Parano ou pure cauchemar, Clarissa Kartsef bénéficie, en tant qu'écrivaine, d'un appartement terrasse au huitième étage d'une résidence pour artistes. En effet, après sa séparation d'avec son mari, sa candidature a été retenue pour un programme particulier. Elle accepte de participer à une recherche sur la création artistique mis en place par la société CASA en échange de bénéficier d'un appartement somptueux, équipé d'une domotique très novatrice, d'un assistant personnel expérimenté et d'un suivi médical très pointu.
Des attentats ont eu lieu dans le monde entier, y compris à Paris. Son personnage, comme
Tatiana de Rosnay, voue une passion à deux auteurs
Virginia Woolf et
Romain Gary et est complétement bilingue.
Clarissa Kartsef traverse une période trouble qui va rappeler d'autres fantômes. Désemparée, elle raconte au fil des pages, l'évènement qui l'a amenée à quitter ce second mari. Il avait su, en son temps, la sortir de la dépression. Là, fragilisée,
elle se méfie de tout, et même, de l'invisible…
«
Les fleurs de l'ombre » sont ces pensées qui envahissent et deviennent rapidement obsédantes. Brouillant la réalité,
elles produisent de la défiance vis à vis des autres. Et, quand l'autre n'a pas d'humanité, l'esprit vacille… Car, jusqu'à la fin du roman,
Tatiana de Rosnay montre combien c'est possible de perdre pied.
Lire ce roman lors du confinement, lorsqu'il s'agit de se protéger de la contagion en privilégiant la distanciation sociale, c'est étonnant ! Car, cette uchronie est tellement proche de notre vécu actuel où nous sommes connectés virtuellement à la terre entière m si éloignés des personnes qu'on aime.
En reprenant ses thème favoris,
Tatiana de Rosnay renouvelle brillamment ses obsessions concernant les lieux et leurs impacts sur nos vies. « Ces fleurs de l'ombre » interroge la place des robots dans nos vies, leur intrusion dans notre intimité et la liberté qu'ils peuvent réduire au lieu de l'agrandir.
Tatiana de Rosnay sait rendre addict son lecteur avec un style fluide et une intrigue qui grandit au fil des pages.
En prenant
Virginia Woolf et
Romain Gary comme maître à écrire,
Tatiana de Rosnay interroge le processus créatif, mais aussi la place des fêlures dans cet acte. Néanmoins,
Tatiana de Rosnay ne nous livre pas ces propres failles : est-ce le bilinguisme ? Est-ce la douleur du deuil ? Ou…
Tatiana de Rosnay nous conte dans «
Les fleurs de l'ombre » une uchronie agréable et inquiétante qui ressemble étrangement au monde de demain. A découvrir pour éviter, peut-être, de devenir paranoïaque pendant cette période particulière.
https://vagabondageautourdesoi.com/2020/04/22/les-fleurs-de-lombre-tatiana-de-rosnay/
Lien :
https://vagabondageautourdes..