Ce récit n'est pas une oeuvre littéraire, l'écriture et la traduction sont imparfaites, mais les faits qu'il rapporte sont intéressant et le destin de cette femme est hors du commun. Ce sont les mémoires de la princesse Salme de Zanzibar née vers 1840, fille du Sultan d'Oman et de Zanzibar qui eut environ 100 enfants de ses femmes légitimes, de ses concubines et esclaves qui constituaient son harem. Elle décrit par le détail les palais et la vie des milliers de personnes qui y vivaient, les membres de la famille régnante, les eunuques, les gardes, les esclaves, leur coutume vestimentaire, les bijoux dont sont parés hommes et femmes, bref le faste de cette cour. Elle évoque les rites des " mahométans ", à cette époque, le ramadan, les fêtes musulmanes, le pèlerinage à la Mecque, les mariages, la position sociale quasi-inexistante des femmes, la hiérarchie qui règne entre elles et entre les enfants. Elle aborde les guerres, notamment celle à laquelle se sont livrés les 2 frères aînés à la mort de leur père. Elle décrit le rôle des Anglais qui commencent leur domination sur l'Orient. Elle parle de l'esclavage avec des mots qui choquent nos oreilles du XXI ème siècle, son père a possédé de 6 à 8000 esclaves, à la cour et dans ses plantations d'épices, de girofle, en grande partie des noirs d'Afrique pour lesquels elle tient des propos aberrants de nos jours. Cette femme a eu un sacré destin, d'abord au moment de la guerre fratricide entre ses 2 frères, elle s'engage auprès de celui qui ne régnera pas en premier, Bargash, puis elle se réconcilie avec le régnant, Madjid. Lorsque celui-ci décède , Bargash qui prend le pouvoir, ne lui pardonnera jamais cette réconciliation. A 25 ans elle rencontre un homme d'affaire allemand, elle quitte son pays, se convertie au christianisme, se marie, change de nom, devient
Emily Ruete, a 3 enfants, et après 3 ans de vie heureuse à Berlin son mari se tue dans un accident de tramway. Elle attendra 19 ans pour retourner dans son pays, adulée par les uns et rejetée par les autres. Elle parle 3 langues, sait lire et écrire, ce qui est rare pour les femmes musulmanes du XIX ème. Elle reste peu d'années dans son pays et retournera vivre en Europe. On est horrifié par certains propos, ébloui par des descriptions, on apprend beaucoup sur les guerres, les intrigues des anglais et des allemands pour asseoir leur domination sur cette région du monde. Ce livre m'a été offert, je l'ai commencé sans enthousiasme, et je l'ai fini avec beaucoup de plaisir et d'intérêt, malgré ses imperfections.