« Cela dépend de vous », Flammarion, 1939.
Un petit recueil de quatre textes :
• Discours de Toulouse : discours prononcé à Toulouse le 30 octobre 1938,
• Appel au pays : prononcé le 24 novembre 1938,
• Que faut-il penser du pacte franco-allemand : article paru dans Paris-soir le 6 décembre 1938,
• Les chances qu'il nous reste : conférence tenue le 10 décembre 1938.
Pour mémoire : les accords de Munich seront signés le 29 Septembre 1938 par Daladier, Chamberlain, Hitler et Mussolini ; sensés régler le problème des Sudètes, et qui scelleront le démantèlement de la Tchécoslovaquie… Accords qui feront dire à Churchill : « Ils devaient choisir entre le déshonneur et la guerre. Ils ont choisi le déshonneur, et ils auront la guerre ».
Quatre courts textes qu'il est très intéressant de lire (ou relire) de nos jours. D'abord pour leur intérêt historique, ensuite pour le parallèle tentant qu'il est très souvent possible de tracer avec notre époque : « Ce qu'il faut dire au peuple de France, c'est qu'il a peut-être toutes les vertus, mais que pour le moment il ne s'en sert pas. Ce qu'il faut lui dire, c'est que la faiblesse de ses gouvernements et les vices de son régime, c'est lui qui les entretient et les rend inévitables » ; mais enfin et surtout en tant qu'élément de compréhension du pacifisme entêté qu'ont pu observer certains écrivains non engagés pendant la seconde guerre mondiale (et vilipendés en 1945), forts de l'expérience désastreuse de 14/18. Humanisme, pacifisme… et unanimisme pour ce qui concerne Jules Romains, plus particulièrement dans le dernier des quatre textes.
Les trois premiers textes sont de près ou de loin liés à la signature des accords de Munich et à l'étude des conséquences prévisibles, le quatrième proposant une voie de sortie de crise pour la France par le biais de son Empire colonial à valoriser afin, à terme, d'en proposer le modèle pour une organisation du monde : « Quand la France eut mis sur pied son chef-d'oeuvre, ̶ qu'on appela l'Empire de la République Française ̶ elle le montra aux autres peuples et leur dit : « Voilà, à peu près, il me semble, comment on peut faire. Si vous voulez, nous allons essayer quelque chose de pareil avec le monde. » CQFD.
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Depuis déjà longtemps, la France a installé en elle cette conviction que les buts qu’elle poursuit ne peuvent pas être antipathiques au genre humain ; qu’il ne peut pas y avoir divorce véritable, ni encore moins antagonisme entre les buts de la France et les buts du genre humain.
Ce qu’il faut dire au peuple de France, c’est qu’il a peut-être toutes les vertus, mais que pour le moment il ne s’en sert pas. Ce qu’il faut lui dire, c’est que la faiblesse de ses gouvernements et les vices de son régime, c’est lui qui les entretient et les rend inévitables.
L'humanité sait mal, d'ordinaire, montrer sa reconnaissance à ceux qui écartent d'elle les catastrophes; surtout quand c'est par un travail quotidien et patient qu'ils les écartent, sans péripéties violemment dramatiques.
Dans l'histoire de l'humanité, les précédents créent des suggestions puissantes au point d'engendrer parfois l'histoire elle même.
… une fraction nationale ne se laisse jamais assimiler par des gens qu’elle considère comme lui étant inférieurs.
Dans l'Allemagne exsangue et tumultueuse des années 1920, le Bauhaus est plus qu'une école d'art. C'est une promesse. Une communauté dont le but est de mettre en forme l'idée de l'Homme nouveau.
En 1926, l'école s'installe à Dessau. Dans le grand bâtiment de verre et d'acier, Clara, Holger et Théo se rencontrent, créant une sorte de Jules et Jim.
À Berlin, toute proche, le temps s'assombrit. Les convictions artistiques ou politiques ne sont pas les seuls facteurs qui décident du cours d'une vie. Ce sont aussi, entre rêves d'Amérique et désirs de Russie, d'autres raisons et déraisons.
Lorsque l'école sera prise dans les vents contraires de l'Histoire, les étudiants feront leurs propres choix.
À qui, à quoi rester fidèle, lorsqu'il faut continuer ?
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