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En 1957, Françoise Sagan a un accident de voiture. Soignée avec un dérivé de morphine, elle devient accro et doit partir en cure de désintoxication. Elle tient alors un journal.
Je continue d'explorer la bibliographie de Françoise Sagan et j'avoue y prendre toujours autant de plaisir. Ici, on partage avec elle les semaines qu'elle passe en cure. Ses lectures, ses impressions, les ampoules qui l'aident à décrocher, les visites, les rencontres. le livre ne raconte pas à proprement parler ce qu'elle vit, mais donne des instantanés de son séjour.
Le livre est illustré par Bernard Buffet qui offre des croquis qui collent parfaitement au texte. Un plus qui nous plonge dans un quotidien introspectif et appuie l'ennui, la solitude de ce séjour.
Un petit livre porté par l'écriture ciselé de Françoise Sagan et le talent graphique de Bernard Buffet.
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Françoise Sagan, convalescente, écrit sur son état, sa dépendance, les réactions de son corps, ses avancées et ses reculs. Une oeuvre intime et percutante qui nous livre les pensées d'une femme qui tente d'apprivoiser son corps et de revivre à elle-même. Une réflexion sur l'état d'immobilité, la dépendance et l'attente.
Et toujours cette écriture ciselée et percutante qui fait revivre aux lecteurs cet écrivain de talent. Une recette qui fonctionne toujours pour moi. Un très bon moment, intimiste, livré aux lecteurs.
Lien : http://art-enciel.over-blog...
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Ces quelques phrases auraient sans doute pu être écrites par n'importe quelle personne en cure de désintoxication. C'est un témoignage. L'ouvrage vaut surtout pour les belles illustrations de Bernard Buffet, que l'auteur fréquentait au même titre que Pierre Bergé, Georges Pompidou, Marie-Hélène de Rochechouart etc....
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J'ai adoré le côté très graphique de ce carnet. Les illustrations de @bernard.buffet.official sont fantastiques.
La violence poétique du mot est parfaitement utilisée.

On se désintoxique en mêle temps qu'elle. On vit la solitude, l'ennui, le manque. Terrible experience a lire.

Un livre coup de poing, donc forcément on en sort pas indemne. Mais il me manquait un petit je ne sais quoi.
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Françoise Sagan écrit "Toxique" en 1957, alors qu'elle n'a que 22 ans et déjà deux succès éditoriaux à son actif dont "Bonjour Tristesse", publié en 1953. Avec "Toxique", la jeune Françoise Sagan lève un tabou, celui de la toxicomanie.
Considéré comme subversif, le manuscrit restera dans les tiroirs de son éditeur jusqu'en 1964. L'auteur y raconte sans détour et avec une lucidité déconcertante pour son jeune âge, les affres de l'addiction médicamenteuse.
À la manière d'un journal intime, l'auteur décrit le processus lent et douloureux qui la conduit jour après jour sur le chemin de la désintoxication.
Par son sujet, la toxicomanie, et par son style, à la fois poétique et incisif, ce texte reste d'une grande modernité. "Toxique" est un texte prodigieusement bien écrit dans lequel l'auteur parvient à éviter deux écueils : la moralisation et l'autoflagellation.
Il ne s'agit ni un déballage intime ni d'un acte de contrition mais bien d'un témoignage littéraire et pudique sur une parenthèse douloureuse dans la vie de l'écrivain. Il serait tentant d'y voir, a posteriori, les prémices d'une tendance lourde à l'addiction chez Sagan. Je suis trop jeune pour me rappeler de « Sagan l'icône people » et c'est tant mieux !
J'ai lu ce texte court d'une seule traite, émue par ce que "Toxique" nous dit de ce "pays" de l'adolescence, si proche et si loin, entre appétit de vivre et mélancolie profonde.
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Partageant une expérience similaire d'hospitalisation, ce livre n'a pu que me bouleverser... Que dire lorsque l'on sort de ce cocon,

"Je sors demain. Pour la dernière fois, je regarde, sans la voir, la
grande pelouse, les arbres... il y a des centaines de gens qui, saisis
d'angoisse ou de drogue, les nerfs torturés les regarderont, cet
hiver, l'été prochain..."

" Si on reste ici plus d'un mois, on doit prendre une telle habitude
d'être protégée, considérée et soignée, qu'on ne peut plus sortir sans
angoisse. "

Tout est dit, très beau témoignage.
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"Je me suis habituée peu à peu à l'idée de la mort comme à une idée plate,une solution comme une autre si cette maladie ne s'arrange pas".
Voici les mots qu'écrit Françoise Sagan, intoxiquée au palfium en1957, dans Toxique,le journal écrit durant sa cure de ...désintoxication.
Droguée,elle est droguée, en état de manque et pour émerger de cette déchéance elle attend chaque jour la douleur de "la bête en elle" qui réclame son du, une ampoule salvatrice pour tenir le coup.
Des mots s'alignent au jour le jour, dépendance,dépression,angoisse,demande d'aide,sacrifices,souffrance alors que le personnel soignant curieux s'affaire et que sa bande de joyeux drilles, compagnons de bringues alcoolisées l'entoure de signes amicaux.
Un témoignage poignant utile aux drogués, un portrait émouvant de cette écrivain à l'oeuvre abondante entre romans(Bonjour tristesse prix des critiques 1954),essais et pièces qui plongée dans d'innombrables lectures au fond de son lit, pioche l'espérance violente chez Appolinaire, le merveilleux de la pluie chez Carco et les enfants en deuil chez Rimbaud pour quêter une possible guérison et écriture personnelle.
Ce que j'ai vraiment aimé dans ce livre c'est la symbiose parfaite entre les émotions ressenties par Françoise Sagan hospitalisée et les illustrations de Bernard Buffet (sur la maladie personnifiée) en lame de couteau,hachures,griffures en noir et blanc, la schizophrénie latente fort bien rendue par de maigres femmes en souffrance ou des décors de chambre d'hopital austère, le tout accompagné des mots de Sagan que le peintre écrit lui même de son écriture anguleuse,agressive,dure,pâteuse, à moins que ce ne soit le numéro de la chambre 815 qui exprime sa propre sensibilité perdue momentanément à travers l'artiste qu'il est lui !
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C'est à 22 ans que Françoise Sagan écrit Toxique, journal personnel qui relate ses émotions lors de son séjour en centre de désintoxication après être devenu accro Palfium 875, un médicament qu'elle a commencé à prendre à la suite d'un violent accident de voiture.
Alors que nous sommes en 1957, Françoise Sagan lève un tabou, celui de la toxicomanie, seulement, il ne sera publié qu'en 1964. C'est un récit très court - l'auteure n'est restée qu'une semaine -, qu'elle nous livre, récit lent et poétique qui nous permet de comprendre sa désintoxication, un moment fort de sa vie.

J'ai dû terminer l'oeuvre en une trentaine de minutes tellement il est court, j'ai été un peu déçue de sa longueur, j'aurais aimé avoir un peu plus. En revanche je possède l'oeuvre dans l'édition livre de poche qui est illustrée par Bernard Buffet, j'adore cette édition elle illustre vraiment bien le texte, j'ai trouvé ça cool de lier le journal à des dessins, surtout qu'on pourrait nous-mêmes penser que Françoise Sagan aurait pu dessiner ça au moment où elle écrivait ses mots.
J'ai vraiment aimé en savoir plus sur Françoise Sagan, sur son esprit torturé, peureux. J'ai aimé ces moments où elle parlait de ses lectures, où elle décrivait ce qui l'entourait. C'est un récit sincère, sans fioritures, un récit personnel qui nous est livré avec parcimonie.

Ma critique est en intégralité sur mon blog
Lien : http://allaroundthecorner.bl..
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Je ne m'attendais pas à un miracle, je n'aime pas Sagan,mais j'avais l'espoir peut être de faire un pas vers elle...je suis venue en enquêtrice ( l'accident qui a failli coûter la vie à Sagan en 57 s'est passé pas loin de chez moi alors qu'elle roulait de façon insensée pour se rendre au moulin du coudret chez Dior à Milly la Forêt). Je repars déçue. Alors bien sûr, elle était shootée sous dérivés morphiniques, elle souffrait d'un tas de traumatismes, elle n'était pas en forme pour écrire un journal détaillé. Ici c'est une vague ébauche,une fois encore, Sagan dit,sans le dire,tout en le disant. Fallait il que ces pages soient éditées ?
Et les dessins de Buffet sont répétitifs. Même si c'est vraiment le dessinateur qu'il fallait pour exprimer le corps désarticulé et la solitude face à soi,si proche de la mort.
On comprend le tsunami,on comprend les dégâts mais comme c'est dit sans affects,perso je reste (presque) de marbre...
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Journal d'une désintoxication

« En été 1957, après un accident de voiture, je fus, durant trois mois, la proie de douleurs suffisamment désagréables pour que l'on me donnât quotidiennement un succédané de la morphine appelé le “875” (palfium). Au bout de ces trois mois, j'étais suffisamment intoxiquée pour qu'un séjour dans une clinique spécialisée s'imposât. Ce fut un séjour rapide, mais au cours duquel j'écrivis ce journal que j'ai retrouvé l'autre jour. »

C'est en ces termes que Françoise Sagan introduit  : TOXIQUE, le journal de sa désintoxication, qu'elle publie 7 ans plus tard et que Bernard Buffet illustre de nombreux dessins .

Celle qui avait vécu entourée d'amis noctambules se retrouve seule, dans cette clinique où errent, comme elle, des êtres souffrants. Son quotidien est triste, vide.
Elle aimerait le meubler en écrivant, ne serait-ce qu'une petite nouvelle, ou à défaut, en relisant Proust, Michelet, mais le traitement lourd et difficile l'empêche de fixer son attention. Des flashes de son passé fait d'insouciance et de virées nocturnes viennent la hanter. Des bribes de poèmes lui reviennent en mémoire , vers de Baudelaire, Prévert , Apollinaire.

Si il faut bien l'avouer ce journal d'un « quotidien triste », fait de phrases brèves et sèches est loin de présenter la qualité littéraire de ses romans, les illustrations de Bernard Buffet, aux traits noirs et formes longilignes, anguleuses qu'on lui connaît, révèlent parfaitement l'état brisé dans lequel se trouve Françoise Sagan. Elle est montrée étendue, dans une totale nudité qui souligne son dénuement intérieur, avec quelques gros plans sur son visage abandonné. Tout en elle semble fragmenté, en miettes, rompu.

Elle n'a alors que 22 ans, elle est désormais devenue dépendante des médicaments, de l'alcool et des drogues, mais sa carrière littéraire est loin d'être terminée.
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