Ma mère est Tutsi, mon père est Hutu

Le jeune Vincent Mugabo vit dans un minuscule appartement à Montréal. Mais il n'est pas originaire de là, non, il arrive du Rwanda et attend avec sa famille un statut de réfugié. Ça se passe en 1994… peu de temps après le génocide. Avec un pareil titre, « Ma mère est Tutsi, mon père est Hutu », on comprend rapidement qu'on aura droit aux versions des faits des deux ethnies relatives aux tragiques événements qui ont secoué le pays des mille collines. Parfois, son père et son oncle, aux points de vue divergents, s'enlisent dans des débats presque sans fin. Heureusement qu'ils retrouvent le sourire rapidement.

À travers les interrogations du jeune Vincent et les explications des membres de sa famille, l'auteur Pierre Roy résume les grandes lignes du conflit rwandais, des racines du mal plusieurs décennies plus tôt jusqu'aux événements de 1994, à commencer par l'attaque sur l'avion présidentiel. Puis les massacres. C'est très instructif et accessible, quelqu'un qui ne connaît pas cette sombre page de l'histoire s'y retrouvera facilement. Particulièrement pour les adolescents qui semblent être le public cible. Bravo à l'auteur pour sa documentation. Et c'était bien imaginé de sa part, faire des parents du garçon des membres des deux ethnies opposées, et ainsi de donner la parole à chacun des groupes impliqués dans le conflit.

Entre deux explications, Vincent sort un peu, va à l'école, essaie de s'intégrer à son nouveau milieu. Mais c'est peu, je me disais que l'auteur aurait pu en profiter pour parler de l'accueil d'un nouvel arrivant dans la société québécoise. Ça aurait bien complété l'histoire, fait le tour de la boucle. Mais je ne suis plus certain : après tout, c'est un roman sur le génocide du Rwanda, pas sur un garçon qui commence une nouvelle vie.

J'ai noté deux seuls points négatifs. D'abord, le roman est trop court. Avec seulement 112 pages, je ne peux m'empêcher de croire que l'auteur aurait pu en dire plus. Aussi, à travers la narration et les dialogues, je ne retrouvais pas la façon de parler des Africains, je ne m'imaginais pas un Rwandais s'exprimer ainsi. Les mots étaient précis, comme dans un dictionnaire, mais j'aurais préféré lire les belles tournures de phrases à l'africaine, les expressions imagées, les propos emplis de sagesse des ainés. Mais bon, dans tous les cas, c'est un petit roman facile à lire pour un adolescent qui veut comprendre le Rwanda des années 90.

Pour commencer, le livre ma mère est Tutsi mon père est Hutu, est l'un ou le meilleur livre que j'ai lu. D'abord, le livre met à la place de Vincent, et ça j'adore, je me sens comme si j'étais un garçon noir qui a quitté l'Afrique et qui est allé au Canada se réfugier. J'aime aussi l'époque moderne qui est comme si le livre s'est passé il y a dix ans. Les personnages ont tous leurs propres caractères développés, comme la soeur de Vincent, la ¨tough¨, mais un peu craintive des fois et une excellente grande soeur. Enfin, le livre, le livre, d'un peu plus de 100 mots, est le meilleur récit d'action que j'ai lu de ma vie. Pour conclure, le style d'écriture du livre est bien décrit. D'abord l'écriture est riche par quelques mots « professionnels » et des mots africains de temps en temps, ce qui captive l'histoire encore plus.