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3,7

sur 1020 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  

Le "Tour du Monde du Roi Zibeline" est un récit fait à Benjamin Franklin par un séduisant couple d'aventuriers, le Comte Auguste BENJOWSKI et la belle APHANASIE, deux personnages historiques – du moins le Comte qui a laissé des mémoires très détaillés – au destin extraordinaire, dont Jean-Christophe Rufin s'est efforcé de réécrire les aventures dans le style fleuri du XVIIIème siècle.
Tous deux  - lui est hongrois et elle russe - ont commencé leur vie dans la souffrance par la faute de leurs pères, aristocrates cruels et violents. Seule une longue série d'épreuves – comme dans les contes de fées - leur permettra de connaître le bonheur ensemble. Leur périple les conduit depuis la Sibérie et le Kamtchatka jusqu'à Madagascar, en passant par l'Europe, le Pacifique et l'Amérique. C'est un roman d'apprentissage en même temps qu'une relation de voyage, où les héros rencontrent Bougainville, Cook, Kerguelen, et aussi les Hommes des Lumières à Paris et à Philadelphie.
C'est aussi une occasion pour l'auteur de développer des concepts sur les principes de la conduite des peuples, l'absurdité de la colonisation,  l'égalité entre hommes et femmes, la relativité des différentes religions, toute philosophie qui fonde encore nos principes républicains, même si parfois nous les avons souvent oubliés. Même si les pérégrinations d'Auguste Benjowski ont été enjolivées dans ses mémoires, leur récit, orné du talent de Rufin, est particulièrement mouvementé et d‘un suspens inouï. Il est ainsi des personnages dont la vie est un roman d'aventures et pour lesquels la réalité est plus forte que l'imagination. Car la malveillance est présente : afin de s'en débarrasser radicalement, l'hypocrite et paresseuse administration coloniale française de Louis XVI les dirigera vers Madagascar, où elle est sure que le malentendu prévaudra. 
Un superbe récit plein de paysages lointains et de combats sanglants, à donner à lire à tous ceux qui apprécient les exercices de style, même si au début, ce retour dans le siècle des Lumières – fort à la mode avec le dernier roman d'Arturo Perez-Reverte – peut surprendre
Lien : http://www.bigmammy.fr/archi..
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L'autobiographie de Maurice Auguste Aladar de Beniowski, « Voyages et Mémoires », parue en 1791, a servi de trame au livre de Jean-Christophe Rufin « le tour du monde du roi Zibeline ». La vie aventureuse d'Auguste.. Beniowski s'inscrit dans l'esprit d'aventure et d'exploration qui a marqué le XVIII ème siècle. J C Rufin narre l'exceptionnel parcours d'Auguste. Engagé dans l'armée autrichienne, prisonnier de la Russie, il est déporté au Kamchatka. Il y rencontre Anaphasie, la fille du gouverneur. Se poursuit alors une incroyable odyssée qui mène Auguste et Anaphasie en Alaska, au Japon, en France. Converti par un professeur français aux idées des Lumières, ils cherchent l'appui du roi Louis XVI pour installer un comptoir à Madagascar …
A la manière des écrivains du XVIII siècle, Jean-Christophe Rufin présente sous forme narrative le récit du voyage. Auguste et Anaphasie content, en alternance, leurs souvenirs à Benjamin Franklin en 1784. Ils sollicitent son appui pour consolider leur port commercial à Madagascar….
La biographie, romancée, remet à l'honneur l'aventurier Maurice Auguste Aladar de Beniowski. Tombé en oubli en Europe occidentale, il est toujours « célébré » en Europe Centrale. Son autobiographie laisse place à de nombreuses zones d'ombre et de mystère, sources d'inspiration pour les écrivains et les cinéastes. « le tour du monde du roi Zibeline » embrasse un siècle d'exploration, soutenu par les idées des Lumières (dont les écrits décisifs de Diderot, Voltaire..). Si le récit reste quelque peu linéaire dans son développement, « le tour du monde du roi Zibeline » est d'une lecture intéressante.
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Prendre un livre de Jean Christophe Rufin, c'est à coup sûr rentrer dans un monde riche, foisonnant, romanesque à souhait. Et dans une langue simple merveilleusement agencée au service de son histoire. le style de Rufin est, pour ainsi dire, aisément reconnaissable : court, nerveux, sans fioritures, mais doucement vallonné, comme pour épouser les courbes de son intrigue. Lire du Rufin, c'est s'enfoncer avec volupté dans L Histoire avec un grand "H", une histoire toujours teintée de nationalisme car notre auteur-diplomate est farouchement français. Il aime mettre en exergue tous nos compatriotes obscurs qui ont fait la France, même si la postérité ne leur a jamais rendu grâce. Des aventuriers inconnus dont il aime à rappeler les rêves, les faits de gloire et les échecs.

Après Nicolas de Villegagnon ( "Rouge Brésil" ) et Jacques Coeur ( "Le Grand Coeur", livre que j'ai encensé sur ce site ), voici un autre aventurier mis à l'honneur, Auguste Benjowski, avec ce livre dont le titre paraît peu sérieux : "Le tour du monde du roi Zibeline". C'est peut-être ce titre farfelu qui m'avait incité jusque là à m'abstenir. Erreur grossière... Comme chaque livre de notre académicien diplomate, le roi Zibeline mérite toute notre attention, tant il est vrai que le destin de ce polonais amoureux de la France au point de s'engager pour elle dans une conquête improbable, est par essence le meilleur des récits. D'autant que Rufin a le don de se mettre dans la psychologie de ses personnages et d'imaginer sans retenue toutes les zones d'ombre de son héros. Et quelles aventures ! de 1769 à 1786, Auguste a plus voyagé dans le monde que la plupart de nos contemporains avec tous leurs avions et aéroplanes. Il se mettra dans des situations impossibles jusqu'à devenir Roi de Madagascar... Pas mal pour le rejeton d'un petit hobereau campagnard sujet de l'empereur d'Autriche.

Bien sûr, Rufin est un peu encadré par son personnage historique, si bien que son roman n'a pas le souffle de certains récits inventés. Hélas, la vraie Histoire peut être plus courte que les rêves. Alors, Rufin invente ou façonne à sa guise des personnages secondaires, à l'image de la délicieuse épouse du grand homme, Aphanasie. Un modèle de femme, forte, décidée, pionnière en toutes choses, qui constitue un des personnages féminins les plus délicieux de la littérature contemporaine. D'ailleurs, les pages les plus réussies du roman se passent à Paris, quand la jeune femme se laisse happer par les jeux de rôle de l'aristocratie et de ses salons pour réveiller les ardeurs d'un mari devenu moins attentionné. Rufin réussit à capter subtilement les intrigues sentimentales de l'époque, pour décrire avec maestria les ambiguïtés toujours valides du rapport entre les deux sexes. Jouissif !...

Le destin trop court d'Auguste ( il meurt à 40 ans ) ne permet pas de plonger le lecteur dans une longue saga. le livre finit brutalement avec son héros, mais on aura eu le temps de rêver avec lui d'un monde plus juste où les indigènes de Madagascar auraient été bien traités et "colonisés" de manière positive. Quand on voit l'état actuel de sous-développement de Madagascar, on peut regretter que son roi Zibeline n'ait pas pu mener à bien son rêve.

Benjowski méritait, en tout cas, de sortir de l'anonymat. Rufin le fait avec passion, comme il l'avait déjà fait avec tous ses précédents poulains. Alors, certes, peut-être s'éloigne-t-il un peu de l'Histoire et de la mentalité de l'époque. Qu'importe ! Il les fait revivre et redonne du lustre et de l'éclat à leurs combats. C'est une oeuvre de mémoire, utile et stimulante...
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J'ai parfois des envies de grand large, surtout à l'automne, lorsque la météo maussade incite à se mettre à l'abri des intempéries. Qu'un titre parle du tour du monde et je plonge. Cependant, ce livre-ci m'a fait moins rêver d'aventures que d'autres. Avec sa forme épistolaire et sa tonalité berceuse, il évoque plutôt un conte de veillées, chuchoté lorsque craquent les buches dans l'âtre et que les vieillards s'assoupissent... Shéhérazade, alias Aphanasie, envoûte ainsi le célèbre Benjamin Franklin ; quant à moi, plusieurs fois le livre me tomba des mains. Un comble pour un roman d'aventures.
Il commençait pourtant bien ce livre, avec l'enfance drolatique du futur aventurier, Auguste, que l'on suit de la Hongrie jusqu'à la Sibérie dans les années 1770. Arrivé là, la parole est donnée à la belle Aphanasie et on ne sait plus trop sur quel pied danser. Est-ce un récit de grands voyageurs proscrits et aventureux, un conte philosophique, un manifeste pour la liberté ? Un peu tout à la fois, intention sympathique mais qui noie le propos et manque - à mon sens - de peps : la partition à deux voix grince un peu.
Au prix de quelques pages survolées, je suis arrivée au terme du voyage du Roi Zibeline de Madagascar (pour tout dire, j'avais hésité à entamer ma lecture, en raison du titre). le livre de Jean-Christophe Ruffin est inspiré d'un personnage réel, qui avait déjà écrit lui-même ses Mémoires, assaisonnés d'exploits qui enchantèrent les crédules de l'époque, et dont la fin fut plutôt tragique qu'épique. Sous la plume de Ruffin, ce ruffian colonialiste devient un personnage fréquentable et touchant, colonisateur pacifique, défenseur des libertés. Un vrai conte…
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Jean-Christophe Rufin est un écrivain que j'aime et que j'admire.
Je préfère le préciser avant de dire que ce livre m'a déçue.
Je ne saurais dire vraiment pourquoi.
Ce récit à deux voix m'a semblé ennuyeux , malgré toutes les aventures vécues.
Et la présence de Benjamin Franklin saugrenue. Pourquoi lui raconter toute cette histoire ?
Et, à la fin, j'avoue avoir sauté des passages à partir du moment où ils se sont retrouvés à Madagascar.
J'avais hâte que le livre se termine, quel dommage !
D'habitude, je n'aime pas quitter mes personnages... mais là !
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Jean-Christophe Rufin est un excellent raconteur d'histoires (vous avez vu j'ai évité storyteller). Et Auguste Benjowski, jeune noble né en Europe Centrale, contemporain De Voltaire, est un personnage authentique et romanesque. du Kamchatka à Madagascar en passant par la toute jeune Amérique la vie d'Auguste passera par la guerre, la détention, la déportation, la révolte, la fuite, les honneurs, sans se séparer d'Aphanasie, son épouse du bout du monde.

Les latitudes sont extrêmes, les bienvenues rares, et le jeune Auguste connaitra bien des vicissitudes en cette fin de XVIIIème siècle avant de devenir le roi Zibeline. Adoubé par la Révolution Américaine et notamment le patriarche Benjamin Franklin il lui faudra des années de voyages et de palabres avant de'être reconnu par les tribus malgaches comme l'un des leurs. le plus étonnant étant peut-être l'ignorance totale dans laquelle les Français ont été tenus à props d'Auguste Benjowski, méprisé des mémorialistes et des historiens. Rufin nous apprend qu'il est honoré dans la Grande Ile et "revendiqué" par la Hongrie, la Slovaquie et la Pologne comme un symbole des combattants de la liberté. Une sorte d'anticolonialiste d'avant la colonisation.

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Transportée en début de lecture, un peu déçue en deuxième partie, puis très intéressée par la fin.
Bref, je reste un peu mitigée....
Au début, on suit avec passion la jeunesse puis l'exil et ensuite l'évasion de Benjovski.
Ensuite, la conquête et la fondation de Madagascar est intéressante.
Un bon Rufin...mais pas le meilleur !
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Jean-Christophe Rufin dans ce roman d'aventures redonne vie à Auguste Benjowski, aventurier oublié du XVIIIème siècle dont les mémoires lui ont servi de base de travail.
de la Hongrie , où il est né, à Madagascar, où il devient roi, en passant par la Sibérie, ,la Chine, la France et les Etats unis, les tribulations d'Auguste et de sa femme russe Aphanasie, sont une suite de rencontres cosmopolites.
L'auteur nous entraine dans ce grand voyage où Auguste tente de créer des relations commerciales et diplomatiques.
A tour de rôle avec sa femme, Auguste décide de raconter leur histoire auprès de Benjamin Franklin, afin de solliciter son aide pour construire à Madagascar une nation souveraine et indépendante.
Rufin nous expose de façon vivante son regard sur la colonisation qui oppose les plus grandes puissances et nous plonge dans le XVIIIe siècle des lumières et des explorateurs (Cook, Kerguelen, La Pérouse et Bougainville).
Les personnages décrits sont passionnants et modernes.
La forme choisie, celle du récit oral, comporte quelques longueurs.
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Pas eu le temps d'évoquer ce livre, j'en ai lu un autre depuis, dont je vous parlerai ultérieurement. Aventures plaisantes et déplaisantes d'un aventurier au 18ème siècle, personnage réel que Ruffin nous exhume afin de nous narrer ses aventures. L'homme a un destin peu banal et parcourt le monde comme peu le font à cette époque. Dire qu'il a confiance en lui est un doux euphémisme, formé qu'il fut par un précepteur français, complété par un père autoritaire, militaire et dispendieux. A pareille école, il ne lui restait plus qu'à se frotter à la vie, à la mort et à l'amour. Nous avons tous les ingrédients d'un roman d'aventures, facile à lire, qui tient en haleine jusqu'au dénouement final, assez facile à deviner.
Distrayant, ce n'est pas si mal mais sans plus, il manque un je ne sais quoi qui ferait de ce livre un feu d'artifice. le monsieur se promène avec son amoureuse à travers le monde, les péripéties sont...attendues, vite expédiées et nous passons à l'étape suivante.
C'est un tour du monde connu, un siècle avant Jules Verne, l'humour en moins.
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Avec Jean-Christophe Ruffin, je mets la barre haut, j'ai de grandes expectations... Roman d'aventure, historique, waouh génial...
Mais voilà 2 narrateurs, c'est dérangeant, on n'a pas le temps de s'imprégner de l'un, de se laisser envouter par son récit. J'ai eu du mal tout le longs avec ces changements....
L'histoire est prenante au début, on voit évoluer le héro en Europe, mais alors le récit devient convenu, juste un récit, il n'y a plus de passion, juste des faits racontés....
J'ai trouvé dommage, comme si Jean-Christophe Ruffin ne faisait que recopier les faits à sa sauce... Dans 'Le grand Coeur' il avait réussi à insuffler la vie, ici on est toujours distant, on lit, ce n'est pas déplaisant, mais c'est tout.
De plus il y a une énorme faute de français il écrit "battre leur plein"...
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