andré, c'est le récit d'un amour entre un jeune noble, andré, et une charmante ouvrière, Geneviève. andré tombe amoureux de la jeune femme et se fait son professeur, lui enseigne les sciences, la poésie.... Mais il ne suffit pas d'être cultivé pour faire un amant, un mari, digne de ce nom, et andré est aussi faible face à son père et face aux épreuves jusqu'à la lâcheté.
Roman mi-champêtre, mi-tragique, andré m'a surprise et beaucoup plu. Les personnages sont très finement décrits, très humains, et la plume qui les peint sans pitié garde pourtant de la commisération pour ces travers qui peu à peu basculent les amours gambadant au milieu des champs en tragédie antique.
andré....non, je ne plains pas andré, mieux aurait valu pour Geneviève ne jamais le rencontrer, car avec un amant pareil, on n'a pas besoin d'ennemi!
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— C’est impossible, lui dit-il. Que ferez-vous seule ici ? vous aurez peur et vous mourrez de froid.
— Non, répondit-elle ; donnez-moi votre manteau. J’irai m’asseoir là-bas, sous le porche de Saint-Sylvain, et je vous attendrai.
— Dans cette chapelle abandonnée ? vous serez piquée par les vipères ; vous rencontrerez quelque sorcier, quelque meneur de loups !
— Allons, Joseph, est-ce le moment de plaisanter ?
— Ma foi ! je ne plaisante pas. Je ne crois guère au diable ; mais je crois à ces voleurs de bestiaux qui font le métier de fantômes la nuit dans les pâturages. Ces gens-là n’aiment pas les témoins et les maltraitent quand ils ne peuvent pas les effrayer.
Il y a encore au fond de nos provinces de France un peu de vieille et bonne noblesse qui prend bravement son parti sur les vicissitudes politiques, là par générosité, ici par stoïcisme, ailleurs par apathie. Je sais d’anciens seigneurs qui portent des sabots, et boivent leur piquette sans se faire prier. Ils ne font plus ombrage à personne ; et si le présent n’est pas brillant pour eux, du moins n’ont-ils rien à craindre de l’avenir.
Il faut reconnaître que parmi ces gens-là on rencontre parfois des caractères solidement trempés et vraiment faits pour traverser les temps d’orages. Plus d’un qui se serait débattu en vain contre sa nature épaisse, s’il eût succédé paisiblement à ses ancêtres, s’est fort bien trouvé de venir au monde avec la force physique et l’insouciance d’un rustre.
l’amour sans vénération et sans enthousiasme n’est plus que de l’amitié ; l’amitié est une froide compagne pour aider à supporter les maux immenses que l’amour a fait accepter.
Dès que trois heures sonnèrent André se rhabilla, et, prenant sa désobéissance furtive pour un acte de courage, il attela lui-même le gros cheval au char à bancs et partit dans bruit, grâce au fumier dont la basse-cour était garnie. Mais le plus difficile n'était pas fait; il fallait tourner autour du château et passer sous les fenêtres du marquis. Impossible d'éviter ce terrible défilé; le chemin était sec et le mur du château sonore; le char à bancs, rarement graissé, criait à chaque tour de roue d'une manière déplorable, et les larges sabots du gros cheval allaient avec maladresse sonner contre toutes les pierres du chemin.
Pages 60 & 61
-L'opinion! l'opinion! dit Geneviève en rougissant. Ce n'est pas que je la respecte, je sais ce qu'elle vaut, dans ce pays du moins; mais je la crains. Je n'ai pas de famille, personne pour me protéger; la méchanceté peut me prendre à partie, comme elle a fait tant de fois pour de pauvres filles qui avaient bien peu de torts à se reprocher. Elle peut me rendre bien malheureuse...
-Oui, si vous manquez de caractère; mais si vous avez le juste orgueil de la vertu, si vous êtes pénétrée de votre propre dignité...
Pages 89-90
Des lettres inédites de la célèbre écrivaine, révélant des échanges inconnus avec de grandes personnalités du XIXe siècle. Un livre exceptionnel !
Lettres réunies et présentées par Thierry Bodin.
Ces 406 nouvelles lettres retrouvées couvrent presque toute la vie de
George Sand, depuis ses quinze ans jusqu'à ses derniers jours. La plupart,
du court billet à la longue missive, sont entièrement inédites et viennent
s'ajouter au corpus de sa volumineuse correspondance. D'autres, dont on
ne connaissait que des extraits, sont ici publiées intégralement pour la
première fois.
Plus de 260 correspondants — dont une cinquantaine de nouveaux — sont
représentés, des moins connus aux plus illustres, comme Barbey d'Aurevilly,
Hector Berlioz, Henri Heine, Nadar, Armand Barbès, Eugène Sue, Victor
Hugo, Louis Blanc, Eugène Fromentin, Jules Favre, Pauline Viardot, la
Taglioni, ainsi que les plus divers : parents, familiers, éditeurs, journalistes
et patrons de presse, acteurs et directeurs de théâtre, écrivains, artistes,
hommes politiques, domestiques, fonctionnaires, commerçants, hommes
d'affaires...
On retrouve dans ces pages toute l'humanité et l'insatiable curiosité de
l'écrivain, que l'on suit jusqu'à ses toutes dernières lettres, en mai 1876,
quelques jours avant sa mort.
Les auteurs :
George Sand (1804-1876) est une romancière, dramaturge et critique littéraire française. Auteure de plus de 70 romans, on lui doit également quelque 25 000 lettres échangées avec toutes les célébrités artistiques de son temps.
Thierry Bodin est libraire-expert en lettres et manuscrits autographes. Ses
travaux sont consacrés au romantisme français, en particulier Honoré de Balzac, Alfred de Vigny et George Sand.
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