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3,8

sur 179 notes
North Bath est une ville (imaginaire) de l'état de New-York qui a toujours souffert de sa proximité avec sa voisine Schuyler Springs, plus prestigieuse, et dont les eaux de source ont eu le bon goût de ne pas se tarir rapidement. North Bath a périclité, ses maigres projets de revitalisation échouent régulièrement. Il faut dire qu'elle pue, littéralement, à cause de l'assèchement de ses eaux.

Dougie Raymer en est le shérif. Depuis la mort accidentelle de sa femme un an plus tôt il n'est plus que l'ombre de lui-même. Nous faisons sa connaissance alors que, sous une chaleur accablante, il assiste aux funérailles du Juge Flatt, un homme cassant qui l'accablait de ses sarcasmes. C'est sûr, Dougie n'est pas une lumière et il va vivre quarante-huit heures d'enfer. Une question pourtant le taraude : avec qui sa femme allait-elle partir le jour fatal où elle est tombée dans l'escalier, ses valises posées sur le perron ?

Dans ce roman joyeusement désespéré, qui met en scène principalement toute une galerie d'hommes et de femmes vieillissants, peu portés à l'optimisme mais tenaces malgré tout, les situations grotesques s'enchaînent implacablement, avec beaucoup de drôlerie. Chaque personnage est là avec sa vérité, ses erreurs et ses obstinations. Tout le monde a ses raisons et même le personnage le plus dangereux, Roy Purdy, a suffisamment d'épaisseur humaine pour être troublant.

Ce n'est pas le premier roman de Richard Russo que je lis et je place celui-ci dans ses meilleurs, avec le déclin de l'empire Whitting.
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En chroniquant "La position" de Meg Wolitzer j'avais été un peu caustique à propos des ficelles du "Roman Américain" mises en exergue par Tanguy Viel dans son roman pastiche "Jim Sullivan" .

On les retrouve plus ou moins dans ce livre de Richard Russo mais ici elles servent l'intrigue plutôt que d'en masquer les faiblesses pour nous prodiguer plus de 700 pages d'humour presque vaudevillesque.

Mon premier Russo fut un régal, je reviendrai volontiers vers lui.

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Je me suis souvenue au bout de quelques chapitres de ce roman que j'avais noté tout d'abord de lire Un homme presque parfait, puisqu'il constitue un premier volet avec les mêmes personnages une ou deux décennies plus tôt. Malgré cette omission, j'ai énormément apprécié, cette fois encore, les personnages créés par Richard Russo, et ai lu le roman avec autant d'enthousiasme que lorsque javais découvert l'auteur dans Quatre saisons à Mohawk ou le déclin de l'empire Whiting. Comme ses autres romans, si on excepte le pont des soupirs qui se déroule à Venise, Richard Russo met en scène une petite ville de la côte Est des États-Unis, et ses habitants. Ici, il s'agit de Bath, une cité du New Jersey, toujours dans l'ombre de sa voisine et concurrente mieux lotie, Schuyler Springs. En effet, les mauvais coups du sort s'acharnent sur Bath, le cimetière y est victime d'écoulements inopportuns, une puanteur d'origine inconnue se répand sur la ville, un immeuble s'effondre…

Les habitants ne sont guère mieux lotis, et que ce soit le chef de la police Douglas Raymer, Sully et Rub, deux piliers de comptoir aux vies compliquées, Carl et ses projets aussi ambitieux que précaires, Charice l'adjointe de Douglas, ou son frère Jerome, tous vont de malheurs en déconvenues, de contrariétés en catastrophes. Et il faut bien avouer que certaines de ces mésaventures sont plus hilarantes que désolantes !
L'humour de Richard Russo se conjugue toujours d'une grande tendresse pour ses personnages, qu'il rend particulièrement vivants et sympathiques, malgré ou à cause de leurs déboires. Il traite avec empathie des relations familiales et amicales, explore les comportements violents ou délictueux, ausculte les effets de la pauvreté, n'oublie pas nos amis les animaux…
Les six cents et quelques pages de ce roman m'ont accompagnée lors d'une semaine de vacances, et ce fut un très grand plaisir de lecture !
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Quel bonheur de retrouver Richard Russo ! Tous les ingrédients que j'aime chez Russo sont là : une petite ville sur le déclin, des habitants paumés et attachants, un humour noir dévastateur, des dialogues ciselés, un brin de folie et beaucoup d'humanité. Il y a peu d'intérêt à vous en résumer l'intrigue. Sachez que tout démarre autour d'une tombe, lors de l'enterrement du juge, en présence de Douglas Rayner, chef de la police, du maire et des huiles locales. Douglas est veuf depuis un an, dépressif et au bord du gouffre. On va le suivre pendant deux jours, deux jours d'errance et de folie douce, au cours desquels il va croiser un serpent, la foudre, des cercueils qui flottent, et toute la galerie de personnages déjantés peuplant la bourgade. C'est drôle, féroce, émouvant, un régal. J'adore.
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Chef d'oeuvre ! Une vraie histoire, une vraie fin, des personnages grandioses, des dialogues percutants, une narration, un rythme impeccables, un déchirement de finir ce livre. Recommandable hautement. Foncez !
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La petite ville de Bath est le parent pauvre de sa proche voisine florissante, Schuyler, et cela les habitants le constatent tous les jours. Usines fermées, hôtel abandonné, commerces en berne. Il n'y a guère que les bars qui ont encore la cote et seulement parce que là au moins certains peuvent y noyer leur ennui, leur tristesse, leurs doutes et pratiquer une philosophie de comptoir, même pas salutaire, à peine distrayante.

Sully passe son temps libre chez Hattie, le bar de son ex maîtresse Ruth. Et son acolyte Rub n'est jamais loin de lui.
Roy, à peine sorti de prison, revient chercher des embrouilles en rodant tout prés de Janey, la fille de Ruth.
Raymer, chef de la police, traîne sa dépression depuis la mort de sa femme Becka, tout en cherchant de façon obsessionnelle avec qui elle voulait partir et donc le quitter.
Gus, le maire de la ville se débat entre Alice, sa femme folle et les multiples tentatives avortées pour sortir sa ville du marasme économique.
Carl, entrepreneur radin toujours au bord de la faillite multiplie les plans de rénovation catastrophiques.
Jérôme maniaco/obsessionnel cache un secret que seule Charice sa soeur et adjointe de Raimer, partage.
Karl, le brave mari de Ruth sait très bien que sa femme l'a trompé et avec qui mais il préfère fermer les yeux.

Tout ce petit monde se connait bien sur depuis toujours. La plupart ont été à l'école ensemble. Certains se détestent ouvertement, d'autres de façon plus sournoises mais d'une façon ou d'une autre ils sont tous liés. Chacun connait les travers des uns et des autres. La moindre info circule plus vite qu'un coup de vent. Et quand les choses vont commencer à déraper des alliances pas si surprenantes vont se former.

Parce que malgré les différents qui les opposent quand ça va mal, ces hommes et ces femmes souvent meurtris, désespérés, sont solidaires, tel de vieux briscars qui retrouvent le sens du mot amitié, enfouie sous une couche de ressentiments mais encore là.

C'est le premier livre de Richard Russo que je lis et j'ai apprécié chaque mot. Il sait donner vie à ses personnages à l'humour parfois grinçant, mais aux failles attendrissantes et pour certains aux pulsions détestables. Il sait rentre l'atmosphère lugubre d'une ville qui s'éteint lentement mais que pourtant ses habitants ne désertent pas. Tels d'anciens vestiges d'une grandeur passée, ils ne veulent pas abandonner, baisser les bras.
Parfois déjanté mais souvent émouvant, ce récit est d'une beauté sombre, où la lumière réussie à trouver son chemin, difficilement, mais indubitablement.

Je continuerai à découvrir les romans de Richard Russo.
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Se plonger dans l'univers de Russo, de ces petites villes du nord de l'état de New-York, minées par la pollution et état de végétatif voire de mort programmée est toujours un plaisir. Si, si...malgré la crise économique, ses romans sont toujours jouissifs, optimistes.
On y trouve avec bonheur une humanité pleine de défauts mais surtout pleine d'amour. L'amitié, l'entre-aide malgré les maladresses, les épreuves. Les personnages semblent paumés, parfois grotesques comme ce pauvre Rub pleurnichard et se confondant avec son chien, ce malheureux Raymer, chef de la police maladroit, obsédé par l'amant de sa défunte femme, Carl l'entrepreneur peu doué obsédé par sa libido en berne,...et j'en passe.
Et puis il y a les coeurs vaillants, Sully, Ruth toujours à protéger les autres sans prendre suffisamment soin d'eux même.

Ce n'est pas le meilleur Russo, mais c'est une valeur sûre qui fait voir la vie en "plus rose".
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Voilà un auteur que je ne connaissais pas et qui promet de très belles heures de lecture devant moi.
Ce roman est un bijou, l'écriture est belle, la plume est vive, le rythme est incroyable, pas une minute je ne me suis ennuyée en 600 pages.
L'histoire se déroule dans une ville américaine imaginaire, une petite ville plutôt pauvre, jouxtant sa jumelle bien plus riche et imposante. Raymer est un chef de police entre 2 âges, sa femme est morte il y a peu, d'un accident stupide (tombée dans les escaliers) et lorsqu'il a découvert son corps, Raymer s'est rendu compte dans le même temps que cette femme tant aimée était sur le point de le quitter, valises faites sur le perron.
De là, l'auteur tisse le fil de son récit et nous emmène dans cette petite ville découvrir les mensonges, les rancoeurs, la solitude, la violence aussi, les souvenirs qui hantent encore les personnages habitants de cette ville, les contradictions, les apparences trompeuses, la détresse également..
Pourtant, Richard Russo est tendre et bienveillant avec ses personnages, il les aime et nous les offre à nous, lecteurs.
Jamais il ne cède à une ambiance glauque, la violence des rapports humains est toujours contrebalancée par une vraie tendresse, une humanité qui prend le dessus.
Car les personnages sont certainement liés entre eux par de la rancoeur, mais ils sont aussi bienveillants les uns envers les autres, pétris de contradictions, en dehors du personnage de Roy qui représente le mal en personne!
L'humour est décapant, noir, pour décrire la maladie qui surgit, la vieillesse qui vous transforme, la folie qui s'immisce dans la vie, la honte, les mensonges..J'ai beaucoup ri, j'ai pris un vrai plaisir à lire ce roman poétique et plein de finesse, à mi chemin entre l'enquête un peu foldingue (qui était l'amant de sa femme?) et une vraie réflexion sur la vie tout simplement..
"ça ne vous gêne pas de ne pas avoir tiré meilleur profit de la vie que Dieu vous a donnée?" , car donnée par Dieu ou pas, il y a de quoi réfléchir..
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Quarante huit heures dans une ville du New Jersey, North Bath, ville d'eau sans eau, polluée, perdue où la vie s'écoule sans avenir sauf celui d'écluser les nombreux bars du coin.
On y suit quelques personnages atypiques qui racontent leurs vies comme une multitude de nouvelles juxtaposées où comme fil conducteur on recherche un cobra en liberté.
On suit donc avec plaisir le chef de la police Raymer, veuf inconsolable à la recherche de l'amant de sa femme, Sully un septuagénaire ancien ouvrier qui va mourir sous peu d'une maladie cardiaque, Jérôme une jeune noir policier hyper maniaque, Charice sa soeur, flic aussi, sous les ordres de Raymer, et tous les autres le maire, les tenanciers de bar, les paumés de la vie.
Excellent long roman de plus de 600 pages où l'on ne s'ennuie jamais.
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Dans ce dernier roman de Richard Russo, nous allons suivre le parcours de plusieurs protagonistes. Tout d'abord, Douglas Raymer, le policier. Veuf d'une femme qui voulait le quitter, Raymer semble avoir stoppé sa vie depuis cet évènement. Il travaille avec sa collègue Charice, de qui il est relativement proche. de l'autre côté de la ville, nous faisons la connaissance de Sully, un septuagénaire qui passe sa vie au bar. Mais pas dans n'importe lequel : dans celui de celle qu'il a un jour follement aimé, Ruth. Tournent autour de lui, des gens comme Rub, Carl, ou Zack, le mari de Ruth, ainsi que son propre fils et petit-fils …

Cette histoire se passe à huis-clos, dans une ville dénommée Bath qui connaît une crise qui paraît sans fin. Nous allons aller de péripéties et péripéties, de découvertes en aventures.

J'ai tant bien que mal continué ma lecture, mais le mal était fait comme on dit, et je n'ai pas réussi à prendre le train en marche. Je l'ai tout de même terminé et voici ce que j'en ai tout de même pensé.

Tout d'abord, j'ai eu du mal à me lancer dans la lecture. L'écriture de Richard Russo est parfois complexe, mais surtout, il utilise de longues descriptions pour planter le décor.

Le nombre de personnages m'a désarçonnée. J'en ai même été perdue à certains moments, ne sachant plus trop parfois de qui on parlait (quand il s'agit de personnages secondaires, dont on a lu le nom seulement une ou deux fois …).

Les intrigues se lient mais seulement à la fin. Bien sur, c'est important pour tenir le lecteur en haleine, mais malheureusement, ça ne l'a pas fait pour moi …

Lien : https://amiralecteur.fr/avis..
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