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3,8

sur 177 notes
Quarante huit heures dans une ville du New Jersey, North Bath, ville d'eau sans eau, polluée, perdue où la vie s'écoule sans avenir sauf celui d'écluser les nombreux bars du coin.
On y suit quelques personnages atypiques qui racontent leurs vies comme une multitude de nouvelles juxtaposées où comme fil conducteur on recherche un cobra en liberté.
On suit donc avec plaisir le chef de la police Raymer, veuf inconsolable à la recherche de l'amant de sa femme, Sully un septuagénaire ancien ouvrier qui va mourir sous peu d'une maladie cardiaque, Jérôme une jeune noir policier hyper maniaque, Charice sa soeur, flic aussi, sous les ordres de Raymer, et tous les autres le maire, les tenanciers de bar, les paumés de la vie.
Excellent long roman de plus de 600 pages où l'on ne s'ennuie jamais.
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Quel bonheur de retrouver Richard Russo ! Tous les ingrédients que j'aime chez Russo sont là : une petite ville sur le déclin, des habitants paumés et attachants, un humour noir dévastateur, des dialogues ciselés, un brin de folie et beaucoup d'humanité. Il y a peu d'intérêt à vous en résumer l'intrigue. Sachez que tout démarre autour d'une tombe, lors de l'enterrement du juge, en présence de Douglas Rayner, chef de la police, du maire et des huiles locales. Douglas est veuf depuis un an, dépressif et au bord du gouffre. On va le suivre pendant deux jours, deux jours d'errance et de folie douce, au cours desquels il va croiser un serpent, la foudre, des cercueils qui flottent, et toute la galerie de personnages déjantés peuplant la bourgade. C'est drôle, féroce, émouvant, un régal. J'adore.
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Douglas Raymer, chef de police locale d'une petite commune au nord-est des Etats-Unis, découvre le corps de sa femme Becka en rentrant à la maison. Quelques minutes plus tard, il trouve une lettre dans laquelle elle lui indique le quitter pour un autre homme.
Sully, un homme âgé et figure de la ville, apprend qu'il est porteur d'une grave maladie. Selon son cardiologue, il lui reste deux ans à vivre, peut-être même un seul. Sans aucun optimisme, il passe le plus clair de son temps dans le bar de son ex-maîtresse, à boire et à fumer.

Dans un environnement miséreux, Richard Russo dresse le portrait des habitants d'une ville, pour la plupart complètement désespérés, le tout avec humour et ironie.
"A malin, malin et demi", de son vrai titre "Everybody's fool" en version originale, a obtenu le Grand Prix de la littérature américaine en 2017. Ce roman est la suite de "Un homme presque parfait" (1994), précédent ouvrage de l'auteur dans lequel c'est le personnage de Sully qui tient la place centrale. Cependant, les deux livres peuvent se lire indépendamment.
Sur plus de 600 pages, cette chronique sociale suit des personnages évoluant dans un univers complètement décadent et dans une existence d'une grande pauvreté.
L'auteur nous embarque dans l'état de New-York, proche de la frontière canadienne, entouré des massifs montagneux des Catskill et des Adirondacks et des plus grands lacs. North Bath est une toute petite ville dans laquelle presque tout le monde se connaît et se retrouve dans l'unique bar de la commune. La seule usine qui s'y trouve est désaffectée, il n'y a pas de travail et certains habitants vivent de récupérations et de petits trafics.
L'histoire se déroule sur deux journées seulement et on y trouve une (très grosse) palette de personnages dont certains sont des plus déplorables. Il faut bien s'accrocher durant les cinquante premières pages pour bien suivre le portrait de chacun d'eux.
[...]
Au fil des pages Richard Russo nous transporte dans la vie de ses personnages et dans des situations plus improbables les unes que les autres. En abordant les thèmes des violences conjugales, de l'infidélité, du manque d'argent et du chômage, on se retrouve dans une lecture bien animée durant laquelle on en ressort même essoufflé.
Ce n'est cependant pas l'intrigue posée dès le départ qui importe pour l'essentiel, mais les rapports humains et les confrontations qui s'y présentent. Les personnages sont très travaillés tant dans leurs personnalités, que dans leurs vies respectives. L'auteur évoque le tout intelligemment avec beaucoup d'ironie, on ressent presque de l'affection pour les plus "paumés" d'entre eux.
L'auteur ne nous présente pas l'Amérique "parfaite" mais celle des américains isolés et livrés à eux-mêmes en pleine province, éloignés des villes les plus prospères. On y rencontre des hommes et des femmes qui vivent au jour le jour, pessimistes quant à leur situation et leur avenir, le tout dans une ambiance assez glauque et pesante.
Lien : http://labibliothequedemarjo..
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Malheureusement, au bout d'une centaine de pages, l'histoire n'avait toujours pas vraiment commencé et l'auteur en était encore à présenter ses personnages. Il le fait d'ailleurs avec beaucoup de talent, remontant dans leur passé et évoquant non sans ironie leurs petits défauts et autres traits marquants.

C'est très bien écrit donc mais j'ai été gênée par le fait qu'il n'y ait pas d'histoire. Peut-être aurais-je dû persévérer, mais je n'arrivais vraiment pas à avancer dans ma lecture..
Lien : http://lecturesdestephanie.b..
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Quarante-huit heures dans la vie des habitants de North Bath, ancienne cité industrielle du New Jersey qui ne s'est jamais relevée de la crise. Une ville qui agonise : usine qui s'écroule, odeur pestilentielle, bref un putain de trou paumé dans le nord de l'Etat. Dans ce décor sinistre et banal à pleurer se déroule une triste et tragique mais aussi joyeuse et tendre comédie humaine.

Notre guide sera Douglas Raymer, le policier de la ville, un enfant du pays qui connait tout le monde et que tout le monde connait. Veuf inconsolable d'une femme trop belle pour lui, névrosé, un peu veule mais aussi sincère et secrètement amoureux de sa jeune coéquipière black.

Tout autour de lui, s'agite une ronde de personnages, touchants, paumés et parfois résignés. Il faudra deux jours pour que les choses et les destins qui semblaient immuables évoluent. Quarante-huit heures pour que tout change afin que rien ne change.

Enorme roman fleuve, énorme dans tous les sens du terme, six cents pages serrées avec un sens de la narration et une maitrise du récit qui laisse le lecteur admiratif. Une foule de petites gens auxquels on s'attache, des menues péripéties qui impactent leur vie malgré eux, il semblerait que Richard Russo ait inventé le roman qui se lit comme on regarde une série télé.

Cette description méthodique entomologiste et ironique de l'Amérique des loosers, des combinards et des seconds couteaux n'est jamais cynique ou ricaneuse. le romancier respecte ses personnages, il les regarde évoluer, se fourvoyer ou se défendre avec une sincère empathie.

Russo est un grand romancier américain, Baz'art garde un formidable souvenir de « Quatre saisons à Mohawk » et du « déclin de l'empire Whiting » avec « Á malin, malin et demi » il devient l'égal de Richard Ford ou Philip Roth ni plus... ni moins .
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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Un vrai coup de coeur que ce roman de Richard Russo, qui a d'ailleurs reçu le grand prix de littérature Américaine 2017.

Un récit qui prend corps dans la petite ville de Bath, éternelle deuxième de la classe face à sa concurrente Schuyler Springs, qui attire les investisseurs et un développement économique plus vertueux, faisant passer Bath comme désuète, peuplée de péquenauds à la ramasse.

Mais peu importe en finalité, car cette intrigue, qui se déroule sur 48h seulement, est peuplée d'une foultitude de personnages a qui un chapitre est dédié alternativement pour au fur et à mesure en faire monter l'intensité pour le plus grand plaisir d'un lecteur déjà sous le charme d'une telle maîtrise d'écriture.

C'est drôle, cynique, tragique, violent, pathétique, schizophrénique même, et Richard Russo grâce à une panoplie de personnages tous plus cabossés les uns que les autres, nous fait pénétrer avec brio dans la peau et le ressenti de chacun, force majeure du roman pour moi.

On suit donc Douglas Raymer, chef de la police, ayant perdu sa femme quelques années plutôt et ayant une tendance manifeste à n'en faire qu'à sa tête. Tête qu'il a d'ailleurs un peu dans le brouillard depuis ce tragique épisode, à tel point qu'il apparait n'être plus vraiment lui même.

Et puis il y a aussi Sully, le gars du cru, le pilier de comptoir, rusé, malin, et que tout le monde connait à Bath. Les années ont passé et bien qu'il n'ai plus sa vigueur d'antant, son esprit
et sa bonté n'en on pas pris un coup.

La liste est longue mais Roy est celui qui va véritablement faire basculer cette histoire. Repris de justice au caractère impitoyable et vil, il est celui qui va déclencher les hostilités et entrainer tout ce petit monde dans une atmosphère de tensions et de pressions psychologiques insoutenables.

Ce roman tient vraiment de la satire sociale, avec un réalisme sociologique des plus efficaces, qui nous fait vraiment visualiser cette ville, ces personnages et cette ambiance de plus en plus délétère.

On ne s'ennuie pas un seul instant, et les dialogues, savamment mis en place donnent un vrai rythme qui donne l'impression au lecteur d'en vouloir toujours plus et d'être difficilement rassasié, non pas parce que ce n'était pas bon, mais simplement parce qu'on voudrait de cet humour, de cette réalité des bas fonds de l'Amérique profonde.
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Richard Russo a construit son roman en plusieurs chapitres avec un titre annonciateur: chaque personnage a ses chapitres, chapitres toujours en lien entre eux. le lecteur y découvre les habitants de cette ville qui se meure des États-Unis avec ses questionnements, ses défauts, ses vécus, son probable avenir… On pourrait penser que Richard Russo a voulu faire une satire de ces personnages d'une Amérique profonde mais il en est rien. L'auteur nous livre une réflexion sur la société, sur l'homme en relation avec l'autre sans tomber dans le patho, et c'est toute la subtilité de A malin malin et demi! En le lisant, j'ai vu les images de cette ville, de ses habitants, ses diners… Richard Russo décrit au mieux cette Amérique avec de jolies pointes d'humour bien réparties. le nombre de pages, plus de 600, pourrait refroidir mais une fois passé les 50 premières pages (que j'ai trouvé longues…), ce roman se lit facilement et on s'attache facilement à ces habitants tous cabossés par la vie mais qui s'en sortent plutôt bien au final. En refermant A malin malin et demi, on se dit que Richard Russo a en fait écrit du réalisme.
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couv22170401

Éloge subtile, et drôlatique, de l'idiotie des vivants, À malin malin et demi livre le portrait de deux personnages antagonistes mais liés, à travers leurs actes incongrus, par une incapacité à envisager ce qu'ils sont. Avec verve et sympathie, Richard Russo poursuit son portrait de l'Amérique des bistrots, des paumés dans un récit rythmé et malin.
Lien : https://viduite.wordpress.co..
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Un grand cru ce Richard Russo ! Si vous avez envie de passer un bon moment de lecture au coeur d'une petite ville américaine paumée, ce pavé de six cent pages est pour vous.
Richard Russo adopte un ton humoristique pour accrocher le lecteur : oui, ces personnages sont déjantés, faibles et pourtant si attachants.
On compatit aux malheurs et regrets du chef de la police qui ne parvient pas à oublier sa femme décédée, même si elle avait décidé de le quitter. Quant à Sully, son médecin l'informe qu'il ne vivra plus très longtemps sauf s'il se fait opérer bientôt. En a-t-il seulement envie ?
On croise beaucoup d'autres personnages, j'ai été sensible aux rôles féminins comme Alice, la femme du maire ou Charice dont la logique désarçonne Raymer même s'il sait qu'elle lui est dévouée.
Autant les hommes sont bourrus et même limités, quant aux femmes, elles leur sauvent la mise régulièrement. Ils en bien besoin, surtout notre chef de la police qui doit faire face à des situations plutôt catastrophiques. Oui, il s'en passe des choses dans cette histoire. Pour le plus grand plaisir du lecteur bien sûr.
On peut dire que l'auteur est sans pitié pour ses personnages, ce qui donne un portrait criant de vérité : une satire sociale terriblement vivante et réaliste.
À quand un film tiré de ce roman ?
En attendant, profitez du roman.
Lien : http://www.despagesetdesiles..
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Russo reprend ici le cadre et les personnages « d'un homme presque parfait », publié il y a 25 ans et que je me suis empressé d'acheter cette semaine. On retrouve donc cette bonne vieille ville de North Bath, cité industrielle du nord de l'État de New York en pleine décrépitude qui a connu son heure de gloire comme station thermale au début du 19ème siècle mais a depuis perdu de sa superbe au dépend de Schuyler Springs, sa jumelle située à quelques encablures où tout semble plus propre, plus beau, plus attirant et plus civilisé.

Le roman s'ouvre dans les allées du cimetière où se déroule l'enterrement du juge Barton Flatt en présence du maire et des ronds de cuir locaux. Parmi eux Douglas Raymer, le chef de la police, déprimé depuis la mort de sa femme un an plus tôt dans une malheureuse chute d'escalier alors qu'elle venait de faire ses valises et de lui annoncer dans une lettre qu'elle le quittait pour un autre. A partir de cette scène d'ouverture, Russo déplie son intrigue sur 48 heures et tant d'événements s'enchaînent qu'il est impossible de les résumer. Sachez juste que vous croiserez, entre autres, un repris de justice tatoué, un entrepreneur poissard à la virilité défaillante, une restauratrice gouailleuse, un vieux de la vieille à qui on ne la fait pas, une standardiste volubile, des serpents très venimeux, un orage dantesque, une télécommande de garage capricieuse et un chien qui passe son temps à se machouiller le pénis. Rien que ça.

C'est déjanté tout en restant très cohérent, c'est drôle, cynique, sans pitié, irrésistible quoi. Et puis cette galerie de personnages est inoubliable, tous plus cabossés les uns que les autres, tous abattus, tous résignés à sauter dans le vide sans parachute. Un bal des médiocres où chacun tient son rôle à merveille, où chacun enchaîne les humiliations et les regrets sans repentir. J'ai rarement vu un roman aller aussi loin dans le pathétique, un pathétique qui nous laisse à la fois désolé et mort de rire, effaré et goguenard. du grand art.


Lien : http://litterature-a-blog.bl..
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