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2,9

sur 560 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Je prends toujours plaisir à lire un livre de Tatiana de Rosnay et meme si À l'encre russe n'est pas mon préféré de l'auteur, il reste une bonne lecture.

On fait la connaissance de Nicolas Duhamel, un jeune auteur qui vient d'écrire un best-seller et qui peine à écrire un deuxième roman.
"(Les écrivains) règnent sur la littérature comme des rois, comme des empereurs. Dans un royaume où les émotions n'existent pas, où la vérité n'existe pas, où l'histoire n'a pas d'importance. La seule vérité, ce sont les mots sur la page et la façon dont ils prennent vie. C'est pour çà que les écrivains sont orgueilleux. Parce qu'ils sont les seuls à savoir leur donner vie."
Son premier roman portait sur les origines de son père. On fil d'un week-end dans un somptueux hôtel italien, on va découvrir son histoire et la genèse de son premier roman. Ces trois jours vont aussi être désastreux pour Nicolas et sa vie va changer. Il faut dire que Nicolas est devenu avec le succès, un être méprisable, fière, peu disponible pour son entourage. Et pourtant en tant que lecteur, il est difficile de lâcher le roman car on veut connaître la fin.

J'ai beaucoup aimé certains passages notamment sur l'écriture, les écrivains ou le milieu de l'édition :
"Russel Banks, par exemple, n'aimait pas écrire sur son ordinateur, cela endiguait le flot des idées. Il rédigeait le premier jet en suivant un simple fil rouge. Nelson Novezan avouait qu'écrire était une telle torture qu'il lui fallait recourir à l'alcool, à la drogue et au sexe pour tenir le coup, et s'enfermer dans la chambre d'un palace. Magaret Atwood, qui tweetait autant que Nicolas, imprimait ses chapitres et les étalait par terre, en modifiant l'ordre selon ses besoins[...]. Orhan Pamuk écrivait lui aussi à la main, se conformant à un plan structuré dont il ne déviait pas d'un iota. Michael Ontaadje découpait et collait des paragraphes entiers dans d'épais carnets. Kazuo Ishiguro se livrait à des corrections implacables et supprimait parfois jusqu'à cent pages. […] Ernest Hemingway produisait cinq cent mots par jour. Ian McEwan, mille. Tom Wolfe, mille huit cents. Stephen King, deux mille. Il fallait toute une journée à James Joyce pour ne rédiger que quelques rares phrases. Georges Simenon pondait un roman tous les quatre mois et dénichait le nom des personnages dans l'annuaire. […] Amos Oz partait faire un tour à pied pendant quarante-cinq minutes dès six heures du matin puis se mettait au travail. Joyce Carol Oats préférait écrire avant son petit déjeuner. Toni Morisson privilégiait l'aube, pour voir le soleil se lever. John Steinbeck fumait la pipe..."

Il y a juste un seul bémol pour moi, c'est l'introduction de certain fait-divers comme l'affaire DSK ou encore le naufrage du paquebot... Je suis toujours un peu sceptique et me demande comment le roman va vieillir quand tout cela sera oublié.....

Bref c'est un bon moment de lecture, pas à la hauteur de Boomerang ou de Rose mais on retrouve le style de l'auteure avec plaisir.
Lien : http://missmolko1.blogspot.i..
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Nicolas Kolt, un célèbre romancier et sa compagne Malvina vont passer quelques jours au Gallo Nero, un hôtel 5 étoiles italien. Nicolas pense commencer son prochain livre très attendu par son éditrice et son lectorat mais une fois sur place, l'inspiration n'est pas au rendez-vous. Il pense beaucoup à la disparition mystérieuse de son père en mer il y a quelques années qui a donné naissance à son premier livre "L'enveloppe", à sa mère dont il n'a pas de nouvelles, à son ex qu'il aime toujours, à son ancien meilleur ami avec qui il va avoir une violente dispute... Ce séjour qui devait être idyllique, s'avère une suite d'ennuis en tout genre, même avec sa petite amie. Au moment de quitter l'hôtel, une catastrophe survient. Cela sera t'il suffisant pour lui donner l'inspiration qui lui manquait ?

J'ai lu récemment plusieurs romans de Tatiana de Rosnay, tous très différents les uns des autres, ce que je trouve vraiment remarquable car souvent, quand on a l'habitude de lire les romans d'un même auteur, on retrouve des points communs entre eux. Ici avec A l'encre russe, rien de semblable avec les autres livres de l'auteur, au contraire ce roman est vraiment atypique et original. J'ai d'ailleurs beaucoup aimé ce livre qui paraît léger tout d'abord mais est beaucoup plus sérieux qu'il n'y semble. C'est un roman dépaysant, idéal pour passer un moment de détente et original par l'endroit où l'action se situe.
Le personnage principal qui rencontre ennui sur ennui m'a touchée, on a de la peine pour lui car il ne comprend pas tout ce qu'il vit et les conséquences de son attitude passée. Il y a une certaine dérision ici, peut-être un clin d'oeil au monde des écrivains que Tatiana de Rosnay connait bien.
A la fin du livre, notre personnage se métamorphose, c'est un retournement de situation inédit.
Le mystère reste assez entier quant à ses origines et celles de son père, c'est au lecteur à imaginer ce qu'il souhaite. C'est donc un roman facile et agréable à lire, divertissant et avec une fin inattendue.
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Encore une fois, Tatiana de Rosnay ne me déçoit pas. J'ai beaucoup aimé ce livre, assez différent des autres bouquins de l'auteur que j'ai déjà lus (Le Voisin, Spirales...), mais toujours aussi efficace. Tatiana de Rosnay a une façon d'écrire qui fait que très vite on n'a plus envie de lâcher ses livres, on est embarqué dans l'histoire avec le personnage, ici Nicolas Kolt, auteur qui a du mal à écrire son deuxième roman. On a envie de le suivre, de voir s'il va enfin y arriver. Et puis, il n'y a pas que lui. J'aime beaucoup la façon dont sont décrits les autres personnages, même ceux qui sont simplement "figurants", qui n'ont pas de rôle dans l"histoire. Enfin bref; je ne vais pas m'étaler d'avantage : A l'encre russe est vraiment un bon livre à mon avis (même si le meilleur reste le Voisin, toujours à mon avis).
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Nicolas Kolt, jeune écrivain prometteur, connaît une passe difficile. Après le succès international et inattendu de son premier roman "L'enveloppe", il a du mal à trouver l'inspiration pour le suivant qu'il a promis à son éditrice. Il décide de se mettre au vert dans un hôtel de luxe, au bord de la mer en Italie. Sa petite amie l'accompagne. Entre baignades, dîners fins, cocktails en tous genres, il tente d'écrire. Mais la page reste désespérément blanche. Comment retrouver la flamme qui l'avait habité lors de l'écriture de son premier roman?


L'écriture de son premier livre était pour Nicolas une évidence. le roman s'était imposée à lui suite à un souci administratif. Devant renouveler son passeport Nicolas eut la surprise de découvrir qu'il devait faire la preuve de sa nationalité française car né de mère belge et de père né en Russie. C'est alors qu'il découvre un secret de famille, cette origine russe de son père. Son père, ce héros tant admiré, Théodore Duhamel, disparu en mer quelques années plus tôt, avait été adopté par son beau-père français. Chamboulé par cette nouvelle, il s'est servi de cette situation, de cette révélation pour écrire son roman. de Nicolas Duhamel, il s'est transformé en Nicolas Kolt, pseudonyme tiré du vrai nom de son père, Koltchine.

"C'en était fini de l'existence placide et tranquille de Nicolas. Il n'était pas un Duhamel. À cette seule idée, un abîme s'ouvrait sous ses pieds. En ce jour gris, pendant ces deux heures au Pôle de la nationalité française, un changement subtil s'opérait. C'est ce jour-là que naquit Nicolas Kolt, mais il ne le savait pas encore."

Nicolas Kolt, cet écrivain, auteur d'un unique roman, si courtisé, si adulé, se retrouve seul face à la page blanche. Son éditrice lui a fait une avance pour s'assurer de sa fidélité, mais il n'a pas l'ombre d'une idée pour son prochain livre. Il n'arrive plus à se concentrer, n'a plus la flamme. Il est constamment dérangé par des admirateurs. Il faut dire que Nicolas s'est laissé séduire par les sirènes de la célébrité, qu'il a embouché et fait résonner les trompettes de la renommée. D'interviews en pose pour des magazines ou des publicités et en conversations avec des fans sur Facebook et Twitter, Nicolas se serait-il perdu? C'est d'ailleurs ce que lui reproche son entourage, et ce qui a causé la rupture avec Delphine son ancienne compagne dont il est toujours amoureux. Nicolas est devenu superficiel, vide. Parviendra-t-il à retrouver sa voix?

A l'encre russe nous fait plonger dans le mystère de la création littéraire, dans ce qui conditionne l'écriture. Nous sommes témoins de l'incapacité de Nicolas à écrire car il s'est perdu lui-même. Pour être capable d'écrire à nouveau, il lui faudra vivre un drame, et plonger en lui-même, plonger sa plume dans ce sang russe qui est son identité. Ce roman nous décrit le monde de requins de l'édition, où on essaie de se souffler les auteurs prometteurs, et les embûches qui guettent tout écrivain ayant du succès : les constantes sollicitations, l'argent facile qui embourgeoise et endort. Un roman passionnant sur l'identité et le métier d'écrivain.


"Nicolas Duhamel devrait prendre ses distances vis à vis des réseaux sociaux et tempérer l'hystérie avec laquelle il s'y est jeté. Peut-être devrait-il cesser de tweeter une bonne fois pour toutes. La question est de savoir si "Nicolas Kolt" écrira un autre roman. Surfera-t-il éternellement sur la vague du succès de L'Enveloppe, alimenté par des éditeurs rapaces qui engrangent les profits, jusqu'à ce que sa beauté se fane et qu'un autre écrivain-produit prenne la relève? Il n'y aura pas de nouveau livre de "Nicolas Kolt". Il est trop occupé à s'admirer dans les centaines de miroirs qu'on lui tend."
Lien : http://leslecturesduhibou.bl..
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Oh la belle vie, sans souci, sans problème…
Il est vrai que la vie est belle pour Nicolas Kolt. Inspiré par des révélations sur sa propre famille, Nicolas Kolt a écrit son premier roman qui connaît un succès prodigieux. On l'adule. En compagnie de sa compagne Malvina dans un hôtel luxueux, Nicolas surfe sur la vague du succès, son blackberry toujours à portée de main, toujours à vérifier si son image est toujours aussi étincelante auprès de ses lecteurs. Il doit pourtant se lancer dans l'écriture de son 2ème roman. Mais l'inspiration lui fait cruellement défaut. La gloire ne sera-t-elle qu'éphémère ?
Ce roman alterne l'histoire personnelle de Nicolas Duhamel qui découvre par hasard ses origines russes et la vie de l'écrivain, alias Nicolas Kolt qui a bien du mal à garder la tête froide face à sa réussite.
Dans ce roman, l'addiction aux réseaux sociaux et les dérapages que cela peut engendrer sont très bien analysés. Par contre, j'ai été un peu déçue sur les recherches concernant la disparition du père de Nicolas qui manquent un peu d'accroche. Néanmoins, c'est un très bon roman.
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Tenu de prouver sa nationalité Française lors du renouvellement de son passeport, Nicolas découvrira lors de sa démarche qu'un mystère entoure ses origines.
Cet événement constituera la trame du premier roman Nicolas dont le succès aura un retentissement mondial.
Son ouvrage inspirera de plus le scénario cinématographique d'un film qui vaudra un Oscar à la comédienne principale.
Le succès de son livre et du film feront de Nicolas une star mondiale.

Pressé alors par son éditeur, attendu par la presse littéraire et ses lecteurs Nicolas doit se remettre « au travail ». Mais là imprévisible, il bute frappé par le syndrome de la page blanche !

Il tente de surmonter la difficulté en se réfugiant dans un palace sur les rivages de la Toscane où il espère retrouver l'inspiration …
Mais là, le confort du luxe que son succès lui permet va le distraire de sa motivation. Il devient en effet un tantinet « bling-bling » et narcissique de quoi le soustraire à toute concentration nécessaire à son but. Au point de devenir un « gros con » qui ira jusqu'à en perdre son ami de toujours…
Et sa page reste blanche…
Il en est quasiment à renoncer lorsque que survient un drame qui va tout changer.

Certes pas le meilleur ouvrage de Tatiana de Rosnay, ce roman n'en reste pas moins d'une lecture agréable par la fluidité de son écriture.
Un bon moment de distraction.

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Un livre choisi par ma fille pour sa couverture chatoyante et sa mer bleue.
Le coeur d'une autre, un souvenir grandiose, émouvant à souhait alors j'ai espoir de retrouver le même plaisir avec A L'ENCRE RUSSE
Coïncidence... il est question de livres et d'un écrivain comme dans La Fille tatouée, cela augure un bon moment de lecture.
La page blanche... un cauchemar redouté par les écrivains. En attendant que la muse fasse sa magie, les reflexions de Nicolas nous en apprennent plus sur la création d'un personnage et son façonnage puis son évolution qui le fait aimer ou détester des lecteurs. A travers les yeux d'un auteur de surcroît adulé, on découvre le côté "cour" de la genèse d'un roman.
Un best-seller L'Enveloppe, son souvenir devient le fil conducteur de cette histoire, on se laisse emporter par les sentiments forts qui forment l'aura de ce roman. A coup sûr, les lectrices apprécieront les détails de p 239 à 241.
A L'ENCRE RUSSE fait voyager autant dans l'homme qu'en Italie et Saint-Pétersbourg.
Vous serez touchés, chers amis Babeliotes, par le pèlerinage littéraire de Nicolaï mais le plus touchant reste la fin inattendue et si émouvante que j'en ai pleuré.
Une lecture qui a frôlé le coup de coeur.
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Ca faisait bien longtemps que je n'avais plus lu un roman de Tatiana de Rosnay. Enfin, ce n'est que le deuxième que je découvre car le seul que j'ai lu est « Elle s'appelait Sarah » dont je garde un excellent souvenir.

Même si celui-ci est très différent du précédent roman que j'ai pu découvrir, j'ai passé un excellent moment et je retrouvé le style de l'auteure avec plaisir.

Je me suis très vite laissé entraîner dans les mésaventures de Nicolas et je n'avais qu'une hâte tourner les pages pour voir comment tout allait se terminer pour lui.
La façon dont il nous parle de son roman «L'enveloppe » me fait regretter que tout ceci ne soit que fiction car, si cet ouvrage avait été réel, je pense que je me serais jetée dessus à peine «A l'encre russe » terminé.

J'ai beaucoup apprécié la façon dont Tatiana de Rosnay nous décrit les sentiments de Nicolas. On a l'impression d'être au côté de notre personnage principal tout au long de l'histoire que ce soit dans son passé, dans son présent ou encore dans sa recherche d'identité.

J'ai adoré la façon dont l'auteure a amené la relation auteur-éditeur et également sa manière de montrer à quel point la célébrité peut changer une personne et devenir un piège.

Bref, je recommande ce roman à toutes les personnes qui ont envie de découvrir l'histoire d'un écrivain qui va devenir célèbre.
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J'ai lu très rapidement le dernier roman de cette auteure car il est d'une lecture facile cependant j'ai trouvé certains passages assez répétitifs. Ce livre soulève des sujets très intéressants notamment les secrets de famille sur les origines, le processus d'écriture et l'addiction aux réseaux sociaux etc. .Mais j'ai trouvé finalement cela assez superficiel et d'ailleurs je n'ai relevé aucune citation lors de cette lecture. C'est toutefois toujours un plaisir de lire les livres de Tatiana de Rosnay même si ça n'atteint pas le niveau du superbe "elle s'appelait Sarah"
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En deux mots : succès & secret
En une question : Un nom peut-il tout changer ?


[SPOILERS MINIMUM]
Comment ne pas vous parler de "A l'encre russe" sans vraiment spoiler? personnellement je ne peux pas... Vous voilà prévenus...


"A l'encre russe" de Tatiana de Rosnay n'est pas un livre adapté au cinéma, où tout du moins cela n'est encore prévu pour le moment, mais Tatiana de Rosnay est une de mes auteures coup de coeur pour qui je suis de près chaque sortie... Et puis "A l'encre russe" a une petite saveur en plus, puisque grâce à Twitter j'ai presque suivi sa naissance en directe, découvrant même, ce moment où l'auteure cherche un titre ou demande comment l'on traduirait WTF en français (traduction personnelle : C'est quoi ce bordel? ou version "Nabilla" : Allo quoi?)... Bref un livre qui rien que par son titre laissait entendre que l'encre de l'écrivain allait parler... Un titre au multiple lecture et qui peut aussi ne se comprendre qu'à la toute fin du livre...

Tatiana de Rosnay nous propose ici de découvrir l'histoire de Nicolas, un homme entouré de femme qui a perdu son père à l'âge de 10 ans et qui à l'occasion d'un renouvellement de passeport va découvrir que le père qu'il a toujours cru connaitre avait pour l'état civil eu une autre identité. Un secret de famille qui va lui inspirer son premier livre... Car ce qu'il raconte au départ à ses deux amis comme une blague va prendre vie dans un livre. Un secret de famille qui bouleverse doublement sa vie. Mais c'est aussi ici un joli prétexte de l'auteure pour nous parler de l'illusion du succès et l'effet amplificateur des médias mais aussi aborder le trac de l'écrivain quand il doit s'atteler à son prochain roman...

"A l'encre russe" c'est l'histoire d'un homme qui en pleine gloire de son premier roman se dévoile peu à peu tout au long de 3 jours passés loin de chez lui et surtout loin de son quotidien. C'est surtout l'histoire d'un homme en quête d'identité. La sienne et celle des autres. La sienne et celle de son père. La sienne passée, présente et future...

Un livre plein d'anecdotes, de retour en arrière... Durant 3 jours, le narrateur, ne quitte pas Nicolas et nous montre son quotidien tout en nous immergeant dans sa tête lorsqu'il se remémore certains passages de sa vie passé. On découvre alors doucement de page en page ce qui l'a mené à aujourd'hui, mais surtout à celui qui l'est au fond de lui, au delà de ce qu'il parait être. Car Nicolas en découvrant le secret de sa famille a perdu son identité en même temps que le nom de famille qu'il a trouvé... Nicolas Duhamel est devenu Nicolas Kochine mais il se fait appeler Nicolas Kolt tout en restant au fond, toujours Nicolas Duhamel. Compliqué? Oui je le conçois, mais Tatiana de Rosnay a l'art d'amener les choses subtilement et avec beaucoup d'humour. Et je vous rassure tout de suite son cheminement est beaucoup mieux amené et expliqué que le mien ici...

Un livre donc sur la quête de l'identité où l'auteure s'amuse aussi à alterner ses personnages. Tatiana fait parler un homme qui fait parler une femme. Son héros est un homme qui est lui même écrivain mais qui écrit un roman sur une femme. Il a 27 ans en plein succès, son héroïne est plus âgée les cheveux poivre et sel... Cela vous rappelle quelqu'un? Malin, diaboliquement malin... Tout comme de subtils détails ici et là... Il prénomme son héroïne Margaux, le nom d'un ouragan, marquant bien ainsi ce que ce livre à fait dans sa vie. Mais après un ouragan tout n'est-il dévasté?... Il y a un avant et un après Margaux. Rarement un ouragan n'a été bénéfique… Etonnant ce choix de mot ? pas vraiment... On devine l'auteure derrière qui subtilement nous demande de réfléchir à tout ça...Tout est à reconstruire... Et si Nicolas le réalisait pendant ses 3 jours ?

"A l'encre russe" est un livre savoureux où je note des détails qui me plaisent plus que d'autres : il observe ceux qui l'entourre, physiquement, puis s'amuse à les deviner. Qui ne s'est jamais amusé à ça ? Nicolas a pour premier réflexe lorsqu'il arrive quelque part ou lorsqu'il rencontre quelqu'un de regarder leur montre. Moi c'est les mains... Il collectionne les montres et repère donc dès le premier regard quelle montre est au poignet de l'autre. Quelle marque, quelle modèle. Il faut dire que sa 1ère montre c'est son père lorsqu'il à 10 ans qui la lui offre peu avant de mourir... Mais je n'en dirais pas plus, juste de faire attention aux détails, ils ne sont presque jamais anodins...

Et puis bien sûr, petit plaisir personnel, Tatiana nous raconte que "L'enveloppe" le roman de Nicolas est même adapté au cinéma, que son héroine est incarné par Robin Wright et qu'elle aura même un oscar pour cette adaptation. Tatiana nous décrit aussi le tournage de cette adaptation, que j'ai finalement parfois encore plus envie de lire que de poursuivre ce livre où Nicolas ne parait pas très attachant. Au départ…

Nicolas est un homme imbu de lui même, qui pense que tout le monde le reconnait, sait qui il est... Il est avec une femme qu'il n'aime pas, Malavina, 22 ans, qu'il trompe par sexto avec une autre, Sabina (la quarantaine rencontrée à Berlin), tout en pensant à une autre, qui a 9 ans de plus que lui, Delphine, qu'il a laissé partir il y a 5 ans... Delphine son amour "de galère", son amour qui aimait Nicolas Duhamel... Compliqué à nouveau? mais non ! Tout est si bien amené...
D'ailleurs, seule petite déception des passages de sexe assez cru qui peuvent surprendre. Des passages sans aucune tendresse, seul l'acte et le plaisir personnel de Nicolas compte. Finalement, la vérité crue. Mais qui se comprennent que longtemps après lecture... Subtil...

Comme Tatiana de Rosnay évoque la quête d'identité et le succès, elle évoque aussi à travers son héros l'hyperconnectivité. Nicolas est hyper connecté aux réseaux sociaux mais il est surtout connecté à son image et à ce qu'il renvoie aux autres via les réseaux sociaux. Et donc aussi ce que cela lui renvoi de lui même à lui même... Tout ce qui pourrait écorner son image est repoussé à demain et surtout son second roman qu'il est censé écrire...

Histoire de fuir encore une fois ses responsabilités, il part donc au Gallo Negro, hôtel de luxe au bord de mer. 3 jours déconnecté, pas de réseaux sociaux. le blackberry en off ou presque... Mais au moment où il pensait fuir une situation il va se retrouver plus que jamais confronté à lui même...
Pendant 3 jours Nicolas redevient Nicolas, juste Nicolas sans patronyme... Son entourage ne change pas mais lui profondément...Il se rend compte que finalement ce n'est pas les autres qui ont changés avec le succès mais lui... Et son séjour au Gallo Negro viendra le bousculer dans son quotidien, ses habitudes et ses certitudes. Sa vie quotidienne, ses relations professionnelles, ses amitiés et ses amours... J'ai eu un vrai coup de coeur pour ses deux meilleurs ami(e)s : Francois et Lara.

Un autre vrai coup de coeur aussi pour le souvenir de Nicolas de sa première écriture, de son premier récit...une histoire écrite d'un trait, une page avec ses mots d'enfant et la plume de son père et son encre bleue... Qu'il a repris 14 longues années plus tard pour écrire les premières pages de "l'enveloppe"....
Est ce encore une anecdote de l'auteure prêtée à son personnage principal?
Penser ici à mon grand-père et ses styles plumes…

Car Tatiana de Rosnay ne s'en est jamais caché, ce roman est né d'une de ses mésaventures : le renouvellement de son passeport... Qu'elle fait ici vivre à Nicolas, qui est d'ailleurs le prénom de son mari... Sa vie se mêle à ses personnages, elle seule sait ce qui lui appartient…

Je m'amuse d'ailleurs au fil de ma lecture à noter comment ici et là elle mêle vérité et fiction. C'est son histoire le renouvellement de passeport. L'héroïne du roman de Nicolas est née à Neuilly comme Tatiana. Son oncle s'est noyé en mer, comme le père de Nicolas. Son héroïne Margaux à les cheveux poivre et sel, comme Tatiana, mais elle a 3 ans de plus… Lorsque Nicolas écrit dans une chambre de bonne qu'il loue pour pouvoir écrire et entend ses voisins faire l'amour, c'est aussi une anecdote que Tatiana de Rosnay a raconté dans quelques interviews...

Tatiana de Rosnay s'amuse et m'amuse beaucoup à nous glisser les petits rituels d'écriture de ses amis auteur(e)s lorsque Nicolas cherche l'inspiration et une méthode de travail. Un vrai délice à découvrir...

Astucieuse, elle ne donne qu'une seule petite description de Nicolas page 100, par Anne l'amie éditrice de Delphine qui le décrit lorsque Nicolas repense à sa première rencontre. Et étrangement mon imagination rejoint la fiction...
Chaque personnage du roman à sa propre saveur, important pour l'histoire ou non. Ils amènent toujours un petit truc en plus. Une piste de réflexion pour nous ou pour Nicolas... Un auteur alcoolique, une guide russe, un barman, la soeur de la marié, une journaliste... Chaque personnage offre une nouvelle perception de Nicolas et de ce qu'il est profondément au delà de son nom de famille...
Le personnage de lily m'a fait éclater de rire !

Je note aussi au fil des pages que j'aime le regard ironique, dur et tendre à la fois qu'elle porte sur Nicolas. Elle nous donne le backstage d'un roman. Et porte un regard réaliste et plein d'humour sur le jeu des médias et sur la popularité. Elle évoque aussi subtilement les rapports humains entre Nicolas et ses amis, Nicolas et sa mère, Nicolas et son éditrice... Elle nous rappelle que les liens avec l'autre demande un effort, qu'il n'est pas et qu'il ne doit pas être à sens unique. Prendre le temps de s'intéresser à l'autre demande un effort personnel, sortir de son confort de son égoïsme.

Et puis, à chaque étape de la découverte de l'histoire de Nicolas, il devient de plus en plus touchant, comme un sale gosse qui nous charme sous la carapace... Très touchant lorsque par exemple il tente de contacter son meilleur ami François, il lui dit qu'il lui manque (sincère) mais lui dit que son nouveau livre est presque fini (ment de nouveau).
1 mensonge pour une vérité ? 1 fiction pour une vérité, comme Tatiana ?
En tout cas en 4 phrases bouleversantes Tatiana de Rosnay, nous bouscule et bascule Nicolas dans le présent et la sympathie.

Au terme de ma lecture, je retiens beaucoup de choses et c'est peut-être pour cela que j'ai eu autant de mal à écrire ce billet. "A l'encre russe" évoque les origines, les apparences. Et pose une grande question : changer de nom c'est être un autre ?

Avons nous une identité par le nom que nous avons à la naissance. N'est ce pas par les actes et les faits qui nous détermine? Fou. Un nom vient ici tout remettre en cause. Nicolas nous pousse à la réflexion...

Un livre où l'histoire n'est pas trop dense mais incroyablement subtile. Un livre où l'histoire est dans l'histoire. Un livre sur la quête d'identité les hasards et les coups de pouces inattendues de la vie. Les événements qui nous poussent malgré nous vers notre destin.

Je vais m'arrêter là en espérant que vous aurez vous aussi envie de lire "A l'encre russe" car lire à « l'encre russe » c'est aussi découvrir l'histoire d'un homme qui pourrait être d'un seul coup la vôtre, découvrir le mot APATRIDE et la légende de Victor Noir : au Père Lachaise... J'espère que vous les découvrirez aussi...et surtout je vous souhaite de rencontrer Nicolas Kolt, ou Kochine ou Duhamel...

En bref : Un roman qui fait le point sur le succès et ses dérives. Sur les réseaux sociaux et ses failles. Sur un écrivain et un homme qui ne font qu'un mais qui se sont perdus de vue. Un homme au départ détestable qui redevient peu à peu celui qu'il était. Celui qui l'est au delà des apparences... Un roman qui pousse à réfléchir que la quête de l'identité et sur ce que nous sommes et sur ce qui nous détermine mais surtout comme un secret peut bouleverser une vie. Des vies. Mais aussi comment des événements peut révéler l'autre d'une manière inattendue. Mais "l'encre russe" pousse surtout finalement à l'envie de lire et découvrir un autre livre... "L'enveloppe"
Lien : http://noaetsonmonde.blogspo..
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