volume commence par le décès du grand père et fini par celui du père.

N comme Noyade : Melchior meurt noyé dans un ruisseau.

O comme Otto : Otto Diener va être le premier ami de Christophe. Cette amitié / amour entre deux jeunes garçons solitaires et exaltés va donner de jolies pages de littérature mais finira par un éloignement car leurs mondes sont différents.

P comme Pianiste : Dans ce volume Christophe devient pianiste ordinaire auprès du grand duc et régulièrement il va jouer du piano à la cour.

Q comme Quartier : La famille, en changeant de quartier, ne va pas voir sa vie s'améliorer.

R comme Ruine : Après le décès du grand père, Melchior ne se retient plus et il va perdre les leçons qu'il faisait et sa charge de violoncelliste. Sans Christophe, la famille serait ruinée.

S comme Sentiments : Dans ce volume, Christophe découvre l'amitié avec Otto et puis l'amour avec Minna.

T comme Théodore : le beau fils du grand père (enfant d'un premier mariage de sa première femme). Il travaille dans une maison de commerce et méprise les arts. L'un des frères de Christophe deviendra son commis plus tard. Quant à Christophe, il le déteste.

U comme Uniforme : Pour jouer à l'orchestre ou chez le grand-duc, Christophe a son uniforme / costume.

V comme Violent : Melchior devient violent, il bat sa femme, son fils pour avoir de l'argent

W comme Weimar : La famille von Kerich part en vacances à Weimar. Il y aura un avant et un après.

Sachant qu'il y a 10 volumes à ce roman, je vais laisser les dernières lettres...

X comme X :
Y comme Y :
Z comme Z :

Dans ce deuxième tome nous assistons aux tout premiers débuts de la carrière de Jean-Christophe, c'est aussi un roman d'apprentissage puisque nous suivons le héros de l'âge de onze à quinze ans. Dès les premières pages il perd son grand-père qui était le meilleur soutien qu'il avait parmi les siens. Son père sombre plus que jamais dans l'alcool, dilapide l'héritage, fait main basse sur les maigres revenus de Jean-Christophe qui se retrouve seul soutien de sa famille. Ce tome s'achève sur le décès du père. C'est aussi le tome des premiers émois, l'amitié avec Otto, l'amour avec Minna, et ce n'est pas ces passages-là que j'ai le plus appréciés, je les ai trouvés d'un romantisme suranné. Par contre j'ai beaucoup aimé la façon dont se complexifie le personnage de Jean-Christophe, sa personnalité naissante avec une tendance à la possessivité, à la jalousie, une tendance à s'emporter et en même temps un fond d'optimisme sur son avenir. Et la qualité d'écriture est toujours au rendez-vous avec la plume de Romain Rolland toute en finesse et en précision.

Deuxième tome de Jean-Christophe, le matin narre la vie du héro de ses sept à quinze ans, et est divisé, comme le tome précédant en trois chapitre.
Le premier raconte la mort du grand-père, et les dures conditions matérielles qui en découlent. Il s'agit du premier contact du héros avec la mort, et perte du dernier rempart de la famille. Christophe, enfant devient tête de famille rencontre trop jeune les dures réalités de la vie. Mais il y acquiert cette volonté et cette conviction irréductible de ce qu'il vaut. Pilier sans doute fondamental pour la construction future du héros.
En deuxième chapitre vient Otto, premier ami de l'enfant et premier portrait approfondis de l'oeuvre.
Rencontré par hasard par Christophe, celui-ci est séduit par la culture l'attention et le besoin d'amitié qu'éprouve et que montre Otto. A partir de maintenant et jusqu'à la fin du livre on ne parle plus de la famille, de la maison, de la pauvreté de Jean-Christophe, et à peine de la musique. Et Rolland nous donne pendant un chapitre entier un portrait détaillé de l'enfant puis surtout de la relation d'amitié ambiguë qu'entretiennent les jeunes garçons. Il commence ici à sonder les coeurs, parle des sentiments mêlés et changeant qui sont ceux des héros, mais qu'il prête à beaucoup de jeunes gens, à la manière de Tolstoï qu'il admire. Correspondance et rencontres entre les deux amis s'alternent . L'histoire est construit comme une romance, de la rencontre, la passion à la déception et à l'éloignement.

Puis vient la rencontre avec Minna, premier amour de Christophe et de sa mère, Josepha second et troisième portrait du livre.
Construit sur le modèle que la rencontre avec Otto, Christophe est d'abord fasciné par la mère veuve, sa bienveillance et sa douceur, avant de tomber amoureux de Minna et que le cadre narratif se ressert sur la romance des enfants, et elle gardera ce modèle d'ascencion entre les deux enfants de monde différent et aux caractère opposés, avant de s'interrompre brusquement au voyage de la famille, et avec cette fois une rupture fracassante des relations. Rolland mélange les sentiments amoureux aux sentiments d'enfants. Comme dans l'Aube, l'innocence de l'enfant qui a atterrit dans un paradis protégé de la rudesse de la vie sont particulièrement bien transcrit, dans ce cadre naturel que Rolland affectionne.

Le tome se clôture sur la mort du père de Christophe. Violence encore plus grande, qui fait relativiser toutes les autres, pourtant importantes. Et premier appel et dialogue avec Dieu, qu'il appelle son Dieu. La mort est au bout du chemin et la souffrance fait partie de celui-ci

"Meurs, mais sois ce que tu dois être : un Homme"

Après l'aube, nous voici au matin de la vie de Jean-Christophe. Cela correspond à la période allant de ses onze à quinze ans. On a donc fait un petit saut dans le temps puisqu'on avait laissé notre jeune héros à l'âge de sept ans et demi.

Cette deuxième partie est composée de trois chapitres abordant chacun un thème différent et donc une expérience de la vie différente pour le jeune garçon : la mort, l'amitié et l'amour. Chacune de ces expériences va être marquée par la désillusion et va contribuer à forger le caractère en construction du héros. L'auteur décrit parfaitement grâce à une écriture précise et détaillée les émois et les sentiments ressentis par Jean-Christophe.

Je me suis beaucoup attachée à ce personnage empreint d'une grande bonté sous un caractère parfois un peu emporté et bourru. On sent la sincérité de l'affection qu'il porte à ceux qu'il aime. Je suis également touchée par son besoin irrémédiable d'être aimé peu importe par qui et peu importe comment. J'ai très envie de savoir comment il va continuer à évoluer pendant son adolescence.

Après l'aube, voici notre jeune héros au matin de son existence, dans cette phase de vie perturbée et bouillonnante que l'on n'appelle pas encore la pré-adolescence. le caractère s'affirme, entier, pugnace, passionné et déjà rebelle, face à un sort familial qu'il rejette et la confrontation avec le père alcoolique et velléitaire s'engage, d'autant que le grand-père enchanteur et protecteur de son enfance a disparu. C'est aussi et surtout le temps des premiers émois amoureux, garçon puis fille, que Jean-Christophe a la malchance de rencontrer dans un milieu social qui n'est pas le sien. Au milieu de ces passions, la musique, doucement, s'enracine

En dépit d'un romantisme exacerbé et un peu suranné, il est fascinant de découvrir un portrait aussi profondément fouillé de l'enfance et d'assister à la construction d'une personnalité dont on soupçonne déjà le caractère exceptionnel, sous la plume d'une rare finesse de Romain Rolland.

Ce deuxième tome du cycle romanesque « Jean-Christophe » de Romain Rolland est intitulé « le matin ».
Dans le premier tome « L'aube » nous avons assisté à la naissance d'un musicien allemand, jeune prodige, au tout début du 20eme siècle. Ici, c'est la naissance de l'amour que décrit Romain Rolland. Et avec quel brio !
Christophe a grandi. A 11 ans, il est pianiste et se produit régulièrement pour le Grand-Duc, ce qui le met de mauvais humour car il ne supporte pas la soumission malgré son jeune âge.
Adolescent, il devient premier violon de l'orchestre dans lequel joue encore son père qui s'enfonce dans l'alcoolisme et devient la risée de tous les musiciens. Mais c'est la mort de son grand-père Jean-Michel qui va l'affecter profondément.
L'adolescence de Christophe va donc être marquée par des bouleversements. Il connaîtra des sentiments profonds, la souffrance de la perte d'un être aimé mais aussi de l'amour.
Il vivra ses premiers émois avec son nouvel ami Otto Diener, fils d'un riche commerçant de la ville. Puis c'est avec Minna von Kerich que sa passion amoureuse lui fera envisager un avenir radieux. Pourtant, c'est l'indifférence qui l'attend mais ses malheurs lui permettront de comprendre que c'est le coeur qui ennoblit l'homme.
J'ai été très impressionnée par la qualité d'écriture de Romain Rolland, sa façon de décrire les émois de l'adolescence. Alors qu'ils sont un peu naïfs, il transforme les personnages en grands romantiques, sans fard. Et quelle justesse. Je crois que tout le monde peut s'y retrouver. Romain Rolland est vraiment un fin psychologue et ses réflexions sur les rapports des adolescents entre eux mais aussi avec leurs parents et leurs proches montrent une très grande ouverture d'esprit pour l'époque.

Challenge Nobel illimité

Après L'aube vient naturellement le matin. Ce deuxième tome des aventures de Jean-Christophe raconte une nouvelle étape dans l'existence du garçon. À onze ans, finie l'enfance idyllique sur les bords du Rhin, les jolis airs de piano suffisent à peine au petit virtuose allemand pour passer à travers des problématiques qui le dépassent un peu, des dilemmes d'adultes arrivés trop tôt. Et, avec eux, les blessures de l'âme…

D'abord, Jean-Christophe doit surmonter la mort de son grand-père (je ne dévoile rien de trop important, sa possibilité est évoquée dans les premières pages puis elle survient peu de temps après). C'est ce vieil homme qui l'a initié à la musique, qui l'a poussé dans cette voix. Surtout, c'est son pilier, son seul soutien. La vie du garçon prend un tournant pour le pire, avec une mère effacée et un père alcoolique qui dilapide son héritage, entrainant sa famille dans la ruine. Ainsi, grâce aux subsides qu'il reçoit pour ses concerts, Jean-Christophe devient chef de famille à quatorze ans. Dure, dure, la vie !

Ceci dit, tout n'est pas noir et sombre. le garçon n'est pas complètement un adulte, il doit encore vivre les simples plaisirs de la vie comme ceux d'une amitié pure, innocente. Exclusive ? En lisant cette partie du roman, j'avais toujours en tête ces romans d'apprentissage d'un autre siècle, aux accents romantiques, dans la lignée de Tonio Kruger (Thomas Mann) ou Demian (Hermann Hesse). Pour la première fois depuis le début de la série, Jean-Christophe perd son aura de perfection. Sa personnalité se développe, il peut se montrer possessif, jaloux. Il devient un personnage complexe et, incidemment, plus intéressant.

Puis, après l'amitié vient l'amour. Les années passent, il doit approcher seize ans, alors c'est inévitable. Jean-Christophe découvre la passion auprès de Minna von Kerich, la fille d'une riche veuve revenue dans la région. le musicien est engagé pour lui donner des cours de piano. Il va sans dire qu'un amour entre un pauvre artiste et une fille de la haute société rencontrera des obstacles.

J'ai bien apprécié le matin, plus que le tome précédent (qui était beau mais qui manquait un peu de oumf). Ici, le rythme est soutenu, malgré la langueur des sentiments. En une centaine de pages, l'auteur Romain Rolland présente trois étapes charnières, centrées autour de trois relations importantes qui auront un impact dans la vie de Jean-Christophe. À plus d'un moment pendant ma lecture, j'ai été touché par ce garçon qui, malgré tout ce que le destin peut lui cracher à la figure, continue à espérer et à attendre quelque chose de la vie. À suivre…

"Le matin" chasse "L'aube", ainsi en est-il de ce second tome de "Christophe", la grande oeuvre de Romain Rolland. Son personnage, Christophe Krafft, à l'instar de David Copperfield, grandit et se responsabilise, d'autant que son foyer est toujours aussi peu affectueux.

Le voici à onze ans, puis à quinze. C'est la période charnière entre enfance et adolescence, celle des premières pulsions, des premiers émois, d'abord la rencontre du premier ami qui nous sort de la solitude, puis le premier amour avec ses fulgurances et ses blessures, tout aussi paralysantes.

J'ai bien fait de ne pas m'arrêter au premier tome, j'ai davantage préféré celui-ci. Désormais familière de la plume très précise de l'auteur, je goûte avec plaisir le rythme enlevé qui colle si bien aux humeurs et aux émotions changeantes de Christophe, très bien rendues. L'éveil de cet adolescent m'a profondément touchée, j'y suis à présent fort attachée et vais continuer à cheminer avec lui un petit moment.


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