AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,75

sur 8357 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
C'est mon premier roman de littérature générale , le premier que j'ai choisi de lire du moins .
Et il m'a marqué à cause des paradoxes , des ambiguïtés , des affects intenses qu'il mobilise .
Les personnages sont d'une remarquable présence et ils sont placés sous le signe de l'ambiguïté d'affects réalistes et denses , superbement argumentés et solidement étayés .
Des paradoxes à chaque page : soleil , tristesse / amour , mépris /bonheur , jalousie / douceur aigre-douce / violence feutrée , affection /compagnie , solitude / argent facile , manque ...
Toute cette richesse d'étude de la nature humaine est suggérée par l'allusion , soutenue par des phrases courtes , et animée par des personnages terriblement existants alors que peu décris physiquement .
Alors l'imagination s'enflamme et la peinture morale s'anime ..
Un roman court , triste et à la mélancolie agréablement pénible , desesperante de crédibilité et de réalisme palpable .

Une leçon par l'exemple peut-être ?!
Commenter  J’apprécie          1906
Je ferme les yeux après la lecture. Fragances des pins, leurs ombres dans la forêt lumineuse. Farniente dans la chambre, le matin, petit-déjeuner, croissants, conversations. Pêche en barque, éblouie de lumière, goût salé aux lèvres, plaisir et désir, Cyril, jeune homme brun au doux sourire...

Bonjour Tristesse, roman de l'irrésistible légèreté de l'être, celle de "la belle race pure des nomades " ou celle "pauvre et désséchée des jouisseurs". Ainsi se définit Cécile, jeune fille de dix-sept ans, se définit elle et son père, bel homme, généreux, aux moeurs légères.
Relecture de ce roman et je retrouve cette écriture brève et incandescente dont je me souvenais, ces phrases incisives, nettes, sans emphases, qui se veulent légères et sont emplies d'un sentiment profond. Tristesse, dit-elle.
Un drame se noue, irrémédiablement, dont Cécile est à l'origine; qu'elle pourrait, si elle le voulait, éviter, mais elle est trop curieuse, juste trop détachée, observatrice telle un écrivain le serait, pour mettre fin à la machine implacable. Un brin capricieuse et immature - mais elle n'a que dix-sept ans après tout! - elle ne peut imaginer l'intrusion d'Anne dans leur vie à elle et son père, vie faite de plaisirs et d'imprévus. Pourtant elle aime Anne, l'admire plus que tout, et a besoin, sans vouloir l'admettre, de son calme, sa constance.
Admiration pour cette jeune fille que Françoise Sagan a été, de son extraordinaire maturité mêlée à cette jeunesse égocentrique.
Si la fin souffre de quelques répétitions confuses sur les intentions et sentiments de Cécile, l'ensemble du roman est d'une incandescence parfaite.
Commenter  J’apprécie          14615
On sait ce qu'on perd mais on ne sait pas ce qu'on gagne.

Aux confins de l'autoroute du soleil, entre les pins et les criques de la côte d'Azur, Cécile, la jeune héroïne de Sagan, se fait hara-kiri. La jeune femme eut tout pour être heureuse, elle sait pertinemment ce qui est mieux pour elle, car elle est d'une désarmante et désinvolte sincérité, mais elle décide de céder à l'appel enivrant de la cruauté.

Toute à sa candeur, avouant sa culpabilité, Cécile n'est pas mauvaise. Sagan décrit avec flegme cet art de se mettre dans les pires situations, d'initier les engrenages les plus mortifères, de ceux qui laissent des bleus à l'âme, indélébiles, alors même que tout va bien, que le bonheur est à portée de main.

Dans son premier ouvrage, paru en 1954, Sagan, prémonitoire, résume sa vie à venir : sous le signe de l'auto-sabotage. Elle a le volant en main, le pied sur la pédale, elle sait pertinemment qu'elle doit freiner, mais elle accélère.

« Que cherchons-nous, sinon plaire ? ». J'eus avec Françoise Sagan le même soupçon que celui que j'entretins sur Jean Cocteau. Je me méfie des écrivains mondains. de plus, Françoise Sagan n'a pas l'imposante plume de Yourcenar ni le magnétisme esthétique de Duras, pourtant elle fut toute sa vie plus populaire que ces deux contemporaines.

« Je me rendais compte que l'insouciance est le seul sentiment qui puisse inspirer notre vie et ne pas disposer d'arguments pour se défendre. » Rien que le mot « tristesse » du titre (emprunté à Eluard) nous informe que le drame sera ouaté, amorti, engourdi. C'est là sa mondanité, les émotions sont priées de se tenir en société. Ce n'est pas « déchirure », « deuil », « désespoir » non, juste : tristesse. C'est sa modestie ou son élan vital plus fort que tous les chagrins. Pourquoi en rajouter ?

« Je comprenais que j'étais plus douée pour embrasser un garçon au soleil que pour faire une licence ». le coté scandaleux est certes daté, mais le tempérament provoquant de la jeune Françoise se lit toujours entre les lignes. Une nonchalance bourgeoise qui doit rester bien peu dosée pour ne pas agacer des lecteurs aux difficultés autrement plus diverses que de simples soucis d'études supérieures dans une villa de vacances (louée pour plus d'un mois).

Au sortir, ce roman, très facile à lire, est une agréable surprise, il y a une humilité dans ce style discret mais plus travaillé qu'à première vue, il faut attendre d'avoir des pages jusqu'à la taille, à moitié plongé dans l'intrigue pour admettre que, cette petite musique de Sagan, nous l'entendions depuis les premiers mots … « le beau nom grave de tristesse ».

Bel été,
Commenter  J’apprécie          11610
Cécile, son père, Raymond et Elsa, sa compagne, ont loué pour l'été une villa sur les hauteurs de St Tropez. Cécile ne connait de l'amour que les baisers furtifs. Elle entretient une relation fusionnelle avec son papa, surtout depuis qu'elle a quitté le pensionnat. Elsa, la dernière conquête en date, jeune et mondaine, vient troubler cette connivence et leur mode de vie, fait de soirées et de moments distrayants. Malgré tout, l'été s'annonce radieux. Mais, c'était sans compter sur l'intrusion soudaine d'Anne, une amie de Raymond, qui vient également passer ses vacances avec eux. Plus âgée et plus ancrée dans la vie, elle jette son dévolu sur ce dernier et celui-ci ne tarde pas à succomber à ses atouts. Mais, Cécile voit d'un très mauvais oeil cette nouvelle relation, d'autant plus qu'elle-même rencontre Cyril, une jeune homme de 26 ans qui devient rapidement son amant... L'été s'annonce torride...

Malgré sa date de parution et le jeune âge de Françoise Sagan au moment de ces écrits, ce roman reste encore d'actualité et j'ai trouvé son écriture très moderne. Avec des phrases courtes, une certaine poésie, le style de Sagan est incontournable, remarquable et singulier. C'est un roman sincère et plein de vie qui aborde des thèmes universels tels que l'amour et la jeunesse. Il est d'une grande justesse et plein de fraîcheur.

Bonjour tristesse, enchanteresse hardiesse de la jeunesse...
Commenter  J’apprécie          670
Ce roman, je l'avais lu une première fois alors que j'étais au collège. Et j'ai choisi de le relire et de le redécouvrir car il ne m'en restait aucun souvenir. Dès le début, je me suis demandé le pourquoi de ce titre, « Bonjour tristesse », un titre qui m'a paru bien paradoxal au début, quand on prend connaissance de l'histoire de Cécile, jeune femme de 17 ans, qui découvre l'amour, cet amour qui constitue la trame de ce récit, amour, l'amour qui devient un jeu, un jeu dangereux… Une histoire simple et complexe à la fois, une histoire dans laquelle s'entremêlent des vies, des personnages intéressants, certains bien campés et présents, à la personnalité affirmée comme Anne, future belle mère de notre jeune étudiante ou Cécile, notre héroïne, d'autres qui se laissent porter, qui glissent sur le fil d'une vie facile comme Cyril, amant de Cécile ou comme son père.

Vacances heureuses, été chaud comme l'aiment les adolescents, ouverture à la vie, drame, tout y est, on ne s'y ennuie pas ! J'essaie de me rappeler comment j'ai accueilli un tel roman lorsque j'étais collégienne, possible que je me sois identifiée à l'héroïne, aujourd'hui je le vois certainement d'une autre manière, et je ne peux m'empêcher d'avoir envie de le transposer à l'époque actuelle. Il fit scandale dans les années 50, il n'y a plus aucune raison aujourd'hui de s'offusquer des moeurs des personnages, les temps ont changé et si j'ai commencé à le lire avec mes yeux des années 2000, je l'ai vite replacé dans son époque.

Ce roman, il possède un quelque chose que je ne saurais expliquer, il génère une étincelle qui met le feu à mon âme de lecteur, j'ai vraiment ressenti une sorte d'attirance pour chacun des personnages, je suis enchantée de l'avoir redécouvert. Il n'a peut-être pas bien vieilli, question d'époque, mais le génie d'une Françoise Sagan toute jeune lorsque son roman fut publié demeure.

Un bon classique à connaître !
Commenter  J’apprécie          533
J'ai enfin pris le temps de découvrir ce classique. Pas bien épais mais dense par le sujet qu'il aborde sous des airs de ne pas y toucher, presque des airs de Sainte-Nitouche. C'est d'ailleurs un peu l'image que renvoie Cécile, la jeune héroïne de 17 ans - peut-être un écho fictionnel de l'auteure précoce, Françoise Sagan, dont ce fut le premier roman et le plus grand succès, n'ayant elle-même que 18 ans à sa parution ?

Toujours est-il qu'au coeur d'un été caniculaire sur la Côte-d'Azur, à mi-temps des années 50, Cécile aime sa vie facile de fille bourgeoise nantie élevée au couvent, orpheline de mère et élevée par son père en passe de virer vieux beau dans un cadre parisien mondain et décadent. La relation père-fille de ce foyer tronqué de la femme se base sur la complicité dans le plaisir, dans la vie de rentier, dans l'immédiateté de l'instant, dans l'égoïsme d'une vie entièrement tournée vers soi et les jouissances terrestres. Et ma foi, à leur place, agirions-nous différemment ? Pas sûr tant une villégiature dans une villa sur la plage avec domesticité offre de séduction, non ? Mais Cécile file un mauvais coton. Croissant comme une plante sauvage, efflanqué tel un chat affamé, échouant à son baccalauréat, fleurtant avec le premier venu, paressant et ne pensant qu'à elle... Son père collectionne de son côté les conquêtes féminines flatteuses, complaisantes et ruineuses sans penser à donner à sa fille quelque exemple moral qu'il soit. Entre plage et casino, la vie est donc pour chacun d'eux un long fleuve tranquille jusqu'au jour où Anne, amie de la défunte mère et épouse, débarque à l'improviste et entreprend de redresser la barre par son charme, son intelligence et son élégance. Rebelle à son plan d'action, Cécile se fait alors manipulatrice pour préserver farouchement son indolence et sa vie libre - qu'elle revêt du noble nom d'indépendance -, jusqu'à nouer un drame familial qui la dépassera rapidement.

"Bonjour tristesse" a provoqué à sa parution en 1954 un énorme scandale que j'attribuerai pour ma part en partie à une promotion éditoriale bien maîtrisée. Certes, les thèmes que la très jeune autrice aborde semblent sulfureux à l'époque : une jeune bourgeoise s'exprime librement - et avec un talent stylistique d'une maturité assez remarquable de la part de l'autrice - sur sa vocation de "dandy femelle". Cécile se plaît à décrire elle-même la relation avec son père d'incestueuse (même si rien dans le roman ne peut prouver que ce soit le cas). Colette, Simone de Beauvoir, Anaïs Nin et une poignée d'autres ont préparé le terrain pour que dix ans après la fin de la guerre, le ton émancipatoire de la jeune Sagan choque les bonnes gens et s'érige en voie/voix d'une nouvelle génération.

La structure du récit semble annoncer la dramaturge que Sagan deviendra ; la théâtralité du drame, le huis-clos familial, la manipulation, l'intensité des émotions, le dénouement dramatique, tout rend hommage à la tragédie grecque que la jeune étudiante qu'était alors Françoise (et Cécile) a forcément découverte de fraîche date.

Le roman en lui-même fonctionne bien même si, pour ma part, le fait de ne pouvoir véritablement m'attacher à Cécile n'a pas engendré un réel engouement. Je me suis plutôt laissée bercer par la magie de l'expression très bien maîtrisée. J'ai apprécié l'atmosphère d'été torride, ce décor pictural bien propre à éveiller les sens, et la galerie restreinte de personnages.

Une belle découverte, plus intéressante qu'envoûtante.


Challenge RIQUIQUI 2023
Challenge PLUMES FEMININES 2023
Challenge MULTI-DEFIS 2023
Challenge SOLIDAIRE 2023
Challenge XXème siècle
Commenter  J’apprécie          520

Ce livre me tendait les bras depuis longtemps.
Comment ! je n'avais pas lu Bonjour tristesse !
Ce best-seller de l'année 54.
Ceci dit je n'ai pas de Rolex non plus !

Écrit par une jeune fille de 19 ans, figure de Saint-Germain-des-prés, ce roman nous narre les vacances d'une adolescente de 17 ans qui manoeuvre pour manipuler la vie sentimentale de son père.
Aujourd'hui, on dirait qu'il s'agit du milieu des Bobos, à l'époque, c'étaient simplement des nantis, qui ayant loué une villa deux mois d'été sur la côte, nous exposent leurs affres existentielles.

Le sujet de ce récit me paraît aujourd'hui un peu daté.
Les questionnements, s'ils demeurent de tout temps, ne m'ont pas vraiment ”parlés”, ils sont ceux d'une bourgeoisie hédoniste et décadente, des problèmes hors-sol de riches.
Commenter  J’apprécie          4610
La misère des riches, un été d'amour de plage et de voilier, une fille de 17 ans qui découvre les vicissitudes de l'amour.

Dans une grande villa au bord de la mer, Cécile passe l'été avec son père, un homme à l'aise qui multiplie les conquêtes et va d'une femme à l'autre, une vie de jouissance sans tracas. Il a amené en vacances Élise, sa belle du moment. Un été de farniente sans histoire, avec les domestiques qui préparent les repas et nettoient tout. Tout va bien jusqu'à l'arrivée d'Anne, une quadragénaire dont le père devient amoureux…
Et la suite, elle est connue ou alors il faudra lire ce court roman de Françoise Sagan, un texte écrit lorsque l'auteur avait 18 ans à peine, sa maîtrise de l'écriture est impressionnante. Et la qualité de son analyse du comportement de l'homme mûr est étonnante.

Un roman romantique, où tout tourne autour du nombril de Cécile, ses humeurs changeantes d'adolescente narcissique, alternances de caprices égocentriques et compassion pour l'autre, mais surtout refus des contraintes. Elle peut se permettre d'échouer au bac, elle trouvera bien un homme pour s'occuper d'elle…

Un roman d'amour libre où une jeune femme s'exprime sur ses aventures sexuelles, avec un parfum de scandale dans les années 50.

Un classique de la littérature, mais très loin des réalités de ceux qui travaillent pour gagner leur vie ou qui réfléchissent à l'avenir de la planète…
Commenter  J’apprécie          452
Le féminisme est là, latent : les femmes sont capables de jouissance et de manigance, même si l'une ne va pas toujours avec l'autre. Françoise Sagan oppose presque hauteur d'esprit et plaisirs de la vie, de l'alcool, des corps, créant deux personnages types, Anne et Cécile. La première pousse la seconde, narratrice, à solliciter son cerveau paresseux, à sortir de sa langueur estivale et à embrasser la cruauté égoïste et secrète des adolescents (plus de détails : https://pamolico.wordpress.com/2022/07/25/bonjour-tristesse-francoise-sagan/)
Lien : https://pamolico.wordpress.c..
Commenter  J’apprécie          440
Cécile a dix-sept ans. En vacances avec son père, veuf qui se satisfait d'une aventure sans lendemain avec la jolie Elsa, elle découvre l'amour dans les bras de Cyril, un charmant étudiant. Mais l'arrivée d'Anne, une femme belle et intelligente, vient déranger ces délicieux moments d'insouciance.

Avec une écriture moderne et un charme troublant resté intact, Françoise Sagan brosse le portrait d'une jeunesse en quête de liberté et de plaisir, jouant avec les sentiments comme on joue avec le feu.

• le texte intégral annoté

• Des questionnaires au fil du texte

• Des documents iconographiques exploités

• Une présentation de Françoise Sagan et de son époque

• Un aperçu du genre romanesque

• Un groupement de textes : « Mensonges et manipulations »
Lien : http://www.parascolaire.hach..
Commenter  J’apprécie          432




Lecteurs (33100) Voir plus



Quiz Voir plus

Bonjour tristesse

Ce roman est le premier de Françoise Sagan. À quel âge l'a-t-elle publié ?

17 ans
18 ans
19 ans

10 questions
301 lecteurs ont répondu
Thème : Bonjour tristesse de Françoise SaganCréer un quiz sur ce livre

{* *} .._..