Ma première impression à la lecture de ce tome 1 est un sentiment d'inégalité. Les graphismes et les choix de couleur ne semblent pas stabilisés comme si les auteurs cherchaient encore leur style. Certaines cases sont magnifiques, d'autres sont d'une pauvreté affligeante et j'ai beau chercher, je ne trouve pas de cohérence ou d'explication logique dans tant d'extrémités. les couleurs sont chatoyantes ou complètement ternes. Même remarque concernant les traits et les expressions des personnages. Pourtant le tout ne manque pas de détails, bien au contraire, mais j'ai l'impression que l'auteur peine à faire émerger son talent.
Au fil de ma lecture pour autant, mon oeil finit par se faire aux dessins, qui ne semblent pas si étranges que cela finalement. L'ambiance qui s'en dégage est somme tout assez étrange, tout comme l'histoire d'ailleurs. Et c'est en avançant dans l'histoire que je me rend compte que les dessins collent bien à l'atmosphère étrange du scénario, qui oscille entre réalité historique et fantastique. Même si les personnages sont fictifs, le cadre lui est bien réel et l'entremise d'éléments fantastique crée cette ambiance si particulière. Durant les 3 bon premiers quart de la bd, on navigue sans trop savoir où on va, sans trop savoir ce que nous raconte l'auteur et d'un coup, l'histoire se concentre et se resserre sur un personnage en particulier. Et là, on commence à voir le bout. Pour ainsi dire,
Sylvain Runberg a bien posé son cadre, en y définissant tous les éléments propre à créer un véritable univers parallèle à ce qu'on pourrait connaître ou imaginer de japon médiéval, mais qui acquiert une cohérence qui pourrait laisser croire qu'on est bien en présence d'un roman historique. Et pourtant il s'agit bien d'une fiction. Donc l'histoire commence réellement que dans le dernier quart, voire même seulement dans les 8 dernières pages. Alors que
Runberg ne permettait au lecteur que de survoler de manière un peu aléatoire son monde, dès lors, on entre de plein fouet dans ce qui devient à coup sûr le véritable récit.
Et c'est là que je ferai mon principal reproche à ce premier tome. La longueur d'installation est telle qu'elle va porter préjudice à l'ensemble de ce dyptique. Oui car il s'agit d'un dyptique, et vous saurez pourquoi en lisant ma critique du second tome.