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EAN : 9782364291034
260 pages
Yves Michel Editions (30/05/2017)
3.5/5   1 notes
Résumé :
Quelle serait votre réaction si, comme Cilia, personnage central du roman, vous vous réveilliez un matin au son des tronçonneuses abattant de façon irraisonnée une forêt à laquelle vous êtes attaché ?

Quel est l'avenir du bien commun face à la propriété privée ?
Comment la résistance peut-elle naître d'un tout petit «ce n'est pas normal» et devenir un engagement dans le collectif, un projet commun ?

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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
ce livre , offert par ma fille est un régal. Cilia (l'héroïne est attachante et pleine de ressources. J'ai aussi compris pourquoi et comment mon père, dans sa grande sagesse, s'occupait de son bois avec attention et passion... c'est aussi un joli descriptif du sud-ouest de mes vacances.
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Citations et extraits (1) Ajouter une citation
Cilia se réveilla au son rageur des tronçonneuses. La petite clairière qui entoure sa maison était enluminée du soleil d'un beau matin de février.
Mais ce matin-là, c'est la hargne des tronçonneuses et le fracas des arbres tombant au sol qui chassent la quiétude de ce lieu d'ordinaire si tranquille. Drôle de réveil !
- Mais qu'est-ce qu'ils foutent ce matin ? Et sans prévenir ! N'importe quoi !
Le temps d'enfiler un jean et un col roulé épais et la voilà dehors pour mesurer l'étendue du désastre. Car désastre il y a. Elle en est sûre, elle le sent. La soudaineté de l'attaque, la brutalité des chocs, les sirènes à moteur, tout y est pour cela.
- Mais quelle mouche les a piqués ? s'interroge Cilia en descendant devant sa petite maison d'ordinaire si tranquille. Et là, elle tombe en arrêt. Comme sidérée.
Ils coupent, ils abattent. Les plus beaux arbres, passant de l'un à l'autre furtivement. Peupliers, frênes, trembles, sur le bord du ruisseau en face de la vigne. Cilia ne sait que faire, elle enrage, elle peste.
- Mais ils étaient là bien avant vous, regardez comme ils vous dépassent ! Laissez-les, bandes d'ignares ! Vous ne pouvez pas savoir...
Non, ils ne peuvent pas savoir et ils ne veulent pas savoir. Comme si c'était affaire d'éducation, d'instruction, de savoir.
Eh non ! Ils ne peuvent pas savoir ! Cilia court maintenant vers le bord de la clairière, où en lisière elle a vu les voitures des abatteurs avec leur gros tracteur. Leur chef est là dans le sous-bois à s'activer autour d'un bidon de gas-oil noirci. Il l'a vu arriver, bien sûr.
- Qu'est-ce qu'il y a, ma p'tite dame ? On profite du beau temps...
- Qui vous a dit de faire un tel saccage ? Vous vous rendez compte du temps qu'il a fallu à ces arbres pour pousser, ils ne gênent personne, ils sont magnifiques...
Et l'autre de l'interrompre.
- Allez dire ça au propriétaire. Nous, on coupe tout l'hiver et avec cette pluie, on a pris trop de retard ; d'ailleurs, ça ne va pas durer longtemps, vous allez voir.
Et il repart à ses affaires.
- Hé, mais vous coupez quoi, jusqu'où ?
On va d'abord faire le bord du ruisseau et après tout le bas. Tout-le-bas, tout-le-bas, tout-le-bas.
Tout-le-bas résonnait en boucle dans la tête de Cilia à lui faire exploser les tympans.
- Mais c'est pas possible, j'habite là, je les vois tous les jours, j'entends le vent dans leurs branches, ils protègent ma maison, des dizaines d'oiseaux y nichent...
- Oh moi, vous savez l'écologie et les p'tits oiseaux... Il faut bien se chauffer, faire du papier... Vous écrivez bien vous ? ! Alors du papier il en faut ! Allez voir à l'usine de Saint-Gaudens, ils ont tous du boulot là-bas... Bon ! Allez en parler au proprio ! Ils m'attendent en bas pour tirer les billes. J'ai un contrat moi.
Il tourna les talons puis monta les quatre marches de la cabine de son engin dont les roues dépassaient la tête de Cilia. Elle s'écarta, vaincue, comme vidée par son impuissance. Lentement, elle retourna vers sa petite maison aux volets bleus du pastel. Des larmes de rage coulaient à ses joues. Sa tête en feu allait exploser.
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