Il y a beaucoup plus de grandeur et d'originalité dans le poème suivant : Also sprach Zarathustrâ, Tondichtungfrei, nach Nietzsche (Ainsi parla Zarathustrâ, composition libre, d'après Nietzsche), op. 30. Les sentiments sont plus largement humains, et le programme que s'est imposé Strauss ne se perd point en de minuscules détails pittoresques ou anecdotiques, mais est dessiné en quelques traits expressifs et majestueux. Strauss proteste de sa liberté vis-à-vis de Nietzsche. Il a voulu représenter les différentes étapes du développement que traverse un esprit libre pour arriver à l'Uebermensch. Ce sont là des idées purement humaines, et qui ne sont point la propriété d'un système de philosophie.
Il semblera un paradoxe de dire qu'aucun musicien n'est plus mal connu que Berlioz. Chacun croit le connaître. Une bruyante renommée entoure sa personne et son oeuvre. L'Europe musicale a fêté son centenaire. L'Allemagne dispute à la France la gloire d'avoir formé et soutenu son génie. La Russie, dont l'accueil triomphal le consola de l'indifférence et de l'hostilité de Paris, a dit, par la voix de Balakirew, qu'il était « le seul musicien français ». Ses principales compositions sont constamment exécutées dans les concerts; et certaines ont le rare privilège de parler à la fois à l'élite et à la foule : quelques-unes de ses pages connaissent la grande popularité. Une quantité d'études lui ont été consacrées. Lui-même s'est décrit et commenté dans de nombreux ouvrages. Il n'est pas jusqu'à sa figure gui ne soit populaire. Et, quand on l'a vue une fois, on ne saurait l'oublier.
Voici donc un premier malentendu. Mais il y en a bien d'autres, qui nous empêchent de comprendre Berlioz. Pour arriver à lui, il faut percer une muraille de préjugés, d'idées conventionnelles, de pédantisme, de snobisme intellectuel. En vérité, il faut secouer presque toute l'opinion qui a cours aujourd'hui, si l'on veut dégager l'oeuvre de la poussière qui s'est accumulée sur elle depuis un demi-siècle.
Rien ne vaut le charme des premières impressions. Je me souviens du temps où j'entendais, enfant, pour la première fois, des fragments de Wagner chez le vieux Pas de loup, au Cirque d'hiver. C'était quelque après-midi de dimanche brumeux et triste, à la lumière jaunâtre. On était saisi dès l'entrée par la chaleur accablante, l'étourdissement des lumières, le bourdonnement de la cohue. Les yeux étaient brûlés, la respiration étouffée, le corps tout entier à la gêne, écrasé dans un étroit espace, sur les banquettes de bois, entre d'épaisses murailles humaines. Mais, dès les premières notes, tout était oublié; on tombait dans un état d'engourdissement douloureux et délicieux.
Strauss venait de lire une étude historique sur un ordre de Minnesänger mystiques, qui se fonda en Autriche, au moyen âge, pour combattre la corruption de l'art et sauver les âmes par la beauté du chant : ils se nommaient Streiter der Liebe combattants de l'amour. Strauss, tout plein à cette époque d'aspirations néo-chrétiennes, et sous l'influence de Wagner et de Tolstoy, s'enflamma pour cette idée; et d'un de ces Streiter derLiebe, il fît son héros : Guntram.
Philippe Baudorre vous présente l'ouvrage "L'esprit et le feu : correspondance (1917-1935)" aux éditions Classiques Garnier. Correspondances d'Henri Barbusse et Romain Rolland.
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Note de musique : © mollat
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